A PROPOS DE L’EXPLOSION DES DEPOTS D’ARMES ET DE MUNITIONS DE GUERRE DE BRAZZAVILLE , par Mayima Mbemba

Ce qui est arrivé à Brazzaville, à propos des explosions des dépôts d’armes et de munitions, était prévisible et donc devait arriver.

Nous avons, dans ce pays, un homme qui dirige le Congo depuis 1968, d’abord dans l’ombre de feu président Marien Ngouabi, qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui et qu’il n’a pas hésité, d’ailleurs, d’assassiner un jour du 18 mars 1977. Cet homme, c’est Denis Sassou Nguesso. La seule interruption qu’il a connue, c’est l’intermède de 5 ans de Pascal Lissouba. A lui seul donc, il totalise bientôt 40 ans de pouvoir sans partage (ministre et/ou president de la Republique compris).

De tous les Présidents que le Congo a eus, M. Sassou Nguesso est celui qui a la plus grande longévité au pouvoir. Devant la tragédie qui a frappé le pays, M. Sassou Nguesso avait le temps, suffisamment de temps et de moyens matériels et financiers pour déplacer ces engins de la mort. Il n’a manqué de rien. En tout cas, je dis bien RIEN !

Faut-il attendre la mort de centaines voire de milliers de personnes pour qu’il comprenne, prenne conscience et se rende compte que ces choses-là étaient une menace permanente pour la vie des populations congolaises ? Pourtant, ils n’ont pas, en tout cas, traîné les pieds, lui et son clan, pour se faire ouvrir des centaines de comptes bancaires à l’étranger et s’octroyer des appartements, des hôtels particuliers, des studios de luxe en France et certainement ailleurs…

En lisant ce document, certains seront certainement offusqués et mettront en avant le manque de compassion ou de délicatesse devant la mémoire des innocents, victimes expiatoires de la goinfrerie démesurée, de l’inconscience, l’insouciance et même de l’irresponsabilité et de l’incapacité de ceux qui prétendent nous gouverner.

Pour ma part, je ne suis pas fier du tout de voir sur des photos, des lits d’hôpital sans matelas partagés par quatre malades qui, souvent, ne sont même pas de même sexe. En quel siècle sommes-nous ? Avec cela, je demanderai aux donneurs de leçons de morale de s’abstenir.

En effet, nous savons tous que tous les quartiers de Brazzaville sont cosmopolites. Dans les quartiers sinistrés, il n’y a pas que les originaires du Nord ou les parents de Sassou qui y vivent. Mon problème n’est pas à ce niveau-là. Mon problème est au niveau non de l’homme Sassou, mais du dirigeant qu’il est et qui préfère se vautrer dans le luxe, la luxure et le crime au lieu d’être un bon dirigeant capable d’anticiper les catastrophes et qui, de surcroit, est militaire, Officier Général. Ce n’est pas rien.

Au jour d’aujourd’hui, il est PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DES ARMEES, MINISTRE DE LA DEFENSE, un poste qu’il n’a jamais quitté depuis 1968, même quand il est président de la République. M. BOWAWO n’est qu’un délégué à ce poste qui reçoit les ordres de son titulaire. Alors, dans ces conditions, la responsabilité et la culpabilité de Sassou Nguesso sont totales.

Ceci dit, en ce qui me concerne, je n’ai pas le temps de pleurer face à cette hécatombe. Je n’ai pas le temps de la compassion, tellement je suis scandalisé, outré et indigné. Cette catastrophe aurait pu être évitée depuis des décennies, depuis voici 40 ans que M. Sassou est au pouvoir et qu’il est toujours resté MINISTRE DE LA DEFENSE, CHEF DES ARMEES.

C’est cela qui me révolte et c’est pourquoi les larmes n’ont pas de place pour le moment. Il y a tellement de tragédies et de mort d’homme dans ce pays à cause de cet homme incompétent et médiocre.

Le Congo est indépendant depuis 1960, bientôt 52 ans. En dehors de ses villas privés qu’il retape avec les fonds de l’Etat (Villa de Mpila) et les Palais qu’il démolit et restaure (Palais de la Glacière) toujours aux frais de l’Etat congolais, cet homme, hautain et d’un orgueil inégalé et sans pareil et qui peut être poursuivi pour abus de biens sociaux, s’est toujours contenté des infrastructures héritées de la colonisation quand il s’agit des infrastructures concernant l’armée, la police et le reste de l’administration. Il ne lui est jamais venu à l’esprit que ces installations peuvent être obsolètes avec le temps. Apparemment, ce n’est pas son problème. Pourvu qu’il mange et que ses poches soient pleines. Et il n’éprouve aucune honte auprès de ses homologues.

