Pays francophones d’Afrique: arrêtons de bavarder, le temps est venu de passer à l’action dans tous les domaines, surtout économique

Par Lucien PAMBOU

L’Afrique francophone est mal née parce qu’elle est le résultat de tous les maux des désaccords du monde occidental. De l’esclavage à la colonisation, en passant par la conférence de Berlin (partage de l’Afrique entre les nations européennes influentes, Allemagne, France, Royaume Uni), le mal de l’Afrique est la transmission inactive de la notion d’État née de la conférence de Westphalie en 1648 qui crée la notion d’État pour aller vers celle de Nation. Le concept de démocratie en 1648 est complètement absent pour les pays européens qui souhaitent d’abord unifier les territoires sous l’emprise de gouvernements, qu’ils fussent protestants ou catholiques.

La démocratie est consubstantielle de la notion de Nation. Le problème de l’Afrique, surtout francophone, est sa difficulté à construire un Etat et à arriver vers une Nation, notion beaucoup plus sociologique articulée autour des clans, des tribus, des lignages, alors que la notion d’État est un concept juridique. La France pour ses colonies a résolu le problème en parlant de l’Etat-Nation avec Ernest Renan. Ernest Renan a fait remarquer que la notion de Nation est complexe car elle est discutable et que l’État en s’appropriant celle-ci résout le problème de l’identité des populations diverses; or la question demeure fondamentale pour l’Afrique qui a du mal à construire un Etat réel sans emprunter les modalités institutionnelles de l’ancienne colonie.

Par paresse et par incapacité inventive les Etats d’Afrique francophone sont obligés de faire avec ce qu’ils ont et cela est normal car ses intellectuels, ses professeurs, agrégés CAMES ou non en Sciences politiques, sont incapables de réfléchir sur un modèle institutionnel politique solide de gouvernance étatique. Dans les années 90 on a cru que les intellectuels béninois étaient capables d’impulser un modèle réel et constitutionnel de gouvernance politique mais, très vite, ils sont tombés dans le travers de tous les sachants africains: être proches du pouvoir vaut mieux qu’en être éloignés.

Au moment où j’écris ces lignes, je regarde en même temps la réussite de Sir Branson avec sa navette Virgin Galactic et je mesure l’étendue de ce qu’il reste à l’Afrique francophone pour être elle-même au niveau de la gouvernance. Les sachants africains, moi y compris, sommes tous lâches car nous préservons d’abord nos intérêts personnels et nous parlons au nom d’un peuple invisible et indéfinissable. Qui compose le peuple congolais ? Les tribus, les clans, les étrangers naturalisés ? Je soumets à l’intelligence passive des sachants congolais de décrire avec minutie le peuple congolais sans s’inspirer des lectures faites au cours de leurs séjours à l’étranger. Le concept de peuple est très difficile à analyser. Ce constat étant fait, il nous faut vivre avec la réalité.

Essayons de décrire la réalité actuelle dans les pays africains francophones

1.  La plupart des pays africains francophones sont considérés comme instables par la communauté internationale. Cette communauté internationale, qui aide les pratiques de mauvaise gouvernance et de corruption dans les pays africains francophones, considère de façon maladroite que les pays africains sont condamnés au sous-développement s’ils ne changent pas leurs pratiques. La communauté internationale considère que les Africains ne sont pas encore matures dans la gestion de leurs affaires et elle préfère faire confiance à d’anciens présidents longtemps aux affaires qui préservent leurs intérêts.

Nous sommes dans la situation d’une fausse communication qui permet à la communauté internationale de préserver ses intérêts vis à vis des présidents africains aux affaires et de donner des gages d’ouverture aux oppositions africaines hétéroclites et sans réels leaders. On comprend mieux pourquoi certains présidents africains restent aux affaires depuis de nombreuses années. Pourquoi Sassou Nguesso du Congo, Obiang Nguéma de la Guinée équatoriale et Paul Biya du Cameroun restent longtemps au pouvoir ? La réponse est simple: ils ont l’intelligence politique, l’autorité militaire et la connaissance d’une classe politique de leurs pays, plus attirés par la mangeoire que par les idées d’une opposition réelle. Arrêtez s’il vous plaît de pleurer  et d’insulter ces chefs d’État qui ont parfaitement compris, avant les dits intellectuels africains, ce que représente la France, ses hommes politiques et ses intellectuels. Les intellectuels africains se font toujours avoir parce que naïfs vis à vis des autorités intellectuelles françaises. On a vu le cas Général Mokoko, comment il s’est fait avoir selon lui par la DST française. Allons à l’essentiel car le tableau peut être noirci davantage.

