Soulèvement social annoncé, l’Hôpital de Loandjili est le 1er à se mettre en grève ! Par Rigobert OSSEBI

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Congolais à l’hôpital de Loandjili

Le 11 janvier 2016, l’ensemble des personnels de l’Hôpital de Loandjili s’est mis en grève. Dans la ville pétrolière de Pointe Noire, où le coût de la vie est exorbitant et se situe parmi les plus élevés au monde, les travailleurs, personnels administratifs, personnels soignants, infirmiers et médecins ne sont pas payés depuis trois mois et comptent un quatrième mois que leur directrice Madame Ndinga-Andely refuse de régler.

Aussitôt, l’Armée congolaise et la Police de Jean-François Ndenguet ont investi le centre hospitalier. Le comité de crise des employés a été immédiatement placé sous la menace des armes et au centre de toutes sortes d’intimidations.

Le régime de Denis Sassou Nguesso, l’homme de la Paix, le médiateur de la crise centrafricaine, a répondu par la force des armes à une incroyable crise sociale née de son incapacité à honorer le minimum de respect qui est dû à un travailleur, quel qu’il soit : celui de son salaire !

Dans ce lieu essentiel pour la communauté nationale et pour son confort social, qu’est l’hôpital, Denis Sassou Nguesso, l’homme des fêtes, des fiestas, des mariages princiers et des prêts dispensés royalement à des Etats d’Afrique Centrale ou d’Afrique Occidentale (qui ne seront jamais remboursés) refuse d’accorder à ses travailleurs le droit au paiement de leurs salaires.

Le Congo de Monsieur Sassou Nguesso, est un pays des paradoxes et de la plus totale injustice. Quelques nantis vivent dans un luxe absolu. Ils vivent de privilèges, de rapines institutionnalisées et dans la jouissance permanente des quinze années de richesses pétrolières qu’ils se sont accaparées.

Face à ces prédateurs, il s’est créé un océan de misère et de désolation qui gonfle jours après jours, années après années qu’ils ne veulent ni regarder, ni en tenir compte. Ils pensent que les militaires et mercenaires, qu’ils ont formés à la défense de ce système inique, pourront permettre de le perpétuer indéfiniment. Ils sont sûrs que l’intimidation, la menace et les arrestations auront raison de toute contestation.

Cette grève de l’Hôpital de Loandjili ne pourra en aucun cas, pour le tyran Denis Sassou Nguesso et ses héritiers désignés dans l’ordre monarchique qu’il a institué, se résoudre administrativement et pacifiquement. Payer les grévistes serait le pire signal qui serait donné à tous les autres mécontents de son pouvoir autoritaire et kleptocrate. Le pays se trouverait immédiatement confronté à une succession de grèves qui ne pourront être résolues de la même manière ; c’est-à-dire financièrement !

La raison principale en est que le pays a été totalement ruiné par les vols et les détournements et qu’en même temps, depuis quelques mois, le prix du baril de pétrole chute inexorablement. Au 12 janvier 2016, le Brent, brut de référence pour le Congo, n’est plus qu’à 31 dollars le baril, loin des 110 dollars que l’on pensait éternels. La conjonction du poids de la dette, des engagements financiers qui ne peuvent être tenus, avec l’assèchement complet des recettes pétrolières condamne ce régime irresponsable à une faillite inéluctable, dans laquelle certains disent que nous nous trouvons déjà !

Toutes les armes qui ont été accumulées, une fois encore après l’explosion de celles stockées à Mpila le 4 mars 2012, ne pourront contenir le mécontentement de la quasi-totalité de la population congolaise dans la maltraitance, la faim et une paupérisation de plus en plus répandue. C’est un barrage improbable, fissuré de toutes parts, qui ne pourra que céder à un moment ou à un autre par l’incroyable énergie de la désolation et des souffrances accumulées au long de ces presque vingt dernières années.

Quelle que soit l’issue qui sera trouvée à la grève du personnel de l’Hôpital de Loandjili, le problème restera entier parce qu’il ne pourra que se reproduire et se multiplier à tout moment !

Il reste une chance au Congo et à son Président d’échapper à cette nouvelle catastrophe qui s’annonce. Le Président du Congo doit sortir des faux-fuyants stratégiques électoraux qui le mèneront droit dans le mur ; il doit révéler la vérité sur la gravité des situations économiques et financières dans lesquelles se trouve le Congo. C’est le bilan exactement chiffré qu’il doit présenter !

L’immensité de cette crise dans laquelle notre pays est déjà plongé, et de laquelle il aura les plus grandes difficultés à sortir, ne sera pas résolue par les armes, par l’Armée, par la Police ou par les mercenaires ! Le Congo a besoin coûte que coûte d’entrer dans une période d’apaisement civil et d’union qui permettrait à mettre en place des solutions ; une parenthèse salutaire aux débats stériles guidés par des ambitions et par des manipulations diverses. C’est là que se situe la véritable urgence et le véritable enjeu !

