NON AU PLAN DE SAUVETAGE DU FMI ET A SASSOU-NGUESSO : Comment redresser le Congo-Brazzaville. Par JEAN-LUC MALEKAT

Jean-Luc Malekat

Endettement, Programme du Fonds et Perspectives Nouvelles pour le Congo Brazzaville

La gestion actuelle du Congo à travers son régime est caractéristique de la  mauvaise et mal gouvernance qui l’ont plongé dans le gouffre de l’immoralité, de la corruption généralisée, de l’injustice, des maltraitances (sociale, politique, éducative…), de magouilles, de vols et de violences en tous genres.

Ces méfaits se retrouvent entres autres dans les pages de la presse internationale lorsque l’on évoque les gros scandales : affaire Elf dans les années 1990, Biens Mal Acquis tant en France, au Canada, au Portugal, Déclaration de Berne, affaires Asperbras, Panama Papers etc…., et plus récemment RFI.

En effet,  la Radio France Internationale  (RFI) a révélé récemment que  la dette publique du pays représente 117% du PIB contre le ratio de 77% avancé en mars 2017 par le Gouvernement congolais.

Ce surplus de dette qui était totalement cachée, relève de la pratique d’un régime très corrompu et totalement mafieux.

Pourquoi cette opacité ?

Outre les préfinancements dont certains journaux avaient fait état, le contrat opaque entre le Congo et la Chine, qui consistait en un troc pétrole contre financement des travaux était totalement ignoré de la Cour des Comptes et de discipline budgétaire comme nous allons  le voir. Il en est de même du Parlement qui doit en principe autoriser les prêts.

Les rapports de la Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire

Dans les différents rapports de la Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire qui tiennent compte de l’exécution budgétaire au travers des lois de règlement, et dont la dernière version concerne l’exercice budgétaire 2014, nous allons présenter l’indicateur mesurant le niveau d’endettement par rapport à l’activité économique du pays et à la richesse nationale. Il se mesure par le ratio Encours de la dette/ PIB et concerne la solvabilité de l’Etat.

Evolution de l’encours de la dette publique de 2010 à 2014

Exercice 2010 2011 2012 2013 2014
Tx d’endet. 21,28% 23,92% 31,35% 36,69% 37,7%

 

Les rapports 2013 et 2014 de cette Institution précisent qu’en ce qui concerne la situation des emprunts par bailleur au titre du dernier exercice 2014, la Chine est le principal créancier de l’Etat et la part des emprunts de ce pays a représenté 94% des réalisations, le reliquat étant effectué par des multilatéraux.

Ce qui semble paradoxal, c’est la faible part sinon l’inexistence de la dette gagée dans les différents rapports. On peut dès lors se demander comment cette respectueuse institution n’a pas remarqué cela alors que les personnes avisées savaient que cela se pratiquait généralement. Elle écrivait ceci :

« La Chambre du Budget de l’Etat note également que l’une des mesures budgétaires de l’exercice 2014 a été la poursuite de la politique de prohibition du recours à la vente par anticipation du pétrole (pratique du gage) » page 53 du rapport 2014

Curieusement, également,  le rapport des services du FMI sur la consultation de 2015 au titre de l’article IV mentionnait  les taux d’endettement suivant pour les années 2015, 2016  respectivement de 48,5 ; 44,3% ;  ensuite pour 2017, le ratio de 70% était mentionné.

Pour mémoire, il faut savoir que dans les critères de convergence de la CEMAC, le taux maximum autorisé est de 60 %.

Comment le FMI pouvait-il l’ignorer, alors qu’il a toutes les facilités pour obtenir ces éléments ?

Que savions-nous ces dernières années dans la presse nationale et  internationale et qui n’ont pas été retenus dans les comptes nationaux  voire les analystes du FMI?

A partir de la Déclaration de Berne, nous savions qu’en  février 2010, la société genevoise Gunvor avait obtenu le droit d’exporter vingt cargaisons de pétrole brut congolais, d’une valeur estimée à deux milliards de dollars, en échange d’un préfinancement de 750 millions de dollars consenti par BNP Paribas (Suisse) et garanti par le négociant genevois ;

Le journal « La Semaine Africaine » du 20 décembre 2013 a fourni l’information suivante : En Décembre 2013: Ecobank Capital, la banque d’investissement du Groupe Ecobank, banque panafricaine leader, annonce qu’elle a mobilisé avec succès, pour le compte de Orion Oil Ltd («Orion»), la somme de 500 millions de dollars US dédiée au prépaiement de cargaisons de pétrole brut fournies par la Société Nationale des Pétroles du Congo («SNPC»). La facilité est composée d’une tranche libellée en dollars US d’un montant de 342 millions de dollars US et d’une autre en francs CFA (XAF) d’une somme équivalente à 158 millions de dollars US.

Nous pourrions également évoquer les préfinancements effectués par GlencoreTrafigura pour plus d’un milliard d’euros de dollars au travers la revue de la « Lettre de Energie » ou les différents articles de Rigobert Ossebi de « Congo Liberty ».

Nous savons également que le 15 décembre 2016, la République du Congo est parvenue à lever 192,304 milliards de francs CFA sur le marché financier d’Afrique centrale, à travers son emprunt obligataire.

Qui sont les responsables de cette situation ?

Il est aisé de savoir qui sont les responsables du naufrage économique de notre pays :

Les dirigeants actuels.

Ce sont les mêmes qui ont administré le pays depuis 1979 ; Il s’agit principalement du Président du Comité Central du Parti Congolais du Travail, Président de la République du Congo, Chef de l’Etat, ses Premiers  Ministres, ses ministres, leurs partis avec ses affidés, certains responsables des Administrations centrales, la complicité des cadres inféodés, les membres de la famille, les clients et soutiens intérieurs et extérieurs, etc…

La politique utilisée par ces derniers  a consisté à user de la violence, de la corruption, de la ruse, de la tricherie, afin de piller le Congo.

Quand bien même la situation financière du pays soit catastrophique maintenant, pour mémoire, il faut avoir à l’idée que le Congo a obtenu depuis ces deux dernières décennies, des disponibilités colossales ! Elles ont représenté plus de 45 000 milliards de FCFA de 1997 à 2016. Cette forte augmentation résultait de l’augmentation du volume de production, de la bonne tenue du cours du prix du baril de pétrole. Il faut en outre souligner que le Congo avait  bénéficié en 2010 d’une importante suppression de sa dette antérieure pour un montant de 2500 milliards de FCFA.

De plus des sommes importantes pour les générations futures étaient disponibles dans les comptes de la Banque Centrale. Tout cela a disparu.

Comment en est on arrivé là ?

