L’APRES SASSOU A DEJA COMMENCE . Par Pascal Malanda

Le tyran sassou et son voleur de fils

La constitution d’octobre 2015, le Waterloo de Sassou

Il y a 5 ans, en juillet 2012, concernant la situation politique du Congo, je livrais ma pensée sous le titre  SASSOU NGUESSO FACE A L’APRES SASSOU. A l’époque, 4 ans avant la fin de son dernier mandat, je m’interrogeais déjà sur la forme qu’allait prendre la sortie de Sassou de la vie politique active. Sage et pacifique alternance démocratique ou au contraire violente et meurtrière confrontation avec le peuple ? J’ai longtemps cru à la première variante. Malheureusement, chaque jour qui passe nous plonge un peu plus dans la deuxième variante aux conséquences dramatiques pour le pays et surtout pour les générations futures. L’homme qui aurait pu faire l’économie d’une nième tragédie à son peuple est en train de servir un spectacle désolant à la face du monde. Celui qui aurait pu partir la tête haute se retrouve dans un bourbier dont il ne sortira que mort ou totalement laminé et humilié, à moins de se ressaisir et d’assumer ses responsabilités comme nous essayerons de le montrer à la fin de cette analyse.

Napoléon Bonaparte à Waterloo

Clausewitz  disait que « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. » A la guerre comme à la guerre, il y a des batailles perdues et des batailles gagnées. Le maréchal Napoléon est connu pour les grandes guerres qu’il a menées de l’Egypte en Russie. En 1815, Napoléon a mené sa dernière grande bataille à Waterloo où s’est brisée sa carrière fulgurante. Pour ceux qui ont eu le plaisir de lire Les Misérables de Victor Hugo, ils ont dû découvrir la description méticuleuse et savoureuse que le poète fait des escarmouches dans les ruelles de la petite bourgade wallonne. Ma lecture des Misérables m’a fait découvrir le personnage de Grouchy.  Alors que Napoléon espérait voir arriver le général et son armée pour faire basculer la bataille, c’est l’armée prussienne conduite par Blücher qui apparut dans le dos des lignes impériales.

Deux siècles après Napoléon, depuis octobre 2015 et le changement de la constitution, Sassou mène de grandes batailles pour sa survie politique. Plongé dans une crise sans précédent due en partie à la chute du prix du pétrole, mais surtout à la mauvaise gouvernance, Sassou attendait impatiemment la remontée des cours du pétrole pour sauver son économie. Malheureusement ce sont les révélations financières scandaleuses auxquelles il a droit et qui le mettent pratiquement à genou. Dans une démocratie, un scandale de cette ampleur aurait rapidement conduit soit à la démission du président, soit à sa destitution. Le fait que rien ne se passe au sommet de l’Etat est une preuve supplémentaire du caractère non démocratique du régime actuel.

 

La question n’est pas SI mais QUAND et COMMENT ?

Face à l’ampleur de la crise politique et surtout économique, suite aux révélations qui le poussent dans ses derniers retranchements, la question qui se pose et s’impose n’est plus « si », mais « quand » et surtout « comment » tout cela s’achèvera.

Quel visage prendra l’après-Sassou ?

La sagesse russe dit : « Si je savais le lieu où j’allais tomber, j’y aurais mis un matelas pour amortir ma chute. » Sachant sa chute imminente, Sassou serait-il tenté de préparer son fils pour couvrir ses arrières ? A l’impossible nul n’est tenu. Au Togo, en RDC et au Gabon, les actuels présidents ont succédé à leurs paternels. Il serait tentant de dire pourquoi le Congo ferait-il exception à cette règle monarchique ?

Obnubilés par la question du départ de Sassou, nombreux sont les Congolais qui ne se posent pas la question fondamentale concernant le lendemain de ce départ. Ce départ a déjà eu lieu en juillet 1992. Les conséquences sont connues de tous : retour sanglant en 1997, guerre civile interminable, élections frauduleuses. Après une accalmie entre 2004 et 2015, les hostilités ont repris de plus belle. Ayant refusé de partir de façon honorable à la fin de son dernier mandat constitutionnelle, Sassou a créé un nouveau contexte socio-politique très volatile. Sur quoi débouchera ce nouveau contexte ? Toute la nation doit aujourd’hui s’y atteler avec bonne volonté et abnégation pour conjurer nos démons nationaux. Les nations qui se développent investissent beaucoup dans la prospective «  Science ayant pour objet l’étude des causes techniques, scientifiques, économiques et sociales qui accélèrent l’évolution du monde moderne, et la prévision des situations qui pourraient découler de leurs influences conjuguées. »

Kiki président pourra-t-il protéger Sassou ou au contraire, il accélèrera leur chute commune ? Il y a des signes du temps qu’il faut savoir lire grâce à la prospective.

 Le déshonneur et la guerre

Condamnant la lâcheté des alliés à Munich face à un Hitler roublard, Churchill avait dit : « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. » Sassou n’a pas voulu d’une sortie honorable (est-ce encore possible ?) en quittant le pouvoir. Aujourd’hui il court de forts risques de perdre et le pouvoir et l’honneur.

Dès le début de ce qui est devenu aujourd’hui une crise ouverte aux conséquences imprévisibles, j’avais adopté une position claire et nette qui m’a parfois valu beaucoup d’incompréhension et d’inimitié : une alternance démocratique et pacifique, même au prix de certaines concessions financières et politiques (à négocier) aux anciens dignitaires. J’assume aujourd’hui encore, contre vents et marrées cette position qui est à mon avis porteuse des germes d’un vrai dialogue.

