Modification de la Constitution : « l’opposition » serait-elle la meilleure alliée de Sassou ?

S’il y a un pays où le personnel politique refuse obstinément de passer le témoin aux jeunes générations pour une redistribution du jeu politique, c’est bien le Congo Brazzaville. Qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, les hommes politiques congolais ne veulent pas respecter cette loi fondamentale de la nature qui indique que tout est perpétuellement en mouvement et en évolution, cette loi qui indique que tout bouge mais la vie ne retourne jamais sur ses pas ; cette loi naturelle de la mobilité permanente de la vie qui implique également que tout ce qui a un début a une fin et que toute fin n’est souvent que le début d’autre chose.

En effet, aucun homme politique de la génération de ceux qui dirigent le Congo depuis 1963 n’accepte de vieillir et de laisser la place aux plus jeunes. Malgré leurs âges, ils font tout pour garder une apparence jeune. Et pour cause, tous ou presque se décapent la peau ou se teignent les cheveux en couleur sombre pour cacher le gris de leur chevelure qui a subi l’épreuve du temps.

La hantise de l’irréversible épreuve du temps, synonyme d’être de facto écarté de la course à la présidentielle de 2016 en raison de la limite d’âge fixée à 70 ans par la Constitution de 2002, voilà le point commun entre Sassou Nguesso et la plupart des responsables de « l’opposition » congolaise actuelle. Qu’il s’agisse de Ange Edouard Poungui (UPADS), Guy-Romain Kinfoussia (UDR-Mwinda), Dzon Mathias (UPRN et ARD) ou du Général Emmanuel Ngouélondelé-Mongo (Le PAD), pour ne citer que ces quatre responsables de l’actuelle « opposition », si la Constitution en vigueur n’est pas modifiée avant 2016, ils seront tous frappés par cette limite d’âge de 70 ans au même titre que Sassou Nguesso et seront donc hors jeu pour la course à la  prochaine présidentielle de 2016.

Voilà pourquoi le prince machiavélien d’Edou, rompu à l’art de la manipulation, a choisi d’utiliser les appétits présidentiels de ses « opposants » pour faire d’eux ses meilleurs alliés dans la bataille pour la modification de la Constitution afin de faire sauter non seulement le verrou concernant la limite d’âge mais également celui qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux maximum. En clair, modifier la Constitution pour rester dans la course à la présidentielle de 2016, Sassou Nguesso (PCT), Ange Edouard Poungui (UPADS), Guy-Romain Kinfoussia (UDR-Mwinda), Dzon Mathias (UPRN et ARD) ou du Général Emmanuel Ngouélondelé-Mongo, même combat. L’enjeu est de taille, alors « opposition » ou pas, il faut resserrer les rangs pour rester coûte que coûte dans la course, et pour cela, personne parmi eux ne veux verser dans la demi-mesure.

Dès lors, chacun conviendra avec moi que l’unité de la classe politique congolaise autour de l’idée fédératrice du « NON A LA MODIFICATION DE LA CONSTITUTION » qui semblait pourtant si vaillamment affichée, ne semble plus résister aux appétits présidentiels de ces « opposants ». D’ailleurs, selon certaines sources bien informées, un deal aurait même déjà été passé entre Sassou Nguesso et certains de ces « opposants », qui devront se charger eux-mêmes après les élections législatives de 2012 au cours desquelles ils seront désignés députés, de demander et de démontrer la nécessité de modifier la Constitution avant l’élection présidentielle de 2016. Ces « opposants » auraient semble-t-il perçu plusieurs dizaines de  millions de pétro CFA.

Espérons donc que d’ici là, notre vaillant peuple se serait levé pour prendre son destin en mains et faire échouer ce nième complot ourdi contre lui.

 

Bienvenu MABILEMONO

S.G. du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo (M.U.D.C.)

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