Par Dieudonné ANTOINE-GANGA
I/ DIAGNOSTIC.
Eu égard au tragique accident survenu au stade d’Ornano, la semaine dernière, je me permets, tout en présentant mes condoléances les plus émues et sincères aux familles éprouvées, de lancer de nouveau, mon cri du cœur pour notre jeunesse congolaise.
En effet, La jeunesse dans tout pays est censée être la pépinière. Elle est constituée par l’ensemble des personnes, hommes et femmes de la tranche d’âge de 18 à 35 ans révolus. Ce sont des jeunes qui sont soit encore au lycée, ou dans des instituts d’études supérieures et professionnelles, soit déjà dans la vie professionnelle. Enfin, ce sont des jeunes mariés ou célibataires avec enfants, sans emploi. La jeunesse est la force de de la nation. Elle forge ou crée les générations à venir. A l’instar d’autres jeunesses, la jeunesse congolaise se cherche. Elle vogue comme un navire en mer sans boussole. Elle me donne l’impression d’être comme des brebis sans berger. Eu égard à cette malheureuse situation, leurs Excellences Monseigneur Barthélémy Batantu et le Président Alphonse Massamba-Débat avaient déjà attiré, il y a quelques années, notre attention en affirmant respectivement :
A/ Monseigneur Barthélémy Batantu :
« Si nous nous entraînons à suivre la pente morale actuelle, notre société congolaise risquera de se désintégrer progressivement parce qu’elle n’arrivera plus à la longue à respecter l’intimité des individus qui la composent. Il faut cultiver en soi et autour de soi, les vertus humaines de la dignité, de l’honnêteté, du respect, de la franchise, de la tolérance, de la maîtrise de soi, de la persévérance et de l’amour, et les vertus spirituelles de la piété, de la foi, de l’espérance et de la charité. Car aimer, c’est d’abord se donner et penser à l’autre, au lieu de se refermer sur soi. »
B/ Le président Alphonse Massamba-Débat :
« J’en appelle à la conscience des adultes et des parents, qui ont littéralement démissionné de leurs obligations sociales et civiques envers leurs enfants, d’avoir à se ressaisir pendant qu’il n’est pas trop tard, pour les élever et les éduquer dans la bonne voie, en conjuguant leurs efforts avec ceux du Parti et de l’Ecole. Il ne faut pas laisser les jeunes à la débandade, il ne faut pas les abandonner à eux-mêmes. On n’a jamais vu dans aucun pays du monde, des jeunes bâtir eux seuls leur avenir ; ils ont droit au concours de leurs parents et des adultes et ceux-ci ont non seulement la faculté mais l’obligation civique de les aider. Si nous les livrons à eux-mêmes, nous en récolterons les résultats. En effet par suite de leur inexpérience, ou de l’intrusion dans leurs rangs de quelques polissons, de quelques égarés de mauvaise foi, ils seront inévitablement enclins à s’écarter des voies de la décence et de la dignité et à commettre des choses viles dont nous sommes souvent les premiers à les blâmer. Sachons qu’ils doivent un jour travailler et fonder un foyer. Donnons-leur une éducation en conséquence. Et cette éducation ne concerne pas seulement le Parti et l’Etat, mais bien tout le peuple.
…Mais cette situation est précisément créée ou aggravée par l’attitude négative qu’observent les adultes et les parents devant ces jeunes. Ce n’est pas en fuyant vos responsabilités d’aînés et de parents que vous allez régler ce problème particulièrement préoccupant. Ce n’est pas en criant : « ces jeunes sont trop insolents » que vous allez enlever cette insolence ou « ces jeunes sont trop indisciplinés » qu’ils apprendront la discipline. Ce n’est pas en vous lamentant : « quand nous étions jeunes, nous n’étions pas comme eux » que vous pourrez changer leur conduite. C’est en les éduquant en leur donnant de bons conseils qui aident tout homme à s’intégrer heureusement, sans trop d’ennuis dans la société, que vous obtiendrez quelques résultats. Il faut le faire avec patience, fermeté et esprit de sacrifice. Avec l’éducation, pensez à leurs conditions matérielles et agissez en faveur de toutes solutions qui peuvent les améliorer en participant vous-mêmes, personnellement, à cette amélioration… »
Malheureusement nous n’avons pas tenu compte des propos par lesquels Monseigneur Barthélémy Batantu et le Président Alphonse Massamba-Débat nous avaient interpellés et nous rappelaient à l’ordre. Nous n’avons pas entendu leurs cris de cœur. Ni les parents ni l’Etat ne se sont ressaisis en prenant leurs responsabilités. Nous avons laissé la jeunesse congolaise se désintégrer progressivement. Aujourd’hui la jeunesse congolaise est stratifiée et catégorisée malheureusement en trois parties : la jeunesse privilégiée, la jeunesse entreprenante et la jeunesse marginalisée (la jeunesse lambda).