Etant à l’époque en position de force, les dignitaires du régime auraient pu obtenir une solide garantie sur leur avenir. A l’époque, le baril du pétrole avoisinait les 150 dollars, le pays vivait dans l’opulence avec un budget largement excédentaire et des banques en surliquidité. Le Congo se payait même le luxe de prêter comme une cigale de l’argent à la Côte d’Ivoire, à la RCA, au Togo, au Niger dans des conditions les plus douteuses.

2014, année où les cours du pétrole amorcent une chute brutale est aussi l’année où, très grossièrement, par Justin Koumba et Pierre Mabiala interposés, Sassou amorce son projet de briguer un troisième mandat que lui interdit la constitution de 2002. Le reste est désormais bien connu.

Sassou regrette-t-il sa décision ?

Depuis, il y a eu les crises du 25 octobre 2015, du 20 mars 2016 qui ont débouché sur une crise postélectorale aiguë que sont venues renforcer la catastrophe sécuritaire et humanitaire du Pool et la crise économico-financière sans précédent que traverse le pays. Face à l’ampleur du désastre en cours et de la catastrophe annoncée, je suis persuadé que Sassou doit amèrement regretter sa décision. Certains affirment qu’il a été mal conseillé par des courtisans véreux  plus soucieux de leurs intérêts que de ceux de la nation. Mais c’est oublier que le dernier mot revient toujours au conseillé et non au conseiller. En effet, si du haut du dixième étage d’un immeuble je fais miroiter à Sassou ses puissances surnaturelles qui lui permettraient de voler comme un oiseau en se jetant dans le vide, tant que Sassou lui-même ne sautera pas, il ne s’écrasera pas au sol. Koumba et Mabiala ne sont que des griots qui ont chanté des louanges aux oreilles de Sassou, ce que ce dernier souhaitait absolument entendre : Il était l’infatigable bâtisseur et pacificateur dont le Congo ne pouvait se passer au risque de stagner et de sombrer dans la violence. La catastrophe actuelle est donc à 117% la responsabilité de Sassou. Il doit courageusement l’assumer.

Une catastrophe plus grave encore assombrit notre avenir

D’aucuns prêtent à Sassou le secret projet de vouloir imposer son fils comme successeur à la tête de l’Etat. D’autres au contraire affirment qu’il y est catégoriquement opposé, mais serait sur le point de céder aux pressions et caprices de son fils Christel (entouré de sa propre cour princière). A ce jour, rien d’officiel n’a encore transpiré à ce sujet du côté du palais de Mpila ou d’Oyo. La seule chose que l’on puisse affirmer, puisque venant de Jean-Paul Pigasse, communiquant attitré et paraît-il très écouté par Sassou, c’est que les ambitions démesurées de sa famille biologique et surtout les rivalités à peine masquées de sa progéniture, lui causent de sérieuses insomnies. Au Congo comme ailleurs, la rumeur vaut ce qu’elle vaut, mais face à ces supposées velléités dynastiques, la plus grande rigueur et détermination s’imposent à notre peuple.

Pour ma part, je voudrais souligner le caractère catastrophique et irresponsable d’un pareil geste. En dehors de son côté injurieux à l’intelligence des Congolais, il porte surtout les germes d’une contestation qui menacerait la stabilité de ce qui nous reste d’Etat, et au-delà-la et par ricochet, la stabilité même de la sous-région Afrique Centrale. En effet, de nombreux Congolais rejettent violemment les prétentions de Kiki sur la seule base qu’il serait « Zaïrois ». A Kinshasa, le long règne de Joseph Kabila à qui on prête des racines rwandaises a renforcé l’instabilité à l’est du pays qu’il laisserait piller par ses vrais compatriotes, les Rwandais. Qu’en serait-il d’un Kiki, président du Congo ? Fera-t-il du Congo un pays soumis à la RDC ?

Panafricain jusqu’à la moelle des os, je n’ai aucun problème avec la nationalité de Kiki et encore moins avec ses ambitions présidentielles. Dans une élection libre et démocratique, il n’aura de toute façon pas ma voix car je suis opposé au népotisme. Ce qui en revanche me dérange fortement et qui suscite au plus haut point mon allergie à cette rumeur, c’est de voir, par notre passivité et notre complaisance, un jour les rênes du pays confiés à une personne dont la gestion catastrophique et familiale de la SNPC a contribué à la colossale dette congolaise. Dette que les Congolais paieront peut-être, comme le dit la bible, jusqu’à la troisième et la quatrième génération. Entendons-nous bien, je n’affirme pas gratuitement que Kiki a pillé la SNPC, je suis tout simplement persuadé que l’ampleur de la dette congolaise suppose de fortes complicités au sein de cette entreprise nationale qui occupe une position cardinale dans l’économie congolaise. D’où l’urgente nécessité d’un audit qui fixera tout le monde.

Pour le moment, Kiki pousse insidieusement et subtilement ses pions sur l’échiquier politique national. Réel patron du pétrole congolais, député d’Oyo, il s’est entouré d’innombrables conseillers dévoués à sa supposée marche vers le palais de Mpila. Tout ne tardera pas à se dévoiler avec l’installation de la nouvelle assemblée issue des législatives frauduleuses des 16 et 30 juillet 2017. En confiant les postes-clés des nouvelles institutions, il baliserait son boulevard vers la présidence.