1 – De la responsabilité criminelle des gouvernants congolais

Depuis 1997 à aujourd’hui, Sassou Nguesso a massivement distribué en quantités incalculables des armes et des munitions de guerre à tous les originaires du Nord dont les quartiers, à Brazzaville, sont les plus touchés par l’explosion. Lui et les membres de son clan ont créé dans tous les quartiers Nord de Brazzaville des dépôts clandestins d’armes et de munitions sous le prétexte d’assurer l’autodéfense contre les hordes sudistes revanchardes susceptibles de les anéantir. Un système de chantage, de manipulation, de lavage de cerveaux et de gouvernement de la peur par la peur était ainsi né, avec, en toile de fond, le développement et l’instrumentalisation de la haine de l’autre.

Souvenons-nous de son discours du 21 mars 1999, au Dispensaire Marien Ngouabi, croisement de la Rue Ossio et de l’avenue de Talangaï, au quartier Mikalou, où il appelait tous les ressortissants du Nord, plus particulièrement l’ethnie Mboshi dont il est issu, à lui donner leurs enfants pour aller faire la guerre dans les régions du Sud-Congo, et particulièrement dans la région du Pool où se trouvent ses ennemis à lui Sassou. 

Ceci dit, les seuls dépôts d’armes et de minutions n’auraient donc pas fait autant de ravages, de dégâts et ravager tous ces quartiers pour avoir des répercussions jusqu’à Kinshasa d’en face. Cependant, une chose est sûre, c’est qu’il y a eu un effet domino.

Outre les cinq déflagrations des dépôts d’armes de guerre de toutes sortes, entre 7h00 et 10h00, le souffle des explosions a fait exploser les munitions, les mines, les grenades, les dynamites et les roquettes et autres mini-bombes stockées et camouflées dans les maisons individuelles. En tout cas, nombreux sont ceux qui, dans ces quartiers sinistrés, ont détenu une arme de guerre, des munitions, des grenades, des dynamites, sous le prétexte de se défendre en cas d’attaques des Sudistes (Congolais du Sud et particulièrement de la région du Pool, la région désignée comme ennemie par M. Sassou Nguesso). Tout cela a été fait dans la culture de la haine de l’autre.

Or, on ne peut pas gouverner un pays dans et avec la haine de l’autre. Pendant ce temps, les hôpitaux manquent de médicaments, de lits, de matelas, etc., au point aujourd’hui de voir quatre blessés graves sur un seul et même lit sans matelas. La honte ! 

Maintenant, la question qui se pose à Brazzaville est celle de savoir comment les autorités politiques du pays, catapultés en 1997 au bout d’un canon par la France du président Chirac, vont se comporter face à cette tragédie ? 

A titre de rappel, de 1997 à 2004, M. Sassou Nguesso a mené une guerre sans pitié contre une partie du peuple congolais. Ce fut un véritable carnage, un massacre humain, un génocide. La Communauté internationale a fermé les yeux sur cette hécatombe. Toutes les infrastructures furent toutes démolies, bombardées (écoles, collèges, lycées, Eglises, ponts, routes, dispensaires, centres médicaux, etc.). 

A ce jour, quinze ans après, rien n’a été fait pour restaurer toutes ces infrastructures, pour réhabiliter toutes ces régions dévastées. Nous disons bien : RIEN. Sous le prétexte de bien et mieux punir ces régions et ces populations « rebelles » dont la Région du Pool. Il y a eu plus de 100 000 morts, sans compter les charniers jusqu’ici non encore répertoriés. De même, les rafles du Beach de Brazzavillei vont dans cette logique diabolique de destruction et d’extermination de tout ou partie d’un peuple. A se demander si ce comportement criminel et cette pratique politique font partie des enseignements francs-maçons de l’Obédience à laquelle appartient M. Sassou Nguesso ?

Toutefois, dans cette situation, la France porte une très lourde responsabilité. C’est peut-être pour cela qu’elle a toujours étouffé toutes les poursuites judiciaires intentées contre ses protégés du Congo, étant donné que celles-ci rejailliraient inéluctablement sur elle. Ainsi, les victimes des régions Sud du Congo (de Bacongo, Makélékélé, la région du Pool jusqu’aux Pays du Niari, régions martyres, sinistrées), n’ont connu une moindre réparation. Les rescapés, les survivants des massacres n’ont jamais été recensés, jamais indemnisés.

