POURQUOI L’ANATHEME SUR LA FRANC-MACONNERIE ? Par Dieudonné ANTOINE-GANGA

Depuis quelque temps la Franc-Maçonnerie est calomniée et caricaturée. En réponse à tout cela, je voudrais rappeler que la Franc-Maçonnerie est philanthropique, philosophique et progressive. Elle œuvre pour le Bien-Etre Social, Intellectuel et Matériel de l’Humanité. Les conceptions métaphysiques relèvent de la considération individuelle de chacun des membres. Et cela n’influence aucunement la Franc-Maçonnerie, si cela peut exister dans les esprits de certains. J’affirme haut et fort que la Franc-Maçonnerie n’est pas une secte. Car « une secte retient ses adeptes et c’est très difficile d’en sortir ».

Comme l’a souligné lors de son séjour à Brazzaville, Georges Sérignac, Grand Maitre du Grand Orient de France, « la Franc-Maçonnerie est d’abord un ordre initiatique, mais aussi un lieu de sociabilité, un laboratoire d’idée, un club des hommes et des femmes engagés pour la bonne cause…Il faut dissocier l’appartenance individuelle de ce qu’est la Franc-Maçonnerie. Souvent, les Francs-Maçons pris individuellement ne sont plus représentatifs de l’idée maçonnique, quand ils exercent un pouvoir. La logique maçonnique, c’est un rayonnement dans la société par un travail collectif. Au Grand Orient de France, on n’a pas une idéologie politique. L’idée, c’est d’occuper notre place dans une perspective historique. Nous sommes une sorte de point d’ancrage républicain, de sentinelle. L’idée, c’est la défense des principes républicains. Lorsque nous sentons que quelque chose semble menacer la République, nous réagissons. La décision est prise collectivement… »

La Franc-Maçonnerie ne fait ni ne pratique de sacrifices humains dont font état des personnes ignorantes malsaines et incultes friandes d’amalgames, sans aucun discernement ni dissociation, et ne connaissant ni l’Alpha ni l’Oméga de la Franc-Maçonnerie. Les Francs-Maçons ne sont donc ni des sorciers ni des satanistes. Ils sont plutôt des personnes qui, sur leur honneur et leur conscience, la main sur la Bible ou sur les Constitutions du révérend Pasteur Anderson, « promettent de consacrer tous leurs efforts, autant qu’il sera en leur pouvoir, à l’acquisition de la Connaissance qui mène à la Sagesse, animée par la Science, éclairée par la Conscience.

-de refuser toute dictature, quelle qu’elle soit, et de s’y opposer.

-de résister à tout asservissement de la personne, de la pensée, de l’esprit.

-de répudier toute volonté de puissance, cause de guerre, de conquête, de domination, qui trouble la paix et prive les peuples de la liberté de disposer d’eux-mêmes.

-de contribuer à la réparation des maux issus de tous les excès de pouvoir.

-de régler leurs actes selon l’Amour de la Vérité et l’Amour de l’Humanité. » 

Quant aux Francs-Maçons congolais, à l’instar de leurs sœurs et frères Francs-Maçons, fidèles à leur promesse, ils sont aussi animés par leur idéal de ‘’réunir ce qui est épars pour écarter tout ce qui peut diviser’’. C’est pourquoi, ils ont toujours essayé d’apporter leur pierre à la construction de la République. Par exemple, en 1990, quand le Président Sassou-Nguesso déclara lors de la tenue de la deuxième session ordinaire du Comité Central du P.C.T. : ‘’…cette fin de siècle s’annonce comme un temps de rupture, une période où les bonds et les sursauts de l’histoire ouvrent les portes de l’espérance et du renouveau pour tous les hommes de tous les horizons’’, les Francs-Maçons congolais profitèrent de cette brise d’ère démocratique qui soufflait depuis quelques mois dans notre pays, pour apporter leur modeste contribution au débat en cours. C’est la première fois dans l’histoire du Congo que les Francs-Maçons se prononçaient. Ce fut un acte extrêmement important et courageux dans la mesure où la Franc-Maçonnerie, sans être un parti politique, est bien, non une secte mais une organisation philosophique discrète dont les membres ne peuvent s’exclure des débats qui s’engagent dans la cité. Car parler ou faire de la politique, c’est parler de la vie de la cité, cette communauté politique souveraine et indépendante, dans l’Antiquité, dont personne n’est en situation ni en droit de se retrancher. C’est pourquoi, en tant qu’hommes du dialogue, de l’écoute mutuelle, du débat d’idées, du silence réflexif, de l’humanisme et de tolérance, les Francs-Maçons congolais envoyèrent le 10 août 1990, au Président Sassou-Nguesso, une lettre dans laquelle ils exprimèrent leurs désidératas dont :