A/ La jeunesse privilégiée.
Au Congo, la jeunesse privilégiée est celle des jeunes qui sont nés des parents aisés ou des parents assumant des fonctions politiques, ou qui sont leurs neveux et nièces, cousins et cousines, gendres et brus. Ce sont des fils à papa, des filles à maman qui sont censés être nés avec des cuillères en or ou en argent à la bouche. Ils auraient du sang bleu dans les veines. Toutes les portes leur sont ouvertes. Ils n’ont qu’à tendre la main pour prendre le fruit déjà mûr et s’extasier. Parmi eux, l’on compte de nouveaux riches, des ministres, des parlementaires, des conseillers, dont certains, grâce à leur label paternel, sont ‘’pistonnés’’ pour assumer telle ou telle autre fonction. La vie leur est facile.
L’on compte aussi parmi eux, des jeunes qui ont choisi d’être, comme l’on dit dans nos quartiers, des « ndenguéssés », c’est-à-dire, des commissionnaires, des rabatteurs de femmes et des coursiers de ceux qu’ils appellent « leurs grands ». Ils sont fiers de s’afficher comme les petits d’un tel. Ce sont enfin ces jeunes qui tournent autour de nos dirigeants politiques dont ils sont les thuriféraires, porteurs de mallettes et qui mangent à leurs râteliers.
B/ La jeunesse entreprenante.
Cette jeunesse concerne la majorité des jeunes Congolais, courageux et toujours à l’ouvrage, cherchant à renverser la tendance à leur faveur par la force de la main et leur persévérance. Ce sont ces jeunes qui ont brillamment terminé leurs études pour assumer des responsabilités importantes dans les administrations et les entreprises, ou ont lancé leurs propres affaires. Ayant la tête sur les épaules, ils ne font face à aucun souci majeur et continuent leur petit bonhomme de chemin sans encombre. Ils comptent sur leurs propres forces. Il s’agit ici tout d’abord de grands diplômés (licenciés, maîtrisards, docteurs etc.) qui sont désespérément en quête d’emplois. Il s’agit ensuite de ceux qui gardent leur dignité en se prenant en charge ou en se créant de petits emplois ou en concevant des projets qui malheureusement butent aux mesures d’accompagnement financier, technique, matériel, etc. pour leurs initiatives. Ils sont pleins de courage et d’abnégation. Il s’agit enfin des artistes, des musiciens et des sportifs sans référence. Ils militent tous pour un Congo radieux, un Congo nouveau où des opportunités pourront leur être offertes.
C/ La jeunesse marginalisée.
Celle-ci comprend trois catégories :
1/ – Les diplômés sans emploi, (euphémisme pour ne pas dire chômeurs).
Ils galèrent et tirent le diable par la queue. En quête permanente d’emploi ou d’une intégration dans la fonction publique, ils sont souvent en piquet de grève devant les ministères où ils animent des concerts de casseroles et de vuvuzelas dans un grand tintamarre.
2/ – Les pestiférés.
Il s’agit ici des enfants issus des parents ayant assumé de hautes fonctions politiques (ministres, députés, ambassadeurs, etc., tous déchus), lesquels parents sont laissés au bord de la route par les nouveaux dirigeants. Aucune porte ne leur est ouverte par méchanceté gratuite.
3/ – Les dépravés.