Toute autre voie serait celle du chaos. Celui d’un suicide individuel et collectif !

Rigobert OSSEBI

Diffusé le 12 janvier 2016, par www.congo-liberty.org

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13 réponses à Soulèvement social annoncé, l’Hôpital de Loandjili est le 1er à se mettre en grève ! Par Rigobert OSSEBI

  1. VAL DE NANTES INVOQUE DIEU dit :

    ce sont là des signes annonciateurs d’une crise financière à laquelle devra faire face notre pays
    on s’y attendait , car donner à SON FILS, le pouvoir de vente d’un produit stratégique comme le pétrole pourvoyeur de 90 % DU PIB de notre pays .Le résultat ne pouvait en être autrement .
    Telle une gestion de l’épicerie où chacun vient retirer sa bille à la moindre faim .TELLE est la gestion apocalyptique appliquée à ces recettes pétrolières .
    Toutes choses par ailleurs, nous aurions eu des milliards plus que ceux obtenus pendant les périodes de vaches grasses des années 2005 où le baril souriait à 110 dollars , sous les nguesso , nous n’aurions rien fait .
    Les NGUESSO appliquent au Congo , le principe de la pauvreté aimée . La sassoufisation des recettes fiscalo- douanières et pétrolières fera du CONGO , un pays fantomatique , où le peuple
    ressemblerait à des moutons de panurge, et dont la survie quotidienne, dépend de la seule volonté d’u macaque au nom de SASSOU .
    il est des moments où l’on se demande , si réellement le Congo BRAZZA , devait avoir un tel destin pour continuer à vivre .
    S’il en était ainsi , QUEL EPROUVANT DESTIN ;;;;
    QUE LE BON DIEU EN ABREGE LES SUPPLICES , QU’il est pitié de NOUS VRAIMENT
    TO LEBI .

  2. Bissa Bo dit :

    Hier encore, on croyait que tout le Peuple CONGOLAIS était completèment lassé, résigné, et avait résolu de laisser sassou et bandes les mener inexorablement à la mort physique, dans tous les plans.
    L’Hôpital de Loandjili et ses « quelques pauvres braves infirmiers » viennent de nous montrer le contraire. Ils nous disent, même broyés par la dictature et la souffrance, des humains peuvent encore être capables de reactions et d’agissements.
    Comme quoi, « il ne faut jamais désespérer des humains ».
    Le plus important dans cette grève à Loandjili n’est pas tant l’issue en faveur des grévistes (on craint déjà pour la vie physique des meneurs syndicalists), mais le plus important est la bravoure que ces femmes et hommes marchant tous les jours a pieds nous montrent.
    Je le dis: tout ceci ne sera jamais vain.
    Le cynisme des nguesso, des français qui les soutiennent, et de toutes les mafias oppresseurs du peuple du Congo auront une FIN.

  3. Kouakou dit :

    Mes chères sœurs et frères, notre pays le Congo connaît déjà la banque route. Où sont passés les centaines de millions de dollars encaissés pendant les périodes euphoriques quand le prix du baril de pétrole était au plus haut. Ce gouvernement moribond à travers son ministre des finances nous avait fait savoir que les excédents d’argent étaient mis au chaud et bien conserver pour faire face aux lendemains difficiles?
    Nous nous rendons finalement compte que ses millions de dollars se sont volatilisés dans l’air. C’est une bande de mafia et des voleurs que nous avons dans notre pays, a commencer par son chef le nommé sassou. Les grèves vont se multiplier et ses cancres n’en qu’à bien se tenir.

  4. sitou Mpaka dit :

    Hôpital de Louandjili manques même des microscopes et pire ses fonctionnaires ne sont pas payés depuis des mois , tandis -qu’ à l’hôpital 31 juillet d’owando les médecins cubains sont bien payés et sassou offre la gratuité des produits pharmaceutique , la ville d’oyo encore beaucoup mieux avec un Hôpital très moderne et dotés de 253 médecins cubains et les résultats sont prometteurs les deux ville ont baissés leurs taux de mortalité et augmentation l’expérience de vie , alors que le reste du pays l’expérience de vie est de 35 ans moyenne d’âge , pourquoi la baisse du baril de pétrole ne pose problèmes qu’aux sudistes ? Voilà une vrai politique ségrégation, notre pays est officieusement déjà divisé , alors aux grands maux les grands remèdes , la scission s’impose !!!

