Parfait Kolelas : De l’enfance à la politique – Critique littéraire de Oleg Kiessila

Un livre biographie, chez les impliqués, éditeurs, vient de paraître. Il est important. Il est historique. Il est politique mais aussi philosophique. Il convient de le lire.

Lire, lire, encore et encore. Mais il ne faut pas lire tout et surtout pas n’importe quoi. Il faut avoir la lucidité de bons choix de lecture. Car la lecture formate l’âme, et aiguise l’esprit qui se construit des belles émotions générées par des beaux livres.

C’est cet esprit qui se dégage dès ses premières lignes lorsqu’on aborde ce livre qui vient d’être mis sur le marché par un auteur pas comme les autres, un féru de l’écriture dans l’âme, un économiste qui pourtant ici fait l’économie des mots lorsqu’il s’agit de dire les choses aussi simplement que limpidement. Je cite: Jean Vital Fructueux Kolela-Kouka. Le frère aîné du feu Président fondateur de l’UDH-Yuki, Guy Brice Parfait kolelas.

Le titre de ce livre est parlant à la fois évocateur : Parfait Kolelas: de l’enfance à la politique. En ce sens, il retrace chronologiquement la temporalité des faits dont le Président Parfait kolelas aurait été de près ou de loin l’épicentre. Il témoigne dans un langage parfois liant l’humour au sérieux, d’anecdotes aux petites histoires du quartier ou de famille. Un vécu pleinement assumé qui prépare un homme à la responsabilité. C’est ce qui a nourri la vie du Président parfait kolelas si l’on en croit, par l’auteur, au nom qui lui fût donné à sa naissance mais qui ne connut point un retentissement si ce n’est que dans le silence, à l’abri du bruissement dérangeant. C’est donc un réel plaisir de l’avoir entre les mains, un vrai délice de le lire si bien que dès sa réception aux environs de 14h00, je m’y suis plongé tout de suite. A chaque feuillet, sans me lasser, à chaque ligne, à chaque paragraphe, tout coulait, l’appétit allait en grandissant.

Ce livre, ou plutôt l’auteur m’accrochait.

Les mots : de par leur densité, ils sont mis à l’œuvre de façon magistrale de manière à dire là aussi les choses sans complexe ni complaisance pour l’auteur, mais dans le seul intérêt de la vérité, pour le lecteur. Ils portent, dirait-on la vérité à ceux qui la désirent sans volonté quelconque de se restreindre de qui que ce soit, ni de quoi que ce fût. C’est un principe fondamental dans ce livre que l’auteur a bien voulu se donner sous le joug de la morale arbitre et Juge, non pas jugeante.

Le ton : de par sa simplicité, il dégage dans sa narration le simplicisme chez l’auteur comme chez le narré. Le narré ici représente le Sujet au centre de tout. C’est-à-dire, le président Parfait kolelas sans qui ce livre sans doute n’aurait pas existé. L’auteur déroule avec intelligence le parcours aussi glorieux qu’abouƫti même s’il est jonché de dos d’ânes. Le ton est à la fois martial, inquisiteur, résilient mais surtout il est interpellant. Il interpelle au travers de ce vécu unique à la responsabilité de soi et de la communauté, de l’ensemble des responsables politiques. Il montre aussi combien, ce destin construit brique après brique a été brutalement brisé au point de se demander, qu’est-ce qui n’a pas marché pour la énième fois ? Aux portes du pouvoir, l’échec se présente comme une fatalité à briser. Il faut donc réfléchir, se dépasser, aller à l’essentiel pour trouver dans le parcours de Parfait kolelas les outils nécessaires du combat politique.

Les émotions : de par sa limpidité mais surtout de par les nombreuses découvertes dans ce livre qui ont façonné la vie du Président Parfait kolelas, l’auteur nous amène la matière à réflexion. D’être amené dans ce sens, devant le message testamentaire, de poser la question suivante : qu’ont fait les dirigeants de l’UDH-YUI de cette arme laissée à leur disposition pour atteindre l’alternance pour le bien du peuple congolais ? La réponse est à portée de tous. À méditer sans doute, chacun à sa guise. Mais à l’heure actuelle, force est de dire, le compte n’y est pas.

