De l’Algérie au Maroc en passant par la Tunisie, les statistiques officielles et disponibles des différentes autorités sanitaires sont identiques. Chaque jour, au moins 3 à 5 personnes sont contaminées par le virus du Sida. Le nombre de sidéens et de séropositifs augmenterait en moyenne de 1200 cas chaque année. La frange de la population la plus touchée en Afrique du Nord n’est plus celle des travailleurs du sexe, mais bien celle des 25-39 ans. « La transmission du virus VIH est endogène », relève pour sa part le ministère algérien de la santé. C’est la même tonalité au Maroc, a indiqué la présidente de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida (OPALS), le Dr Nadia Bezzad.
Des moyens de prévention des « centres de dépistage anonyme et de traitement » de plus en plus efficaces sont à la disposition du public. Mais qu’est ce qui explique l’augmentation substantielle du sida dans les pays du Maghreb ?
Pour certains observateurs les campagnes de préventions et de sensibilisation sur le sida sont trop nombreuses, mais surtout occasionnelles, avec un pic quelques semaines avant la journée mondiale du Sida établie depuis 1988 par l’Organisation Mondiale de la Santé , le 1er décembre de chaque année.
» La prévention en insistant sur le sexe dans un pays musulman est très difficile «
Mais pour d’autres spécialistes de la question dans la région, le virus sévit dans la société, sclérosé par le tabou du sexe, faisant de nouvelles victimes et autres drames. Le sida trouve ainsi son lit au sein d’une population ignorante et/ou mal informée.
Le sida est encore un tabou résistant dans les pays musulmans, tant sa transmission est quelque part liée au sexe, sous-entendu relation sexuelle « hors mariage », donc assimilée par les traditions locales et l’islam comme de la prostitution.
Faire de la prévention en insistant sur la vie sexuelle et la protection contre ce virus (utilisation notamment de préservatif) est très difficile dans le Maghreb, foncièrement religieux et surtout conservateur.
» la police utilisait les préservatifs trouvés dans les sacs des filles pour les accuser de prostitution illégale «
Selon le Dr Cheniti du Croissant rouge tunisien, il y a encore quelques années, la police, mal informée, utilisait les préservatifs trouvés dans les sacs des filles pour les accuser de prostitution illégale. Pourtant, fermer les yeux et prétendre ne rien savoir est un mauvais pari au vu de la situation. Aujourd’hui les choses ont changé. Les autorités et les associations travaillent ensemble.
Mais les chiffres officiels sur la progression du Sida dans le Maghreb sont à relativiser car probablement minorés par les différents ministères de la santé. Des responsables d’ONG affirment qu’il faut multiplier par 4 ou 5 ces statistiques . Reconnaître les vrais chiffres sous-entendrait pour ces gouvernements leur responsabilité dans la déchéance morale et la dépravation des mœurs de leur société. Ce qui donnerait du grain à moudre aux mouvements islamistes revigorés et très actifs en ce printemps arabe !
Pour lutter vigoureusement contre le Sida dans leur pays, les gouvernements de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie , avec les différentes ONG devront trouver une politique dynamique et adéquate pour répondre à ce fléau qui risque de devenir une catastrophe sanitaire, comme dans les pays d’Afrique noire, où les chiffres sur la prévalence du sida sont plus que catastrophiques.
En 2011, la ministre ivoirienne de la Santé et de la lutte contre le Sida, Raymonde Goudou Coffie affirmait que son pays avait enregistré 23000 décès liés au sida. La situation est équivalente sinon pire à Kinshasa (RDC), ainsi quà Brazzaville sur l’autre rive du fleuve congo.
Malheureusement dans tous ces pays d’Afrique noire, la lutte contre le Sida se résume à des slogans creux, « zéro décès lié au VIH, zéro nouvelle infection d’ici à 2015 ».
Par Aya FILALI
Article paru dans LA PALABRE : Le journal panafricain gratuit
» Un individu libre, libertaire et libertin vaut toujours dynamite dans une société close, compacte et mortifère ; d’autant plus quand cet individu est une femme … » Michel Onfray !
Les arabo-musulmans ont eu 15 siècles de philosophie d’idéale sceptique, c’est à dire d’invitation à refuser le corps, les rêves, les désirs, les passions, les fantasmes et les philosophies misogynes et phallocrates. On voit bien ce que ça donne d’ailleurs aujourd’hui.
Tout cette affaire d’islam a fait peser un poids considérable sur l’histoire des hormones sexuelles, de la libido et des relations sexuelles entre adulte consentant. Sachant que les hormones sexuelles sont plus vieille que la philosophie musulmane.
Elles n’obéissent donc pas aux lois de l’islam mais à celles de l’endocrinologie, des neurosciences, de la génétique et de la vie.
Je montre qu’il y a une variation multiple dans le tabou de sexe dans l’islam, et qu’on peut aujourd’hui voir ses choses de manière soit réfractaire ou transgressive de la société arabo-musulmane au 21è siècle.
Qu’est ce que le sida maghrébin vient faire dans la libération des congolais?