Alain Mabanckou se brûle les ailes. 

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Tel Icare mort après avoir volé trop près du Soleil alors qu’il s’échappait du labyrinthe avec des ailes créées par son père avec de la cire et des plumes, monsieur Alain Mabanckou vient de se confronter à la triste réalité : l’on ne peut pas faire semblant tout le temps car la réalité nous rattrape toujours. 

S’il était un ami, j’aurai titré : « Alain Mabanckou, l’ami perdu à jamais. » 

On le voyait vociférer à juste raison contre la dictature du Congo-Brazzaville. Mais, nous avons aussi oublié que tout homme a un prix. Quel a été celui de monsieur Alain Mabanckou ? Seul lui sait et c’est là notre drame de céder au chant des sirènes. 

L’on pensait qu’il était des nôtres dans cette lutte de libération du Congo-Brazzaville contre la dictature qui sévit au Congo-Brazzaville. Avez-vous oublié dans ce pays que le deuxième Président de la République Alphonse Massamba-Débat n’a pas de sépulture, évaporé dans la nature ? Avez-vous oublié ces assassinats de masse des Congolais par des Congolais au petit matin avec des cours révolutionnaires réactionnaires ? Avez-vous oublié les 353 disparus du Beach de Brazzaville ? Avez-vous oublié l’emprisonnement arbitraire pour atteinte à la sureté de l’État du général Jean-Marie Michel Mokoko et du ministre André Okombi Salissa, candidats à l’élection présidentielle du 20 mars 2016 ? Avez-vous oublié tout simplement la misère que vit le peuple congolais dans le déshonneur depuis des lustres ? C’est vrai que l’éloignement éloigne les sentiments et que la Californie n’est pas à côté du Congo-Brazzaville en Afrique, mais aux États-Unis en Amérique du Nord.  

Après son rendez-vous en juin 2016 avec François Hollande, Président de la France, à qui il reprochait ‘‘le long silence du président français’‘ concernant l‘élection présidentielle de mars 2016 au Congo-Brazzaville, monsieur Alain Mabanckou se mura dans le silence, ne dit aucun mot à ce sujet, alors qu’il était perçu par nombreux d’entre nous comme l’un des possibles leaders pouvant porter les revendications du peuple congolais au niveau international afin qu’une solution soit trouvée pour mettre fin à la misère et au cauchemar que subissaient et continuent à subir ce peuple autrefois vaillant. Il avait accès aux médias et aux puissants de ce monde. L’on peut comprendre le secret des conversations. Mais ici, c’est un silence de cathédrale et glacial auquel les Congolaises et les Congolais avaient eu droit. Je ne puis penser que ce fut du mépris. 

François Hollande est ce Président socialiste français qui a mis un frein et une fin à notre volonté de démocratie au Congo-Brazzaville en déclarant : « Le président Sassou peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre ». Ainsi, il avait trahi l’esprit de son discours de Dakar (Sénégal) vu comme une mise en garde pour les dirigeants africains tentés de se maintenir au pouvoir « en violant l’ordre constitutionnel ». 

Nous avons tous oublié que monsieur Alain Mabanckou n’était qu’un universitaire et pas un intellectuel engagé qui ne peut se renier tel une girouette qui indique la direction du vent. Ce n’est pas la girouette qui change mais le vent.  

Mais quel mauvais vent a pris monsieur Alain Mabanckou pour aller faire l’éloge de madame Belinda Ayessa, l’une des nombreuses concubines de monsieur Denis Sassou Nguesso et fille de monsieur Firmin Ayessa le vice-premier ministre de la République du Congo, également chargé de la fonction publique, de la réforme de l’État, du travail et de la sécurité sociale depuis août 2017. 

Madame Belinda Ayessa est la directrice du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, un esclavagiste, alors que rien dans ce pays ne met en valeur par ce pouvoir tyrannique certains de nos anciens Présidents de la république. Tout un paradoxe.  

