Message de Marc MAPINGOU au déjeuner de presse des avocats du général Mokoko, ce 2 mai 2018 à Paris

PETIT DEJEUNER DE PRESSE DU 02 MAI 2018

avec les avocats du général Jean Marie Michel Mokoko

à l’Hôtel Millénnium Opéra – Paris

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MESSAGE INTRODUCTIF

de Monsieur Marc MAPINGOU MITOUMBI,

Représentant personnel et Porte-parole à l’étranger

du Général Jean Marie Michel Mokoko

Chers invités,

Chers Maîtres,

Mesdames, Messieurs.

Merci d’être venus si nombreux, participer à cet important événement qui donnera l’occasion aux uns et aux autres de mieux comprendre ce qui se passe dans notre pays, le Congo Brazzaville.

Merci aux journalistes, aux juristes et aux défenseurs des droits qui, malgré leurs occupations, nous honorent ce matin de leur présence. C’est l’occasion de remercier la presse et les médias de France et du monde pour leur juste contribution à la compréhension de la grave situation qui prévaut en république du Congo.

A vous, journalistes de: Le monde Afrique, La Lettre du continent, Libération, le Point, le Figaro, l’Express, Opinion Internationale, RFI, France 24, Africa N°1, La Voix de l’Amérique, la BBC…etc, nous vous exprimons toute notre reconnaissance.

Merci aux médias et sites congolais, vous qui accompagnez si bien, jour après jour, la lutte que mène le peuple congolais pour sa libération. J’ai cité: Brazza News de Gatien Samba, Ziana TV de Cyr Mackosso, Brazza Paris Infos d’Aristide Mobebissi qui diffusent en direct en ce moment ce grand évenement; sans oublier les sites Congo Liberty, Zenga Mambu, Mwinda-Press, Sacer-Infos, Congo-Page, Dac-press, Bob Ebaka Show et bien d’autres …

Je n’oublie pas les différentes associations et les nombreuses personnalités de la diaspora congolaise du Canada, des Etats-Unis, d’Afrique et bien sûr d’Europe, particulièrement celles présentes et agissantes de France.

Enfin, notre gratitude à tous les démocrates, humanistes et organisations du monde entier, particulièrement Amnesty international et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), qui se sont engagés pour le Congo. Vous êtes nombreux dans cette salle en vos grades et qualités.

Mesdames, Messieurs,

Dans nos villages, au Congo Brazzaville notre pays, lorsque les sages se retrouvent au « Mbongui » dit l’Arbre à Palabre, l’Ancien, avant de rentrer dans le vif du sujet, pose toujours la question: « Qu’est-ce qui nous réunit aujourd’hui ? »

Chers Maitres,

Vous êtes habitués à cette question. En d’autres termes, quel est notre ordre du jour ? Je ne dévoile rien, en rappelant simplement que c’est toujours et encore la cause juste qu’illustre “l’Affaire « Jean Marie Michel Mokoko » qui nous rassemble.

Mesdames, Messieurs

Vous l’avez noté, qu’au delà du cas du général Mokoko, il s’agit au fond de l’évocation des injustices que subissent tous les prisonniers politiques et détenus arbitraires au Congo. Les avocats de certains d’entre eux sont dans cette salle.

– Je salue mon frère Maître Nganga Amedée, ici présent, avocat du Colonel Marcel Ntsourou mort empoisonné à la Maison d’arrêt de Brazzaville le 12 février 2017, paix à son âme.

– De même, j’adresse mes salutations à Maître Abitbol et Maître Lemeignen, tous deux, avocats de Mr André Okombi Salissa, ancien candidat à la présidentielle anticipée de 2016 et incarcéré arbitrairement.

Mesdames, Messieurs,

Avant la présentation de nos interlocuteurs de ce jour, je me dois de préciser que la défense du général Mokoko comprend stratégiquement deux pôles d’avocats intimement liés, l’un à l’intérieur et l’autre à l’extérieur.

– Depuis le Congo, Maître Eric Yvon Ibouanga, Maître Christian Locko (du Cabinet Brudey, Ondziel, Locko), Maître Jean Philippe Esseau et Maître Ludovic Essou; sont en esprit et en communion avec nous. A cette occasion, ils prendront la parole à distance par vidéo conférence.

– Vous avez ici présents, l’équipe française du Barreau de Paris que j’ai l’honneur de vous présenter : Maître Jessica FINELLE, Maître Etienne ARNAUD et Maître Norbert TRICAUD.

– chère Maître Jessica Finelle : lorsqu’en ce mois de février, j’ai rendez-vous avec Maitre Pierre Olivier Sur, l’ancien bâtonnier de Paris, où je fais votre connaissance, votre réputation d’avocate célèbre vous avait déjà précédé car à Dakar, où vous avez assisté Karim Wade, on vous appelait déjà la « Lionne de Dakar ».

Vous irez certainement au Congo Brazzaville, là-bas, dans ce beau pays, le peuple Teké, plus ancien occupant du territoire de Brazzaville, célèbre plutot la force de la Panthère. Ne soyez pas surprise que très vite, l’on vous appelle “la Panthère de Brazzaville”…et, je vois la débandade de Mr Oko Ngakala à son parquet, ce personnage haut en couleur que vous découvrirerez assurément avec joie…Comprenez ma boutade.