  5. Joseph KOKOLO ZASSI dit :

    Robert Ossebi a écrit : « La raison principale en est que le pays a été totalement ruiné par les vols et les détournements et qu’en même temps, depuis quelques mois, le prix du baril de pétrole chute inexorablement. Au 12 janvier 2016, le Brent, brut de référence pour le Congo, n’est plus qu’à 31 dollars le baril, loin des 110 dollars que l’on pensait éternels. La conjonction du poids de la dette, des engagements financiers qui ne peuvent être tenus, avec l’assèchement complet des recettes pétrolières condamne ce régime irresponsable à une faillite inéluctable, dans laquelle certains disent que nous nous trouvons déjà ! ».
    En effet, la déconfiture du pays est telle qu’il sera difficile de continuer avec l’arrogance qui caractérise ce régime. Toute honte bue, il sera sans doute obligé de rendre les clés d’un coffre-fort vide. Lorsqu’on n’a pas de vision, on est toujours surpris par les événements détestables. L’obsession du pouvoir pour le pouvoir fait oublier au timonier que les lois du marché sont très souvent plus féroces que son gangstérisme d’État. Si l’opposition n’a pas pu le chasser du trône, le marché du pétrole le fera pour libérer le peuple congolais de la tyrannie. Une situation qui doit certainement faire réfléchir la myriade de candidats qui se bousculent pour prendre la place de pilleur bientôt vacant. On comprend pourquoi tous ces futurs vautours sont de moins en moins virulents. Tout ça pour ça !

  6. Trois grandes banques, dont la Barclays, Stanley Morgan et Goldman Sachs, ont prédit un baril entre 20$ et 25$ pour 2016. Le point des pétroliers a été ramené de 45$ à 90$ par le fils biologique de satan. Résultat: il a donné le pain blanc des congolais aux blancs. Il nous laisse que les larmes et le sang.

    Bref, quand je ne cesse de dire que petit satan va tomber ce printemps, certains me prennent pour un excité. L’hôpital de Loandjili n’est que la pointe de l’iceberg. La vague de fonds qui va emporter cette bande de criminels, tel un Tsunami, est à venir. petit satan va tomber ce printemps. Ayons confiance.

  7. Dieudos Eyoka dit :

    Les policiers de Pointe Noire (sûrement Zoulou Bad et autres sbires de Ndenguet) ont obligé les responsables du comité de crise d’accepter de reprendre le travail. Un mois de salaire va être payé. Ils ont promis de régler un second mois dans une semaine. Mais le dernier mois de Mai 2015 fait l’objet d’un sérieux désaccord. Madame Ndinga Andely affirme qu’il a été payé et poursuit ses intimidations sur les employés.

  8. le fils du pays dit :

    Que ceux qui ont l’instruction militaire commencent a organiser les jeunes,nous devrons faire ce que Youlou n’a pas eu les couilles de faire c’est a dire chasser la france du Congo par les canons comme l’ont fait les Algeriens(la france l’ennemi numero 1 du peuple Congolais) et son valet Mr sassou qui est l’arbre derriere lequel se cache la foret.Ecoutez,mes chers compatriotes c’est par les canons nous allons nous libérer de l’oppression et l’esclavage de la rance.Nous devrons chasser la france du Congo,l’Algérie nous montre l’exemple sur le continent.On ne caresse pas les empires et leurs pantins dans le sens des poils.Mettons la france et son pantin dehors du Congo par les canons. Que les bons militaires Congolais se mettent au travail afin de chasser le colon français et toutes ses multinationales bras droit de l’empire.Nous avons assez de ressources humaines capables de dimensionner les plates formes pétroliers.Il faut chasser toutes les multinationales(Eni,total,bouygues,bollore etcc)qui exploitent sauvagement le pétrole,pillent,polluent et destruisent le Congo.Vive l’armée du peuple pour sa libération et son indépendance totale.

  9. Il y’a plusieurs moyens pour se debarasser d’un president dictateur .Quant a moi ,je retiens seulement tois .

    Le premier est le soulevement populaire.En exemple nous pouvons citer le cas de l’Egypte dans la chute de Mubharak et celui de la Tunisie avec le depart de Ben Ali.

    Le dexieme moyen est la rebellion armee .Un exemple est celui du renversement d’Idi Amin Dada par Museveni en Ouganda.Un autre exemple est celui de Mobutu chasse par Kabila.

    Le troisieme est l’assassinat du president dictateur .Un exemple pour ce cas : assassinat du dictateur militaire sud-corree Park Chung-Lee en 1979.

    Ces trois moyens sont bien connus au congo.Les deux premiers ont ete tente ,mais en vain.Alors il est temps de passer au dernier moyen.