Nous n’en sommes pas encore là, mais pour combien de temps ? Kiki est politiquement fragile, un colosse aux pieds d’argile qui traine la mauvaise gestion de la SNPC comme un véritable boulet ou une épée de Damoclès. Son dernier passage chez les enquêteurs du pôle financier en France en dit long sur les casseroles qu’il traine. Ses faux-conseillers lui ont-ils soufflé la conquête de la présidence comme unique bouée de sauvetage, lui qui sans cette fonction sera traité comme un vulgaire malfrat ? Connaissant les mœurs de cette engeance conseillère congolaise, il n’est pas difficile d’y céder à cette hypothèse. Le peuple a pourtant le dernier mot. Que ce dernier et ce qui nous reste d’opposition exigent à grands cris et à coup d’arguments massue un audit de la SNPC en particulier et de la dette congolaise en général, alors les réelles ou supposées ambitions de Kiki s’effondreront comme un château de  cartes et tout ceci sans dire un seul mot sur sa nationalité. Cela contribuera à l’ébauche d’un véritable « après-Sassou » qui ne se réduirait pas à remplacer 33 ans du père par 40 ans du fils. Au vu des trois décennies du père, ce serait en effet un désastre national que l’après-Sassou se transforme à faire du Sassou sans Sassou.

L’espoir est-il encore permis ?

L’entêtement de Sassou nous a aujourd’hui conduits dans une impasse totale. La crise économique, intraitable et incorruptible opposant, pousse Sassou dans ses derniers retranchements. Lui qui hier encore ne voulait pas entendre parler d’un vrai dialogue, lui qui fort de ses pétro-cfa était habitué à rouler son opposition dans la farine des pseudo-dialogues d’Ewo, Dolisie et Sibiti, sera demain contraint de s’asseoir à une véritable table de négociation ou accélérer un effondrement inéluctable de son régime. Le plus tôt sera le mieux pour tout le monde. Chaque jour qui passe nous rapproche de l’implosion socio-politique et le temps ne joue plus en faveur de Sassou. Selon le principe de l’arroseur arrosé, Sassou qui refusait le dialogue et la main tendue de l’opposition pour résoudre la crise post-électorale, sera obligé demain de courir derrière l’opposition dans l’espoir de négocier une improbable sortie de crise sous la pression des bailleurs de fonds. Et que se passera-t-il si l’opposition ragaillardie par ce nouveau rapport de force refuse toute concession et exige la capitulation pure et simple du pouvoir ?

Une chose est sûre, Sassou ne pourra plus dicter les conditions d’un dialogue national au reste du peuple. Tout ce qu’il pourra tirer d’un tel forum, c’est la négociation au rabais des conditions d’une sortie honorable. Le roi est nu. Ce qu’il aurait royalement obtenu avant le 25 octobre 2015, il sera obligé de se battre bec et ongles pour l’obtenir car si en 2015 il aurait pu partir en laissant la gestion de sa colossale dette à son successeur, aujourd’hui il lui faudra beaucoup de talent pour échapper à la vindicte populaire et à une condamnation pour haute trahison du peuple qu’il aura ruiné jusqu’à la troisième et la quatrième génération.

Les scénarii sur la table de Sassou

Que la situation politique actuelle soit intenable est une évidence pour tous, pouvoir et opposition. Quelle sera l’issue finale ? Comme disait Mika Waltari dans son roman Sinouhé l’Egyptien, « De demain, nul n’est certain. » Et dans ce genre de situation, il est recommandé de faire preuve de beaucoup de sagesse et d’humilité. Si nous voulons sauver le Congo, tout le monde gagnerait à mettre un peu d’eau dans son vin, à commencer par Sassou, le plus concerné.

Pour ma part, voici comment je perçois les cartes prospectives qui sont posées sur la table de Sassou :

  1. Il se maintient au pouvoir contre toute logique en attendant une embellie des cours du pétrole. Dans ce cas, il se retrouve dans la position et la situation de Napoléon attendant l’arrivée des renforts conduits par Gouchy. On sait que ces renforts n’arrivèrent pas à temps et Wellington battit le Corse à Waterloo.
  2. Un coup d’Etat de palais de Kiki pour remplacer en douceur son père. Pour se maintenir au pouvoir, il devra alors faire face à la fronde d’une partie de l’establishment clanique qui ne supporte pas la montée du « Zaïrois » sur le trône du Congo. Osera-t-il sacrifier ces derniers à la manière ottomane pour consolider son pouvoir ? Quelle sera la réaction de la population face à cette perspective de vivre du Sassou sans Sassou ?
  3. Un coup d’Etat de palais de JDO pour remplacer plus ou moins violemment son oncle adoptif. Ses dernières démêlée (vraies ou supposées) avec Nianga Mbouala sont révélatrices d’un climat délétère au sommet du régime. Pour se maintenir au pouvoir, il devra lui aussi faire face à la fronde des membres du clan qui ne le supportent pas, à commencer par la progéniture directe de Sassou. Osera-t-il sacrifier ces derniers à la manière ottomane pour consolider son pouvoir ? Quelle sera la réaction de la population face à cette perspective ? JDO fera-t-il du quasi-Sassou sans Sassou ou inaugurera-t-il une nouvelle ère ?
  4. Un coup d’Etat républicain. Un officier républicain et intègre prend ses responsabilités à la Rawlings, le général ghanéen qui avait remis son pays sur les rails démocratiques. Jerry John Rawlings, a marqué d’un sceau indélébile le Ghana en restaurant sa fierté, en industrialisant le pays, en instaurant la démocratie. Cet officier républicain dépose Sassou sans bain de sang ( ?), organise une transition de quelques années avant de remettre le pouvoir aux civils.
  5. Une insurrection populaire. Le peuple, dans sa grande majorité, du nord au sud, d’est en ouest se lève pour mettre fin à un régime qui l’a ruiné et humilié. Comment se passera cette insurrection ? Rapide et maîtrisée ou longue débouchant sur une guerre civile de plusieurs années ? Qui en prendra la direction et avec quel objectif ?
  6. Un vrai dialogue national dont les délégués seraient les 600 participants au dialogue de Sibiti et les 600 participants au dialogue de Diata. A ces 1200, on associerait les membres de la société civile et les opposants qui avaient boycotté les deux dialogues de Sibiti et de Diata. La diaspora congolaise y sera aussi associée. Si pour les délégués de Sibiti et de Diata les listes sont connues, les critères de sélection et le nombre des opposants ayant boycotté les deux dialogues, des membres de la société civile et ceux de la diaspora risquent de poser quelques problèmes techniques facilement surmontables à l’aide de la bonne volonté de tous. Le lieu du dialogue : au Congo en cas de large consensus, à l’étranger en cas d’absence de consensus (les délégations seraient alors éventuellement réduites). Un médiateur national et international consensuels. Le dialogue aboutirait à une période transitoire de 3 mois (selon la constitution actuelle, constitution qui sera abrogée puisque ayant conduit à l’impasse actuelle) gérée par un gouvernement de large union nationale chargé de traiter les affaires courantes et de préparer de nouvelles élections présidentielles législatives et locales sous le contrôle d’une nouvelle Commission Electorale Indépendante consensuelle et pérenne. L’intérim de la présidence serait assuré par le président du sénat. Cette grande assemblée pourrait jouer le rôle d’une constituante. La grande question est la suivante : quel sort réserver à Sassou et son entourage ? Ce sera le nœud du succès ou de l’échec de l’assemblée. Comment concilier la lutte contre l’impunité avec la soif de justice et de vengeance sans créer de nouvelles fractures ? Laisser les crimes politiques et économiques impunis ne moralisera pas la société ; se focaliser sur eux plongera l’assemblée dans une totale impasse. La durée de l’assemblée sera limitée (quelques jours ?) et ses décisions seront exécutoires.

