QUELLE POLITIQUE AFRICAINE POUR LE PRESIDENT FRANCOIS HOLLANDE . Par Mingwa mia Biango

La traditionnelle conférence des ambassadeurs, au fil des années, a fini par s’imposer, comme la déclaration de  » politique étrangère» du Président de la République Française.

C’est ainsi, très attendue, la 20e du nom qui s’est ouverte le 27 août 2012 à Paris, l’était aussi, car c’est la première du Président François Hollande, qui a donné aux observateurs des indications sur sa politique étrangère en général, et celle de l’Afrique en particulier. 

Pendant qu’on se faisait une idée sur le volet Moyen-Oriental du discours du Président que disséquait et analysait le Best of du journalisme et de la géopolitique, sur les principaux médias, le volet africain en revanche, était relégué sur des médias à faible audience, avec des journalistes et géopoliticiens « Hard Discount », qui ne vous éclairaient sur rien. Le faux suspense de la non-participation de François Hollande au 14e sommet de la Francophonie à Kinshasa, a focalisé le débat sur le volet africain de l’allocution du Président.

Les Spin Doctor de l’Elysée savaient qu’on les attendrait sur ce sujet, et malheureusement, ceux qui se revendiquent spécialistes de l’Afrique, journalistes, géopoliticiens…avec des œillères, se sont engouffrés dans ce débat, pas moins important, mais accessoire. L’essentiel étant de déceler dans ce discours les grandes lignes de la politique africaine du Président François Hollande. 

Pour débusquer l’essentiel du volet africain qui guidera la politique africaine de François Hollande, il faut en soustraire les paillettes, à savoir, l’héritage rhétorique sur les grands principes et idéaux, que sont les droits de l’Homme et la démocratie. Mais aussi, les réponses qu’il apporte aux grandes questions de la période : Le Mali et le terrorisme islamiste dans le Sahel. 

La France est très offensive en matière des droits de l’Homme et de la démocratie dans les parties du monde : Syrie, Iran…, où elle est moins influente, allant jusqu’à demander le départ du dictateur Syrien Bachar El Assad, mais plus réservée sur l’Afrique, où ses intérêts économiques sont consolidés , ou en passe de le devenir. 

François Hollande prend acte des printemps arabes, qui illustrent l’espoir et les aspirations démocratiques des peuples, avec pour aboutissement la chute des dictateurs. Il propose d’accompagner les transitions démocratiques qui s’y déroulent.

On regrettera néanmoins que le Président n’ait pas affirmé son soutien prononcé aux militants des droits de l’Homme et de la démocratie persécutés à travers l’Afrique, où les dictatures, sont encore malheureusement trop nombreuses.

Cette séquence de François Hollande consacre le status quo, et celui-ci est toujours favorable aux dictateurs et non aux sociétés civiles et oppositions africaines qui les combattent. 

[Toutes les puissances du monde y sont, essayent de développer leur influence et les Africains…] , par ce propos , François Hollande prend la mesure de la fin des monopoles et de la concurrence âpre et rude qui s’annoncent pour la France et ses entreprises, face aux nouveaux pays émergents, en particulier la Chine.

Cette dernière, revendiquant sa politique du Soft power, c’est à dire, ne faire que du Business et rien que du Business, sans être regardante sur les droits de l’Homme et la démocratie. Comment peut-il en être autrement, la Chine n’étant pas moins, la plus grande dictature politique au Monde ! 

Sommet de la Francofolie ou de la Francophonie ? 

C’est tout logiquement, commandé par la Realpolitik, et les intérêts de la France, que François Hollande a annoncé dans son discours sa participation au sommet de la Francophonie qui se tiendra du 12 au 14 octobre 2012 à Kinshasa (R.D.C). 

Qu’on ne se fasse pas d’illusions, ce que certains détracteurs appellent déjà le sommet de la FRANCOFOLIE de Kinshasa sera l’occasion des rencontres informelles entre François Hollande et les Présidents africains, dont personne ne veut qu’ils s’essuient une fois de plus les pieds sur le paillasson de l’Elysée. Mais dans l’ombre, le Business continuera… 

Puisque la décision du Président Français est irrévocable, il ne faut pas non plus s’attendre qu’il y prononce un nouveau discours de la Baule, bien qu’il ait déclaré que la Francophonie n’est pas seulement une langue en partage, mais une communauté de principes et d’idéaux. 

N’ayant pas besoin de beaucoup pour être satisfait, les Africains se contenteront de la promesse faite par François Hollande de rencontrer l’opposition de la République Démocratique du Congo, que Joseph Kabila ne cesse de bâillonner et de massacrer.

Je tiens néanmoins à rappeler très respectueusement au Président Hollande, que lors de la visite de son prédécesseur à Brazzaville (Congo), Nicolas Sarkozy avait rencontré le 26 avril 2009 des membres de l’opposition au dictateur Sassou Nguesso.

Trois ans après, le bilan des droits de l’Homme et de la démocratie est catastrophique. Plusieurs opposants au régime dictatorial de Brazzaville séjournent en prison. Le parti de Sassou Nguesso règne sans partage à l’assemblée nationale populaire avec 90% des députés, élus après la mascarade des législatives de juillet 2012.

 L’Economie comme fondement de la Politique Africaine de François Hollande.

Au vu de ce discours, il est indéniable que le vecteur de la politique africaine de François Hollande est l’économie.

La balance commerciale de la France est déficitaire de 70 milliards d’euros, dont la moitié concerne le secteur pétrolier. Son équilibre à long terme dépendra des parts de marché que les entreprises françaises gagneront à l’international.

La diplomatie française sera donc sous l’ère Hollande d’abord au service de l’économie, que le Président a déjà conceptualisé avec le terme : diplomatie économique

Vous piaffez d’impatience pour savoir, qui est le véritable concepteur de la diplomatie économique ? Prenons rendez-vous après les Francofolies de Kinshasa !

 

Par Mingwa mia Biango 

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Cercle de réflexion pour des idées nouvelles 

www.congo-liberty.org

Discours de M. le Président de la République – XXème Conférence des Ambassadeurs

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2 réponses à QUELLE POLITIQUE AFRICAINE POUR LE PRESIDENT FRANCOIS HOLLANDE . Par Mingwa mia Biango

  1. TEA dit :

    Qu’espérez-vous de la part de M. HOLLANDE? Une autre politique, un autre son de cloche? Ne rêvons pas chers amis. M. HOLLANDE, président de son état, veille sur le rayonnement de la France et de ses intérêts . Il est plutôt judicieux aux Africains de se prendre en main et de proposer des solutions de travail aux français avec des objectifs clairs et précis pour le peuple dont ils ont la charge. A vaillant cœur rien d’impossible.

  2. Tchibota Dzembo dit :

    Mr Mingua c’est a nous de montrer au président Hollande que Sassou est un dengereux dictateur ! C’est n’est pas les français qui le feront a notre place! Les manifs des congolais n’atteint pas 100personnes ! Alors que les ivoiriens sont jusqu’à 2000mille dans la rue!

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