C’est dans cette logique de guerre et d’extermination de l’autre qu’ont été mises en place les Opérations « Colombe 1 et 2 », « Hadès », « Hérode », « Mouebara » auxquelles a très activement participé un Français décoré de la Légion d’Honneur par le président Chirac peu de temps avant de quitter le Palais de l’Elysée. Il s’agit de M. Jean-Paul PIGASSE.

Or ce qui vient de se passer à Brazzaville, le 4 mars 2012, dans les quartiers nord de Brazzaville, est le reflet et la copie conforme des destructions massives opérées et infligées, de 1998 à 2004, par M. Sassou Nguesso et son clan aux régions sud du pays en général et à la région du Pool en particulier. Imaginez une guerre qui a duré six ans, et durant lesquels les Cobras (milices privées de M. Sassou Nguesso), les troupes angolaises, tchadiennes, gabonaises, les mercenaires de diverses nationalités, à la demande de la France du président Chirac et mis au service de M. Sassou Nguesso, ont pilonné toutes ces régions et très particulièrement la région du Pool ! Quel peut être l’état de ces régions et des populations aujourd’hui ? Ce cynisme, cette barbarie n’ont été dénoncés ni condamnés par personne. En tout cas pas par la Communauté internationale ou le monde occidental en général ; la France disposant de son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU a fait obstacle. Autant dire aujourd’hui, que les crimes de M. Sassou Nguesso sont les crimes de la France.

Ceci étant, il est bien évident et logique que M. Sassou Nguesso indemnise nos compatriotes sinistrés suite à cette catastrophe sans précédent qui a soufflé et détruit plus du tiers de la ville de Brazzaville. Mais, qu’en est-il des précédents, de ses victimes et survivants des régions saccagées et dévastées par lui dans le Sud-Congo de 1998 à 2004, avec la bénédiction de la France ? Certainement que la politique des deux poids et deux mesures s’appliquera. Parce qu’il y aurait certainement des Congolais qui sont supérieurs à d’autres, comme il y aurait certainement aussi des morts qui sont supérieurs à d’autres, comme il y aurait aussi deux catégories de citoyens Congolais, selon la logique de M. Sassou Nguesso.

Cependant, pour ce faire et qu’à cela ne tienne, le moment est sans doute venu où M. Sassou Nguesso, sa progéniture et tout son clan, devront faire preuve de patriotisme en rapatriant, de toute urgence, tout l’argent pillé par eux et placé à travers le monde dans divers paradis fiscaux avec l’aide très active des banques françaises pour permettre la reconstruction de tout le pays, ainsi toutes les zones broyées par lui et le « tsunami » sans eau du 4 mars 2012 dû à son irresponsabilité et son incapacité à gouverner le pays, si ce n’est à le piller, le vider de son sang comme une sangsue, comme un vampire.

Mais, le moment est aussi venu de faire l’inventaire des biens de l’Etat spoliés par Sassou Nguesso et son clan. Et c’est aussi le moment où le peuple congolais doit exiger 

  • Le démantèlement de tous les dépôts clandestins ainsi que le ramassage des armes et munitions stockées, entreposées illégalement dans les quartiers populaires de Ouenze, Talangaï, Mikalou, Kombo, Massengo, Itatolo, Simba Pelle, Djiri, Kintele, etc. Des armements dont les conditions de conservation n’obéissent pas aux normes de sécurité réglementaires. De même que toutes les Sociétés privées comme SOCOFRAN spécialisées dans le trafic des armes et des munitions de guerre et dont le propriétaire, sinon le principal Actionnaire, n’est autre que M. Sassou Nguesso lui-même, doivent disparaître.

  • La saisie de tous les comptes bancaires ouverts à l’étranger par M. Sassou Nguesso et son clan. Il y en aurait 112, rien qu’en France.

  • La vente de tout le patrimoine immobilier du clan acquis à l’étranger avec l’argent pillé dans les caisses de l’Etat congolais, entre autresii :

  • l’appartement de 10 pièces (valeur : 1, 6 Million d’Euros) situé à 33-35, rue de la Tour, 75016 Paris ;

  • l’appartement de 9 pièces (valeur : 2,47 Millions d’Euros) situé à 63, avenue Niel, 75017 Paris ;

  • l’appartement de 6 pièces (valeur : 1,28 Millions d’Euros) situé à 10, rue Copernic, 75016 Paris ;

  • le Studio (valeur : 240 000 Euros) situé à 181-183, avenue Victor Hugo, 75016 Paris ;

  • l’hôtel particulier de 7 pièces et piscine intérieure (valeur : 3,15 Millions d’Euros) situé à Boulevard du Général Koenig, 92 Neuilly-Sur-Seine ;

  • l’appartement de 4 pièces de 93m² (valeur 710 000 Euros) situé à 35, place Georges-Pompidou, 92 Levallois-Perret.

