SOUTIEN À SASSOU, PRÉ-CONFÉRENCE NATIONALE OU INCRÉDULITÉ : QUEL AVENIR POUR LE CONGO , Par Mbiki de Nanitélamio

Depuis le renversement des institutions de la 5ème République avec l’abolition il y a plus de 15 ans de la CONSTITUTION examinée par le Conseil de la République le 20 décembre 1991 et adoptée par référendum du 15 mars 1992, les congolais qui sont inquiets de l’Unité nationale, du Travail, du Progrès, de la Justice, de la Dignité, de la Liberté, de la Paix, de la Prospérité et de l’Amour de la Patrie qui sont hypothéqués par la confusion des pouvoirs, le népotisme, le clanisme,  l’ethnocide, les inégalités sociales et la violation des libertés fondamentales : veulent aujourd’hui sortir de leur plus sombre histoire. Comment vont-ils en sortir, me demanderez-vous!

Il y a 10 ans lorsque je pensais à ces femmes, ces hommes et ces enfants qui sont privés de leur pays parce que réfugiés ou exilés, ne pouvant revenir au Congo qu’en passant par la grande porte dont Monsieur Sassou détient la clé, lui qui connaît la cause : je lui demandais d’organiser des élections, démocratiques, libres et transparentes à l’image de celles de 1992 ou 1993, il ne l’a pas accepté, pourquoi? Parce qu’il voulait changer la durée de la mandature, ce qu’il a fait et, les opposants, les vaincus de la guerre coup d’État de 1997 qui étaient rentré à la faveur du forum national qu’il leur avait fait miroiter, s’étaient vu piéger pour finir à accompagner, à consolider un pouvoir qui ne veut pas s’ouvrir à la démocratie  jusqu’à ce jour : en prenant part à des élections perdues d’avance à cause des règles déjà établies en faveur du régime.

Aujourd’hui, ceux là qui savent faire le jeu du pouvoir, qui venaient de perdre des élections qu’on leur interdisaient à prendre part, nous font miroiter des États généraux. Certains vont même à les comparer à un versant de la Conférence Nationale Souveraine corrigée pour ne pas offusquer le pouvoir. Ridicule! La Conférence Nationale Souveraine était un forum arrachée de rude bataille avec des alliers comme : la pression de la France de Mittérand, l’ensemble de la classe ouvrière et l’Armée comme en 1963, alors que les États généraux ont pour ténors des compatriotes qui ne mettent même pas en cause une constitution qui milite déjà en leur défaveur, une constitution protégée par une majorité parlementaire acquise au pouvoir royal du leader du PCT. Si Denis Sassou Nguesso continue d’agir de manière injuste et malhonnête jusqu’à narguer le peuple en allant présenter à des puissances étrangères, l’un de ses fils comme éventuel successeur dans le cas où il n’amendait pas en sa faveur sa constitution pour un troisième septennat pour espérer peut-être mourir au pouvoir  : c’est parce qu’il y a des compatriotes qui croient que seul le leader du PCT a le monopole de la paix tant qu’il sera au pouvoir. A défaut, c’est la catastrophe, car Sassou ne le permettra pas, de peur de ce qu’il a causé comme mal à l’ensemble du peuple congolais. Dans ces conditions, quelle élection même avec un vote ethnique ces opposants de contribution pourront-ils gagner, ces compatriotes qui n’arrivent même pas à mobiliser dans leur fief tellement les règles sont pipées? Ne voient-ils pas le sort qui a été réservé aux partis comme : l’UPADS, le MCDDI et le RDPS ? Je suis vraiment incrédule tant que la CONSTITUTION DU 15 MARS 1992 ne sera pas restaurée. 

Dès lors, avons-nous la volonté de nous retrouver dans un Congo en dehors du règne versatile d’un simulacre médiocre de la démocratie dirigée? Denis Sassou Nguesso doit revenir sur sa promesse et son engagement lorsqu’il s’était incliné et reconnu la restauration du drapeau vert jaune rouge et la Congolaise comme hymne. Denis Sassou Nguesso doit éviter à jamais le pouvoir stalinien, s’éloigner de la haine et de l’hostilité sans cause envers les enfants des régions du Sud, particulièrement ceux du Pool. Car que serait-il arrivé à Mathias Ndzon et Okombi Salissan s’ils étaient du Pool, aujourd’hui où ils sont mutuellement devenus ennemis alors qu’ils étaient amis et alliés? Et au général de brigade Emmanuel Ngouolondélé s’il était lari, lorsqu’il clamait haut et fort : « …Depuis le verdict du procès truqué de l’affaire des disparus du Beach, une question taraude mon esprit : en quoi suis-je responsable du massacre de ces innocents qui regagnaient leur pays, mettant en foi une assurance trompeuse donnée par Sassou? Je me pose cette question parce que la Cour, complice du régime, a déterminé que les crimes sur les disparus du Beach relèvent de la responsabilité de l’État…Aurions-nous donné l’autorisation aux agents contrôlant un hypothétique État d’assassiner des innocents? Y aurait-il eu une raison de le faire, surtout que le voeu de la plus part des congolais n’étaient rien d’autre que la fin des violences dont ils avaient été victimes!…C’est donc ce groupe de rebelles et leur chef et non un État inexistant, qui sont comptable des crimes contre les disparus du Beach. Ils avaient pris la décision de tuer ces personnes non pas au nom de l’État mais, en leurs noms personnels dans le but de consolider leur pouvoir… »

Pourtant il n’est pas difficile d’imaginer une solution à la CONSOLIDATION DE LA RÉCONCILIATION. Pour écarter la peur et la menace latente que fait peser Sassou contre ce qu’il appelle la vengeance des Sudistes, si l’on tient compte de ce qu’il déclarait le 21 mars 1999 :  »…la guerre que vous avez gagné vous a seulement écarté du danger, mais ce danger continue à menacer…s’il m’arrivait de mourir à 11 heures, sachez qu’avant 15 heures, on ne parlera plus du Nord tout entier…tous nos villages seront brûlés, tous les nordistes de Brazzaville comme ceux de Pointe Noire mourront dans les trois heures qui suivront ma mort… » :  Il suffit que chacun oublie ses appétits égoïstes car quelques soient les divergences, les hommes d’un même pays doivent vivre ensemble comme les membres d’une même famille. Il y a des moments où chacun doit ravaler sa fierté et céder, être humble, même s’il a envie de cracher au visage de quelqu’un. C’est ainsi que nous allons réapprendre à vivre ensemble tout en respectant les règles et lois adoptés sans encombre.

 

Mbiki De Nanitélamio

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