Naturellement, ma préférence est évidente : le point 6. Et dans l’ordre des préférences, mon choix évolue de 6 à 1. Mais comme d’habitude, il s’agit ici d’une analyse qui n’engage que moi.

Pascal Malanda

Le Congo Eternel : Nation et Démocratie

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20 réponses à L’APRES SASSOU A DEJA COMMENCE . Par Pascal Malanda

  1. KOO' NGOH dit :

    @Pascal Malanda
    Salut Pascal,
    Tous les jours on espère entrer dans l’après sassou, mais il est toujours là…
    sassou ne suivra aucune de ces solutions étalées ici car il sait sur quoi il compte.
    L’armée est tellement Mbochisée que de ce coté on aura jamais de militaire républicain comme au Ghana. Oubliez ça!
    sassou a bien mis les gens dans une situation psychologique de peur de la guerre et il compte largement sur cela. Les gens ont peur de ces vehicules blindés qu’il sort à tout moment dans les rues…
    Quant à son rejeton le petit « zaïrois », il y pense et c’est la solution acceptable pour lui…
    La situation économique ne le fera jamais reculer. Il n’a pas de conscience pour ces histoires là. Il va chercher à corrompre le FMI et le tour sera joué… Il s’en fou du peuple et de la souffrance qu’il endure. Et en plus, ceux qui sont autour de lui n’accepteront jamais d’abandonner la manne d’argent facile que sassou leur fait profiter sans rendre compte à qui que ce soit. Comment accepter d’abandonner quand on sait que l’on tombera à coup sur, soit en prison, soit à 2 mètres sous terre? Non, tous et leur sassou opteront pour la solution de tenir dure jusqu’a la fin.
    Et de tout cela, nous autres si on amène pas la guerre dans la chambre à coucher de sassou, il ne pliera jamais. Même pas d’un iota. Attendez voir ce qu’il va vous dire comme bobards le 15 Aout prochain et vous serez confirmé dans votre déception…
    Car de toute l’histoire du Congo, une évidence saute aux yeux de tous: sassou ne connait que le langage de la force.

    KOO’ NGOH

  2. Anonyme dit :

    Sassou ne partira jamais de son plein gré, quitte à mette le pays à feu et à sang.
    Ce pyromane récidiviste est capable d’allumer des contre feux pour détourner l’attention et se rendre indispensable comme il l’a déjà fait en RCA.

  3. Mascad dit :

    Toutes les idées et proposition sont bonnes.Quitte à celui à qui on prodigue ces sages conseils de les accepter ou pas.
    Notre compatriote Pascal Malanda ne se trompe pas. il dit des choses, propose, fait des analyses très réfléchies. Et je suis de son avis. Je partage sa vision des choses.
    Mais je suis convaincu que c’est un coup d’épée dans l’eau. On ne fait jamais boire de l’eau à une statue (proverbe kongo).
    Merci Pascal !

  4. kikadidi leo dit :

    un dialogue national durant les dernieres annees du mandat de denis sassou nguesso a condition qu il accepte de ceder l executif et une mediation internationale dont je reve quelle soit conduite par le president obama.

  5. Pascal Malanda dit :

    Cher KOO’ NGOH
    Vous dites : « L’armée est tellement Mbochisée que de ce coté on aura jamais de militaire républicain comme au Ghana. Oubliez ça! »

    Avec ce genre de raisonnement, Sassou peut dormir sur ses deux oreilles, vous faites le travail de démobilisation à sa place. Dans l’armée congolaise, il y a des officiers de valeur. Il n’est pas exclu que certains soient tombés dans des compromissions occultes qui les empêchent d’agir. Mais je ne peux pas croire un seul instant qu’aucun d’entre eux ne soit capable de prendre ses responsabilités. Sous tous les cieux, il y a au moins deux choses qui caractérisent un vrai soldat : le courage et la discipline. Si à cela vous ajoutez l’amour de la patrie vous aurez toujours un soldat, même Mbochi capable de dire : Trop c’est trop.