2. Que faire ?

– Que les présidents qui sont aux affaires en Afrique francophone ouvrent l’espace d’entrepreneuriat à toute leur population, quelles que soient les ethnies et les origines. Malgré la démocratisation des institutions qui concourent à la valorisation des affaires, dans les faits, il est difficile de créer du business si on n’appartient pas à l’ethnie dominante au pouvoir. C’est le cas dans tous les pays francophones d’Afrique et surtout au Congo selon certains hommes d’affaires.

– Il faut que les institutions gouvernementales fassent l’objet d’une restructuration concrète pour permettre à l’État de payer sa dette extérieure et de payer salaires, pensions et retraites pour les populations. La communauté internationale sait que les élections dans les pays africains francophones sont souvent truquées, mais cette communauté est prise à son propre jeu car les présidents élus ne font qu’utiliser les critères dits démocratiques pour arriver et se maintenir à la tête de l’État. Les présidents africains, nourris de la chose politique, sont plus malins que les différents intellectuels qui fonctionnent sur les idées, alors qu’il faut lire des livres pour comparer des expériences. Les intellectuels africains francophones sont coincés. Ils ne peuvent pas ouvertement demander un coup d’État car c’est contre le principe démocratique d’accès au pouvoir. Ils peuvent collaborer avec le pouvoir , mais très vite, s’ils ont une dose d’amour propre, ils se sentiront largement en décalage avec leurs  opinions. Certains deviennent des opposants et se mettent à critiquer le pouvoir en attendant mieux au nom de la tribu ou du clan, car la plupart des sachants utilisent l’État comme espace d’enrichissement personnel et non comme point de départ pour aller vers la Nation qui permet, in fine, à la démocratie de s’installer concrètement quoi qu’ils disent car ils sont souvent dans le mensonge et n’ont rien à faire des populations.  Les concepts d’État, de Nation, de démocratie ont été vendus généreusement à l’Afrique centrale et francophone pour permettre à la France, Etat déclinant, de continuer à exister et aux Africains francophones de s’auto-reproduire au pouvoir de façon clanique avec la bénédiction de la France. Les chefs d’État africains francophones le savent et ils en profitent largement. La France reste coincée, s’obligeant à donner des gages à contrecœur comme le départ de  2500 hommes  de la force Barkhane du Mali.

Nous voici donc au cœur des contradictions de cette Françafrique réseautale mais, en étant      pragmatique, on souhaite que les chefs d’État africains francophones au pouvoir ouvrent le territoire à tous leurs compatriotes, même si leurs tribus d’origine ne sont pas au pouvoir. Il y va du développement économique de l’Afrique francophone à petits pas.                 

Par Lucien PAMBOU

Diffusé le 11 juillet 2021 , par www.congo-liberty.org

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15 réponses à Pays francophones d’Afrique: arrêtons de bavarder, le temps est venu de passer à l’action dans tous les domaines, surtout économique

  1. Samba dia Moupata dit :

    Visiblement Lucien Pambou fait l’apologie de la mafia , car c’est son champion Sassou Dénis qui est en très mauvaise posture avec la cessation d’activité de l’économie congolaise . Or le Cameroun est envoi de passer de la cueillette à l’agriculture , contrairement à Sassou Dénis qui avoue son impuissance d’ importé même l’oignon, les safous , le foufou du Cameroun , les viandes et les cuisses de poulets surgelés en occident .En 50 ans les mbochis ont totalement prouvés leurs incompétences et voleurs .

  2. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    LA FRANCE MAL EN POINT EN AFRIQUE PERD LA TUTELLE DE SASSOU AU PROFIT DE LA CHINE (REVELATIONS): https://www.youtube.com/watch?v=0kAq6KmdEO0

  3. val de Nantes dit :

    C’est un bavardage dans un bavardage sans fin .Nous avons pensé par nous -mêmes ce dont , institutionnellement ,le CONGO avait besoin .
    Les solutions institutionnelles existent ,mais le climat politique factuel ne s’y prête pas ,car SASSOU a décidé de mourir au pouvoir .
    Son départ du pouvoir est une condition de la réalisation des souhaits exprimés par l’auteur de cet ARTICLE .
    Heureux qui se sont mis à la tâche de la réflexion approfondie sur les maux qui impactent le CONGO et la page est toujours blanche pour ceux qui voudraient s’y essayer .