Monsieur Alain Mabanckou fait l’éloge de madame Belinda Ayessa en la tutoyant depuis la Californie, lors d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux qui devait peut-être rester du domaine privé. Hélas ! Ceci traduit une proximité entre les deux car ce qui se ressemble s’assemble. Bien que madame Belinda Ayessa ait reçu en visite à Brazzaville les jeunes et les professeurs congolais qui enseignent la littérature, « l’imaginaire congolais », monsieur Alain Mabanckou promet de faire ce travail, lequel, ensemble avec madame Belinda Ayessa. Il a par ailleurs invité cette dernière à aller expliquer, parler du travail qu’elle fait au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza à son université de Californie à Los Angeles (communément désignée par l’acronyme UCLA, ou University of California, Los Angeles), notamment au département d’histoire et même au département des civilisations. En plus, monsieur Alain Mabanckou est en spiritualité mais aussi du côté du cœur avec Belinda Ayessa et ses hôtes. Mais, cette fois-ci ce n’est pas le cœur de monsieur Alain Mabanckou qui nous tracasse mais son cerveau. 

Monsieur Alain Mabanckou est celui qui avait critiqué le ministre de la Culture du Congo-Brazzaville au salon du livre à Paris en disant « Qu’il vit dans un pays qui n’a pas de culture. Les plus grands écrivains son là-bas, mais dont la politique culturelle est l’une des plus désastreuses que je n’ai jamais vue dans l’espace du continent africain et l’histoire retiendra cela … » Cette critique faisait suite à l’absence d’images sur la télévision congolaise de la leçon inaugurale de monsieur Alain Mabanckou au Collège de France le jeudi 17 mars 2016. C’était son ego qui était atteint. Avait-il oublié que chaque média a sa ligne éditoriale ? 

Si l’on comprend bien maintenant au Congo-Brazzaville, la culture est incarnée par madame Belinda Ayessa à travers laquelle il s’adresse à la jeunesse congolaise. Quelle lubie ! À la jeunesse congolaise de savoir que tout ce qui brille n’est pas de l’or, mais parfois c’est du toc. 

Monsieur Alain Mabanckou, vous avez tant fait rêver la jeunesse congolaise qui se retrouve aujourd’hui orpheline à cause de vos errements. 

Oui monsieur Alain Mabanckou, chacun de nous a le droit d’avoir ses amies et ses amis. Mais dans le contexte du Congo-Brazzaville et selon votre parcours antérieur, comprenez que nous soyons surpris par cette proximité avec « votre très très chère Belinda Ayessa » qui est l’incarnation même du pouvoir dictatorial du Congo-Brazzaville que nous avons tous jadis combattu.  

À l’attention de madame Belinda Ayessa, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. 

Ce n’est pas une immixtion dans la vie privée de monsieur Alain Mabanckou qui est par ailleurs un personnage public. 

Pour certains d’entre nous, monsieur Denis Sassou Nguesso serait-il devenu un despote éclairé ? À cette allure, il ne restera plus qu’à écrire un livre à sa gloire. Serait-ce la prochaine étape ? 

N’est pas un intellectuel engagé qui veut, car la cohérence de la pensée et de l’action est un élément structurant de la vision que l’on se fait de sa société et du monde environnant.  

Monsieur Alain Mabanckou, votre aura a pâti et vôtre étoile a pâli. « La petite vérole », vous nous manquerez. 

Le peuple congolais ne renoncera jamais à son désir de liberté, à sa dignité, malgré le départ des petits couteaux. 

C’est Victor Hugo poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français qui disait « Fidèle à l’engagement que j’ai pris vis-à-vis de ma conscience, je partagerai jusqu’au bout l’exil de la liberté. Quand la liberté rentrera, je rentrerai. Victor Hugo, déclaration du refus de l’amnistie, 18 août 1859.  

N’est pas Victor Hugo qui veut, personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle. 

« On peut tout fuir, sauf sa conscience. » écrivait Stefan Zweig. 

Alain Mabanckou est maintenant seul face à sa conscience. 

Adieu l’étoile filante qui va se consumer dans le cosmos de la platitude. 

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

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9 réponses à Alain Mabanckou se brûle les ailes. 

  1. Mabele dit :

    Bon, mes chers amis, laissez moi d’abord boire mon bougahanda fait avec de la pure vapeur du mais et du des tubercules chauffés àplus de 500 Degrés Celcius.

    De un, on connait, nous connaissons tous les mots, les termes utilisés et les contenus des (pseudo) critiques de Mabanckou Alain vis-à-vis du régime dictatorial et criminel du Congo Brazzaville, régime encensé sans discontinuement par Chirac, Sarkozi, Hollande, et peut-etre même par le jeune Macron; regime dont le « maitre » est le boucher du congo qui asphyxie, humilie, tue son propre peuple depuis des lustres.