Si on avait pris le temps d’observer, on ne devrait même pas être surpris par la chute des recettes publiques, puisque, c’est au vu et au su de tous, que certains pays ont commencé à exploiter le pétrole non conventionnel pour sortir de la dépendance des pays du Golfe,  sur le plan géopolitique le retour de l’Iran dans le concert des Nations, la montée des énergies renouvelables et les moteurs hybrides étaient autant d’éléments qui auraient pu  alerter les dirigeants congolais et leur permettre de prendre les initiatives pour ne plus retomber dans les fourches caudines des Institutions financières internationales de Brettons Wood.

Et le FMI dans tout cela ?

Comment expliquer son ignorance du dossier alors que son ancien Représentant Résidant est de connivence  et en affaires avec ceux qui effectuent des préfinancements  non autorisés par cette Institution ? Que deviennent la déontologie et l’éthique dans cette Institution ? Des explications devraient être fournies. Non seulement au regard de ce manquement mais également par rapport aux falsificateurs des dossiers.

Et la Chine ?

Non seulement ce grand pays représente officiellement pour le Congo plus de 95% de l’encours de sa dette extérieure, et dont le service était régulièrement payé,  mais comment a-t-elle pu accepter des clauses confidentielles de troc de matières premières sans passer par la représentation nationale et ce, en deçà des règles d’orthodoxie financière ?

En vérité, ce régime congolais au pouvoir est largement responsable de l’effondrement économique, il a conduit par plus de deux fois le pays au précipice ; donc nous ne pouvons plus continuer à laisser les manettes du pays aux mains de ceux qui agissent contre les intérêts de notre peuple, en anéantissant sans vergogne le tissu économique, en remettant en cause la cohésion sociale et en sapant l’unité nationale.

Le peuple congolais est appelé à prendre toutes ses responsabilités pour ne pas permettre à ces compatriotes qui ont plongé le pays dans les abysses de rééditer une nouvelle fois le chaos ; puisqu’ils ont fait montre de leur  incapacité de transformer la manne financière en force productive.

Quand on n’a pas pu gérer l’abondance, l’on ne saurait gérer la pénurie.

Quelles sont les conséquences immédiates de ces actes ?

Aujourd’hui, comme il y a trente ans, le Congo Brazzaville est en cessation de paiement c’est à dire, une faillite pure et simple dans la gestion des finances publiques, c’est la constatation de l’insolvabilité de notre pays ; elle se caractérise par une insuffisance abyssale de la trésorerie, celle ci étant due à la mauvaise gestion et à des choix économiques hasardeux. Ce qui veut tout simplement dire que l’Etat ne peut plus honorer ses engagements, qu’il a perdu sa crédibilité et qu’il est dans l’insolvabilité. Il est dans l’incapacité de payer ses créanciers (bailleurs de fonds) et mêmes d’honorer ses charges inhérentes (soldes, traitement et pension…).

Au regard de ces dégâts, le Congo est en voie de conclure un programme d’ajustement avec le FMI pour une éventuelle aide budgétaire. Ce programme nécessite une obligation de transparence dans la gestion des ressources publiques et un suivi régulier.

En quoi consiste le programme du FMI ?

Nous connaissons ces mesures. Elles consistent principalement en l’utilisation des instruments budgétaires et monétaires ; en recherchant la vérité des prix ; en ajustant l’économie par rapport aux chocs extérieurs.

Il s’agit entre autres de :

  • Résoudre les déséquilibres budgétaires par une hausse des recettes fiscales (suppression des exonérations, élargissement de l’assiette fiscale etc..) et une baisse des dépenses budgétaires (réduction du train de vie de l’Etat, déflation des effectifs de la fonction publique, gel des recrutements etc…)
  • Désengager la puissance publique de la sphère productive et redistributive, en  se concentrant sur ses missions régaliennes ; cette mesure suppose que l’on puisse procéder à la  liquidation des entreprises publiques défaillantes et la suppression des subventions (élimination des prix planchers et fin du contrôle des prix…) sur les produits de première nécessité ;
  • Privatiser des entreprises publiques ou parapubliques, ce qui va entraîner un licenciement de nombreux travailleurs ;
  • Dévaluer le cas échéant le Franc CFA CEMAC, provoquant ainsi l’inflation, le renchérissement des importations et érodant le pouvoir d’achat des populations ; avec comme corollaire, l’accroissement de  la misère ;
  • Libéraliser les importations, les échanges et le commerce en éliminant les barrières protectionnistes ;
  • Accroitre les tarifs publics, les prix et la pression fiscale ;
  • Appliquer une politique de resserrement du crédit, la hausse des taux d’intérêt et le renforcement des mesures prudentielles et des ratios de solvabilité, de liquidité et de rentabilité ;
  • Rémunérer au juste prix les producteurs.

L’histoire peut se répéter

Notons qu’il y a trente ans le programme congolais d’ajustement structurel n’avait pas réussi, comme dans d’autres pays africains. D’ailleurs, en janvier 2000 à Libreville (Gabon), le Fonds Monétaire International, lui-même avait reconnu ses erreurs et mis en doute l’efficacité de ses cures.

L’histoire économique, l’observation et le bon sens nous ont convaincus, qu’en dehors des cures d’austérité du FMI, il existe d’autres possibilités (alternatives) comme certains pays l’ont expérimenté ; au lendemain de la sortie de crise de la Malaisie (1998), et récemment avec l’Islande ( 2011).

La mise en place d’un programme d’ajustement budgétaire avec les mêmes qui plongèrent le pays dans  le surendettement en 1986, est voué à l’échec. Il contribuera à vendre et même vraisemblablement «  inhumer » notre  pays, le Congo, si nous n’y faisons garde.

Que faire ?

Il faut avant tout travailler à changer les  hommes, et leurs pratiques. Il est temps de changer de logiciel en donnant les leviers du pays aux Femmes et Hommes honnêtes, efficaces, engagés, appliqués, compétents et patriotes ayant le sens de la fraternité, de la solidarité, de la responsabilité et de l’efficacité pour conduire des politiques de justice sociale, de diversification et de consolidation de notre appareil productif dans la transparence, l’inclusion sociale et la réconciliation. Cela subsume que nous appliquions méthodiquement les politiques d’équité territoriale, de développement local et de valorisation du potentiel économique de nos régions.

Pour préparer, les jours prospères en faveur de notre population, il nous faut faire appel à  une nouvelle casuistique, éthique et pratique dans l’exercice du pouvoir, cela implique que l’on change aussi des Femmes et des Hommes qui sont dévoués à travailler pour le bien-être du peuple, l’intérêt général et la consolidation de notre indépendance économique.

Nous nous devons d’exiger et de travailler pour l’avènement d’une démocratie directe renforçant la transparence dans la gestion, la justice sociale, l’équité territoriale et en mettant l’accent sur le développement des forces productives, l’accroissement de la productivité du travail et l’accumulation du capital humain, utiles pour offrir à moyen et long terme des meilleures perspectives à nos petits-enfants.