Ce groupe concerne de jeunes garçons et de jeunes filles, tous peu courageux et partisans de moindre effort. Ils sont enclins à la facilité et à l’acquisition de l’argent facile ; ils ont aussi un penchant au plaisir de la chair et à l’alcool. Friands de commérages, de rumeurs et de ragots, ils fréquentent assidûment les ngandas et autres caves et boîtes de nuit, tous les lieux de plaisir et des loisirs où ils sont exposés ipso facto à toutes les tentations (alcoolisme, prostitution, tabagisme, drogue, stupéfiants, hallucinogènes, etc.). Malheureusement ces jeunes n’honorent ni leurs familles ni la société congolaise. D’aucuns diraient qu’ils sont indécrottables. C’est pourquoi le gouvernement et les familles ne doivent ménager aucun effort pour les aider à sortir de cette malheureuse situation et pour les arracher à leurs mauvais penchants.
4/ – Les délinquants.
Ce groupe est constitué par la plupart des jeunes qui refusent d’accepter leurs conditions et qui par aigreur s’en prennent aux autres. Ils sont auteurs de petits larcins, des vols à la tire, des vols à mains armées, des cambriolages, des braquages, des coupures de route. Ils sont les pensionnaires permanents de la maison d’arrêt de Brazzaville ou des prisons de l’intérieur. Leur déshonneur rejaillit sur leurs parents. D’autre part, les personnes n’ayant parfois pas d’autre choix que de tomber dans la criminalité, et qui constituent, entre autres, le terreau fertile pour le recrutement des kulunas, des arabes, des américains, des bébés noirs, des miliciens. C’est de ce terreau que sont issus, en effet, les ninjas, les cobras, les zoulous, les nsiloulous, les cocoyes, les requins, les mambas, tous de triste mémoire. Nul besoin de rappeler que les Congolais ont souffert ou continuent à souffrir des violences et des horreurs dont les auteurs sont ces jeunes armés. Ces derniers ne sont que des instruments du terrorisme. Ils sont plus qu’une gangrène qu’il faut absolument enrayer voire extirper. Nous comptons sur nos députés pour les supprimer et les interdire par une loi claire, précise et nette, ainsi que sur nos forces de police et de gendarmerie ; inutile de tergiverser.
C’est ici l’occasion d’insister sur le ramassage permanent de toutes les armes circulant dans les mains de nos jeunes. Car la suppression, l’interdiction et le désarmement des milices, la réinsertion des combattants démobilisés sont des aspects indissociables du maintien et du renforcement de la paix, élément essentiel des efforts de réconciliation et d’unité après un conflit. D’autre part, une démobilisation réussie suppose non seulement le démantèlement des structures militaires et paramilitaires mais aussi l’insertion dans l’activité productive des combattants démobilisés. Ce qui, à son tour, nécessite l’organisation de programme d’éducation et de formation, la création d’emplois et le traitement des traumatismes subis.
Ainsi les miliciens démobilisés doivent être orientés vers des secteurs productifs comme l’agriculture et l’élevage, ou envoyés dans les grands chantiers relatifs à la construction ou à l’entretien des ponts et des routes, à la réfection du C.F.C.O, l’épine dorsale de l’économie congolaise ainsi qu’à la rénovation des écoles, des dispensaires et des sites de formation. Ils suivraient auparavant une formation professionnelle accélérée dont le principe serait : « un ancien milicien = un métier ». Il faut éviter coûte que coûte au milicien démobilisé de tomber à nouveau dans l’oisiveté, voire dans le chômage qui, ipso facto, engendre la misère qui, cela va sans dire, constitue par ailleurs, une menace permanente pour la stabilité sociale, pour le développement des peuples et pour la paix. En effet, il faut reconnaître que la misère économique et le chômage sont des ingrédients puissants, une aubaine pour les politiciens et autres chefs de gang qui abusent de ces jeunes qu’ils droguent et arment sans vergogne. Ces jeunes, on ne l’écrira et on ne le dira jamais assez, constituent un terreau de la culture urbaine qui repose sur la violence que l’Etat doit enrayer coûte que coûte et jusqu’au bout.
II/ PISTES DE SOLUTIONS OU REMEDES.