    Marien a été déposé par des « Mbochis », même s’ils ont eu la lâcheté de faire porter le chapeau aux « Bakongos ». Yhombi a été déposé par un Mbochi, sans tirer une seule balle. Notre malheur c’est que les remplaçants ont fait pire que ceux qu’ils avaient évincés. Evincer Sassou n’est pas impossible comme vous le faites croire. Le vrai problème, c’est la suite : On rassemble le pays sur des bases républicaines ou on perpétue le système Sassou sans Sassou ?

    Vous dites : « …sassou a bien mis les gens dans une situation psychologique de peur de la guerre et il compte largement sur cela. Les gens ont peur de ces vehicules blindés qu’il sort à tout moment dans les rues… »

    Dans la vie, il arrive toujours un moment où la peur de mourir de faim éclipse toutes les autres peurs, mêmes celle de la guerre. Qui aurait cru que les Congolais avaient encore la culture de la grève ? Cela ne fait que commencer. Les grèves actuelles sont spontanées, c’est-à-dire que l’opposition ne les exploite pas encore. La crise économique qui va en s’aggravant va pousser les gens à se révolter. L’économie congolaise est dans un tel gouffre que Sassou seul, malgré les complicités potentielles de ses amis extérieurs et intérieurs n’y pourra absolument rien.

    Sassou a lamentablement échoué, les Congolais doivent obtenir son départ par la voie pacifique. Avec une situation économique si catastrophique, il nous faudra des décennies pour nous en sortir ; mais si on y ajoute une longue guerre civile, ce pays sera tout simplement détruit. Ça peut être le rêve inavoué de certains. C’est pourquoi le pouvoir brandit le spectre de la guerre pour s’éterniser, sauf que son incompétence a atteint un niveau où chaque jour qui passe le condamne à l’effondrement. Ça ressemble à la politique du « après moi, le déluge ». Nous ne devons pas nous laisser enfermés dans ce piège macabre. Seul un vrai dialogue nous épargnera une catastrophe imminente.

    Il existe des solutions pour relancer l’agriculture et l’élevage congolais en moins de 3 ans et redonner au pays d’à peine 4 millions d’habitants, sa vocation de pays exportateur de denrées alimentaires au lieu de l’absurdité actuelle qui fait d’un pays tropical béni des dieux sur tous les plans un pays condamné à rêver depuis 40 ans de l’autosuffisance alimentaire. Reprendre en main notre souveraineté économique et commerciale, industrialiser l’hinterland, lancer de grands projets de modernisation de l’économie avec ouverture sur le numérique, les PME dynamiques, les énergies renouvelables etc. Tout est possible, à une seule condition : la paix. Il nous faudra mettre ensemble toutes nos intelligences, même celle des pctistes récupérables (sur la base des critères à définir) pour relever le grand défi de l’après-Sassou. Une chose est sûre, Sassou et son équipe se sont autodisqualifiés par leur échec retentissant. Ils sont pris la main dans le sac de l’incompétence absolue. Il leur manque tout juste un peu de courage pour l’avouer et démissionner. C’est le minimum qu’ils doivent au peuple congolais. Ils y sont contraints. Ce n’est qu’une affaire de temps.

    Vous dites : « La situation économique ne le fera jamais reculer. Il n’a pas de conscience pour ces histoires là. Il va chercher à corrompre le FMI et le tour sera joué… Il s’en fou du peuple et de la souffrance qu’il endure. Et en plus, ceux qui sont autour de lui n’accepteront jamais d’abandonner la manne d’argent facile que sassou leur fait profiter sans rendre compte à qui que ce soit… »

    Sassou peut corrompre le FMI et toutes les instances financières internationales, il ne pourra jamais corrompre notre plus grand opposant : l’économie nationale en ruine. En économie, tout est simple. Vous produisez à des prix compétitifs, vous vous développez. Dans le cas contraire, vous perdez des parts de marchés et c’est la dégringolade ou le décrochage assuré, par exemple de la France par rapport à l’Allemagne. La France s’est fortement désindustrialisée ces dernières décennies. Comme rien n’y a été fait, l’économie a permis le phénomène Macron. Le Congo est un pays sans industrie et fortement endetté, je ne vois pas par quel miracle ceux qui sont responsables de cette situation oseront se maintenir au pouvoir.

    Avec ou sans le FMI, dans quelques mois s’il n’y a pas de vrai dialogue dégageant un consensus pour remettre tout le monde au travail titanesque du sauvetage de l’économie, le pays va sombrer. Les Nguesso seront obligés de fuir, abandonnant à la détresse le navire économique congolais devenu fou. Quand on constatera que la dette du Congo n’est pas de 117% mais beaucoup plus que ça, vous verrez les premiers malins commencer à quitter le navire. Et encore, le peuple affamé finira par demander la vérité sur la dette. Ce n’est qu’une histoire de temps.

    Vous dites : « Et de tout cela, nous autres si on amène pas la guerre dans la chambre à coucher de sassou, il ne pliera jamais. »

    Pas besoin de guerre à mon avis. L’économie ruinée s’en charge déjà très bien. Jean-Luc Malékat a eu cette belle formule : « Si on n’a pas pu gérer l’abondance, on ne peut pas gérer la pénurie ». L’économie a toujours été le talon d’Achille de Sassou, pourquoi lancer une guerre qui l’aidera à éclipser sa banqueroute ? Le prétexte est vite trouvé : « Je voulais redresser l’économie, ils m’ont imposé une guerre, je n’y peux rien. » Ne tombons pas dans ce piège grossier. Il y a des gens qui excellent dans l’art de la guerre, sortez-les de leur élément naturel et vous verrez très vite leurs limites.