S’agissant de la cure d’ajustement structurel des Institutions Financières Internationales (IFI) de Bretton Woods, il est clair, que nous devons rejeter cet ajustement structurel, en jouant la carte de la souveraineté nationale,  en mettant en valeur des politiques qui visent à consolider  en permanence notre autonomie économique, ce qui  suppose que nous puissions reprendre en main le secteur productif national.

Avant, de lancer quoi que ce soit, nous sommes favorables, à ce que les Congolaises et les Congolais engagent une grande concertation à même d’aboutir sur une Conférence Internationale sur le Congo et un référendum portant sur l’orientation économique, financière, culturelle et sociale.  Ce choix social obtenu avec l’appui  du peuple Congolais tout entier est le sillon que nous creuserons pour garantir à nos compatriotes des lendemains meilleurs. Force est de constater,  qu’on mettrait en place un cadre qui permette d’élaborer les mesures de redressement de notre appareil productif et de redonner la dignité aux filles et fils de notre pays, le  Congo Brazzaville. Ce choix social obtenu avec l’appui du peuple suppose que nous soyons capables de nous mobiliser dans le travail créateur et de parvenir grâce à l’institutionnalisation de la solidarité,  de répartir équitablement les richesses produites.

En saisissant cette crise pour mettre l’accent sur les contrôles, les audits et la performance.

De même, il sera nécessaire de revoir les procédures et critères d’attribution des marchés qui devraient être plus transparents et qui prendraient en considération la qualité des travaux. Il s’agira donc d’auditer les régies financières,  tels que le Trésor Public, la Caisse Congolaise d’Amortissement (CCA) la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID), La Direction Générale du Budget(DGB), la Direction Générale de la Douane (DGD), la Direction Générale des Crédits et des Relations Financières Extérieures(DGCRFE), la Direction du Contrôle Financier(DCF) ; auditer les entreprises et administrations publiques, les Grands travaux, renforcer les pouvoirs des organismes législatifs et de contrôle, l’exercice des pouvoirs coercitifs de la justice avec l’application des sanctions y relatives ;  auditer les réalisations physiques surfacturées notamment les différents travaux d’infrastructures,  de la municipalisation accélérée, faire une déclaration de patrimoine de nombreux citoyens œuvrant dans le public ou le privé etc….

Dans les autres domaines y compris pétroliers,  les audits porteront sur les politiques d’investissement, sur l’endettement public, les modes de financements, les évaporations effectuées dans le cadre des produits bruts, raffinés, transportés, commercialisés ainsi que des diverses participations.

Tout ceci avec l’appui des experts, avocats et cabinets locaux et extérieurs,  des forces vives (syndicats, majorité parlementaire, opposition société civile…), qui rendront compte au peuple Congolais de la gestion du passé et traceront les perspectives économiques, financières, culturelles et sociales.

 Il est temps de diagnostiquer par le biais des audits, l’ampleur du désastre causé par quarante sept ans (47ans) de gestion de la chose publique du régime actuel, sans oublier la responsabilité de ses alliés.

 Le pays a besoin de plus de démocratie, de transparence et de justice sociale, les audits pourraient être utiles pour diagnostiquer le mal, et avec la participation du peuple congolais dans son entièreté nous pourrons définir, déterminer et conduire les politiques susceptibles de dynamiser, de consolider et d’arrimer graduellement notre pays dans le progrès économique  et social.

Si nous parvenons à produire ce que nous consommons, nous réduirons assurément notre propension à importer, donc, nous favoriserons mécaniquement notre indépendance économique. Voilà pourquoi, il va falloir augmenter les investissements publics non pas seulement dans les équipements, mais aussi en faveur de la santé, l’éducation, l’insertion des jeunes et la consolidation des forces productives.

Les expériences étrangères

 Il faut à tout prix renoncer aux programmes d’ajustement structurel renforcé (budgétaire), dès lors que nous savons qu’il y a d’autres politiques qui ont fait leurs preuves et ces pays se portent mieux, nous pouvons prendre l’exemple de l’Argentine (2001), la Malaisie(1998) et l’Islande récemment (2011) pour illustrer notre propos.

La Malaisie qui rejeta les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI) en1998, en imprimant les politiques propres à ses intérêts et sortit de la crise très renforcée, pendant qu’en Indonésie, le programme d’ajustement structurel balaya le pouvoir de SUHARTO (1967-1998),

En 2009, les manifestants Islandais finirent par obtenir la démission du Premier Ministre, et le président sut  écouter son peuple en acceptant d’organiser deux référendums, qui ont permis au peuple de s’exprimer et de rejeter en toute connaissance de cause, les programmes de la troïka (BCE, UE et FMI), en contrôlant sa politique économique et monétaire, ainsi que ses ressources naturelles ;   ce pays est sorti de la crise et a remboursé le prêt de 2 Milliards de dollar du FMI avant échéance.

Quelques mesures à mettre en œuvre

Donc le programme d’ajustement budgétaire n’est pas la panacée qui sortira le pays de son effondrement. Ce sont des mesures renforçant notre souveraineté économique et financière qui  feront que notre pays se porte mieux ; d’où, il faut :

  1. Assainir les finances publiques en mobilisant et en sécurisant les recettes ordinaires et celles issues des ressources naturelles et en maîtrisant les dépenses publiques ;
  2. Politique fiscale sélective consistant à surtaxer les importations concurrençant nos productions, élargir l’assiette et baisser la TVA sur certaines denrées de premières nécessités ;
  3. Favoriser l’avènement de la démocratie participative ; 
  4. Diversifier les sources d’énergie afin d’électrifier le territoire national pour implanter les industries, stimuler et accroître exponentiellement la production matérielle, améliorer la qualité de vie de nos populations avec un meilleur habitat et l’adduction de l’eau potable ;
  5. Mettre fin aux déséquilibres régionaux et engager les actions de développement pour une croissance orientée fondamentalement à la source, notre croissance devant provenir  de nos campagnes (économie de plantation) ;
  6. Se servir de notre atout géographique en tant que pays de transit au sein de la CEMAC et la CEEAC comme point d’appui ou de levier en investissant dans le domaine des infrastructures, communication, commercialisation, tourisme ;
  7. Améliorer la gestion du patrimoine national et l’aménagement du territoire ;
  8. Intéresser les nationaux dans le domaine du commerce;
  9. Rachat par la BEAC des mauvaises créances à des prix réduits, tout en contrôlant les flux spéculatifs, en jouant simultanément sur le contrôle de change ;
  10. Sélectivité de la politiques de crédits en encourageant les Banques à octroyer les crédits à des taux d’intérêts modérés pour soutenir et accroître les investissements productifs et sociaux et sanctionner par les taux d’intérêts prohibitifs ceux qui s’engagent à développer les activités de loisirs immoraux par exemple;
  11. Créer une Banque de développement dont les capitaux appartiendraient majoritairement à l’Etat, qui serait le bras armés de l’Etat pour accompagner les opérateurs économiques qui investissent réellement dans la production des biens matériels ;
  12. Meilleure prise en charge médicale de nos compatriotes en favorisant la gratuité à l’accès aux soins de santé par les politiques préventives, prédictives et curatives ; cela implique, que l’on institue une Caisse d’assurance maladie dont les modalités de financement seraient définies ;
  13. Augmenter les dépenses de l’éducation afin d’éduquer, de former et d’insérer nos jeunes dans l’appareil productif.
  14. Réaliser une politique d’attraction de la diaspora congolaise dans la dynamique de l’économie et de la société congolaise.