    Mais on ne connaitra jamais les sommes d’argent déposées dans les comptes bancaires (americains, francais et autres) de Mabanckou dans cette operation d’avilissement, l’un des plus minables qui soit. Seul Mabanckou peut en avor la connaissance.
    On ne saura jamais les sommes d’argent décaissées par les « bouchers du congo » et ensuite encaissées par des intermédiaires dans ces operations de CORRUPTION et de SOUMISSION. Meme lui-meme le donneur d’ordre n’en sait certainement pas grand chose.
    Seul les resultats comptent, et ils sont là les resulats. L’extase pitoyable que nous montre Mabanckou devant sa très chère Belinda au sommum de du bonheur pour mission accomplie.

    De deux: Je voudrais terminer par ceci:

    Mabanckou Alain fait de sa vie ce q’il veut. Il est libre.
    Mais qu’il se garde désormais de parler au nom (ou comme un des représentants) de peuple congolais. C’est Lui Mabanckou qui avait dit: « A cause de ce qui se passe dans mon pays le Congo, j’ai honte d’être congolais. » De ce qu’il avait honte hier, eh ben, rien n’a absolument changé. Rien. Ce qui a changé entre temps, ce sont les avoirs financiers dans ses comptes bancaires graces aux opérations spéciales ordonnées par « notre tres chere Belind Ayissa. »

    Eh ben les congolais ont HONTE de t’avoir, toi Mabanckou, comme collaborateur heureux des bourreaux sans pitié du peuple congolais. Il ne te reste qu’à te faire décaper et jaunir la peau, toi aussi, à l’image de ta très chère Belinda, au savon Mekako ou caro light.

  2. Nzonzi Oba dit :

    Il n’y a que Mabanckou qui pourra venir mettre FIN a cette cacaphonie, en faisang deux choses:
    Soit
    1) En demettant cette pseudo-calomnie
    Soit
    2) Soit en allant àTele Congo (dont la « vraie directrice est notre tres chere Ayessa Belinda »), en ecrivant a Congo Liberty ou Ziana TV oe Zanga Mambu ou « Congo moi », et ASSUMER SANS HONTE SON ALLEGEANCE.

    Personne ne lui en voudra. Il est « maitre de sa vie, aupres de ses maitres. »

  3. Val de Nantes dit :

    Sacré @Mabele . Grosse validation…Pureeee.
    Eh oui ,on a perdu notre  » petite vérole » sur l’autel d’Eros , la déesse de l’amour…
    Eh oui ,on est devenu orphelin . C’est ça la vie .Bissengo na sé .
    C’est dur la résistance,il faut avoir les c » » » ».
    Au revoir , aurevoir , aurevoir mama mokolo na souka…
    Décidément ,les congolais sont destinés à aller à l’orphelinat . Demain ,ce sera la déconstruction de la fonction présidentielle et là aussi nous serons dans l’orphelinat présidentiel..
    On va s’y habituer….
    Mon frangin @Mabele .
    D’un mal peut surgir un bien .Le cas d’Alino est un bienfait pour les congolais,au moins nous sommes rassurés de sa faiblesse mentale vis à vis des choses sensibles..
    Je ne voudrais pas garder dans ma bergerie un mouton contaminé par la petite vérole…
    La résilience fait son travail de purification politique au niveau de la diaspora…
    Cet échange entre Alino et Belinda par des supposés littéraires invités au musée Ayessa témoigne d’une complicité contre le pays…
    Nos littéraires du Congo n’avaient nul besoin d’un encouragement intellectuel fût il savant d’un soutien extérieur…
    Ce sont des opérations de séduction intellectuelle adressées par ricochet aux esprits nostalgiques du Congo pour verdir le tapis rouge .
    Alino devrait y faire attention ,au vu de son posture politique jugée véhémente envers ce régime…
    Tout le monde a étudié pour ce pays et tout le monde veut que ce pays se libère de Sassou pour mieux y vivre … ..
    Son message au musée Ayessa ne passe pas. Trahison !!.