  • La liberté de constituer des partis politiques ;
  • La tenue d’une Conférence nationale où toutes les forces vives de la nation seraient représentées conformément à leurs sensibilités et non selon des critères imposés par le P.C.T. ;
  • L’élaboration d’une constitution garantissant le pluralisme politique, syndical, l’alternance politique, le droit d’association, la liberté d’expression, la laïcité de l’État, la liberté absolue de conscience, la neutralité politique de l’armée, la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, l’élection du Président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelables une fois ;
  • La moralisation et la transparence de la vie politique, art moral de gouverner sagement et de gérer sainement les affaires de la cité ;
  • La formation d’un gouvernement de transition dont le premier Ministre serait Chef du gouvernement et responsable ;
  •  L’amnistie générale et la libération de tous les détenus politiques ainsi que la réhabilitation de toutes les victimes de l’intolérance, de l’arbitraire ou du fait du prince.

C’est encore les Francs-Maçons congolais qui prirent l’initiative de demander au Président Omar Bongo, leur frère, de faire asseoir autour de la même table, les protagonistes des malheureux événements de 1993. C’est aussi aux Francs-Maçons français et congolais que l’on doit, dans les années 1980, la réhabilitation du bloc opératoire du centre hospitalier de Makélékélé. C’est enfin toujours aux Francs-Maçons congolais et à d’autres personnes que l’on doit la réussite de la Transition de 1991-1992, du référendum de la Constitution de Mars 1992 et des élections présidentielles d’Août 1992. Personne, évidemment, ne veut parler de ces actions positives qui dérangent les menteurs, les calomniateurs et surtout les politiciens aigris et hantés par les démons de la haine, du mensonge, de la division et de la violence, toujours prêts à jeter l’anathème sur les Francs-Maçons.

Comme l’on peut le constater, les Francs-Maçons congolais ne sont jamais restés les bras croisés devant toutes les situations politico-sociales du Congo. Ainsi en 2013, à l’occasion du 30ème anniversaire de l’anniversaire de la première obédience congolaise, les Grands Orient et Loges Associés du Congo, ils s’exprimèrent comme suit : ‘’ …1983-2013. Voilà trente années que nos colonnes se sont garnies d’hommes et de femmes qui se reconnaissent comme de bons et loyaux francs-maçons. Or, depuis l’accession des francs-maçons congolais dans les strates des cellules étatiques et républicaines, la franc-maçonnerie s’est retrouvée en face des situations de crises particulièrement périlleuses. Tous ceux qui ont vécu la période allant de 1993 aux années 1997-1998 ont ressenti douloureusement de pénibles ruptures sur le plan national. De cette situation paradoxale est née l’idée de cette lettre collective qui stigmatise les préoccupations de plus en plus matérialistes de la société profane dans laquelle nous nous sentons isolés. Une société qui se veut universelle et spirituelle est obligée, pour assurer sa pérennité, d’imposer à ses membres des méthodes de travail et une vision qui tiennent compte des possibilités humaines en même temps que des outils utilisables.  En ce début de 2013, nous vivons encore dans un pays qui n’est pas politiquement équilibré, qui est incapable d’assurer la sécurité des biens et des personnes, la démocratie, la prospérité, le partage équitable de la richesse nationale, avec des institutions faibles, et avec la puissance hégémonique de l’argent. La nation tout entière s’est dérobée sous la pression de l’argent mal acquis. Nous admettons que l’argent est un bon serviteur, mais nous restons convaincus que c’est un mauvais maître. Chacun peut voir que la rupture avec la démocratie, fait beaucoup plus de mal que de bien. Il n’en sort qu’un Congo encore plus affaibli dont la majorité des citoyens croulent sous le poids de l’indignité aggravée par le ‘’pic’’ de la mal gouvernance : Pauvreté, Ignorance, Corruption… Des éléments majeurs, suffisamment révélateurs nous frappent : la formation des jeunes vit une crise de désespoir ; la défaillance du système éducatif est ressentie comme une absence de solidarité nationale ; la socialisation est au plus bas de sa courbe ; le contraste entre l’hyper enrichissement aggravé par l’hyper individualisme de la classe politique et l’extrême vulnérabilité des populations, le chômage endémique des jeunes finit par plomber le développement du pays. L’opposition y subit l’épreuve de l’inconvenance, entraînant un dysfonctionnement grave de son rôle d’animateur de la démocratie constitutionnelle. Le lien social et patriotique est rompu. Sait-on que les masses populaires soient à la fois dans la passivité et l’action, dans la modération et la radicalité ? ’’