Le Congo Brazzaville s’en tirerait mieux par rapport à politique d’austérité du FMI qui n’a jamais permis à un pays de s’en sortir ; les seuls qui réussissent ce sont, ceux qui prennent leur destinée économique et monétaire en main. Cette crise est une chance pour que nous travaillions pour aller vers une indépendance réelle en ayant le contrôle et la maîtrise de nos politiques. Telle est la solution que nous enseigne un pays comme l’Islande.

L’économie est aussi une pratique qui fait largement appel au patriotisme, à l’effort collectif et à la solidarité. Sans l’unité nationale, sans l’amour de la patrie et sans justice sociale, tous nos efforts seront vains. Il nous incombe de travailler avec acharnement, de nous défendre et de nous soutenir les uns et les autres.

 

Jean Luc MALEKAT

Ancien Ministre de l’Économie et des Finances du Congo-Brazzaville 

Diffusé le 13 août 2017, par www.congo-liberty.org

Stratégie irresponsable du FMI au Congo-Brazzaville. Par Rigobert OSSEBI

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

24 réponses à NON AU PLAN DE SAUVETAGE DU FMI ET A SASSOU-NGUESSO : Comment redresser le Congo-Brazzaville. Par JEAN-LUC MALEKAT

  1. Kipwanza ku Koongo dit :

    « Comment le FMI pouvait-il l’ignorer, alors qu’il a toutes les facilités pour obtenir ces éléments ? » demandez-vous monsieur le ministre Jean-Luc Maleka. La reponse vous la connaissez aussi, puisque plus loin vous dites  » Comment expliquer son ignorance du dossier alors que son ancien Représentant Résidant est de connivence et en affaires avec ceux qui effectuent des préfinancements non autorisés par cette Institution ? Que deviennent la déontologie et l’éthique dans cette Institution ? « .

    La corruption de certains fonctionnaires internationaux (presents et anciens) du Fonds par le despote eclaire congolais au neant et le soutien du ministere francais de l’economie a travers sa cellule economique aupres de l’amabassade de France a Washington est patente. Ils sont co-responsables avec le regime de FAIT a Brazzaville de la banqueroute actuelle du pays. Le bon sens voudrait qu’on ne redonne pas les cles d’un bus a un chauvre ivre qui roule sans tenir compte de la limitation de vitesse et des paneaux de signalisation et finit de jeter l’autocar dans le precipice.

  2. Kipwanza ku Koongo dit :

    Votre papier aiderait, j’en suis certain, des nuls en Economie de Developpement a comprendre pourquoi ce qui arrive au Congo n’est pas un accident. Au contraire, c’est la consequence logique des actes de non gestion poses par le despote et ses multiples equipes gouvernementales. On ne peut pas tricher avec l’economie comme en triche en politique avec des elections truquees.
    On ne peut pas non plus gerer les finances publiques d’un etat qui se veut moderne comme on gere une epicerie familiale.
    Ce que les Sassou, les Nguesso et les laquais qui les servent semblent ignorer c’est qu’ils couvrent tous les Congolais de honte. Y compris ceux qui les critiquent et qui n’on rien avoir avec ce fiasco. Partir des exedents bugdjetaires a 7 chiffres en millions de dollars et se retrouver a genoux, pour aller crier famine aupres des institutions de Bretton Woods, il faut etre etourdi pour le faire, et en plus refuser de passer la main pour bien enfocer le pays.
    Partir et laisser des personnes competentes et patriotes relever le defi serait l’unique issue qui s’offre eu tyran et sa famille politique et biologique. A ceux-l
    a que les Congolais confierons demain leurs destines il faudra REFUSER les injonction du FMI, parce que les « experts » de cette institution ont louvoye le FMi en laissant faire des pratiques douteuses dans la gestion des comptes publics au Congo. Quant a la Chine, elle apprendra a respecter notre independance quand les nouvelles autorites vont renegocier les termes de tous les differents prets qu’elle consenti au Congo des Sassou et des Nguesso. Voila!

  3. Anonyme dit :

    bonne reflexion, Monsieur MALEKA

  4. Yvonne KIMBEMBE dit :
    Cette crise financière que connait le Congo était prévisible depuis 2010. L’excellente réflexion de monsieur Jean Luc Malékat mérite ma précision en tant que procureur général près la cour des comptes et de discipline budgétaire avec pour représentant du FMI monsieur Oscar Milhado.
    Tenue par l’obligation de réserve, je tiens à rappeler qu’en moins de cinq ans d’effectivité de cette institution, deux procureurs généraux ont été traduits en conseil de discipline, mis au chômage, parce qu’ils avaient effectué leurs missions de procureur financier.
    Le FMI, la France, l’UE, les États- Unis sont informés officiellement des dérives financières du régime de Sassou.
    Accorder un prêt au Congo après un tel accroissement de sa dette, serait pour le FMI et autres se rendre complices du Sous Développement du Congo. Le FMI et autres doivent savoir qu’un récidiviste ne doit pas constamment bénéficier de leurs largesses , d’autant qu’avec les fonds obtenus, Sassou et son système violent en toute impunité les droits humains, ils ignorent en toute impunité l’orthodoxie financière indispensable au redressement du Congo.

  5. Kassava de Tsibakala dit :

    Chers compatriotes,
    @ Cher Jean Luc Malekat,

    Je vais une fois de plus vous étonner sûrement, oui chers compatriotes je m’insurge contre l’auteur de ce texte et je suis catégoriquement opposé à l’offre politique que nous venons de lire.

    Quel gâchis !

    C’est ce qui s’appelle: « mettre la charrue avant les bœuf ». Ce beau texte qui ressemblerait plutôt à une déclaration de politique générale d’un excellent « Gouvernement National de Transition au Congo» vient d’être jeté en pâtures sans contraintes dans la cour des monstres congolais au pouvoir et leurs alliés étrangers.

    Pour un politicien professionnel de votre calibre, j’aurais eu tant espéré vous voir posséder un peu plus de sang froid et présenter un tel ouvrage dans un milieu un peu plus outillé. Bof le mal a été fait …

    Nous, Elites et peuple, n’avons plus de doutes sur une chute imminente de ce Régime, nous ne devons plus inutilement nous précipiter dans nos discours et actions en public à accompagner cette havarie économico-financière du pays.