Sans compter les acquisitions immobilières dans d’autres villes françaises ou européennes, notamment à Nice, en Espagne, voire au Maroc, au Brésil, en Asie, aux USA, etc. A cette liste qui n’est pas exhaustive, faut-il ajouter les Avoirs en argent liquide déposés dans les 112 comptes bancaires du clan Sassou & Co dont les banques françaises en assurent le blanchiment, faisant ainsi de la France un Etat receleur.

Ces ventes et la restitution des Avoirs congolais dilapidés placés dans les banques françaises permettront de doter en équipement les hôpitaux dont le manque de matériels adéquats et de médicaments est aussi criard.

Comme dit l’adage, à quelque chose malheur est bon ; car aujourd’hui, M. Sassou Nguesso est mis à nu. C’est le moment où nous devons lui faire comprendre qu’il n’est pas bon de jouer avec les richesses du pays en se permettant d’acquérir, avec l’argent volé, d’acheter à coup de centaines milliards et de milliards des propriétés pour le seul plaisir personnel, de sa progéniture et de son clan.  

2 – De l’action des forces vives de la nation, de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme

Pendant des décennies, le Congo est dirigé par un homme sans scrupule et qui n’est pas un civil. Cet homme est militaire et, de surcroît, officier général. Il n’est donc pas l’homme à ignorer les règles de base applicables à la gestion, à la conservation et au maniement des munitions et des armes de guerre. Cet homme, non seulement il est président de la République, mais il est aussi chef des Armées et ministre de la Défense. Dans ces conditions, qui d’autre est plus responsable et coupable que lui ?

Si les forces vives de la nation, la société civile, les syndicats, les sinistrés, les familles éprouvées et les organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme pouvaient se ressaisir, se mettre ensemble et s’accorder pour réfléchir à la suite à donner à cette catastrophe, je suis sûr et certain que la réponse serait très facile à trouver. C’est pourquoi, pour ce faire, nous demandons 

  • A tous les sinistrés et toutes les familles éprouvées du Congo, anciens et nouveaux, de créer une association nationale de défense des intérêts des victimes des incuries du système PCT ;

  • Aux organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme d’empêcher le gouvernement de se comporter en juge et parti, et faire en sorte que l’enquête annoncée pour déterminer les responsabilités ne soit pas diligentée par le gouvernement. L’exemple de l’affaire du Beach est révélateur.

  • A l’OCDH, aux autres organisations congolaises de défense des droits de l’homme, avec l’appui et l’aide de la FIDH et d’autres organisations internationales de défense des droits de l’homme, d’étudier les modalités pratiques pour ester en justice devant les juridictions internationales comme la CPI, aux fins d’établir la responsabilité et la culpabilité individuelles de M. Sassou Nguesso, président de la République, Chef des Armées et Ministre de la Défense, pour mise en danger du Peuple Congolais. Ce type de démarche ne pouvant être mené qu’au niveau international étant donné l’expérience vécue avec l’affaire dite des « Disparus du Beach », raflés publiquement par les « anges de la mort » de M. Sassou Nguesso, en 1999.

  • A toutes les organisations de défense des Droits humains de faire appel, via les Représentations diplomatiques accréditées en République du Congo, aux Experts militaires de divers pays pour mesurer le niveau de radioactivité nucléaire des munitions explosées à Brazzaville, car convaincu que certaines armes et munitions ont certainement été dotées d’uranium appauvri. Et cela, le gouvernement congolais ne pourra jamais l’admettre s’il est juge et parti, si on lui laisse la liberté de diligenter l’enquête annoncée. 

3 – L’Appel

A tous nos compatriotes du Nord et du Sud, je dis simplement que personne n’est l’ennemi de l’autre. Le Congolais de la région de la Likouala n’est pas l’ennemi du Congolais de la région du Kouilou. La Sangha n’est pas l’ennemi des autres régions du Congo, de même que le Pool, les Plateaux, la Bouenza, la Lékoumou, les deux régions de la Cuvette ou le Niari, etc., et vice-versa.