  10. TOKOSEPELA dit :

    Depuis fin décembre, le PCT n’arrête de clamer haut et fort, que Sassou doit se présenter. Quelqu’un peut-il nous dire si avec la situation économique actuelle, les épigones du PCT sont tous d’accord?
    Cette crise du pétrole va être terrible pour le régime de Sassou. Il va falloir qu’il fasse comme font les chefs d’entreprise, licencier du personnel. Donc toute sa cour pléthorique. Seulement voila, Sassou n’est pas un chef d’entreprise, il n’est qu’un chef de bande qui attribue des rôles au gré des circonstances. L’avenir est sombre pour le tyran, le ciel s’obscurcie il ne va pas tarder à tomber. Eh oui le ciel tombera cette fois ci. Les rats commencent à quitter le navire. La grève de Loandjili est une brèche qu’on colmate à coup d’intimidation. Mais le bateau va prendre de plus en plus l’eau
    Pour ma part, un seul mot d’ordre à partir d’aujourd’hui
    CARDINAL EMILE BIYENDA SANTO SOUBITO!

  11. Londi dit :

    L’analyse de la situation est exacte. Bon diagnostic. Je me permets de dire que les remèdes proposés ne me paraissent pas à la hauteur du mal dont souffre le Congo. A mon humble avis le pays fait face à 3 maux majeurs :
    1) une crise économique relative à la baisse du baril de Brent qui a perdu presqu’1/4 de sa valeur 2014 et début 2015. Cette crise est liée au contexte international. Ce prix du baril n’est pas prêt de répartir à la hausse. Toutes les prévisions budgétaires au Congo sont structurées autour d’un baril à $110. Tout le monde sait que le pétrole représente environ 70% de ce budget. Cette situation a mis à mal une organisation budgétaire qui n’était déjà pas reluisante pour ne pas dire sérieuse. Peut-on pour autant dire que cette situation de crise pétrolière soit l’alpha et l’oméga de la situation désastreuse au Congo. Non.
    2) une crise structurelle qui sévit dans le pays depuis plus de 40 ans. Un petit groupe s’emparé des revenus financiers du pays pendant qu’une large partie de la population croupit dans la misère. Nul est besoin de décrire, ici, la situation révoltante que subit le peuple. Les différents sites Internet en font suffisamment étalage. Revenons sur les aspects économiques factuels :
    pour une population estimée à 4,3 M en 2014, le PIB par habitant connaît une croissance importante depuis 10 ans d’environ 97% sur la période de 2005 – 2014 pour se situer à 3600 USD par habitant en 2014. Pendant la même période, dans le cadre du développement humain, classement établi par PNUD, le Congo pointe à la 140ème place mondiale sur 187 pays et pour terminer’terminer’ ce pays se situe au 178 ème rang sur 189 pays pour le climat des affaires, informations fournies par la Banque mondiale. J’invite les curieux à jeter un oeil sur le site suivant : https://www.trésor.économie.gouv.fr/pays/congo (ministère des finances et des comptes publics) d’où j’ai tiré les chiffres présentés ci-dessus. Malgré cette période d’opulence les structures sanitaires, scolaires et sociales n’ont pas évolué au même rythme que la richesse générée dans ce pays. Je peux aisément conclure que cette crise est fondamentalement liée à la mauvaise gouvernance. Thé right Man at thé right place. Donc nous sommes là face à un déni de démocratie nourri par un népotisme éhonté. Nous expérimentons donc l’incompétence et l’avidité des gens au pouvoir.

    Le remède ne situe pas tout simplement à un exposé des vrais chiffres sur la réalité économique du pays. Contrairement à vos conclusions, je me réjouis de la situation parce que la combinaison de ces 2 crise : baisse du baril et crise sociale constitue le tendon d’Achille du régime qui va s’effondrer suite aux conséquences des mouvements sociaux. Un dictateur ne peut être vaincu par la violence c’est son mode d’action naturel. Il le maîtrisé mieux que le peuple. Le peuple n’à plus que la révolte pour changer de fond en comble ce système oppresseur parce que nous sommes devant une crise systémique.

  12. ITOUA dit :

    Le baril bientôt à 20 dollars: http://www.courrierinternational.com/article/petrole-bientot-le-baril-20-dollars

    C’est la fin du despote et de sa clique. Il a cru que les principes comptables de la sorcellerie et du fétichistes pouvait être appliqués à la gestion de la cité. Même les juifs quand ils contrôlent un pays laissent aux nationaux des marchés. Ils ont cru s’en sortir à base de cocktails de fétiches et autres pour gérer un pays, oubliant que le long terme est la somme de court-terme. 18 ou 19 ans après ils sont dans la boue. Chacun des courts termes leurs ont servi à la débauche, à la jouissance et au vol.

    Bonne chance à eux, et j’aimerais pas être à leur place.Sa va partir dans tous les sens

  13. Anonyme dit :

    Que ça parte. J’ai hâte.

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