 62 ans après l’indépendance de notre pays, qu’en est-il de notre situation ? Celle-ci se serait-elle améliorée depuis 2013 ?  Je ne pense pas. Il semble donc que le temps pour les Francs-Maçons congolais est venu de s’interroger, en toute honnêteté, en toute objectivité et en parfaite fraternité sur la possible évolution sur les moyens d’acceptation des formes nouvelles de la haute politique et d’éviter d’être des complices, ni en pensées, ni en actes de la situation dégradante dans laquelle s’enlise notre pays. Il convient maintenant de prendre conscience que la prospérité du plus grand nombre est le gage d’une République solidaire et apaisée. Car promouvoir la République, c’est aussi s’opposer à la marginalisation, à l’exclusion ; c’est mettre au premier plan, le respect de la dignité de l’homme et bannir les imprudences de ceux qui prétendent savoir ; c’est enfin veiller à l’avenir de tous les citoyens. Il est impensable qu’un Franc-Maçon accepte ou soutienne une société dans laquelle chacun n’arrive pas à créer son propre devenir avec des valeurs communes et indispensables. 

La Franc-Maçonnerie congolaise qui, dans sa diversité s’est impliquée dans la recherche des solutions pacifiques en 1993, 1997 et 1998, doit tout mettre en œuvre par le dialogue pour faire naitre un nouveau climat politique dans lequel tous les Congolais, du Nord au Sud, de l’Est à l’ouest, pourraient proposer un Congo plus équilibré et plus juste, un Congo plus solidaire et plus fraternel. Il conviendrait que les Francs-Maçons se focalisent sur une vision : la cause de la République n’a pas besoin d’être dramatisée pour être défendue.  La République a besoin, plus qu’à jamais, de femmes et d’hommes convaincus qui puissent, au-delà des discours, dire de quelle histoire la République est porteuse. Les Francs-Maçons n’ignorent pas qu’aucun régime, soit-il populaire, ne peut assurer seul l’Alpha et l’Omega de la philosophie politique. C’est pourquoi ils sont placés d’ores et déjà devant une grande tâche qui n’est rien d’autre que le DEVOIR de se surpasser. Car pour les Francs-Maçons, ‘’le devoir est aussi inéluctable que la fatalité, aussi exigeant que la nécessité, aussi impératif que la destinée.’’ Si elle sait surmonter ses différences internes, la Franc-Maçonnerie congolaise deviendra alors le lieu d’où partiront les légionnaires de la paix véritable, durable et viable, et d’où partiront les combattants de la liberté, de la prospérité et de l’unité nationale, tout en promouvant les valeurs républicaines et tout en amenant les autorités à ne pas tenir aux avantages acquis mais à écouter et à avoir le discernement. Inutile de leur rappeler qu’en politique, quand on n’écoute pas, ça coûte le pouvoir. Attention, comme l’a dit Daniel Balavoine, ‘’le désespoir est mobilisateur et lorsqu’il devient mobilisateur, il est dangereux.’’ 60 ans après l’indépendance de notre pays, il incombe donc à tous les acteurs politiques, tant au pouvoir qu’à l’opposition de donner la priorité au Congo, de chercher avec courage et détermination, une solution à travers le dialogue et les négociations sincères. C’est un grand défi auquel pour citer Barack Obama ‘’en réponse , notre génération sera jugée par l’histoire, car si nous ne parvenons pas à y faire face ensemble rapidement et avec audace, nous risquons de condamner les générations futures à une catastrophe irréversible.’’ Quel Franc-Maçon congolais, digne de ce nom, défenseur des veuves et des orphelins, adepte de l’Amour, de la Paix, du Respect de la vie, de l’Etre humain et de la Dignité humaine, de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité, obvierait à un tel message ?