I/ Que faut-il faire pour l’avenir de la jeunesse congolaise ?
A/ La famille.
Tout d’abord, il revient à la famille (parents biologiques, oncles, tantes, cousins, cousines, etc.) de réhabiliter et de sauver coûte que coûte la jeunesse marginalisée qui ipso facto continue à « se désintégrer progressivement et que nous avons laissée à la débandade et qui est inévitablement encline à s’écarter des voies de la décence et de la dignité et à commettre des choses viles. » Car « l’enfant est comme une plante qu’il faut entretenir, avec suffisamment d’attention et beaucoup de patience. » dixit Docteur M. Mbadinga. Malheureusement, il sied de signaler que la probabilité des succès de cette approche serait faible, parce que tous ces jeunes sont déjà pris dans l’engrenage de l’accoutumance et de l’addiction. La plupart d’entre eux ont franchi la barrière de la honte et du qu’en dira-t-on ; « on part, on part » ou « s’en fout la mort ! » sont leurs devises. Ils assument désormais leurs modus vivendi et operandi. Ils se sentent bien dans leur peau. Dommage !
A défaut d’actions correctives sur lesdits jeunes, il vaudrait mieux se tourner vers des actions préventives sur les générations futures. Comme l’a écrit Jean-Jacques Rousseau au 18ème siècle « l’homme est naturellement bon et c’est la société qui le déprave. » Ce qui signifie que les enfants qui naissent sont innocents et sans malice jusqu’à l’âge de raison. C’est au contact de l’école, de la société et surtout du choc des cultures dans les agglomérations urbaines qu’ils forgent leurs caractères et que des sentiments divers les habitent. Aujourd’hui, un autre phénomène est en train de se développer dans les grandes cités urbaines congolaises : les enfants de la rue, ces enfants qui ont fait de la rue, des carrefours ou des marchés, leurs domiciles, faute d’en avoir. Ces enfants le sont devenus en raison des circonstances particulières. Ces enfants rejetés sont des victimes désignées comme de grands rapaces qui rodent la nuit, des faucons, des vautours, des charognards et des prédateurs en quête de la chair fraîche et tendre. C’est pourquoi il faut se poser la question de connaître les causes profondes de ces fâcheux phénomènes.
Tout d’abord, ce sont les ruptures et les éclatements des cellules familiales qu’il faut incriminer, car dès le décès de l’un des parents ou des deux, les enfants sont abandonnés à eux-mêmes, la plupart du temps, parce que chassés avec leurs mères veuves, du domicile conjugal, par les neveux et les autres parents du De Cujus. Ainsi, ne pouvant plus aller à l’école, ou parfois même n’ayant rien à manger, ils sont abandonnés à eux-mêmes et devenant ipso facto des mendiants. Même les mbonguis qui étaient les foyers d’éducation et d’accueil des orphelins, grâce à la solidarité familiale, dans nos villages, ont disparu. La solidarité d’antan commence à disparaître ou a disparu, au profit malheureusement de l’égoïsme et de l’individualisme.
Ensuite l’autre cause réside dans les problèmes économiques et sociaux. En effet, certaines familles éclatent ou ont éclaté sous le poids des charges que les pères et mères de famille ne peuvent plus supporter ; ce qui engendre l’éclatement et la dispersion de la cellule familiale. A ce propos, il faut souligner que l’on assiste au Congo à un exode rural poussé et à une urbanisation galopante qui a pour corollaire, la transition sociologique, en l’occurrence la mutation du modus vivendi traditionnel en un modus vivendi moderne. Jadis et jusqu’à une époque récente, nos villages vivaient dans l’autarcie et dans une économie fermée de traite et de subsistance, où les denrées alimentaires étaient disponibles et à foison dans les champs et l’alimentation carnée fournie par les animaux domestiques et les gibiers. Peu de dépenses étaient exigibles et effectuées.
Désormais, avec la vie moderne, les Congolais sont entrés dans l’économie marchande où tout doit se négocier avec de l’argent : la nourriture, la santé, l’éducation, etc. C’est devant cette équation que se trouvent beaucoup de Congolais désœuvrés (l’oisiveté étant la mère des vices) parce que n’ayant pas les moyens ni la formation adéquate pour exercer un métier en vue de s’assurer un salaire minimum qui est parfois payé irrégulièrement ; d’où le spectre de la misère, de la pauvreté et de la clochardisation quotidiennes.