  4. val de Nantes dit :

    Nous y sommes .L’exploitation du cuivre et zinc a commencé et je vous rappelle que ces mines sont situées dans la région de la BOUENZA .
    Qui voit -on dans le management de cette exploitation et vente de ces mines ,un certain OBAMBI .§§.
    OBAMBI ,président éternel ,de la chambre de commerce de BRAZZA serait – il l’heureux propriétaire de ces mines ?
    Quel bénéfice économique et financier va en retirer la population de la BOUENZA ?
    Les faits politiques actuels sur lequel est assis cet affreux modèle économique criminel donnent raison aux fédéralistes dont la philosophie est de laisser ces productions à la charge fédérale des ces régions , pour le bien être de ces derniers ….
    Cette population ne verra jamais la couleur de cet argent issu de la vente du produit extrait sur le territoire .
    Voilà le résultat stupéfiant du présidentialisme exotique marqué par les crimes économiques et financiers ….
    Il y a d’un coté ,le bavardage ordinaire , d’approche sophiste et de l’autre ,le pragmatisme institutionnel extrait d’un travail conceptuel basé sur la raison .

  5. val de Nantes dit :

    Peut-on imaginer un lari ou un bembé gérer des mines dans le NORD du pays et en être le précepteur ?.
    La question est posée aux présidentialistes , partisans de la dégradation continue des vies des congolais .
    La réalité s’impose à nous comme un défi intellectuel .

  6. le fils du pays dit :

    Mr Pambou.Selon la presse Mr Sassou Denis a dit ceci:Les Congolais peuvent raler,je mourrai sur scene comme Papa Wemba.Donc,si les Congolais comprennent bien c’est son unique projet.Avant lui il y a eu ceux qui ont pense exactement ainsi mais les choses se sont passees autrement.
    Mr Pambou,une declaration pareille vous indique quel est l’etat d’esprit qui anime ces soient disant dirigeants.Vous pouvez aussi trouver dans cela une partie de reponse a votre article.C’est comme si vous etes entrain de precher dans le desert.

  7. Pambou Lucien Mkaya Mvoka dit :

    Réponse à fils du pays,

    Cher compatriote, je ne suis pas naïf au point de croire que la contribution du simple congolais que je suis peut modifier la position de Denis Sassou Nguesso. En revanche on peut avoir, , la prétention de faire des propositions de portée moyenne.

    Nous ne nous aimons pas entre Congolais, il faut le dire. Nous préférons la tribu, le clan à la Nation et a la citoyennete. C’est ainsi, on peut y remédier par des rapports économiques de petits pas, comme je le préconise. Ne pas le faire, c’est continuer pour nous d’être les esclaves des Blancs et des Asiatiques. C’est déjà le cas et nous semblons nous en satisfaire.
    Precher dans le desert dites vous, je ne suis pas naif mais la durete de la vie dans le desert vous offre deux choix; soit mourir de soif; soit tout faire pour trouver un point d ‘eau

    Ce point d ‘eau est pour moi important quelques soient les difficultes
    Il faut le creuser dans une oasis qu on apelle le Congo

  8. Pambou Lucien Mkaya Mvoka dit :

    A isidore Aya TONGA 100 pour cent interet general

    La video de aya tonga est instructive a plusieurs egards

    il explique le changement d alliance de Sassou vis vis de PARIS et son nouveau attachement a l EURASIE forme de la Russie et surtou la Chine

    les multinationales francaises au congo perdent de l argent et ne sont inquietes
    ENfin comment construire les capacites de mobilisations en depassant les criteres ethniques et claniques afin de faire partir Sassou du pouvoir

    AYA TAONGA EXPLIQUE QUE LES MOBILISATIONS IMPROBABLES ONT EU LIEU AU MALI AU SOUDAN AU BURKHINA FASO ET POURQUOI PAS AU CONGO

    AYA Tonga va plus loin et declare qude SASSOU NE PEUT TUER TOUS LES CONGOLAIS QUI SE SERAIENT MOBILISES

    Au fond en tant qu analyste on a ici une video claire qui ,oblige les sachants congolais a faire des choix concrets au lieu de rester dans les contorsions traditionnelles qui les caracterisent

    Il y a en France et au congo pleins d opposants et de critiques virulents de Sassou
    Voici venu le temps comme vous y convie Aya Tonga de faire de choix dce leaders oude managers de groupse revoltes comme il le dit lui meme aya tonga

    Il faut sortir du champ du bavardage sempiternel et d embrasser l action que vous jugez utile

    je ne donne aucun conseil mais je remets humblement en forme ce qui a ete si bien dit par AYA tonga