Dieudonné ANTOINE-GANGA

Ancien ministre des Affaires étrangères du Congo-Brazzaville

Ambassadeur à Washington (USA) du Congo-Brazzaville

Diffusé le 05 juin 2022, par www.congo-liberty.org

DIEUDONNÉ ANTOINE GANGA, APÔTRE DE LA PAIX ET ACTEUR DE LA DÉMOCRATIE AU CONGO-BRAZZAVILLE

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15 réponses à POURQUOI L’ANATHEME SUR LA FRANC-MACONNERIE ? Par Dieudonné ANTOINE-GANGA

  1. Samba dia Moupata dit :

    Merci beaucoup très cher Ya DIAG , de lever l’équivoque sur la vraie Franc- maçonnerie. Comment un soit disant Grand Maitre Maçon Sassou Dénis peut mettre à mal les principes de la république avec sa Mbochitisation très accentuée du pouvoir jusqu’à parler de la république Mbochi ! Selon un jeune frère qui est Franc-maçon depuis plus de 20 ans au GODF que Sassou Dénis a été initié à Dakar et s’était fait accompagner par ya Lounana et ya Tsondé deux fils du pool qui accompagnés leurs bourreau à Dakar. D’ailleurs comme m’a toujours conseillé mon jeune frère de préférer la maçonnerie qui s’intéresse aux questions de la société comme le GODF ou le droit humain qu’à GNLF qui est dites spirituelle, alors qu’elle accepte des voyous comme Sassou Dénis.

  2. Samba dia Moupata dit :

    Les maçons Congolais doivent désavoués ce grand maître Mbochi qui a mbochitiser la grande loge du Congo ! Alors qu’il a trouvé les ya Lounana grand commis de l’état, ya Tsondé administrateur à la banque centrale ou encore Bakadio qui est docteur d’état en économie. Contrairement à Okemba Jean Dominique marmiton, Jean Ollesongo Ondaye instituteur ou encore Armand Moyikoua cadre infirmier. Cependant la franc-maçonnerie est d’abord une activité intellectuelle , mais Bakadio n’arrive qu’à la huitième position dans cette escroquerie . Selon mon jeune frère maçon qui connais bien ce milieu .

  3. MUSANDA WA MUYONDZI dit :

    Quels que soient les principes qui sont les siens qualifiés de nobles et d’humanistes, la Franc-maçonnerie ne peut rien apporter de bien et de meilleur en Afrique tout comme le christianisme et l’Islam parce qu’il s’agit là, des institutions importées en Afrique. L’Afrique a ses anciennes écoles de sagesse auxquelles, il faut s’intéresser pour mieux orienter son principe de développement. Le problème est que l’organisation et le fonctionnement de ses institutions véhiculent, qu’on le veuille oui ou non, des valeurs culturelles qui appartiennent à l’occident et aux arabes et qui, à ce titre, ne sont pas forcément en accord la perception de l’Africain. On peut brandir l’universalisme des valeurs, de ceci et de cela, n’empêche, ce qui fonde l’être, c’est, avant tout ce qui l’enracine dans son originel, qui par conséquent le caractérise au point de spécifier sa nature.
    Comme le dit si bien Cheik Anta Diop, les Africains doivent se tourner vers la philosophie originelle pour promouvoir le développement de leurs états ou nations, sinon il risque de ne pas être.

    Il faut être pour exister et pour exister, il faut avant tout se connaître et se connaître impose la connaissance de soi et donc de ses dieux avant de se plonger dans l’univers des autres.