  4. Val de Nantes dit :

    Chers compatriotes,
    Avant le départ de Sassou du pouvoir, nous devons nous préparer à ce genre de défections patriotiques ,car l’homme étant un animal politique est obsédé par les désirs incontrôlables .Le cas d’Alino nous en fournit une horrible preuve…
    Il n’y a rien qui ne puisse nous étonner dans cette lutte de libération du Congo. Les motivations n’étant pas les mêmes, nous ne pouvons unifier nos divers engagements dans cet horizon qu’est celui d’un Congo libre de Sassou…
    Cette attitude patriotique est un sacrifice qui ne peut être négocié,car elle engage l’avenir de notre pays…
    Certains congolais estiment que le pouvoir de Sassou est un moindre mal pour les congolais,car ils n’en vivent de la même manière et donc les appréciations divergent .selon qu’on est aisé ou pauvre .
    C’est ce relativisme politique au sujet de la gouvernance de Sassou qui empêche l’unité de notre lutte contre ce pouvoir.
    J’en connais au Congo qui vivent mieux sous Sassou ,en dépit de leur faible niveau scolaire..Sassou a fait du pouvoir politique une marchandise pour dompter et ramener à sa cause tous ceux qui seraient tentés de contester son règne dont il souhaite transmettre la clé à son fils…..
    C’est un pouvoir nocif pour les uns et bénéfique pour les autres .Telle est la difficile nature du pouvoir,qui apparaît à la conscience congolaise…
    Nous ignorons totalement les dessous de cette supposée alliance entre Alino et le pouvoir par le biais de Belinda …
    Mais , il semble curieux , si les faits restent avérés , que cette alliance soit gratuite.
    C’est dommage au regard du symbole de résistance politique que représentait Alino sur le plan international et national …
    La petite vérole a disparu dans les méandres du musée de Belinda.

  5. pambou mkaya mvoka dit :

    Decevant tu l ‘es mon cher alain Mabanckou

    je connais alain Mabanackou quand j etais editorialiste a Africa 24 et chroniqueur a geopo africaine

    Nous avons effectue le voyage de brazza avec l ong etonnants voyageurs ssise en Bretagne

    la delegation autour deune cinquantaine de personnes avons tous ete bien recus par le president Sassou en son domicile presidentiel du plateau

    Mabanckou a ete plus que bien traite par les equipes de sassou avant son changement de pied marque par le sceau de l ingratitude/ comprendras celui qui approfondira la problematique de l ingratitude et de l inconstance en matiere de conscience

    Le voila avec Me belinda ayessa alors qu il disait pique pendre du president Sassou allant jusqu a l alignerdans le corridor de l animalite

    Pauvres congolais que nous sommes sans conscience et sans colonne vertebral/Bon vent cher alain Mabanckou et bon retour au congo ton pays natal dont avait honte et surtout ta belle ville de pointe noire que tu ne reconnaitras plus

    Dans la vie parler trop vite attaquer les autres c est bien mais parler avec mesure c est mieux

  6. Lucien pambou mkaya mvoka dit :

    Et si c est une Fake news
    Alain dépêches toi de démentir si c est une Fake news pour éviter de abîmer ton image qui sera forcément écornée quoique tudise
    S

  7. Val de Nantes dit :

    Démentir des images, c’est une chose ,mais démentir la conscience de soi en est une autre…
    C’est le mystère de l’intersubjectivité.. Autrement dit : l’autre est une autre conscience de soi .. Difficile de sonder son intériorité…
    D’où l’impossibilité devant laquelle se trouve Alino pour se laver de cette infamie. Si ces images existent en tant que telles ou existent en soi ,il lui est difficile d’en nier l’existence..
    L’homme est condamné d’être libre dixit Sartre…Alino nous en donne la preuve.
    Pourquoi vouloir ramener au bercail des boudeurs celui qui s’en est émancipé ?
    Pourra t-il changer le système politique de l’intérieur, c’est tout le mal que nous lui souhaitons…
    Vivra verra !.

  8. VAL de NANTES dit :

    lire ;; condamné à être libre .
    A partir du moment où l’homme s’agenouille devant la femme pour l’accouplement intime , l’homme ,bien que viril , est réduit à sa plus simple expression , c’est à dire à rien …
    La femme est un être vénéré par l’homme à l’instar des croyants qui s’agenouillent devant JÉSUS et autres saints …
    Nous sommes tous des potentiels ALINO , car la femme est notre faiblesse ontologique .

  9. Essou JS Spiritus 3S dit :

    Animal, animalistique…

    Se ba buaki mokuwa na bala-bala tika ko mbua ya quartier alokota;
    Alokoti eh;
    Alokota

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