PARIS — L’association Convergence pour l’Emergence du Congo (CEC) a saisi la justice française pour tenter d’empêcher la tenue à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), du prochain sommet de la francophonie en octobre, ont annoncé jeudi ses représentants.
Il serait « immoral » de tenir le sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans « un pays en détresse », a déclaré lors d’un point de presse Jean-Louis Tshimbalanga, président de cette association composée de Français d’origine congolaise.
Il a dénoncé les violences dans le pays dirigé depuis 2001 par Joseph Kabila, avec des « millions de morts », « des femmes violées tous les jours » et « des voix électorales volées ».
L’association reproche au secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, de ne pas avoir condamné la situation. « Il y a deux poids, deux mesures » de sa part, a regretté l’un des avocats de l’association, Me Norbert Tricaud.
M. Diouf, ancien président du Sénégal, a selon lui à juste titre pris des mesures de condamnation ou de sanction de pays « en situation soit de rupture de démocratie soit de violations massives des droits humains » et a relocalisé en Suisse il y a deux ans le sommet initialement prévu à Madagascar.
Le sommet est organisé à Kinshasa du 12 au 14 octobre alors que Kabila « n’a pas tenu ses promesses » d’organiser des élections « transparentes et démocratiques », a-t-il ajouté.
La ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui et le président de RDC Joseph Kabila, le 28 juillet 2012 à Kinshasa
L’association a engagé une action en référé (procédure d’urgence) au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris. Elle demande à la justice une relocalisation hors de RDC du sommet, ainsi que « la nomination d’un administrateur judiciaire qui se substituerait à M. Abdou Diouf, visiblement défaillant », a précisé Me Tricaud.
Une audience de procédure a eu lieu jeudi, au cours de laquelle « la présidente a souhaité que l’acte d’assignation soit produit à nouveau à l’OIF », dont le siège est à Paris, qui avait refusé d’en recevoir copie, a détaillé Me Olivier de Boissieu.
Une nouvelle audience a été fixée au 6 septembre. « Ce sera très certainement une audience de plaidoirie, compte tenu de l’urgence de la situation », a ajouté cet avocat, prévoyant que l’OIF tente « de se réfugier derrière l’immunité ».
Source: AFP