B/ L’Etat Congolais.
Le gouvernement devrait appliquer avec rigueur, entre autres, la Loi Portella de 1960, contre la délinquance juvénile et arrêter un programme de développement qui consisterait à éradiquer la pauvreté, la misère et la clochardisation de la population en se focalisant sur la jeunesse, la pépinière et l’avenir du Congo. Ainsi le gouvernement arrêterait des objectifs spécifiques qui seraient entre autres :
A/ Au plan économique :
- La création d’un modèle économique basé sur l’accroissement des échanges inter-régionaux en vue de développer et d’accroitre l’économie ;
- La mise en valeur de l’intérieur du pays par la viabilisation, le peuplement, l’aménagement et l’exploitation des ressources locales, aux fins d’encourager l’exode urbain ;
- La création de toutes les infrastructures de base et d’industrialisation du Congo comme dans les années 1960, en développant le secteur agro-industriel, agro-alimentaire, l’industrie textile, l’industrie manufacturière, l’industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique, l’agriculture, l’élevage et la pêche pour assurer l’approvisionnement quotidien en produits frais. Ce qui mettrait fin à l’importation des produits congelés et malsains (bibémbé ya Adoula), puis stimulerait l’auto-suffisance alimentaire qui ne doit pas être un simple slogan ou un slogan creux ;
- La relance de la construction du barrage du Kouilou, un événement on ne peut plus riche de conséquences positives pour le développement de l’économie de notre pays. En effet, il va sans dire qu’avec la construction du barrage du Kouilou, des industries annexes permettront de transformer dans les années à venir la physionomie de notre économie, en résorbant – sans doute – toute la masse des jeunes en quête d’un emploi permanent dans notre pays en général et dans nos villes en particulier.
- La restauration d’une part du chemin de fer Congo Océan (C.F.C.O), jadis épine dorsale du pays et voie de transit pour tous les produits allant en République Centrafricaine et au Tchad et d’autre part de l’A.T.C.
- L’accroissement de l’industrie extractive (pétrole, matériaux de construction et minerais divers) pour la fourniture en matières premières des chantiers, des raffineries, des centrales thermiques et des usines de production de matériaux de construction ;
- Le développement du secteur tertiaire : transports terrestres, transports aériens, tourisme, commerce, promotion immobilière (comme jadis, la SIC, l’OCH, la SOPROGI, la SONACO), bâtiments et travaux publics, etc.
- Inciter à la création de petites et moyennes entreprises qui bénéficieraient des crédits qui leur permettraient de faire face aux obligations les plus urgentes et d’encourager les initiatives privées dans tous les secteurs de l’industrie moderne.
Ce développement permettrait de créer de nombreux emplois dans les différents secteurs d’activité primaire, secondaire et tertiaire. Les jeunes en profiteraient énormément. Ils se prendraient en charge. Ainsi, les diplômés sans emploi ne devraient plus se confiner dans l’attente d’une hypothétique opportunité d’embauche, mais plutôt se décider à embrasser le métier d’entrepreneur. Il suffirait pour cela de se recycler par des formations adéquates. Les autres qui n’auraient pas la chance d’aller plus loin dans leurs études, seraient pris en charge, comme dans les années 1960, par le Service Civique de la Jeunesse ou l’Action de Rénovation Rurale, aux fins d’acquérir une formation adéquate et accélérée grâce à laquelle, ils rempliraient les tâches de demain.
