REGARD ENVERS MARC MAPINGOU. Par Camille Miansoni

Je ne suis pas de ceux qui t’ont connu longtemps, ni de ceux avec qui tu as partagé des combats dans le tumulte de la conquête du pouvoir. Je ne suis pas le militant politique rencontré au détour des meetings et réunions politiques. Je ne suis même pas celui que tu aurais pu croiser dans les cercles philosophiques et de pensée où se forgent des affinités indéfectibles !

Je suis simplement  l’un de ceux, nombreux,  silencieux et exilés dans  les provinces de France, en Europe et partout dans le monde, attentifs et interpellés par les souffrances endémiques des congolais, t’ont entendu à la faveur de l’expansion des médias numériques.

Je t’ai entendu parce que ta voix portait  quelque chose de singulier. Elle sortait  des discours pompeux et creux que nous congolais affectionnons. C’était une voix qui portait un discours clair, construit et argumenté. C’était une voix qui convoquait l’intelligence de chacun pour saisir les travers connus de notre pays pour s’en détacher. Ta voix dessinait surtout les contours d’un horizon politique obscurcit par des décennies de dérive surréaliste.

Marc et moi ce sont aussi quelques rencontres et des échanges pleins de profondeur et d’estime réciproque.

De nos échanges se dégageait de toi le profil d’un homme ferme sur les principes mais ouvert et bienveillant à l’égard de l’autre. Tu incarnais cette vertu si rare : la tempérance, la vertu de l’équilibre. En réalité, Marc, je rêvais secrètement te voir jouer ce rôle indispensable au moment de la sortie du tunnel, ce rôle que le Général MOKOKO a déjà nommé avant moi, celui de « PONT ». Tu était et tu serais le pont indispensable pour relier les rives !

La dernière fois que j’ai échangé avec toi c’était le 2 février 2020. Je regardait la photo de ton compte WhatsApp et faisais le commentaire de la joie que dégageait cette petite danseuse classique qui imitait la pose de la statue installée devant elle. Tu m’as répondu : « c’est ma petite fille. Elles est formidable. C’est un bonheur à  cet âge où la joie vous occupe ».

Depuis que j’ai appris ton départ,  au bout du monde où je me trouve, je ne cesse de penser à ta petite fille !

Tu t’en es allé donc !

Passé le choc et la sidération, et maintenant ?

Et maintenant ? Prendre acte de ta contribution substantielle au combat que mène notre pays pour sortir de l’impasse;

Et maintenant ? Se souvenir de ton attachement viscéral aux principes universels pour ne pas succomber à la tentation de la facilité et de la médiocrité ;

Et maintenant ? exprimer à ta famille proche notre soutien fraternel et sincère,

Et maintenant ? Espérer qu’au moment d’entrer dans la Citée, nous qui garderons ton souvenir vivace  pourrons dire à ta petite fille pour la réconforter un peu : « ton papa a contribué à ce jour » !

Repose en paix cher Marc. Tu as accompli.

Camille MIANSONI

Diffusé le 08 mai 2020, par www.congo-liberty.org

MARC MAPINGOU, TU ES UN ANGE ET TA PLACE EST AUPRÈS DE DIEU !

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Une réponse à REGARD ENVERS MARC MAPINGOU. Par Camille Miansoni

  1. Lucien Pambou dit :

    Pour une épitaphe sur la tombe de Marc Mapingou à Brazzaville ou à Zanaga

    Sans être un membre de la famille à laquelle il revient le plein droit de choisir l’épitaphe concernant Marc Mapingou, le citoyen et débatteur avec Marc Mapingou que je suis, propose que sur sa tombe soit écrit ces mots: DEMOCRATE, LIBRE, CONTRADICTEUR et CITOYEN DE LA LIBERTE ET DU DROIT.
    Enterré à Brazzaville ou à Zanaga (mais je pense que ce sera à Zanaga auprès des siens), la tombe de Marc Mapingou doit être un lieu de recueillement permanent pour toutes les générations qui vont nous succéder (car j’appartiens à la génération de Mapingou, quasiment au même âge).

    Repose en paix démocrate et certains continueront à se demander pourquoi Lissouba n’a pas fait appel à ton intelligence et à ta méthode d’organisation une fois devenu Président. C’est une énigme pour eux mais je suis sûr qu’au fond de toi, la certitude de tes convictions était difficilement monnayable pour un poste de ministre, ce qui n’est pas le cas pour d’autres qui se reconnaîtront.

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