Dans une tribune passée inaperçue et publiée dans le Figaro du 14 septembre 2010, SASSOU NGUESSO président autoproclamé du Congo- Brazzaville mendiait une fois de plus des fonds, des centaines de millions de dollars, dans ce qui a été présenté comme un appel pour que les trois grands bassins – Amazonie, Congo, Bornéo – initient le mouvement en réunissant un sommet de la forêt tropicale afin de mieux la défendre et la mettre en valeur et explique « La déforestation ce n’est pas seulement des arbres qu’on assassine, c’est un crime contre le patrimoine génétique de notre planète. Mais si les hommes réduisent l’espace de la forêt, c’est parce qu’ils ont faim, qu’ils manquent cruellement de terres, qu’ils sont privés de techniques agricoles » et à HENRY DJOMBO son ministre de l’économie forestière actuel, qui occupait déjà ce portefeuille en 1980 sous SASSOU 1er , d’ajouter dans une campagne de presse pour relayer les propos du tyran « Il faut comprendre que le principal facteur de déforestation en Afrique centrale et dans les pays forestiers tropicaux, c’est la pratique d’une agriculture itinérante sur brûlis, qui dévore les espaces forestiers et dont les effets ne sont pas circonscrits à la seule zone des cultures. En plus, même quand la zone est isolée, dès lors que les exploitants forestiers s’installent, et que des pistes sont ouvertes, les populations suivent et alors la forêt ne connaît plus de répit. On défriche à tout-va, sans souci de régénérescence… Les forestiers prélèvent des essences, mais les agriculteurs brûlent les jeunes pousses comme de vieux arbres… »
Si on n’en croit les propos des gouvernants congolais actuels, la déforestation est donc le fait des populations rurales et non des compagnies forestières dont toutes les organisations tant nationales qu’internationales condamnent l’exploitation qui se résume à une déforestation massive « pillage » et irréversible de nos forêts entrainant avec elle, des catastrophes écologiques et humaines , en particulier des pygmées dont la subsistance dépend des ressources forestières.
Après que TAMAN industrie et Man Fai Tai aient achevés de transformer la forêt du massif du chaillu dans la région du Niari en savane, le gouvernement de SASSOU depuis son retour au pouvoir s’attaque depuis la fin des années 90 aux forêts primaires de la partie nord du pays.
Ce qui est intéressant à savoir, c’est que l’exportation forestière deuxième source de revenu du Congo, rapporte 250 millions d’euros environ par an, mais surtout qu’ Henry DJOMBO a su organiser une mafia autour de « l’OR VERT »
Le système DJOMBO permet d’abord aux forestiers sans difficulté aucune de dépasser leur quota d’exportation et avec eux, a organisé une exploitation forestière illégale
Pour comprendre le système DJOMBO, il faut revenir aux recommandations du FMI qui avait demandé la libéralisation de l’exploitation forestière à la fin des années 90.
Cette politique a permis au ministre de concéder des permis d’exploitation forestière « de complaisance » à tous les courtisans du pouvoir et à ses parents sans que ceux-ci n’aient, ni l’expérience d’exploitant forestier, ni les moyens matériels. Ces derniers monnayant ensuite l’exploitation de leurs concessions et quotas « volume de grume à l’année » aux industriels forestiers pour leur permettre de dépasser leur volume d’exportation. Une prime d’intéressement est ensuite reverser au ministre de l’économie forestière par les industriels du bois comme pour le système ELF dans le pétrole.
Le deuxième pilier du système DJOMBO est l’exploitation forestière illégale. En effet, l’exportation du bois des forêts primaires du NORD se fait via le Cameroun et le port de DOUALA et non celui de Pointe-Noire. Seul le tiers de celle-ci est déclarée selon les ONG pendant que les 2/3 restants sont invisibles, non référencés par les services de l’Etat, les grumiers passants la frontière avec le Cameroun et la Centrafrique nuit et jour.
Henry DJOMBO et son système ont fait de lui, le plus riche des hommes politiques congolais ne faisant pas parti de la famille présidentielle.
Nous congolais savons que nous n’avons jamais bénéficié des ressources de notre pays et l’exploitation forestière à l’image du pétrole ne fait pas exception à la règle. Un mois après la rentrée scolaire, plusieurs de nos écoles, collèges et lycées manquent de table-banc et le gouvernement irresponsable de SASSOU depuis plusieurs années n’a pris aucune mesure pour endiguer cette absurdité dans un pays dont la forêt tropicale, est la plus importante après l’Amazonie.
Les populations rurales sont en aucun cas responsables du pillage systématique de nos forêts, elles en usent que pour subsister. Cette déforestation est due au million de m3 de bois que le Congo Brazzaville exporte et qui lui rapporte 250 million de dollar par an. Les principaux responsables sont les industries forestières avec la complicité de l’Etat mafieux mis en place par la Françafrique.
Nous Congolais demandons à la communauté internationale soucieuse de préserver le bassin du Congo et en particulier aux différents donateurs comme l’Angleterre qui a fait une promesse de don de 50 millions de livre sterling d’être vigilant quant à l’utilisation des budgets alloués et de ne pas les mettre à la disposition du gouvernement de SASSOU.
Mingua mia Biango
Président du Cercle de réflexion pour des idées nouvelles
www.congo-liberty.org