B/ Au plan culturel :
- Revaloriser l’école publique et ipso facto l’enseignement en construisant beaucoup d’écoles primaires et secondaires, des bibliothèques, des universités et d’autres écoles de formation ou des métiers qui auraient des relations avec les prestigieuses universités et grandes écoles existant de par le monde, pour offrir aux étudiants et aux chercheurs l’opportunité d’aller parfaire leurs études ailleurs ou de rester sur place avec du matériel didactique performant. Il nous faut absolument nous pencher avec la plus grande sollicitude sur les problèmes cruciaux de l’Enseignement et de l’éducation, qui se posent avec acuité. Car notre pays, le Congo, ne saurait être fort sans la formation d’une élite intellectuelle et technique capable d’assurer la gestion des affaires publiques. C’est pourquoi, nous en tant que pionniers, parents, par la volonté des lois républicaines et par des sacrifices des uns et des autres, devons veiller à ce que les générations futures, c’est-à-dire les jeunes, puissent bénéficier, comme nous dans le temps, d’un enseignement susceptible de les préparer à mieux prendre en mains le flambeau de nos destinées, que notre génération, – il faut avoir le courage de le dire et de le reconnaître -, a sacrifiées sur l’autel de la politique politicienne, tout en négligeant l’école publique au profit des écoles privées dont certaines de qualité douteuse, n’ont de privé que le nom. Une fuite de ses responsabilités par l’Etat.
- Promouvoir les arts et la musique.
- Dans le domaine sportif, investir dans les disciplines sportives pour glaner des lauriers pour le rayonnement du Congo, comme dans le temps avec Henri Elendé, l’équipe nationale de football, les Diables-Rouges, les clubs Diables-Noirs et CARA aux fins de constituer un important pactole pour le bien-être individuel et social des athlètes et autres sportifs.
II/ Quelles valeurs doit incarner la jeunesse pour son avenir ?
La jeunesse congolaise devrait absolument se revêtir du nouveau manteau de valeurs cardinales dont les principales, à mon humble avis, sont les quatre suivantes :
A/ Aimer le Congo, notre patrie, être fier d’en être citoyen et se disposer à le respecter, à l’honorer et à le défendre jusqu’au péril de sa vie.
B/ Promouvoir et inculquer la culture de l’excellence et de la compétence : nul n’ignore que ce sont des hommes et des femmes, tous excellents, diplômés, doués de savoir et de savoir-faire dans les différents domaines d’activités, et qui sont les artisans du développement de tout pays.
C’est pourquoi tous les jeunes doivent avoir un seul point de mire, la culture de l’excellence et de la compétence pour fuir la médiocrité, la tricherie, la corruption, les fraudes, les facilités, l’assistanat, et tout ce qui gangrène la société et les écoles. Ce sont ces vilaines habitudes acquises dès le bas âge qui conduisent le citoyen majeur au népotisme, au favoritisme, au clanisme, au régionalisme, au tribalisme, à l’ethnocentrisme, au népotisme, à la corruption, etc. Il faudrait que dans le Congo de demain, l’homme qu’il faut, soit à la place qu’il faut.
C/ Promouvoir la culture de la créativité, de l’esprit d’initiative et d’entreprise. A ce propos, il sied de signaler que dans les pays développés, c’est l’administration qui conçoit les programmes et évalue leurs réalisations, mais c’est le secteur privé qui les exécute. Tous les secteurs d’activité de travaux, de production des biens et ses services sont du ressort du secteur privé. Notre gouvernement devrait s’en inspirer et tout mettre en œuvre pour ne pas laisser les jeunes se morfondre quotidiennement, en broyant du noir, ou à se bousculer et à s’agglutiner aux portillons des ministères pour gonfler démesurément la masse salariale. Il faudrait amener les jeunes à retrousser les manches et à créer des entreprises dans tous les secteurs d’activités. Il y va de leur avenir.
