Sassou Nguesso, l’artisan de la partition du Congo-B . Par René MAVOUNGOU PAMBOU

René MAVOUNGOU PAMBOU

La mégestion du pays sur fond d’ethnocentrisme incarnée par le pouvoir tyrannique et liberticide de Sassou Nguesso a pour effet de susciter des vocations quant à la scission du Congo-Brazzaville. Cette perspective, quoique funeste à plus d’un titre, fait du chemin tant d’aucuns sont convaincus que le salut des trois principales composantes ou entités ethniques du pays que sont les Ngala, Téké et Kongo réside dans ce qui semble moins une panacée qu’un miroir aux alouettes aux conséquences imprévisibles.

En effet, depuis le coup d’Etat sanglant du 5 Juin 1997 ayant consacré le retour de Sassou Nguesso au pouvoir, le Congo-Brazzaville est confronté à une situation pour le moins ubuesque caractérisée non seulement par une crise politique, institutionnelle et morale profonde, mais les congolais assistent impuissants à la main basse du clan au pouvoir sur l’économie et les richesses du pays. Pour couronner le tout, quoique le Congo-Brazzaville se veut un pays un, uni et indivisible, Sassou Nguesso a réussi l’exploit d’inoculer dans le corps social le virus de la scission. Le satrape d’Edou-Oyo est indéniablement le fossoyeur de l’unité nationale. Avec lui l’érection de la nation congolaise est reléguée aux calendes grecques. Ceci ne saurait relever d’une vue de l’esprit, encore moins hypothétique, dans la mesure où une écrasante majorité de Congolais, marginalisée, précarisée et clochardisée, subit une hégémonie de fait et tous azimuts de la part des membres de l’ethnie mbochi au pouvoir.

En quoi l’indivisibilité du pays, la concorde et la cohésion nationale en sont préservées devant cet ethnocentrisme avéré et exacerbé? Est-il encore besoin de rappeler que les nominations dans les hautes sphères de l’appareil d’Etat, dans les forces de sécurité publique et dans l’armée sont essentiellement à orientation ethnocentrique mbochi et que les cadres des autres ethnies, subissant moult injustices et brimades, en sont réduits à la portion congrue? On ne dira jamais assez que le Congo est un bien commun à tous, mais là où le bât blesse c’est que Sassou Nguesso en a fait une propriété privée pour son clan et l’élite Mbochi au pouvoir. On ne saurait donc cautionner cette sublimation de l’ethnocentrisme, caractérisée par la mbochisation à outrance et effrénée de l’appareil d’Etat, conjuguée à une politique brouillonne et déliquescente dont les effets pervers sont plus que patents sur l’ensemble de la société.

Envisager l’ethnocentrisme comme mode de gestion d’un Etat c’est entrainer celui-ci dans un précipice ou du moins dans un chaos certain. A l’évidence, c’est dans cette gestion chaotique qu’il est aisé de déceler les signes avant-coureurs d’une scission qui ne dit pas son nom. De ce fait, on déplore que de plus en plus de voix s’élèvent, certainement pas à tort, pour réclamer la partition du pays. Il y a lieu de comprendre que les tenants ou chantres de la scission du pays se sont engouffrés dans la brèche opérée par Sassou Nguesso dans le tissu social. Ce dernier, après s’être comporté en seigneur de guerre invétéré pour la reconquête du pouvoir, s’illustre désormais en maître d’œuvre de la partition du Congo-Brazzaville. On ne soulignera jamais assez que l’hégémonie éhontée mbochi est un ignoble coup de poignard dans le tissu social. Aussi, le transfert inavoué par Denis Sassou Nguesso de la capitale politique Brazzaville à Oyo, ville mbochi et sans referendum en est une preuve de division du Congo, notre bien commun.

C’est donc la cohésion et la concorde nationales, l’harmonie sociale et surtout la capacité du vivre ensemble des Congolais qui sont sérieusement menacées. De ce fait, l’unité nationale est réduite à une utopie, tant elle bat de l’aile, quand ce n’est le coup de grâce qui lui est assené.

Il sied d’arguer que la configuration ethnique de notre pays est un véritable damier inextricable et hétéroclite. Pour ce faire, quand bien même le dépeçage tant souhaité deviendrait à terme une réalité, rien n’est moins sûr que l’on soit à l’abri de l’épineux problème d’ethnocentrisme décrié, tant les entités Ngala, Téké et Kongo sont loin d’être homogènes d’un point de vue ethno-sociologique et linguistique. En effet, le repli identitaire, véritable mirage, ne saurait être une solution idéale et idoine face à l’ethnocentrisme sur fond de tyrannie incarné par le satrape d’Edou-Oyo. La préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale ne représenterait-elle pas un moindre mal par rapport au chambardement du Congo-Brazzaville?

René MAVOUNGOU PAMBOU

Collectif Unis Pour le Congo

Secrétaire chargé des questions éducatives et socio-culturelles

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Une réponse à Sassou Nguesso, l’artisan de la partition du Congo-B . Par René MAVOUNGOU PAMBOU

  1. NAVEK dit :

    Le saviez – vous?
    Le Colonel ANIELE a été viré du port. Mais attention, un voleur peut en cacher un autre. De toutes les façon c’est encore un Mbochi.
    Pourquoi pas un téké? Même si selon le minable avocat OKOKO, les tékés n’auraient pas le droit de prétendre diriger le Congo.
    Et pourquoi pas un vili? on vous dira que « ba vilis mpé a zali moto »?
    Et surtout pas les revanchards de bembés.
    Donc les meilleurs sont les Mbochis.
    Surtout pas les kouyous, likoubas et autres.
    Ils risquent de remettre le pouvoir aux ba congo.
    Voilà le tableau de la politique au Congo.
    Alors où est l’envie de vivre ensemble avec des gens qui par leur propre turpitude, ont fait de leur ethnie une tribue dont l’éthique se résume dans la débauche, la cupidité, l’incapacité à gagner par l’effort?
    On ne peut être taxé de tribaliste face à ceux qui en ont fait un leïtmotiv de leur fer de lance
    politique.

    Navek Donatien

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