  6. Pascal Malanda dit :

    Mascad dit :
    « On ne fait jamais boire de l’eau à une statue (proverbe kongo). »

    Entièrement d’accord avec vous. D’ailleurs, il faut être assez fou pour essayer de faire boire une statue. Les Romains disaient aussi : « On peut mener un cheval à la rivière, mais on ne peut pas le forcer à boire. » Sauf qu’un cheval qui ne boit pas meurt de soif au bout de quelques jours. Je suis convaincu que Sassou n’est ni une statue ni un cheval mais un homme en chair et en os avec ses peurs et ses tristesses (encore une fois, cela n’engage que moi). On l’a vu pleurer sa mère et sa fille. Il masque encore très bien ses peurs, mais je crois que l’humain en lui craint le sort que pourrait lui réserver ses collaborateurs les plus proches. Il sait mieux que quiconque comment est mort Marien, il était son ministre de la défense.

  7. KOO' NGOH dit :

    @Pacal Malanda
    Cher Pascal,
    Je veux bien te croire comme tout autre congolais qui veut absolument que les choses changent. Mais connaissant l’animal sassou, rien de tout ce qui est prévu ne le fera reculer… Pas même l’économie en ruine… sassou n’a pas de conscience et ça ne sert à rien de l’intellectualiser ou le conscientiser. C’est une peine perdue d’avance.
    Quelques prisonniers politiques libérés par-ci, un semblant de dialogue avec Tsaty Mabiala et Kolela par-là… et le tour sera joué. Et les partisans du dialogue et du redressement du Congo resteront encore sur leur faim et dans l’incompréhension totale. L’homme sassou ou plus précisément la bête sassou, ne comprend que le langage de la force. L’histoire le prouve…
    Et quant à la fameuse force qu’il faut à tout prix appliquer contre sassou, il ne faut pas être trop pessimiste et ne voir en tout que le spectre d’une guerre civile sanglante. Non!… sassou sera dégagé par les armes avec 2 ou 3 petites poches de résistance qui seront vaincues en 1 ou 2 mois et voila!…. Car même s’il pourra opter pour la tactique « brûler le tout pour que nous tous soyons perdants », les militaires de sa tribu ne sont pas des hommes de terrain, mais plutôt des haut gradés des bureaux poussiéreux de Brazzaville, maniant avec plus de dextérité le champagne et autres mousseux que les armes de guerre. L’actuelle situation dans le Pool où ils ne veulent même pas que leurs enfants, neveux et autres y aillent est un exemple concret.
    Demain 15 Aout, dans son habitude de discours a la nation (nation qui n’existe meme pas), sassou vous sortira des choses farfelues, incompréhensibles et illogiques pour les bonnes consciences. Ce qui signifiera simplement: « je m’en fou, je reste ». Alors, on sera obligé de passer par le chemin de la force; la seule évidence incontournable.

    KOO’ NGOH

  8. KOO' NGOH dit :

    @Pascal Malanda
    Nous pouvons dessiner tous les algorithmes du monde pour tenter de comprendre le parchemin qu’optera sassou comme solution face au désastre du pays, le seul algorithme qui tienne est celui qui fait voir que sassou ne bougera jamais. Il ne partira pas.
    Ceci pour 2 raisons essentielles simples à savoir:
    – la peur d’être accusé, jugé, mis en taule ou tué en cas d’abandon du pouvoir
    – la peur de l’inconnu que lui réserve la vie (lui, sa suite clanique et ses suppôts) admettons qu’on les laisse vivre sans poursuites judiciaires. Comment accepter une nouvelle vie en dehors de celle qui les autorisait à puiser à volonté dans les caisses de l’état sans craindre quoi que ce soit?
    En un mot, évoquez tout ce que vous voulez, en tenant compte seulement de ces 2 petites raisons, sassou ne cédera pas. sassou ne partira qu’en face de la force: le seul langage qu’il connait.

    KOO’ NGOH

  9. Pascal Malanda dit :

    Cher KOO’ NGOH
    « – la peur d’être accusé, jugé, mis en taule ou tué en cas d’abandon du pouvoir
    – la peur de l’inconnu que lui réserve la vie (lui, sa suite clanique et ses suppôts) admettons qu’on les laisse vivre sans poursuites judiciaires. Comment accepter une nouvelle vie en dehors de celle qui les autorisait à puiser à volonté dans les caisses de l’état sans craindre quoi que ce soit? »

    Tout le monde sait que la PEUR est très mauvaise conseillère. La mettre au centre de sa vie est une catastrophe en soi. Une vie de peur est une existence misérable. La peur de perdre le pouvoir est un phénomène connu depuis la nuit des temps. Le pouvoir est une drogue pour certains individus qui s’y accrochent de façon maladive. Je vous le consens cher KOO’ NGOH, quand une personne est accro au pouvoir, elle n’entend plus les appels au bon sens. Mais en général, lorsque la situation bascule, même les plus ardents accrocs cherchent à fuir et à se cacher. En général, les autocrates sont de grands peureux. Regardez ce qu’est devenu Ceausescu à Timisoara, Saddam Hussein à Tikrīt, Ben Ali à l’aéroport de Tunis, Kadhafi dans un égout en plein désert. Moubarak, l’homme fort qui faisait trembler 80 millions d’Egyptien était réduit à paraître à son procès sur une civière. Sassou sait mieux que tout le monde comment éviter semblable mésaventure. Son choix est réduit à ceci : mourir au pouvoir ou négocier son départ. J’oubliais qu’il y a aussi une troisième possibilité : fuir le pays à la dernière minute comme Mobutu ou Ben Ali.