Cela fait des décennies que tout le monde est monté contre tout le monde, à la grande satisfaction des manipulateurs. Le concepteur de cette machination diabolique, au Congo, du« diviser pour régner » est mort depuis. Il s’appelait Ambroise Noumazalayi. Il est donc plus que temps, aujourd’hui, de tourner le dos à tous ces manipulateurs. C’est cela que nous devons, tous ensemble, faire cesser.

Un exemple : les sinistrés des quartiers Nord de Brazzaville ont trouvé refuge dans les quartiers Sud de Brazzaville que M. Sassou leur indiquait comme étant les fiefs de leurs principaux ennemis. Ceux que M. Sassou Nguesso prend pour ses ennemis mortels sont très affligés par ce qui arrive à leurs compatriotes et ils les ont accueillis à bras ouvert, avec amour et humilité. L’inverse aurait été pareil. Alors, M. Sassou où sont les ennemis de « ton peuple », si vous en avez un ?

C’est maintenant que nous devons tirer la leçon de tout ce qui arrive dans le pays. C’est Sassou Nguesso et son clan qui considèrent que les régions du Sud-Congo, notamment celle du Pool, sont leurs ennemies. Cependant, le Pool n’est pas l’ennemi des Mbochis, tout comme les Mbochis ne sont nullement les ennemis du Pool. La politique de « diviser pour régner » doit prendre fin, et c’est nous tous qui devons y contribuer. Car M. Sassou et son clan ont peur de voir les Congolais se souder, s’unir. Ils savent que cela est néfaste pour leurs basses besognes, pour leur truanderie. Et tous les Congolais doivent savoir une bonne fois pour toutes que le mal et le principal ennemi du Congo et des Congolais, c’est SASSOU NGUESSO ET SON CLAN.

Nous n’avons pas besoin des armes de guerre dans nos maisons. Nous n’avons pas d’ennemis chez nous pour entreposer ces engins de la mort dans nos maisons. Disons-le haut et fort à M. Sassou Nguesso et son clan. 

Enfin, à tous les Etats européens, « DISTRIBUTEURS » de pouvoir en Afrique, de réfléchir sur la question et de savoir dorénavant qu’il ne faut jamais « donner le pouvoir » à des criminels de type Sassou Nguesso. La France, principal distributeur de pouvoir dans ses CFA (Colonies Françaises d’Afrique) se doit d’y réfléchir et, au mieux, d’opérer sa propre décolonisation mentale, en vue d’une coopération plus humaine, plus humaniste et plus digne avec l’Afrique. 

Jean-Claude Mayima-Mbemba

Ancien Rapporteur de la Commission Ad hoc « Assassinats » de la Conférence

Nationale Souveraine du 25 février au 10 juin 1991 Brazzaville (Congo). 

ANNEXE 

 

Quand Sassou Nguesso appelait son ethnie à la guerre [iii]

 

Dimanche 21 mars 1999 à 9 h

Dispensaire Marien Ngouabi

Croisement Rue Ossio et av. Talangaï

Quartier Mikalou

 

Discours de Sassou Nguesso à l’attention des fils et filles du Nord

 

« Je vous remercie d’avoir répondu à mon appel, je suis convaincu que vos chefs de quartier ont fonctionné comme souhaité; mais le moment est très court et le temps presse pour que notre rencontre dure. Alors, je ne vous dirai que l’essentiel de mon message… et je ne parle pas en paraboles. Je sais que vous n’avez pas oublié ce que vous avez vécu en 97 par les bombardements de Lissouba. Vous savez ce que j’ai fait pour terminer cette tragédie, cette barbarie, ces pertes humaines que personne ici ne peut évaluer. Vous avez marché sur des corps. D’aucuns diront que Sassou a terminé la guerre, mais moi je dis que c’est d’abord la détermination du peuple nordiste de vouloir, je dis bien, vouloir finir ces malheurs infligés par Lissouba… Beaucoup de jeunes sont venus du nord pour se joindre aux jeunes brazzavillois nordistes et lutter à mes côtés. 

Après 6 mois d’ivresse de paix retrouvée, il fallait bien repartir sur le chemin de la reconstruction. Vous avez certainement constaté comme moi, le pire dans la société de ces jeunes de Talangaï-Mikalou… Des pillages se terminant surtout par des règlements de compte. Le manque de respect généralisé. Je ne pouvais pas laisser évoluer cet esprit de guerre contre nous-même, c’est ainsi que je me suis adressé aux Cobras, car c’est d’eux qu’il s’agit. Vous avez entendu partout leurs tergiversations, certains ont même parlé à la radio RFI pour manifester publiquement leur mauvaise foi. Certains ont dit que je ne fais rien pour les jeunes et pour le peuple nordiste confondu, sans distinction des partis ni des tribus. J’ai aussi entendu dire que « Sassou continue à nous faire tuer chez les Tchek et les Nibole[iv]. Que nos enfants sont égarés sous les instructions de Sassou ». 