  9. le fils du pays dit :

    A Mr Pambou.Je vais vous dire ceci que vous êtes mon aine.
    Je sais que vous avez un comparatif rapport a votre age et votre expérience lorsque vous dites que les Congolais ne s’aiment pas entre eux.
    Je pense que ce semblant de désamour est crée par ceux qui se disent dirigeants.
    C’est leur fond de commerce et ils tirent sur cette corde pour pouvoir exister.
    Certains Congolais tombent facilement dans ce piège tendu par nomenklatura du Congo.Comment expliquer les gens qui ne s’aiment pas mais ils vivent ensemble dans les agglomérations.C’est un problème crée artificiellement par les gens qui voient la politique comme tremplin pour se faire une place au soleil donc pour arriver a leurs fins et pour leur existence ils creent cet antagonisme artificiel entre Congolais.Les faits nous le demontrent.Au temps de Mr Youlou et Mr Massamba par exemple les bourses d’études étaient attribuées a tous les Congolais par meritocrite et non par l’origine géographique du bénéficiaire tel qu’on l’observe avec les gens du pct et leurs acolytes.

  10. Lucien Pambou dit :

    pas faux fils du pays

  11. VAL DE NANTES : dit :

    Tiens , tiens , la rhétorique réseautale a bon dos . Il suffit de lire le dernier « JEUNE AFRIQUE « pour s’en convaincre .
    Nous savions de longue date les compromissions conspirationnistes de certains dirigeants africains contre leur propre pays ,au profit de leur mentor français .Il eût été étonnant que nous nous trompions sur sur le sujet , en dépit des piqûres de rappel du @grd PAMBOU , dont c’est la spécialité .
    Oui , le DRIAN tisse sa nasse dans cette partie de l’AFRIQUE idiote et asservie au moyen de ses réseaux .Et son fils s’y est engouffré pour mener des opérations de business .
    Voilà ce qui ressort de cette brève lecture à laquelle j’ai eu droit .Et en méditant je n’en ai conclu que les africains noirs francophones ont un parcours de maturité politique à l’encontre de leurs propres intérêts .
    Ils pensent à rebours de ce qui devait leur rapporter plus qu’ils ne devaient perdre .Mais l’explication demeure politique ,car leur légitimité au pouvoir se trouve plus dans le salon de l’ELYSEE que dans les urnes .
    Être libre politiquement ,c’est décider dans l’intérêt du peuple et pour le peuple . L’AFRIQUE noire satellisée semble encore bien loin .
    C’est le drame démentiel auquel est soumise cette partie honteuse de l’AFRIQUE , frappée de nanisme mental .
    On ne se refait pas , malgré les 60 ans d’humiliation existentielle .

  12. VAL DE NANTES : dit :

    En somme , la réponse à ces tribulations politiques , éhontées et infantiles , c’est un changement du personnel politique africain et notamment congolais pour redessiner un CONGO aux couleurs de l’intelligence appliquée aux réalités congolaises , tant politiques et économiques .
    Comment accepter , après 60 ans d’indépendance , qu’un blanc venu d’ailleurs puisse prendre en otage l’avenir d’un pays , au vu et au su de tout le monde , sans lever son petit doigt ?…
    Avons – nous réellement « cette volonté de puissance  » au sens NIETZCHIEN de nous en sortir ?
    Si la référence institutionnelle et économique ne peut être que celle de la FRANCE , alors nous sommes perdus pour l’éternité …
    Qu ‘OBAMBI nous réponde à la question suivante :
    Comment s’est-il retrouvé à la tête des mines exploitées (zinc , cuivre ) extraites du sol de la BOUENZA ?.
    Nous lui en saurons gré d’éclairer cette luciole diasporique , avide de connaissances .

  13. VAL DE NANTES : dit :

    Et où vous en êtes , vous , les politiciens tribalistes , du puits de pétrole découvert , il y a un an ,dans la parcelle de Sassou à OYO ?…
    On aimerait en savoir davantage sur la gestion erratique de ces produits naturels .

  14. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    @ Pambou Lucien Mkaya Mvoka

    congratulations !!!

    a+++

  15. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    @ Pambou Lucien Mkaya Mvoka

    CUBA, LA COLÈRE ECLATE DANS LA RUE ET POURQUOI PAS AU CONGO-BRAZZAVILLE? 5 RAISONS DSN DEGAGE: https://www.youtube.com/watch?v=plZYb4TykEA

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