    Laissons les choses se faire comme elles se font à présent et ne nous melons surtout pas. Le bras de Fer entre le Régime et les institutions internationales est une belle séquence de pédagogie civique pour tous les congolais. Ces institutions donneront des recommandations très fermes à ces bandits qui dirigent le Congo, dont le peuple rejettera en bloc…

    Les carottes sont désormais bien cuites pour le régime de Sassou et ce n’est qu’une question de temps, leur incompétence notoire se fera annoncer pas par l’Opposition mais par une évidence économique irréfutable.

    Même les plus bornés de Talangai ne pourront plus s’identifier avec leurs idoles.

    Le Régime de Sassou a trop fragilisé la cohésion nationale et le tissu social congolais n’est pas encore suffisamment aguerri pour parler comme un seul homme, bien que l’impact de la mal gouvernance soit ressenti dans tous les ménages congolais. Ces congolais qui gouvernent actuellement le Congo sont capables, se sentant pousser à abandonner leurs privilèges, peuvent pousser une partie du peuple à se soulever contre une autre. C’est ce que nous ne voulons pas du tout vivre encore dans notre pays. Nous devons éviter le chaos dans la société…

    Ce Régime est à sa fin. Il incombe maintenant aux futurs responsables et les Elites de l’antisystème actuel de réaliser la gravité des devoirs qui les attendent.

    Je reviendrai à la première phrase de mon texte, en précisant que mon point de divergence avec Mr. Jean Luc Malekat , est essentiellement centré sur la pyramide des priorités. Dans un premier temps, je parlerai du Calendrier, le recrutement des ressources humaines, le brain storming des compétences, le plan d’action et l’installation du réseau de la canalisation de ces forces vives pour le renouveau du Congo.

    Le peuple congolais doit obligatoirement s’abstenir de manifester son mécontentement vis-à-vis du régime aussi longtemps que le verdict du FMI n’est pas tombé. Les élites, contrairement au peuple savent très bien comment la santé économique a été massacrée, ont le devoir de ne plus soulever les émotions et se doivent en toute humilité ressentir le poids des responsabilités des jours à venir qu’ils devront relever sous forme de défi national ;

    Vive le Congo

  6. le fils du pays dit :

    Mr Sassou nous montre une similarité sans équivoque entre la gestion de foyer qu’il n’arrivait a honorer les paiements de loyer et la gestion du pays qu’il a toujours voulu coute que coute jusqu’a faire couler le sang des Congolais.
    Hier,a la conference nationale pour se glisser habilement,il amusait non seulement ses propres actes mais également ceux de ses prédécesseurs.
    Que dira-il cette-fois?.Avec qui assumera t-il ses fautes de ces dernières deux décennies?.
    Le President Massamba debat a prouve aux Congolais qu’il était possible de faire de bons projets avec peu de moyens.
    Mr Milongo avec son équipe dont Mr Malekat était membre également avec de moyens très limites et un temps court nous ont prouve que c’était possible de gérer le pays convenablement tout en réalisant de bons projets.
    Mr Sassou multiplie les astuces pour se soustraire des mailles du filet.Comment un pays qui engrange d’énormes ressources financières peut se retrouver en un clic d’oeil en banqueroute.
    Un système ou tous les membres sont millionnaires et milliardaires (civil et militaire) memes les bébés encore dans leurs berceaux dont les parents font parties du système sont millionnaires voire milliardaires (l’argent du pays vole dans une impunité totale).
    Mr Sassou,un homme de 80 ans et ses amis en majorité de la premiere heure(les vieux très très irresponsables) posent les actes qui dépassent l’entendement.

  7. Sassou degage point barre dit :

    Le Docteur Jean-Luc Malekat: ancien DG des impôts, ancien DG du Budget, ancien ministre de l’économie et des finances pendant la période de Transition (1991/1992), le meilleur des ministres des finances congolais de 50 dernières…

    LE MINISTRE JEAN-LUC MALEKAT DIT NON AU PLAN DE SAUVETAGE DU FMI ET A SASSOU-NGUESSO ET APRES? http://congo-objectif2050.over-blog.com/2017/08/le-ministre-jean-luc-malekat-dit-non-au-plan-de-sauvetage-du-fmi-et-a-sassou-nguesso-et-apres.html

  8. ABIGNA dit :

    Je n’ai cessé de dire au temps nous étions ensemble que le mal premier dans notre pays c’est l’homme; et quand je dit l’homme c’est de la vertu dont je parle; le FMI pourra emmener ses quantités de mesures si Sassou et les d’hommes qui l’entoure sont ceux-là, cela ne conduira à rien; car la formation verticale des hommes qui l’entoure pose problème. Ton brillant article qui fait le point sur la gestion de notre pays, tu viens de le livrer aux chiens; tu fais partie des veilleurs dont la république fera appel quant le pays retrouvera le chemin de la démocratie. Tu as su le souligner dans ton article quand tu déclares: que:  » Quand on n’a pas su gérer l’abondance l’on ne saurait gérer la pénurie ». Je crois que le préalable dans notre pays c’est de la qualité d’homme qu’il s’agit En général et tu le sait bien que les sociétés qui ont entraîné les changements qualitatifs de leurs peuples ce celles qui ont fait appel à la vertu et l’excellence comme finalité, et le reste n’est que la résultat de ces deux exigences; en dernière analyse l’éthique est l’équation première.

    Bon courage ton frère ABIGNA.

  9. Mwangou dit :

    @Me Kimbembe. A votre frère Malekat, vous avez fait le juste prix en vous jetant dans cette joute. Merci pour la précision que tout le monde est parfaitement au courant des exactions financières de sassou nguesso. D’ailleurs, comment cela aurait-il pu en être autrement!? C’est tellement gros: on efface une dette, pendant que les cours du pétrole sont en plein envol pour un pays producteur exportateur, et le lendemain on observe comme un nouveau départ de feu de brousse ou de forêt, et on ne se pose pas de question!?
    Il y a bien longtemps que ce sassou nguesso se moque du monde. Il y a 4ans de cela, quelque chose, un fait inédit dans les finances publiques se produisait au parlement. Oui, le ministre des finances présente son projet de budget à la session budgétaire. Il était de plus de 2000 milliards. Un parlementaire prenait la parole en ces termes :  » Non! Quand même. Il ne faut pas exagérer. Rien que ça, avec les entrées pétrolières. Non! Bon, on ne va pas trop discuter, ajouter quand même 400 milliards ». Ce que ce ministre, pourtant très hautain, acquiesça. Qui dit mieux. Le FMI ne suivait pas la télé congolaise qui retransmettait la séance.
    Au Congo de sassou nguesso, le ministre est presque dans l’obligation d’affirmer un à attitude hautaine envers les gens du commun, de mentir. On vient d’en avoir confirmation avec la déclaration du ministre actuel de la santé qui a trouvé si naturel de mentir sur la situation du CHU, pour en justifier le non paiement des salaires, en gonflant les effectifs et la masse salariale, ce que un professeur chef de service, n’a pas hésité à démentir, comme vient de le faire Mme la procureur de la cour des comptes.
    J’ai déjà posé la question suivante: qui peut s’aventurer à donner le montant du budget de la présidence ces 4 dernières années !? Pas moi. Mais la rumeur a souvent supputé que ce budget qu’il a souvent été bien plus important que le budget de l’État. Cela se comprend quand on observé e le train de vie de la présidence de la république, d’un président qui est toujours à l’étranger, qui organise des banquets, qui loue un chapiteau géant à 500 millions de CFA par jour; il est vrai que ce chapiteau appartient à sa fille … Bref! Qui peut ignorer ça !??