A l’hôpital de Talangaï, vous avez jeté des tracts qui disent que Sassou va fuir en exil et patati patata… Beaucoup de militaires nordistes désobéissent au commandement des Fac, laissant tantôt les autres exécuter des missions contre leurs régions, et vous savez ce que ça nous coûte!… Des troupes souvent exposées, des troupes tombant dans les embuscades des ninjas et des cocoyes, et dans ces genres d’exercices, seuls les chefs de mission ne meurent pas.

A qui est donc la faute si nos jeunes, nos enfants périssent toute fois qu’ils vont au service de la République ? Est-ce qu’il manque d’officiers nordistes ici où nous sommes ? Est-ce que vous savez que le nord a le record en effectif d’officiers ?

 

***

Sous des acclamations frénétiques et prolongées, la foule applaudit. 

*** 

Silence !

Je vais maintenant vous dire que la paix à laquelle vous croyez n’est que superficielle, votre paix ressemble au repos d’un prisonnier dans sa prison. La guerre que vous avez gagnée vous a seulement écarté du danger, mais ce danger continue à menacer, et aujourd’hui je constate que c’est même pire. 

Je vous interpelle tous, pour notre survie, notre futur est noir… S’il m’arrivait de mourir à 11 heures, sachez qu’avant 15 heures, on ne parlera plus du nord tout entier. Tous nos villages seront brûlés, tous nos nordistes de Brazzaville comme ceux de Pointe-Noire mourront dans les 3 heures qui suivront ma mort.

Donnez-moi donc vos enfants, j’ai besoin d’hommes pour assurer votre survie. On ne peut pas toujours compter sur les troupes étrangères, nous devons compter sur nous-mêmes d’abord.

Je lutterai aux côtés de mes enfants comme je l’ai toujours fait depuis juin 97.

Je ne fuirai jamais, je lutterai avec vous jusqu’à ma dernière goutte de sang.

Les jeunes hommes iront dans les casernes, les jeunes filles apprendront les armes ici sur place à Brazzaville.

Je vous exhorte à plus de vigilance et de courage.

Je vous remercie… »


[i] Nous commettons une faute sémantique lorsque nous parlons des Congolais prélevés au Beach de Brazzaville et qui ont été suppliciés par M. Sassou Nguesso et son clan en 1999. Un disparu, c’est une personne qu’on n’a plus vue depuis qu’elle est par exemple sortie de sa maison. C’est le cas par exemple d’un enfant qu’on a vu partir à l’école et qui n’en est plus revenu. Dans ce cas, on dira que l’enfant a disparu. Or, dans le cas des jeunes Congolais prélevés au Beach de Brazzaville, tout le monde les a vus, tout le monde a assisté à la sélection de ces jeunes par les « anges de la mort de M. Sassou Nguesso, jusqu’à les voir partir, escortés par les « anges de la mort » de M. Sassou Nguesso. On n’appelle pas cela « disparaître ». Cela s’appelle « une RAFLE ». Ne disons plus « Disparus », mais « les Raflés du Beach », comme cela s’opérait sous le régime nazi de Hitler.

[ii] Source : Cf. : Détournements de fonds. Des présidents africains au train de vie scandaleux, in Le Parisien, n° 20985, du vendredi 2 mars 2012.

[iii] L’homme qui se présentait en 1991 et durant tout son exil en France comme un agneau : « J’ai changé » (sic), reprend en 1997 ses habits de fauve, de carnassier et de vampire. Le flot de sang qui baigne le sol congolais n’est plus à démontrer ou à prouver.

[iv] Ceux que Sassou Nguesso désigne par le vocable de « Tchek », ce sont les originaires de la région du Pool, les Kongos ; et les « Nibolek », ce sont tous les originaires et ressortissants des régions du Niari, de la Bouenza, de la Lékoumou et du Kouilou.