    En tant qu’humain, Sassou a le droit d’avoir peur, mais en tant qu’homme politique sa peur ne doit pas pourrir la vie de toute une nation. S’il refuse d’être rassuré et s’entête en embarquant le pays dans l’irréparable, ce n’est pas moi qui irais le sauver du lynchage populaire qu’il aura mérité. Chacun assume ses choix. Dans la vie, il y a des points de non-retour au-delà desquels plus rien n’est possible ni négociable. Je reste convaincu que nous n’avons pas encore atteint ce point de non-retour, mais nous nous en rapprochons trop vite et dangereusement.

  10. Mutu Nkombbo dit :

    Malanda est un homme dangereux: l’argumentaire, l’analyse, les points de vue…sont incompréhensibles et incompréhensifs.
    Avec un tel analyste du weekend, le Congo n’est pas sorti encore de l’auberge espagnole.
    Vous roulez pour qui Mr Malanda?

  11. Pascal Malanda dit :

    Monsieur Mutu Nkombbo,

    Je vous réponds par pure courtoisie.
    Homme dangereux ? Peut-être ! Argumentez votre déclaration.
    Analyse incompréhensible ? Fort possible. J’ai simplifié au maximum mon exposé. S’il y a des passages qui vous dépassent et que vous souhaitez comprendre (ce n’est pas un devoir), signalez-les, j’y reviendrais avec plaisir.

    « Vous roulez pour qui Mr Malanda? »
    Je roule pour Le Congo Eternel qui nous survivra, à Sassou, à vous et à moi. Pour le moment, le Congo est un pays économiquement ruiné qui risque d’être transformé en champ de ruines. Nous devons dépasser nos rancunes et nos rancœurs pour en faire un lieu convivial. Vous n’êtes pas obligé de partager mon point de vue. Réfléchissons sans passion sur le Congo qui émergera de l’après-Sassou.

  12. KOO' NGOH dit :

    @Pascal Malanda,

    Allooooo mon cher Pascal… !!!!
    As-tu entendu sassou parler? Que vas-tu me dire mon cher Pascal?
    Est-ce la folie? Est-ce vrai? Est-ce un rêve?
    Pour lui, sa vérité sortant de sa tête trouble et cynique est: le Congo va bien. Un point c’est tout.
    Ainsi donc, au diable vos réactions et propositions de solution; au diable vos fameuses histoires de dette de 120% du PIB; au diable vos histoires de détournements, des caisses et comptes vides dans les banques…
    Dieu!… les mots me manquent…
    Allez maintenant continuer à jouer aux jeux de conscience et de moralisation avec sassou. Peine perdue!
    Une chose est vraie, c’est que ma vision des choses réconforte ma position et reconfirme mon algorithme de « prospérisation » du Congo: La Guerre contre sassou et son clan. Point final…

    KOO’ NGOH

  13. Anonyme dit :

    « L’apres sassou a déjà commencé » … Monsieur Malanda qu’est ce qui a déjà commencé ?? lorsque l’on entend ce dictateur psychopathe, génocidaire nous annoncer que c’est une simple crise passagère et qu’elle sera surmontée avec l’aide du FMI et que les manifestations des plus démunis, qui ne perçoivent plus de salaires seront réprimés.
    Pour l’instant nous sommes dans la continuité de ce régime mafieux qui ne fait que se durcir.

  14. Pascal Malanda dit :

    Chers KOO’ NGOH et anonyme,
    Ce n’est pas parce que Sassou est dans le déni total de la réalité économique et financière du pays que je m’écarterais d’un iota de mon cap en faveur du Congo Eternel. Sassou peut tricher avec l’économie, mais l’économie ne se laisse pas corrompre par des déclarations lénifiantes.
    Les discours sont écrits par des « nègres » ou plumes payés pour cela. En politique, il faut savoir lire entre les lignes. Là où vous voyez un Sassou bravache qui vous écœure, j’ai vu un homme extrêmement inquiet qui fait pitié et qu’on a envie de rassurer pour qu’il ne commette pas une grosse bêtise qui embrasera le pays pour rien. Il est mieux placé que quiconque pour apprécier l’ampleur de la catastrophe financière où il a plongé le Congo. Il reconnaît, sous la dictée de sa « plume » que la crise est passée da la sphère financière à la sphère économique. C’est un aveu d’échec que l’opposition devrait exploiter. Il veut faire croire aux naïfs que la crise est due à la chute du baril. Pas un seul mot sur la mauvaise gouvernance, la disparition du fonds pour les générations futures, sur le pétrole gagé, sur la dette cachée, sur la crise politique etc. Sassou profite de l’inertie de la vraie opposition qu’il a émiettée, muselée et emprisonnée et la complicité de l’autre opposition corrompue. La seule voie de sortie honorable pour Sassou, c’est un dialogue sincère qui organisera sa retraite politique. Sans oublier qu’il y a d’autres sorties beaucoup moins honorables. Lui seul peut choisir la voie qu’il préfère. Je ne peux pas choisir à sa place.

    Il attend, comme l’écrit son griot Jean-Paul Pigasse, patron des Dépêches de Brazzaville que le cours du baril remonte dans quelques mois. Il est convaincu que les troubles au Proche et Moyen-Orient feront augmenter le prix du baril. De là à fomenter des crises au Moyen-Orient pour sauver l’économie congolaise, il n’y a qu’un pas que Pigasse hésite à franchir. C’est oublier que le Congo surendetté ne pourra rien même avec un baril à 1000 dollars dans deux ans, car il faut tenir avant ces deux ans sans intervention du FMI : chose impossible. Les dernières combines avec les pétromonarchies ayant échoué, il ne reste plus que le rapatriement de l’argent planqué dans les paradis fiscaux. Opération plus que délicate dans l’état actuel de l’économie congolaise sous la loupe du FMI. Toute transaction financière doit être justifiée. Les montages tels que les obligations lancées au sein de la CEMAC et dont les acquéreurs étaient à 90% les dignitaires du pouvoir qui ont injecté ainsi leur pactole caché en endettant le pays, ont montré leur limite. Elles ne peuvent pas être répétées ad vitam aeternam. Sassou est coincé. Il le sait mieux que tout le monde.
    Mes ancêtres de la branche Sundi disaient : « Yir’Kinkongoééé, yir’Kinkongoééé, kaab’ yir mu nsala ». Traduit en français, « Pendant le feu de brousse, la cigale qui crie que le feu est aux antipodes, ne sait pas que ses ailes sont déjà en train de brûler. »