D/ Promouvoir la culture du vivre ensemble et de la pratique de la solidarité : aujourd’hui dans notre pays, les Congolais vivent malheureusement dans un environnement de méfiance, d’égoïsme, d’égocentrisme, de jalousie, de haine, de délation, de tribalisme et de méchanceté. La culture du vivre ensemble et de la solidarité doit être une valeur cardinale que tous les Congolais doivent cultiver en eux pour que désormais, les relations entre Congolais ne soient empoisonnées par des considérations tribales, religieuses ou philosophiques. Comme l’affirmait, le 15 Août 1960, Monseigneur Michel Bernard, alors Archevêque Brazzaville « il n’est pas de vie sociale possible, pas de vie nationale concevable si, quand le bien commun l’exige, les intérêts particuliers ne savent pas céder le pas, s’il n’y a pas pour tous les membres de la nation une communauté de destin, si les plus favorisés par la situation et la culture ne savent plus en toute générosité se mettre au service de leurs frères les plus dépourvus. Seuls un grand courant d’enthousiasme, un amour passionné du pays peuvent nourrir cette volonté d’effort et de sacrifice, seuls ils peuvent faire taire les particularismes stérilisants, seuls ils peuvent conjurer la création de blocs hostiles qui opposeraient violemment dans la nation d’une part les mieux pourvus et de l’autre ceux qu’écraserait le sentiment d’une injustice. C’est une tâche magnifique de contrôler, aider et régler les activités privées et individuelles de la vie nationale pour les faire converger harmonieusement vers le bien commun. » Tous, donnons et surtout ayons la volonté de donner la priorité à notre jeunesse et au Congo.
Enfin, je me permettrais de dire à nos jeunes Congolais avec l’ancien ministre congolais de l’Education Nationale, le Professeur Levy Makani « Être homme, cela se construit, souvent à travers les difficultés de la vie, mais aussi grâce à la persévérance et le gout de l’effort, au respect et à l’attachement de vraies valeurs. » Unissons donc tous nos efforts, parents et Etat, pour sauver la jeunesse congolaise qui, « malheureusement, continue à sombrer et à se désintégrer progressivement en suivant la pente morale actuelle. » Sinon, elle viendra, un jour, cracher sur nos tombes. Ressaisissons-nous. Eteignons les braises qui couvent sous les herbes sèches afin de prévenir un incendie. En tout cas, c’est ce cri de cœur que je me permets de lancer, en toute humilité, à nous tous, parents, à tous ceux qui nous gouvernent et à l’Etat. Car comme l’a affirmé Jean Ziegler : « Aucun homme n’est une ile. Tout homme ne se construit que par le regard, la tendresse d’autrui. La vue ne se nait que de la complémentarité, de la réciprocité. Je suis l’autre, et l’autre est moi. » Qui plus est, une société plus juste et plus humaine s’impose. Tout citoyen, tout homme politique, quels qu’ils soient, doivent en être pleinement conscients. Que les derniers événements du stade D’Ornano nous le rappellent. Car les menaces du mal et de l’égoïsme qui s’enracinent si facilement dans les cœurs des Congolais d’aujourd’hui et qui, avec leurs effets incommensurables, pèsent déjà sur la vie actuelle et semblent fermer les voies vers l’avenir. Car il y a honte d’être heureux seul, dixit Albert Camus.
Dieudonné ANTOINE-GANGA
Ancien Ministre des Affaires étrangères du Congo
Ancien Ambassadeur à Washington (USA) du Congo
Diffusé le 01 septembre 2022, par www.congo-liberty.org
Mon très cher Ya Dieudonné , Sassou Denis avec l’aide de son idéologue Obenga Théophile est arrivé à faire du Congo un faux pays ! Car dans la république d’oyo chaque enfants est doté d’un petit ordinateur jusqu’au secondaire, tenez-vous bien 95% des jeunes médecins formés à Cuba sont Mbochi et rien qu’oyo dispose de deux centres hospitalier avec la gratuité des médicaments qui s’étend jusqu’à l’hôpital du 31 juillet d’Owando . Voilà des choses qui sautent aux yeux que des esprits éclairés devraient dénoncer avec véhémence.
Suivez le regard des burkinabés
QUE LA DIASPORA CONGOLAISE DE FRANCE S’INSPIRE SU TEXTE DU MINISTRE GANGA POUR REFLECHIR, TRAVAILLER EFFICACEMENT EN EVITANT LES BABILLAGES
Enfin, en conclusion, je me permettrais de dire à nos jeunes Congolais avec l’ancien ministre congolais de l’Education Nationale, Lévy Makani « Être homme, cela se construit, souvent à travers les difficultés de la vie, mais aussi grâce à la persévérance et le gout de l’effort, au respect et à l’attachement de vraies valeurs. »
Oui Monsieur le Ministre, il faut l’effort et le courage pour réussir au Congo. Au delà de la jeunesse qui est un excellent plaidoyer, votre texte est beaucoup plus subtile. Il pose la question centrale de la programmation du développement économique du Congo. Que la diaspora congolaise en France s’inspire de votre texte pour construire une réflexion et un programme. Il s’agit de réagir et non plus seulement de passer son temps à bavarder, à s’indigner de Sassou dont on sait qu’il ne quittera pas le pouvoir maintenant, sauf évènement exceptionnel.