Ce livre, pour dire singulièrement les choses, j’ai pris le plus grand plaisir de le lire. J’en ai terminé la lecture dévoratrice aux alentours de 18h00. J’en étais ainsi satisfait.

Je puis dire, quel bonheur ça été de le lire !

Enfin, c’est ainsi lorsqu’on aime mastiquer, se faire transporter, déporter, envoûter, endommager, transvaser, prendre du plaisir ; rien d’autre.

J’ai senti combien ce livre est une réussite car il répond très justement à une règle bien établie dans le monde de la littérature. Cela n’importe que ma modeste personne. C’est comme ça que je vois les choses. Cette règle révèle qu’un livre doit générer une énergie tripartite qui implique d’abord, l’auteur lui-même dans sa manière de narration ; l’histoire elle-même qui doit être bien organisée, construite de façon particulière de manière qu’elle captive l’esprit à son contact et enfin, le lecteur. C’est lui qui décide. C’est lui le procureur censé dire hautement le verdict avec grandiloquence. Et lorsqu’il a été conquis, croyez-moi, la connexion dans une complicité étrange s’établit parfaitement sans forcing. Et l’auteur peut être satisfait, à son tour de son produit globalement, car il a généré du bonheur.

La découverte des pages de cette œuvre exceptionnelle parmi tant d’autres qui existent sur le sujet abordé : Parfait kolelas : de l’enfance à la politique est essentiellement évocatrice. Elles me plongent dans les buissons du parcours singulier qui a formaté l’homme politique que j’ai adulé, celui qui a été mon Président, celui qui a été mon mentor, celui-là même, qui à des moments cruciaux contre tous avait toujours trouvé quelques paroles pour me rassurer. Il continuait à croire en moi, à m’encourager à ne jamais abdiquer devant l’adversité. Il était mon premier conseiller. Il disait si souvent comme le révèle l’auteur, une citation apprise de son père dans des circonstances particulièrement parlantes : « devant la difficulté, il faut faire en sorte que cette difficulté devienne le chemin ». Cet Homme d’Etat qui nous a quittés dans des conditions effroyables a marqué à jamais l’histoire de l’humanité. Jonché d’anecdotes, d’histoires parfois, émouvantes remuantes, parfois excitantes parfois encore faisant froid au dos, j’ai découvert l’homme qu’il était, pétri de talent mais surtout de sens d’humanité incroyable car épris foncièrement de solidarité. Il fut un sujet humain, je dirais même trop humain. Et c’est ceƩe dernière dimension qui, malgré quelques conseils de bons sens des siens destinés à le dissuader à conquérir la présidence de la République en mars 2021, qu’il a mise en avant. Il les avait non pas balayés d’un revers de la main, mais il était convaincu de son rôle de premier plan, voire de libérateur qu’il devait accomplir. Et le moment était arrivé. On peut lire à la page 87 : « Quand Parfait kolelas m’a informé pour la première fois de sa décision de se lancer dans l’élection présidentielle de mars 2021, nous étions en plein repas autour de la table chez lui à la Glacière. Il m’a dit cher aîné comme il aimait à m’appeler affectueusement : « ceci est mon dernier combat, si je tombe, occupez-vous des enfants ! », quelle parole prémonitoire ; j’ai essayé de l’en dissuader, car je mesurais la dimension des risques qu’il prenait en se portant candidat à cette élection présidentielle…. ». De cet échange découle tout. C’est elle ( la solidarité envers l’humanité ) qui malheureusement l’a conduite à la perte.

L’on peut, après tout, dire avec honnêteté aujourd’hui, que le Président Guy Brice Parfait Kolelas, s’est donné en sacrifice pour ses concitoyens, ça peut paraître surréaliste, mais c’est la vérité. Il fallait faire quelque chose, était-il convaincu car sinon, le peuple demeurait dans cet état de fait où la peur, le chômage, la précarité, le tribalisme, la concussion, le trafic d’influence, le favoritisme etc prédominent. Il en était persuadé. Et l’histoire lui donne raison. Depuis qu’il nous a été arraché mystérieusement, les terres ont été vendues aux rwandais sans peur, le Congo a été de nouveau morcelé en micro-départements alors que lui avait estimé aller vers une optimisation de nos territoires en réduisant le nombre des départements au profit des provinces pour rendre ainsi le fonctionnement de l’appareil étatique plus fluide. Hélas , la corruption, continue, le tribalisme et le banditisme sont là.