    L’économie congolaise brûle. Ce n’est pas parce que la cigale crie le contraire sans savoir que ses ailes sont déjà en feu qu’il faut s’alarmer outre mesure. L’après-Sassou a commencé depuis le 25 octobre 2015. Seuls les aveugles ne veulent pas le voir.

    L’issue est simple : dialogue ou effondrement (fuite ou mort).

  15. Anonyme dit :

    Vous dites que l »après sassou a commencé depuis le 25 octobre 2015 mais depuis cette date on a surtout vu une continuité belle et bien réel d’un sassou qui a imposé son tempo a tout le monde.

  16. Anonyme dit :

    Cher anonyme,
    Connaissez-vous le terme “commencement de la fin”? En histoire, la grande histoire, quand on analyse la vie d’un empire, on peut détecter le moment où il a commencé son déclin. C’est parfois un événement anodin, la fatigue du monarque (avachi) qui refuse de mener une bataille cruciale ou au contraire qui la perd de façon stupide comme Napoléon à Waterloo. La fin de l’URSS a commencé le 26 avril 1986 quand la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé. La gestion de cette crise par Gorbatchev a engendré une série de revers qui ont conduit à l’implosion de l’empire soviétique. Je sais de quoi je parle, j’étais étudiant à cette époque dans ce pays et nous en discutions beaucoup avec des collègues. Un académicien lui avait dit à l’époque : « Camarade Gorbatchev, vous nous avez embarqué dans un avion, la pérestroïka. Nous venons de décoller, mais nous ne savons pas si nous allons atterrir en douceur. Votre gestion des crises est trop chaotique. » 4 ans après, l’inimaginable arrivait, l’empire russe s’écroulait comme un château de cartes.
    N’avez-vous pas remarqué que depuis le 25 octobre 2015 Sassou accumule les erreurs et les revers ? Il a tout simplement perdu la main. Qu’il en soit réduit un 15 août à demander dans son discours à la nation que Ntumi se rende à la force publique en dit long sur son désarroi. Après plus d’un an de traque, des milliards envolés, le CFCO paralysé, l’armée au bord de la crise des nerfs etc. cette demande surréaliste n’est plus ni moins qu’un aveu d’échec ; un de plus.
    L’analyse est un travail de fond et à froid. Vous pouvez aimer ou détester Sassou, l’analyse vous impose une rigueur totale. Pas de place pour l’émotion. Le temps joue contre Sassou et il le sait mieux que vous. Toute la question est aujourd’hui : Combien de temps durera l’agonie du régime et quel prix le peuple en paiera ?

  17. Troisième Oeil dit :

    Les scenarii évoqués par cher @Pascal sont plus basés sur des analyses philosophiques, astrologiques en tentant de comparer certains faits historiques au régime dictatorial de Sassou, alors que les contextes ne sont pas les mêmes. moi j’y vois qu’un rêve de la part de P.Malanda; le paradoxe, c’est la détermination dont vous faites montre en vous accrochant au dialogue non inclusif, qui n’aura jamais lieu connaissant, puis vous vous plaignez de votre complaisance et votre passivité qui fait que Sassou soit encore là et peut-être demain le chevauchement au pouvoir par son fils.

  18. Troisième Oeil dit :

    C’est pourquoi j’ai sincèrement apprécié la clairvoyance et le pragmatisme de @KOO’NGOH, voyez déjà ce qu’il fait à ses courtisans-pérroquets naifs, notamment la démission de Clément Mouamba dont il prend aisément acte par décret présidentiel signé par Firmin Ayessa ce 16 août! Sassou est un personnage très dangereux, il n’a pas besoin quand lui caresse, qu’on lui flatte; c’est plutôt une action forte et déterminée des congolais qui lui fera partir et non l’interpellation de sa conscience ou la persuasion de sa personne, ou encore le soulèvement populaire pacifique.

  19. Pascal Malanda dit :

    Cher Troisième Oeil,

    Quand la pensée et l’esprit ne dévance pas l’action de l’homme, il est soumis aux aléats de la nature et de l’histoire. Les scenarii sont du domaine de l’observation. Je peux rêver, mais la probabilité est très grande que nous puissions vivre un de ces scenarii.
    J’ajoute le sptième scenario que j’avais oublié: La mort naturelle de Sassou. Ne voyez pas dans le 7 un quelconque signe mystique. Nous sommes tellement obnubulés par Sassou que nous oublions qu’il est un simple mortel.

  20. Anonyme dit :

    Je vous cite:
    « Toute la question est aujourd’hui : Combien de temps durera l’agonie du régime et quel prix le peuple en paiera ? »
    « Nous sommes tellement obnubiés par Sassou que nous oublions qu’il est un simple mortel. »

    Alors si il faut rêver et attendre ce jour prochain pour qu’enfin le pays soit envers libérer de cette dictature, pas besoin d’être un grand analyste pour prédire qu’un jour sassou partira car comme tout homme il est mortel.
    Mais pour l’instant, quoi qu’on en dise, c’est toujours sassou qui tire les ficelles et imprime son tempo.

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