  4. Val de Nantes dit :

    L’être congolais existe à travers la pensée d’autrui …Le Dasein de l’étant ( congolais) est oublié sous le poids de l’autre être étranger .
    L’étant congolais n’a pas la pré – compréhension de son être , d’où sa quête éternelle d’emprunter des pensées qui ne cadrent pas avec son vivant c’est à dire son existence.
    Sartre dirait que l’être congolais est de mauvaise foi ,car il joue à être ce qu’il n’est pas ,alors qu’il est condamné à être libre et donc responsable de ses actes ( l’existentialisme est un humanisme).
    Pour Sartre ,les franc-maçons êtres congolais sont des menteurs…

  5. ENFIN, VERS LA FIN D’UNE TRISTE RENCONTRE D’UN PEUPLE ET D’UNE NATION AVEC SON ENNEMI N°1 SASSOU. https://www.youtube.com/watch?v=7OJuizIz63k

  6. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    Je plaide pour ma part et je revendique le droit à l’anathème, le droit à la caricature. En résonnance au regard que j’entends porter sur tel ou tel autre phénomène social. Ce qui lui donne un intérêt singulier. Témoignage de liberté et de son exercice, ici et maintenant.
    La franc-maçonnerie est un de ces phénomènes sociaux sur lequel il est possible et nécessaire de porter ce regard propre à la production d’une connaissance, d’un savoir épistémologique. La philosophie et les sciences de l’homme comme l’anthropologie doivent leur origine à cette exigence intellectuelle et sociale.
    Le totalitarisme trouve à s’exprimer dans les interdits, même en creux, de ce type de savoir disgracieusement appelé  » caricature ».
    Pourtant, elle est une narration du monde et sur le monde, la marque d’une vision du monde et donc, à ce titre, respectable. Elle est étonnement, un regard critique, porté par le doute et donc par la raison. Elle est une technologie de dissection des actes et des faits caractéristiques des comportements individuels et collectifs. Elle est un discours sur le monde. Un discours sur un monde où elle en est l’émanation et la forme émancipée. Et à certains égards, à elle toute seule, elle est un objet de connaissance. Un objet à composante idéologique. Un objet politique, celui du tragique aussi. La France en a fait la malencontreuse expérience avec l’attentat sanglant et odieux contre le journal Charlie Hebdo et contre ses journalistes. Au-delà, contre l’esprit et les lettres démocratiques.
    La franc-maçonnerie, à plus forte raison dans les ressorts syncrétiques culturels congolais, comme toute pratique sociale-le catholicisme, l’animisme, la sorcellerie- n’échappera pas à cette exigence collective qu’est celle de la connaissance. La volonté et la quête de savoir. Non pas uniquement sur les catégories générales de pensée, mais sur leurs résonnances factuelles. Sans lui opposer le jugement normatif, dichotomique, traditionnel du « bon » ou du « mauvais  » savoir. Tous les savoirs se valent. La caricature aussi. Un texte ou une narration comme n’importe quel texte ou n’importe quelle forme de narration. Sans cette volonté injonctive à son assignation au discrédit. Le mauvais savoir porté par des gens « douteux »- le filon de la 5° colonne ou de la contre-révolution- à disqualifier et à proscrire comme en régime de la pensée unique.
    Il conviendra donc de s’en faire à cette idée. Le reconnaître, c’est témoigner moins d’un esprit de tolérance que de la situer très haut, sur l’échelle (Richter) des valeurs démocratiques, des valeurs humaines.
    Au Congo, ici et maintenant, où se situe la valeur de la vie humaine en franc-maçonnerie, sur cette échelle de 1 à 10?

  7. Val de Nantes dit :

    Aujourd’hui ,au Congo, il serait trop prétentieux d’élogier ce courant de pensée dont la seule évocation est devenue synonyme des souffrances existentielles de la majorité des congolais…
    Personne n’y accorde une importance vitale dans la conduite de la res publica ,sauf les initiés qui y puisent une énergie financière et donc sociale…
    Ce conatus Spinoziste se fait au détriment de toute une nation où les dirigeants se préoccupent plus de leur compte en banque que du désir de l’amélioration des conditions de vie des congolais….
    Les dirigeants congolais en font une mauvaise interprétation, car si le désir ou conatus est l’essence de l’homme,selon Spinoza , et il ne saurait nuire à l’ensemble de tout un pays ,au point de le rayer de la carte géographique du monde….
    Les Congolais s’offusquent de voir se dérouler une pensée mystique dont les contours restent inexplicables et inaccessibles à l’entendement du commun des mortels congolais…
    Pourquoi présider un pays au nom d’une idéologie aux contours métaphysiques et pythagoriciens, c’est à dire rituels…
    Cette idéologie supposée humaniste dialectise et problèmatise davantage la société congolaise avec les conséquences fâcheuses qui s’y rattachent..
    Une franc -maçonnisation des coutumes congolaises n’est rien d’autre qu’une aliénation mentale et consentie de la population congolaise..En somme ,une hérésie…
    J’espère que Nietzsche nous enverra son « Zarathoustra »ou surhomme pour reprendre le chemin de l’ici bas …car Dieu est mort au Congo…