L’auteur, Jean Vital F Kolela-Kouka, a su bien retracer le chemin parcouru par le leader charismatique de l’UDH-YUKI. Le seul. Après lui, plus personne ne peut se targuer de cette audace.

Dès les premières lignes, à la page 11, il écrit : « Le devoir moral m’incombait de rendre un vibrant hommage, à Parfait kolelas, à son itinéraire de vie, à son combat politique ». On peut dire que c’est chose faite. Et de là-haut, il peut être fier de toi. Le devoir a été accompli avec brio. À la fin de la lecture de ce livre, forcément, on peut mieux comprendre le sens du livre, un autre devoir moral pour la mémoire collective, L’ultime combat, d’un des compagnons de Parfait kolelas, l’ancien membre influent du bureau fédéral de l’UDH-YUKI France, Dany Bitsindou, dans lequel, l’auteur met en lumière, sur le plan politique, le courage politique qui constitue un pan de l’Homme d’Etat qui nous a quittés. Mais surtout, ce livre de Jean Vital Fructueux Kolela-Kouka complète un autre, Un destin brisé, écrit par un de ses compagnons, ancien candidat à la présidence de l’UDH-YUKI, Oleg Fabrice KIESSILA. Tous ces livres se croisent et constituent un véritable trésor pour les générations futures aux postes de responsabilité tant au niveau interne qu’au niveau national.

De ces trois livres se dégage l’idée de la construction d’une vraie pensée philosophique, d’une véritable idéologie politique au sens strict du terme et, une réelle vision sociale : le Pakoisme. Cette sorte d’ancrage idéologique est inspirée de tout le parcours de « Pako » en tant que Parfait kolelas.

Enfin, ce livre éclôt au public, la profondeur de la construction philosophique, spirituelle et politique de Parfait Kolelas. Il a eu des convictions auxquelles il n’était pas possible de transiger. Il aimait répéter à ce titre : le compromis ne veut pas dire compromission. Son combat, fût celui d’un Congo réconcilié avec lui-même par sa propre magie. A travers une telle prise de conscience collective, il a mis en avant le principe du dialogue dans l’objectif de déboucher sur un compromis politique historique. Historique au regard de la situation complexe dans lequel est englué le Congo Brazzaville notre pays. S’entendre même sur le désaccord, se révèle être un impératif si l’on veut sortir des sillons des déchirements et des divisions. Ceux qui constituent un véritable poison pour ce pays. Une réelle inspiration !

Au fond, ceci démontre l’humilité dont il faisait preuve malgré tous les avantages dont il pouvait se targuer et qui pouvaient le placer tout haut de l’échelle à l’échelle nationale. A la page 153, l’auteur, d’ailleurs écrit : « Parfait Kolelas a rêvé d’un Congo réconcilié, uni, solidaire, démocratique ».

A travers le message testamentaire, ce message, … battez-vous pour l’avenir de vos enfants… mérite d’être scruté avec acuité, altruisme, d’être intégré dans l’imaginaire collectif comme point de départ de tout combat politique, de la lutte contre les injustices sous toutes les formes, du déclassement du tissu social, de la résistance contre les injonctions étrangères car était-il persuadé la solution du Congo viendrait des congolais eux-mêmes, pas de l’étranger et, vécu pleinement afin de permettre au Congo à travers le PPRC, son projet de société d’envisager solidement la vie sans les angoisses des lendemains incertains comme c’est le cas de nos jours.

Tout est désorganisé et est en déprime dans ce pays. Pensée éternelle à toi Président Guy Brice Parfait Kolelas à travers ce livre témoignage de ton cher aîné Jean Vital Kolela-Kouka.

Oleg Fabrice KIESSILA, Auteur, pour une analyse littéraire.

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Diffusé le 29 juillet 2024, par www.congo-liberty.org

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