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6 réponses à A PROPOS DE L’EXPLOSION DES DEPOTS D’ARMES ET DE MUNITIONS DE GUERRE DE BRAZZAVILLE , par Mayima Mbemba

  1. De la rue Itoumbi dit :

    Monsieur Mayima,

    Vous etes un aigri car vous avez été un soutien inconditionnel du criminel kolelas bernard, qui avant sa mort, s’est repentis auprès de sassou nguesso, dont il a reconnu la grandeur et le nationalisme.
    Kolelas avait confié au président de la république sassou nguesso, avoir peur pour sa vie, car les extremistes du pool comme vous le tuerait.
    ce n’est pas sassou qui a tué les ressortissans du pool, mais Mtoumi et ses complices Motando.
    Rendez grace à l’homme de paix qu’est sassou car il est en passe de reconstruire le pool avec la municipalisation accélerée. jamais une région n’a bénéficié d’un budget de 500 milliards. Alors , un peu de reconnaissance.
    Sassou Nguesso, homme de paix, avait donc décidé de le loger au centre ville.
    Depuis le président sassou qui est un grand homme d’Etat, dans son souci d’unité national, a pris en charge toute la famille kolelas, en faisant d’eux des ministres et députés.
    Etes-vous aigri parce que vous n’avez pas eu de poste politico administratif ? Regoignez les rangs de votre parti le mcddi dans la majorité présidentielle, pour qu’ensemble,nous construisions le congo.
    Nous ne laisserons jamais des hommes comme vous dirigez notre beau pays.

    vive sassou nguesso, vive le congo

  2. natty-congo dit :

    AIGRI OUN PAS BRAVO BRAVO ET BRAVO DOYEN

  3. moubinoungou dit :

    A de la rue Itoumbi, chez nous il ya une assertion qui stipule que je cite <> ce qui veux dire le probléme chez l’autre ne souscite aucune préoccupation parce que vous ne sentez pas la même douleur que lui au moment de ses malheurs.

    A vous lire, je deduits que parmi toutes ces victimes tu n’as aucun parent. c’est normal que tu manifeste une telle réaction.Puisque tu fais parti de tous ces petits congolais partisants de moindre éffort qui sont sous les bons soins du régimes mafieux de Sassou N’guesso et ses enfants qui sont tous devenus en un laps de temps les multimilliardaires en s’accaparant de notre pétrole qui est un devenu leur propriété familiale et clanique.

    Si tu avais été touché personnel dans ta chaire ou par devers un membre de ta famille ou de ton clan tu aurai compris la quintaissance des propos de monsieur MAYIMA et partag son opinion qui est une opinion trés petinente et vraie.
    Tu fais partie des ces congolais , en premier Sassou , ses enfants, son clan et ses courtisant dont tu fais partie qui croient avoir en face d’eux un peuple naif, aveugle, idiot, béte, totalement analphabéte, illétré, sourd et ignorant tout ce qui se passent dans ce pays.
    Je t’apprends que c’est un erreur trés trés grâve que vous commettez tous.
    Nous connaissons bien ce monsieur, sa ruse, sa felonnerie, son mensonge, ses coups bas ,ses methodes d’actions diaboliques et que sais-je.

    Tu parle de 500 Miallard qu’il a prévu pour le POOL .j’aimerai te demande d’aller poser la question suivante aux populations de Pointe-Noire, Impfondo, Dolisie, Owando, Brazzaville et Ewo qui elles ont connues ces fameuses municipalisations accelérées dont tu es entrain de vanter de quoi est fait leur quotidien de nos jours?