  8. VAL de NANTES dit :

    « Corruptio optima pessima  » ,autrement dit la corruption des meilleurs est la pire des choses .
    Pourquoi ?.
    Plus on est supposé être intelligent , plus on peut être nuisible pour peu que l’on se propose de faire le mal …
    Tel est le cas où se trouvent la plupart de ces intellectuels tarés à la franc -maçonnerie au CONGO . Nous ne sommes plus dans l’humanisme dont se prévaut cette prétendue idéologie transcendante ,mais dans l’idéologie de la satisfaction des besoins purement matériels .
    Voilà une critique de l’éthique aristocratique qui vaut son pesant d’or à laquelle aucune justification morale ne pourrait être opposée .

  9. Gabio dit :

    Pourquoi le noir doit toujours s’associer aux choses qui ne nous concernent pas pour se croire important? En tout cas, sur cette terre des humains, aucun ne se developpe en usant de la langue, les traditions et la culture des autres. Il n’y a que l’africain qui ne croit pas en sa propre culture et prefere adopter la culture des autres. Qu’est ce quon a a foutre avec cette franc maconnerie, ce chritianisme, ce boudhisme, cet islam? Ou est t-elle passee la culture africaine, la sagesse africaine qui se transmettait au mbongui de generation en generation?

    En tout cas, a cette allure, nous n »evoluerons jamais, c’est dommage.

  10. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    @Val de Nantes.
    Oui frangin. En effet. Il n’a pas lieu de faire l’éloge de la franc-maçonnerie. Tant son idéal philosophico-humaniste montré ici et là, sous la forme d’une défense et illustration, n’a guère fait la preuve de sa pertinence. En occident capitaliste, sans doute. Mais en Afrique et au Congo, je ne demande même plus à voir, tant le mal réel, effectif, est patent.
    En Côte d’Ivoire, on en est, ces jours-ci, à tenter de démanteler un réseau de trafiquants de drogue au sein du quel les franc- maçons feraient bonne figure.
    Au Congo, en limitant mon propos à la séquence coloniale de notre histoire collective, tout le mal éprouvé a commencé avec Savorgnan de Brazza:
    – le viol d’une femme du cercle royal téké (Théophile Obenga)
    – et la pratique du portage comme forme historique du travail forcé colonial. Pratique généralisée qui s’est poursuivie jusqu’au début de la période de construction du CFCO. Exit le salariat.
    Nous pouvons en multiplier les exemples et surtout, considérer que nos modèles culturels de base montrent l’inopportunité de l’humanisme franc-maçon. Pas besoin de Sénèque, encore moins de Freud, pour savoir qu’Oedipe « africain  » n’est pas une vue de l’esprit. A savoir que, « tu prendras épouse ou époux ailleurs que dans ton groupe familial d’appartenance. Nos règles de vie « traditionnels » ont façonné et continuent à façonner notre existence singulière. Tant elles sont d’une très grande modernité. Sans ces petits arrangements avec la cosmogonie.