  10. congolais DEBOUT dit :

    Que faire si nous ne prenons pas nos responsabilités afin de bouter hors d’état de nuire ce voleur! Venez nombreux exiger son arrestation immédiate

  11. Avoirs extérieurs du Congo (en milliards de francs)
    2009 = 1740,4 milliards CFA ; 2010 = 2199,7 milliards CFA ; 2011= 2874,7 milliards CFA ; 2012 = 2773,9 milliards CFA ; 2013 = 2509,1 milliards CFA ;
    2014 = 2698 milliards CFA ; 2015 = 1380 milliards CFA ;
    et mai 2016 = 1130 milliards CFA .

    Avoirs extérieurs du Congo au trésor français ( milliards CFA )

    2009 = 1369 milliards CFA ; 2010 = 1591 milliards CFA ; 2011 = 2252 milliards CFA ; 2012= 2164 milliards CFA ; 2013 = 1400 milliards CFA ; 2014 = 1185 milliards CFA ; et 2015 = 671 milliards CFA .

    Avoirs extérieurs du Cameroun au trésor français

    2009 = 1369 milliards CFA ; 2010 = 1317 milliards CFA ; 2011 = 1290 milliards CFA ; 2012 = 1334 milliards CFA ; 2013 = 940 milliards CFA ; 2014 = 768 milliards CFA ; 2015 = 1117 milliards CFA

    Avoirs extérieurs de la Guinée équatoriale au trésor français
    2009 = 1306 milliards CFA ; 2010 = 845 milliards CFA ; 2011 = 1213 millards CFA ; 2012 = 1722 milliards CFA ; 2013 = 1232 milliards CFA ; 2014 = 699 milliards CFA ; et 2015 = 356 milliards CFA

    Avoirs extérieurs du Gabon au trésor français
    2009 = 710 milliards CFA ; 2010 = 554 milliards CFA ; 2011 = 790 milliards CFA ; 2012 = 802 milliards CFA ; 2013 = 759 milliards CFA ; 2014 = 546 milliards CFA ; et 2015 = 527 milliards CFA.

    La Chine construisait les infrastructures à crédit, le budget était exécuté à hauteur de 30% selon le FMI et la Banque mondiale, où sont passés les 70% des budgets des différentes années non exécutés? Notons que depuis 2003, chaque année le budget du Congo était d’au moins 3000 milliards de CFA . Donc chaque année, au moins 2100 milliards CFA du budget n’étaient pas dépensés. Multiplier ce chiffre par au moins 10 années et nous obtenons 21.000 milliards CFA qui ont disparus des caisses de l’état.

    Retenez, c’est la Banque mondiale et le FMI qui disent que chaque année seulement 30% du budget congolais est exécuté. Cette bombe a été lâchée en 2015 sans que l’opposition demande des comptes à ces kleptocrates.

    Pire la Chine construit tout à crédit quand le Congo croule sous des excédents budgétaires. Comment comprendre cette absurdité économique? Pire encore, 3 kilomètres de bitume coûtent 10 milliards CFA, soit 3 milliards cfa le kilomètre au lieu d’un milliard. Cette surfacturation est à crédit auprès des entreprises étrangères et au bénéfice des donneurs d’ordre congolais.

    Quand la Chine construit à crédit, les avoirs extérieurs du Congo fondent comme neige au soleil. De 2874,7 milliards CFA en 2011, les avoirs extérieurs du Congo sont passés à 1130 milliards CFA en mai 2016, soit une division par plus de 2. Quant aux avoirs extérieurs au trésor public français, ils sont passés de 2252 milliards CFA en 2011 671 milliards CFA en 2015. Où est tout ce pognon?

    Comment expliquer cette saignée au moment même où la dette congolaise explose pour atteindre 120% du PIB. On ne peut exécuter le budget qu’à hauteur de 30%, construire à crédit, réaliser des excédents budgétaires, sécher les avoirs extérieurs du pays et endetter le pays à hauteur de 120% du PIB. C’est illogique économiquement. Mais ils l’ont fait!

    Qu’ont-ils fait de tout cet argent? Ohh, ils avaient un plan national de développement à hauteur de 21.000 milliards CFA. Où sont les résultats de ce plan? Zéro tant c’est la paupérisation totale des congolais qui manquent de tout: emploi, nourriture, soins de santé, eau, électricité, habitat, transport, etc. Les salaires et les retraites sont impayés depuis des mois. Les jeunes sont au chômage. L’activité économique est en panne. La croissance de la production est en net recul. Le tissu social est disloqué. Le budget de l’état est déficitaire. L’état, principal employeur et principal client des entreprises et des banques, n’arrive plus à honorer ses engagements vu son insolvabilité. Bref, le Congo est en faillite totale, voir en banqueroute.

    Que faire face à un tel diagnostic? Bien malin qui répondra à cette question. À très court terme, il faut arrêter l’hémorragie. Le dialogue doit être amorcée impérativement avec le FMI contrairement à ce que pense mr Maleka. Le Congo n’a pas de marge de manœuvre pour se permettre une alternative au FMI. L’Islande, la Malaisie et l’argentine qu’il nous donne pour exemple ne souffraient pas d’une crise ayant les mêmes origines que celle qui sévit au Congo. Ces pays avaient étaient frappés par une crise monétaire avec une chute de leurs devises (Malaisie et Argentine) et financière pour l’Islande qui a été victime de mauvais placements de l’épargne des déposants.

    La crise du Congo est due à la kleptomanie. Ils ont tout volé; tout volé et endetté le pays au même moment. Les chiffres sont là et parlent d’eux mêmes. La solution consisterait donc à remettre dans les coffres de l’état l’argent volé. Cet argent existe. Les chinois savent où est caché une partie de cet argent. Idem pour la France et le FMI. Ces pays et cette institution sont capables de tordre le coup à ces kleptocrates qui ont tout siphonné. C’est une question de volonté. Pour preuve, le Nigeria vient une grande partie des biens mal acquis de son ancienne ministre du pétrole Alison-Madueke.

    La récupération de l’argent volé doit être une condition avant toute aide au Congo. Deuxième piste de solution déjà évoquée, les audits de toutes les sources d’enrichissement illégitime. Il faut tarir toutes ces sources en prenant le contrôle des entrées et sorties d’argent. Les audits ne serviront à rien si ces kleptocrates peuvent toujours contrôler les points d’entrée et de sortie d’argent.