    Voila ton Sassou dont tu vante et dont tu fais l’apologie, qui n’a pas été capable d’octroyer une assistance digne de ce nom à ces compatriotes pendant qu’il a bien une enveloppe de 500 milliard prévue pour aller mentir les populations du POOL dans le seul but de vouloir effacer dans leur mémoire les sequelles des affres , des atrocités, des souffrances que lui et sa cohorte des cobras et les troupes étrangères venus à sa rescousses avaient infliger à nos compatriotes du POOL pendant 5 ans.
    Mais tout ça c’est rien.Sassou rendra bien compte un jour dans ce pays de tout le mal et de tout le tort qu’il l’a fait. Et à toi ton jour viendra où tu sera frapper par un évenement perpétré par ce sinistre et cinique qui a un coeur plus dur que celui d’un dinosaure.
    Toi l’apologue de Sassou et lui même Sasou saviez vous un jour que Sassou devrait pleurer comme un bon imbicile quand sa fille Edith BONGO ONDIMBA qu’il tient aujourd’hui à immortaliser comme Marien N’GOUABI qu’il a tué est morte?
    Et toi et ton Sassou savez vous pourquoi cette derniére est morte aussi jeune alors qu’elle avait nom seulement un mari président pas le moindre qui était parmi les hommes les plus riches de cette planete terre avec de l’argent volé aussi, mais avait aussi un papa président et aussi gros voleur comme son mari?
    Et si toi et ton cobra royal n’avaient de reponse à cette question, moi je suis à même de vous la donner.
    Et bien c’est parce que c’est elle qui avait fait acheminer avec la complicité de son defunt mari les prémières armes que son pére avait fait usage pour tuer les innoncents congolais dans le seul but de reconquerir le pouvoir.D’ou elle a payé son KARMA.
    Pour ta gourvene rappel toi que le président Marien a été assassinet le 18 mars et Edith est mort le 14 mars , exactement 32 ans -(mois) trois jours, jour pour jour aprés.
    lQue le cardinal Emile BIAYENDA a été tué sous ordre personnel de ton champion le 22 mars 1977 et que cette derniére fut conduite à sa derniére demeure le 22 mars 2009 à 14h . Ce ne sont pas les faits du hazard, mais des faits qui rélèvent des réailités qui dépassent certainement votre entendement avec ton champion.
    Allez y mediter sur cette reflexion .
    le sang du peuple congoalis est trés trés sacré et le jour où le glas sonnera effectivement pour vous ,vous le payerai trés trés chér comme l’a payé Mobutu, comme Saddam Husssein, comme l’a payé Mouammar tout récemment pour ne citer que ceux là.
    Continu de soutenir ce monsieur et à nous narguer.
    Les Anglais disent:<>.
    Il en sera de même pour vous aussi.
    A word to the wisdom is enough.

  4. Mascad dit :

    A LA RUE ITOUMBI,

    VComme l’écrit notre doyen Mayima-Mbemba, il n’y a pas de morts supérieurs aux autres, il n’y a pas de citoyens congolais supérieurs aux autres. Alors, à travers son article, Monsieur Mayima-Mbemba ne demande que l’équité dans le traitement de tous les Congolais. Et puis, il dénonce cette attitude guerrière des mboshis qui suivent aveuglement un homme criminel qu’est SASSOU NGUESSO. Lisez son Discours de Mikalou reproduit ici dans l’ennexe de l’article. Est-ce un tel homme qu’il faut suivre? Faut-il dire que tous les mbochis sont des criminels ? Si non, pourquoi ne le lachez-vous pas? Il vous a tellement donné d’armes dangereuses que vous avez gardées dans vos maisons qu’elles ont explosé elles aussi sous le souffle des armes de Sassou Nguesso. Sans cela, il y aurait moins de dégâts.
    Mon cher compatriote, fais ton examen de conscience.
    Salut !

  5. De la rue Itoumbi dit :

    Ce discours est une imagination et une halucinantion des extremistes du pool et des loosers niboleks.
    C’est plutôt la reproduction d’un discours de kolelas, ou de Nguila, ais jamais otchombé n’a tenu un tel discours, lui qui est un homme de paix.
    Si vous voulez changer les choses au pays, les législatives arrivent, alors présentez-vous , au lieu de manger la semoule en France.

    vive l’homme des masses, vive sassou nguesso

  6. G. Mascad dit :

    A DE LA RUE ITOUMBI

    Quand tu te réveilleras et que tu ouvriras les yeux, il sera trop tard.
    Mikolo ya Sassou, na bato na ye, na baninga na ye mi tikali mosika te.
    Mokili ezali lokola mayi ya buato. Oyoki ?
    Les armes et les munitions que vous avez entassées et amassées dans le but de massacrer les Congolais du Sud et en particulier les Bakongo sont parties en fumée toutes. Tout ce que vous savez faire c’est voler, piller, tuer. Ce n’est pas digne d’un être humain. Il ne vous reste plus rien.
    Ah oui, il reste les 112 comptes bancaires ouverts en France et le patrimoine immobilier acquis en France et ailleurs. Et toi, tu as quoi et combien dans tout ça ? Je parie que dans ces explosions tu as perdu pas mal de parents, d’amis et connaissances. Ils vivent où? Ce n’est pas avec 3 millions de FCFA que chacun des sinistrés va reconstruire sa vie. C’est rien du tout. Il faut que MBONGO WANA BINO BO YIBI EBIMA YA MBALA OYO.
    Et tu devrais t’inquiéter des retombées de cette catastrophe. Les missiles ont des têtes nucléaires avec l’uranium appauvri. Dans quelques temps, quand tu auras des enfants avec 2 têtes, 1 bras, un oeil ou pas de jambes du tout, etc., en ce moment-là tu comprendras et tu continueras à crier : VIVE SASSOU !
    Je te plains !

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