POLICE CONGOLAISE : UNE INSTITUTION EN RUINE

C’est plus une réalité qu’une fiction, la police congolaise est devenue un conglomérat des écuries(milices) représentant les décombres d’une institution en plein effondrement, de jour en jour, depuis la succession ininterrompue de la gouvernance villageoise émanant du coup d’état sanglant du 5 juin 1997 ayant porté un arrêt brutal au processus démocratique et conduit bon nombre des congolais en exil :

TOSSA OBIKA

La police congolaise est totalement affaiblie et ne répond plus aux valeurs et missions régaliennes. Elle est incapable de restaurer l’autorité de l’Etat et ne brille que dans des règlements de comptes. Elle, qui est sensée incarner, faire respecter et appliquer la loi à tous les citoyens, sans aucune exception, brille plus dans un rapport du dominant au dominé. Elle fait peur aux citoyens, n’inspire aucune confiance, et est aux ordres des hommes plus forts que les institutions du Congo.

Ces hommes oublient quasiment que le pouvoir est une pyramide qui s’assoit sur sa base et non sur sa pointe. Et, il n’y a pas de bon vent pour un malin qui ne sait pas là où il va. Cette police une institution sans foi ni loi (elle multiplie des arrestations sans mandats), dirigée par des seigneurs des massacres des régions du sud et des innocents de l’affaire des disparus du Beach. Cette police tire le Congo vers le bas de l’humanité, à défaut de la sécuriser et de l’orienter vers la lumière.

C’est maintenant à la vox populi de se décider face à cette indécence et aux mauvais traitements dont elle victime quotidiennement pour son salut. J’écris ces lignes sous le témoignage de mes yeux et des arrestations arbitraires dont j ai été victime, lors de mon séjour dans mon beau pays, dont le tissu social a été détruit par des caïds qui ont manqués leur vocation de malfrats.

J’ai été à maintes reprises arrêté par les miliciens ou policiers, je ne sais pas comment les qualifier, du poste de police (PSP) de makélekelé qui venaient m’arrêter à minuit chez moi et me transféraient au petit Commissariat de Diata pour que mes proches ne me retrouvent pas le plutôt possible, bref…

Cette police a des pratiques spéciales, on passe facilement quatre semaines de garde à vue, voire plus, et à ses frais car aucune ration alimentaire ne vous ai donné et surtout, ne tomber pas malade, car la médecine pénitentiaire n’est pas encore d’actualité au Congo. Pire, il arrive qu’on vous enferme dans un cachot sans que vous soyez enregistré dans le registre des appréhendés, histoire de rendre les avis de recherche difficiles auprès de vos proches.

Cette police est prompt à organiser des Raffles au sein des communautés étrangères, très vulnérables, parce que ne bénéficiant d’aucun droit humain, en occurrence celle de nos cousins de la RDC et c’est bien connu, ils sont souvent arrêtés pour des chefs d’accusation fallacieux, notamment celui de la consommation de drogue (marijuana).

Loin d’en faire l’apologie, elle ne s’attaque qu’aux consommateurs et non aux dealers. C’est tout de même écœurant de voir une police organiser ce genre d’opérations, surtout aux heures où elle venait m’arrêter. Ces opérations sont vulgairement appelées formules. Par contre, il est rare que vous rencontrez des ressortissants Ouest africain (Maliens) dans les PSP pour la simple et bonne raison qu’ils ont un pouvoir d’achat très élevé et prompt à donner la fameuse formule (madesu ya bana). Curieusement, un ressortissant de cette communauté est capable de vous faire arrêter, même s’il à tord.

Revenons à la formule, ce code de racket policier explique bien que la faim justifie les moyens d’extorquer indûment de l’argent à des innocents et aux personnes vulnérables vivants sur notre territoire quand on sait que le flux migratoire est incontrôlé du Congo.

L’analyse profonde et systématique de cette institution démontre à quel point que ce n’est qu’un ensemble d’escadrons de la mort en lieu et place d’un ensemble d’organes, d’institutions qui doit assurer le maintien de l’ordre public et la répression des infractions. La police judicaire et la police de circulation ont un point commun le racket institutionnalisé. Les histoires de cette police sont des récits racontés avec beaucoup de bruit par les Congolais résignés.

En conclusion, j’exhorte l’observatoire congolais des droits de l’homme et de la radio des droits de l’homme de se pencher sur les conditions des détentions et d’interpellations arbitraires sur l’étendue du territoire congolais. Pour que les Congolais ne se sentent plus étrangers chez eux et que les étrangers aussi ne subissent plus des mauvais traitements pour le simple fait de se trouver ou de résider au Congo pour des raisons quelconques.

Armand MANDZIONO alias Cabri mort , Militant politique

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Une réponse à POLICE CONGOLAISE : UNE INSTITUTION EN RUINE

  1. vive la démocratie dit :

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