  11. VAL DE NANTES .à toi mon frangin@JP . dit :

    Je ne pense pas que notre doctrine du salut ou sotériologie passe par une domestication d’une méta -pensée dont l’objectif fut d’abord une humanisation de l’être européen .
    Nous y plongeons sans en connaitre l’objet .
    Quel est l’objet de cette pensée dogmatique aux allures esclavagistes au CONGO Brazzaville ?.
    Derrière , nous vîmes le représentant de cette secte ,à BRAZZA en clarifier la philosophie .C’est vous dire à quel point ,les dirigeants ,dans un élan panurgique , s’adonnent à une philosophie humaniste sans en connaître l’objet ….
    D’ailleurs ,les faits empiriques posés par ces copieurs discordent avec le fond de cette pensée .
    Nietzsche aurait « : QUE CES MOUTONS DE PANURGE congolais franc -maçonnisent à coup de marteau . Car ils pilonnent les idoles au nom desquelles ils prêtent serment ..
    Des véritables franc -maçons de soupçons …Ils n ‘y croient guère ; sauf à enfumer le peuple congolais dont l’ignorance est devenue un fond de commerce politique .
    D’où , après SASSOU , l’exaltation de la culture critique , afin de soumettre tout argument d’autorité au tribunal de la raison .
    NB :idole ,au sens NEITZSCHIEN , est une argumentation ,au féminin …
    La preuve de leur incroyance en cette religion de confort ,c’est leur refus de dialogue ,c’est à dire de la confrontation des intelligences au travers des argumentations dialectiques .
    l’intelligence est connotée pour la simple raison loufoque de garder les avantages du pouvoir politique …l’intelligence déraisonne le tyran .
    Si tel est l’objet premier de cette acculturation mentale ,le CONGO va tout de go à l’enfer de TANTARE …En espérant que ZEUS nous en délivre , puisqu’il s’agit d’une doctrine venue de l’anthropologie occidentale sécularisée ……
    L’homo sapiens ( sapiens) congolais est à repenser ..LEVIS SRAUSS y consent .
    L’être dirigeant congolais est -il un être de raison ?.Se questionne DESCARTES .
    Est- il un animal politique ou un politique animal ? Ce dont DOUTE ARISTOTE .
    Voilà , comment , mon frangin @paulo , je restitue la dignité à ceux dont l’aristocratie malveillante congolaise a rendu malheureux sur l’autel de la jouissance infinie ….
    C’est peut être EPICURE qui viendrait leur en borner les limites .Car la question qui sied à cette appétence pathologie des dirigeants congolais : C’est quoi la vie bonne ?.

  12. Val de Nantes dit :

    Lire , ,,,à ceux que l’aristocratie malveillante a rendu malheureux….

  13. Val de Nantes dit :

    Youlou et Massamba Débat n’avaient nullement besoin d’une pensée mystique pour récolter les premières réalisations industrielles ,qui avaient signé le début de la révolution industrielle au Congo….
    À ceux qui croient développer le pays sur des idéologies obscurantistes ,ils témoignent de leur incapacité à gérer le Congo sur la base des matériaux que leur offre le Congo…
    Pourquoi des béquilles étrangères pour pouvoir marcher sur les pays de ces deux illustrés personnages ,qui ont créé de la richesse congolaise en partant ex nihilo ?
    Rien ne justifie des emprunts de pensée venus d’ailleurs dont on ne connait pas exactement l’impact sur la vie des congolais .
    Cette attitude politique met en relief une mécompréhension des préoccupations légitimes de nos compatriotes…

  14. Val de Nantes . dit :

    Je réponds à la question de la vie bonne dont nos politiciens ignorent le sens : c’est la sagesse.
    Être sage , c’est de ne pas souffrir des passions tristes c’est à dire , la haine ,les plaisirs futiles ,des désirs inassouvis ,la mélancolie ,bref ,tous ces êtats de conscience qui vous empêchent de bien vivre ….
    Je leur souhaite une cure stoïcienne pour qu’ils s’en guérissent…
    L »abondance matérielle obtenue sur le dos d’un peuple en espadrilles est un supplice de Tantale…pour celui qui s’en est rendu coupable…

  15. le panafricaniste dit :

    Cette façon de dédouaner les échecs ou les vices particuliers des fm pris individuellement, sous prétexte que l’action franc-maconne est collective, est à dénoncer. Lorsqu’un pasteur ou prêtre commet un forfait, son obédience est farouchement accusée. Pourquoi vouloir faire l’avocat du diable sur les supposés bienfaits des fm? On ne réfute pas l’apport du siècle des lumières dans la lutte contre l’obscurantisme et la quette de liberté de l’humanité, grâce aux fm. Mais voyons aussi ce qu’est devenue la planète aujourd’hui, malade sur tous les plans, pendant qu’on sait que les décisions sur les trajectoires historiques, politiques, sociales, économiques et financières sont prises dans l’obscurité des loges. Il faut alors se questionner sur les bienfondés de ces institutions cachées de reflexion philosophiques. Apportez la paix et la cohésion des peuples dans la tolérance sur toutes la planète, et là je vais vous croire.

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