    Troisième piste de solution, en plus des audits, il faut mener des revues stratégiques de tous les programmes financés à même le budget de l’état, et ce en questionnant leur pertinence et leur rendement au regard des objectifs escomptés à leur création et par rapport aux besoins continus des congolais. Tous les programmes qui ne répondent pas à un besoin des population doivent être abandonnés; d’autres reformulés ou maintenus tout en tenant compte du contexte budgétaire.

    Des cibles doivent fixés pour chaque examen stratégique de programme de façon à rétablir les équilibres macroéconomiques à moyen terme. Un exemple de revue stratégique pourrait être le transfert des puits de pétrole aux individus en lieu et place de l’état congolais. Quelle est la pertinence et le rendement d’une telle politique quand les caisses de l’état sont vides? Qu’est-ce que l’état gagne à offrir des millions à des individus alors qu’il peut bien être le propriétaire de ces puits. Il en va de même du bien-fondé d’avoir une garde républicaine ou un sénat dans un pays où le président a les attributs d’un roi?

  12. dany dit :

    je suis d’avis que le PCTue rembourse l’argent détourné avant. Cet argent existe bien quelque part car on consomme par des milliards comme on en fait des cacahuètes. S en suivra les audits et autres décisions. Il est aussi prouvé qu’ on ne résout jamais un problème avec le géniteur du problème.

  13. KOO' NGOH dit :

    Nous pouvons dessiner tous les algorithmes du monde pour tenter de comprendre le parchemin qu’optera sassou comme solution face au désastre du pays, le seul algorithme qui tienne est celui qui fait voir que sassou ne bougera jamais. Il ne partira pas.
    Ceci pour 2 raisons essentielles simples à savoir:
    – la peur d’être accusé, jugé, mis en taule ou tué en cas d’abandon du pouvoir
    – la peur de l’inconnu que lui réserve la vie (lui, sa suite clanique et ses suppôts) admettons qu’on les laisse vivre sans poursuites judiciaires. Comment accepter une nouvelle vie en dehors de celle qui les autorisait à puiser à volonté dans les caisses de l’état sans craindre quoi que ce soit?
    En un mot, évoquez tout ce que vous voulez, en tenant compte seulement de ces 2 petites raisons, sassou ne cédera pas. sassou ne partira qu’en face de la force: le seul langage qu’il connait.

    KOO’ NGOH

  14. kikadidi leo dit :

    vous dites non aux aides budgetaire du f m i d accord mais la dette elle est congolaise comment comptez vous la rembourser?et surtout qu aucunes banques ne peut preter au congo en gros vous n avez rien pour faire votre budget et vos inverstissements.

  15. Mwangou dit :

    On y arrive. Cet article de Luc Malekat vient de nous obliger à plus de méthode et de précision. Ainsi, me Kimbembe Y a donné le ton, suivi de Bakala Telema, en passant par mon parent Loko Balossa qui a donné ce point anodin mais si incisif sur Andely dont il faut dire au passage que son passage au gouvernement lui a appris tant de choses et apporté tant d’ennuis. Ce sont là des congolais du nord que sassou nguesso aurait bien voulus pendre pour exemple, pour ne s’être pas laissé se ranger dans le moule sassou nguesso: donner sa femme en pâture à sassou nguesso, puis profiter de la vie en totale soumission… Bref.
    On sait que l’extérieur était, est informé des actes financiers de sassou nguesso. On a les montants des avoirs du Congo à l’extérieur, que nous reste t’il ? bakala Tlelema aurait tout de même pu donner la source de ces chiffres, puisque ce que tu as fait, est un travail scientifique. Moi j’ai déjà avancé des chiffres obtenus par la rumeur…même quand j’ai parfois usé de la provocation pour obtenir de l’opposant Dzon de dire, puisque lui sait…en bref! Il ne reste plus qu’à revoir la copie de David londi pour une suite stratégique de la lutte contre cette fauve de sassou nguesso. Attention, ce qui est dit ici va de plus belle renforcer la haine de sassou nguesso contre le développement de ce pays… D’où il faut désormais y aller avec méthode pour en finir…
    Sassou nguesso qui a déjà suspendu les avancements dans la fonction publique ( avancement sans effet financier), va bientôt annoncer la réduction des salaires des fonctionnaires sauf l’armée et la police, qui ne seront pas concernées par toutes les mesures financières qu’il prendra…
    Nous sommes avertis.

  16. Bakala dit :

    Bonjour Mwangou,

    Les chiffres sont ceux de la Banque centrale des états d’Afrique centrale.

    Cordialement

  17. Anonymous dit :

    L’esclavage à partir du Congo est depuis longtemps révolu !

    La colonisation s’est achevée…

    La tyrannie de sassou nguesso est bien pire que les deux précédents cumulés …

    Comment peut-on tolérer encore qu’une seule famille d’ignobles parvenus nous dominent à ce point ????

  18. Mokoko dit :

    Merci pour votre patriotisme.
    Vous êtes vraiment un vrai congolais.

  19. David Londi dit :

    Cet article me laisse un goût d’inachevé ou d’une prise de conscience insuffisante de la situation socio-économique qui prévaut dans le pays. Nous sommes en dictature et face à une situation l’on réagit pas avec des outils démocratiques parce que nous sommes dans un référentiel. La réaction la mieux appropriée est de monter des dossiers sur des faits vérifiés et vérifiables (des preuves et des sources ) comme le souligne notre frère Mwangou et les publier par des voies parallèles comme Transparency international (même si ces réseaux sont aussi parfois corrompus). Nous pêchons toujours par notre stratégie de communication. Nous avons de la matière, organisons-la et professionnalisons-nous. Dans un pays comme le Congo, la dictature ne tombera pas par la publication successive des scandales. Par contre nous devons nous attacher à dénoncer toutes celles et tous ceux qui collaborent avec ce régime, étrangers comme nationaux. Ici, le scandale c’est le détournement des fonds et la corruption. Identifions les coupables et montons les dossiers contre eux.

  20. KOO' NGOH dit :

    @JEAN-LUC MALEKAT

    Monsieur Malekat,
    Oubliez vos idées et vos propositions de sortie de crise. Selon sassou, il n’y a pas de crise. Il n’y a que le baril de pétrole qui a chuté de prix. Voila!
    sassou a parlé… Tout est OK pour lui…
    Si vous voulez une proposition de ma part, elle est simple: mettez la main dans la poche et facilement on aura des drones, des armes et munitions. Ce n’est que de cette façon que sassou partira.
    Si ce n’est pas la force qu’il faut faire usage, le reste c’est du blabla et s’il vous plait, évitez de préoccuper les gens avec ces inutilités…

    KOO’ NGOH

  21. Ci-dessous, veuillez trouver les chiffres extraits du Rapport du FMI No 15/263 de juillet 2015, plus précisément de son Tableau 5.