Votre texte contient tout ce dont doit s’inspirer la diaspora congolaise pour réfléchir sur un leadership, un programme, une organisation et des finances, puisque cette même diaspora a vocation à faire partir le président Sassou. Votre texte est instructif car il trace les grandes lignes d’un point de départ intellectuel, informatif et apte pour l’action.
La jeunesse seule ne peut rien faire, il faut que les anciens de la diaspora lui montre le chemin de façon pragmatique pour le Congo Brazzaville.
Le Doyen Dieudonné ANTOINE-GANGA vient de nous proposer une excellente tribune sur la Jeunesse ayant pour base une étude sociologique. On peut l’assimiler a un schéma directeur, une très bonne base de travail permettant d’élaborer des programes spécifiques aux différentes catégories de notre jeunesse telle que décrite par notre Doyen.
Cher Papa ANTOINE-GANGA, merci beaucoup pour cette étude sociologique et vos propositions pour la jeunesse congolaise.
Cela reste de la sociologie vous êtes un révolutionnaire modéré vous pensez que l etat peut être au centre de tout essayez donc de chiffrer vos projet. Mr nganga moins il y aura d état plus il y aura de congolais entreprenant pour cela deux choses simples mais capitale une constitution votee a l unanimité est le code des investissement le plus attractif.alors le Congo pourra attirer des investisseurs et investir dans des projets communautaires susceptible de resister a la concurrence mondiale en général nous parlons beaucoup quant nous ne sommes pas au responsabilités vous l avez géré les affaires étrangères quel lois avez vous fait vote qu avez vous apporte aux congolais de l étrangers?
Léo kikadidi
Je suis plus jeune et plus visionnaire dans ma tête à plus de 50 ans, que plus des 90% des 18-35 de ladite jeunesse congolaise, c’est donc la preuve que, les politiques marxistes-léninistes au Congo Brazzaville avaient depuis le 15 août 1963 condamné son avenir. Sauver ce pays moribond, c’est dissoudre l’armée en premier, éradiquer les religions en second, et mettre fin au régime dupliqué de la cinquième république française en Afrique francophone, sans l’application de ce triptyque, les rêves seront toujours cauchemardesques.
Vous savez toutes ces idéologies fumeuses non recyclées ne méritent qu’une chose : la poubelle..
Le retard du Congo Brazzaville est une des manifestations de la pensée irrationnelle.
On parle d’un pays socialiste qui, par osmose institutionnelle,s ‘est mué en village tribaliste.
Que Sassou mette sur le fronton de la république « : République tribaliste du Congo Brazzaville ».Au moins,tout le monde aura compris…
Comment expliquer qu’un président de la République puisse faire une fixation sur la tribu à laquelle il est supposé appartenir….
L’idéologie tribaliste au pouvoir est le principe premier dont tout participe,et le résultat se traduit par une odyssée de la médiocrité dans les entrailles de l’État.
Ce qui conforte l’idée pragmatique de procéder à un compartimentage de l’économie nationale en vue de limiter les délires des uns sur les autres.
Le Congo Brazzaville ne saurait être un paradis des profiteurs éternels de la Providence du kouilou,mais une promesse des efforts économiques réalisés par chacune de nos régions fédérées… C’est l’idéal d’une république consciente…
D’où la nécessité d’un véritable coup de balai institutionnel pour libérer le Congo Brazzaville de ce virus rongeur qu’est le profiteur politique..
De Sassou,on a appris la prudence de sioux…
Avec Sassou,au pouvoir le Congo Brazzaville est dans l’inaptocratie ..
Et tous , curieusement, attendent le nostos, c’est à dire le retour.
Pour le dire autrement, un autre élan de développement économique.