    PIB : 2013 (6,657 milliards CFA ); 2014(6,689 milliards CFA ); 2015(5,528 milliards CFA ); 2016(6,421 milliards CFA ); et 2017 projection (7,848 milliards CFA ).

    Dette: 2013(2,542 milliards CFA ); 2014 (2,799 milliards CFA ); 2015 (3,007 milliards CFA ); 2016 (3,103 milliards CFA ); et 2017 projection (3,170 milliards CFA ).
    dont la
    Dette extérieure : 2013 (2,131 milliards CFA ); 2014 (2,435 milliards CFA ); 2015 (2,682 milliards CFA ); 2016 (2,845 milliards CFA ); et 2017 projection ( 2,981 milliards CFA ).
    dette intérieure : 2013 (411 milliards CFA ); 2014 (364 milliards CFA ); 2015 (326 milliards CFA ); 2016 (257 milliards CFA ); 2017 projection (189 milliards).

    Dette en pourcentage du PIB ( ratio d’endettement )
    Dette: 2013 (38.2% PIB ); 2014 (41.8% PIB ); 2015 (54.4% PIB ); 2016 (48.3% PIB ); et 2017 projection ( 40.4% PIB ).

    dont
    dette extérieure: 2013 (32.0% PIB ); 2014 (36.4% PIB ); 2015 (48.5% PIB ); 2016 (44.3% PIB ); et 2017 projection (38.0% PIB ).
    Source: Tableau 5. République du Congo : situation des flux de trésorerie de l’état 2013-20, in Rapport du FMI No. 15/263 , juillet 2015.

    Notons que ce Rapport du FMI a été rédigé avec la participation du gouvernement congolais.

    Au lieu de s’élever à 40.4% du PIB, le ratio d’endettement du Congo a été de 120% en 2017, comme le Congo vient de le reconnaître lui-même après avoir menti que son endettement était à 77% du PIB.

    Que veut dire un endettement de 120% du PIB en 2017?
    Si on prend le PIB prévu par le FMI en 2017, la dette du Congo en volume est de:

    120% @ 7,848 milliards CFA = 9,418 milliards CFA .

    La dette du Congo est aujourd’hui estimée à 9,418 milliards CFA contre 3,007 milliards CFA en 2015. Entre 2015 et 2017, le Congo s’est endetté à hauteur de 6,411 milliards CFA. En termes du PIB de 2016, cet endettement représente près de 99% du PIB.

    Pendant que le Congo s’endetter à hauteur de 6,411 milliards CFA en moins de 2 années, ses avoirs extérieurs et ceux placés à la BCEAC et dans d’autres banques fondaient comme neige au soleil. On avait vu hier que les avoirs extérieurs du Congo, d’après les chiffres de la BCEAC, étaient passés entre 2013 et 2016 à :

    2013 = 2509,1 milliards CFA ; 2014 = 2698 milliards CFA ; 2015 = 1380 milliards CFA ; et mai 2016 = 1130 milliards CFA .

    et ses avoirs auprès du trésor français à :

    2013 = 1400 milliards CFA ; 2014 = 1185 milliards CFA ; et 2015 = 671 milliards CFA .

    À quoi ont servi cette dette de 6,411 milliards CFA et ces retraits des avoirs extérieurs quand on ne constate aucune baisse du volume de la dette et encore moins aucun investissement entre 2015 et 2017? Quand on additionne cette nouvelle dette avec les retraits des avoirs extérieurs, on est proche de 10,000 milliards CFA sortis entre 2015 et 2017.

    Où est parti tout ce pognon vu que rien n’a été construit au Congo entre 2015 et 2017?

    Avec le retrait de ces sommes énormes et cet endettement abyssal, il y a lieu de se demander si le Congo fait partie d’une zone monétaire. Si c’était le cas, ou étaient les autorités de surveillance censées faire appliquer les règles prudentielles en matière d’endettement et de retrait des réserves?

    Comment les autorités de régulation ne peuvent pas s’alarmer quand en moins de 2 années un pays membre s’endette à plus de 13 milliards $ et pompe ses avoirs extérieurs? Qu’ont fait la BCEAC, la CEMAC et le Trésor français? Ahh, j’oubliais, Michel Sapin et Christine Lagarde avaient convoqué la rencontre de Yaoundé en décembre 2016. Quelle hypocrisie. Ils se sont alarmés seulement parce que le Congo et la Guinée Équatoriale et dans une moindre mesure le Gabon cassaient la tirelire de leurs avoirs extérieurs auprès du trésor français.

    L’endettement à plus de 13 milliards $ par le Congo entre 2015 et 2017 était le cadet des soucis du trésor français. La CEMAC et la BCEAC sont nés muets. D’où le laisser-faire. Aussi faites ce que vous voulez , mais ne touchez pas aux réserves auprès du trésor français ; sinon la dévaluation du CFA. C’est notre argent!

    Quand le Congo laissait plus de 2,000 milliards CFA, comme nous le montrent les chiffres de la BCEAC, on ne parlait pas de dévaluation du CFA. Au fait, le Cameroun est au moins 3 fois plus peuplé que le Congo et son économie pèse 50% du PIB de la zone CEMAC, pourquoi ses réserves auprès du trésor français sont seulement de près de 1000 milliards CFA? À ce pays, rien n’est reproché malgré sa faible contribution aux réserves des pays CEMAC au trésor français eu égard à sa population et son poids économique.

    Les règles de contribution aux réserves de devises placées au trésor français doivent changer pour tenir compte de la population, du PIB et de la masse monétaire de chaque pays membre. Demander au Congo de contribuer le montant que le Cameroun serait désavantagé le premier. L’Allemagne est la première économie en Europe. Sa contribution à la BCE et dans les autres institutions européennes tient compte de son poids économique. Il doit en être de même pour le Congo

  22. le fils du pays dit :

    Bonjour Mr le Webmaster.
    La lutte du peuple Congolais doit etre globale,elle est contre l’empire francais,son valet et tous ses mecanismes de la servitude qui tiennent le peuple Congolais la tete sous l’eau.
    Nous devrons commencer a aseptiser nos comportements et etre fiers de ce que nous sommes.
    Il est temps de commencer a faire les interviews dans nos langues,vos invites choisiront l’une de nos langues dans laquelle il se sentira a l’aise.Il faut commencer des maintenant a sortir du carcan de colonises.Nous avons nos propres langues ainsi nos propres noms.Nous devrons nous debarrasser des noms venus d’ailleurs.Il faut valoriser nos noms.

    Merci

  23. oyessi dit :

    Bonne réflexion. Chassons d’abord Mr 8% du pouvoir. Nous y travaillons sur le terrain. Salut à mon frère Mwangou. Que tous m’escusent de mon absence prolongée sur la toile.

  24. bulukutu dit :

    Comme une entreprise, le Congo tel qu’il est doit disparaître. Le Congo est mort, vive le (k)congo.

Laisser un commentaire