Les congolais vous ont découvert à TV5, et je vous apporte ici leur soutien et leur admiration.

– Cher Maître Etienne Arnaud : vos prestations dans les prétoires confirment ce que vous êtes, un artiste de la parole. La jeunesse congolaise, j’en suis sûr, decouvrira votre talent. Elle découvrira surtout votre regard sur un pays pris en otage par une géneration de politiciens qui a du mal à s’adapter au monde en mouvement.

Vous entendrez la colère de cette jeunesse impatiente que Jean Marie Michel Mokoko a su porter faisant ainsi naître une nouvelle promesse.

– Cher Maître Norbert Tricaud : les congolais vous connaissent, les africains vous admirent, la diaspora de mon pays dans cette salle vous respecte.

Voyageur infatigable toujours à la recherche de nouvelles causes, vous avez pris à bras le corps, très tôt, la défense de plusieurs opposants africains en exil et même de ceux qui luttent sur le terrain pour une afrique prospère.

J. M .M. Mokoko vous remercie d’avoir souvent marché avec les congolais à Paris, en leur montrant les traces des pas de Victor Hugo, de Voltaire et de Clémenceau et d’Emile Zola.

Mesdames, messieurs,

En rentrant dans ces lieux, j’ai rencontré une américaine qui voulait en savoir plus sur Jean Marie Michel Mokoko, ce nouveau prisonnier politique africain qui lui rappelait à quelques égards, l’image de Mandela autrefois en Afrique du Sud et celle plus lointaine des résistants congolais sous la colonisation.

C’était en réalité une invite chaleureuse à l’évocation de la personnalité, justement remarquable, de Jean Marie Michel Mokoko

Mesdames, Messieurs

Qui est Jean Marie Michel Mokoko ?

La vie et le parcours professionnel de ce général congolais formé à Saint-Cyr sont désormais publics. Les congolais le découvrent à la conférence nationale souveraine de 1991, alors qu’il est chef d’état major général. C’est à cette même date que je fis personnellement sa connaissance et que nous nous sommes liés d’amitié.

Mesdames et Messieurs,

Cet homme que le régime de Brazzaville prend en otage est un congolais juste et patriote.

C’est un démocrate et républicain.

Il l’a montré en 1991, lorsqu’il prend parti pour le peuple qui veut en découdre avec le parti unique. A ce moment capital et historique, il fait le choix des forces du changement et il s’affirme comme le gardien et le protecteur du mouvement en marche que sera la Conférence Nationale Souveraine.

Lorsqu’il a voulu rentrer en politique, il crée au milieu des années 90, un parti politique et publie un ouvrage fort révélateur de sa passion pour une république unie et démocratique intitulé :  » Le temp du devoir « .

Fidèle à ses principes républicains, il met plus tard entre parenthèses son mouvement politique naissant dès lors qu’il a été appelé et investi d’une mission publique au début des années 2000 jusqu’à sa dernière mission en centrafrique.

Un non violent et un pacifiste.

Jean Marie Michel Mokoko, a constamment rappelé cette phrase de Ghandhi:

 » Il y a beacoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir, mais aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer ».

En juin 1997, lorsque Sassou Nguesso rassemble des militaires et officiers à sa bourse, s’adressant surtout, par instinct primitif, à ceux proches des régions du Nord du Congo, pour le déclenchement de sa guerre du 05 juin contre le président élu Pascal Lissouba, il fait appel à Mokoko, qui refuse catégoriquement. Cette séquence lui vaudra l’inamitié et une rancoeur inavouée de la part de Sassou et de ses partisans, tribalistes et bornés.

En 2016, alors qu’il déclare sa candidature à la présidentielle, sans oublier qu’en 2015, il conteste le changement de la constitution par Sassou Nguesso, ses malheurs commencent.

– Caillassage de sa voiture à l’arrivée à l’aéroport de Brazzaville.

– Agression de ses partisans.

– Boycott de ses tournées à l’intérieur du pays

– Tracasserie psychologique avec le chantage sur une vieille histoire de cassette évoquant un simulacre coup d’état.

Sans aucun scrupule, ces méthodes dignes de l’époque stalinienne continuent à ce jour, de manière éhontée, à abreuver Sassou Nguesso et ses services de renseignement.

Une incarnation de la cause du peuple

En 2016, il est le candidat adoubé par les populations congolaises des villes et des campagnes, du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Les congolaises et les congolais ont rêvé et rêvent encore avec lui, d’un autre destin que celui funeste qu’impose le régime éculé de Sassou Nguesso.

En dénonçant vigoureusement les travers d’un systéme politique corrrompu, qui a fait et continue à faire tant mal au Congo, Jean Michel Mokoko a capitalisé l’opinion favorable et l’espoir des congolais. L’enthousiasme populaire qui a accompagné ses déplacements dans tout le pays et les résultats objectifs de la simulacre élection présidentielle anticipée, l’ont démontré.

L’homme a su dire NON ! :

– NON ! à la soumission ethno régionialiste en rejetant l’offre sordide d’une entente nordiste ou mbochi. Il a rompu avec le faux alignement et l’idéologie imposée de “seul Sassou représente le nord du Congo”.

– NON ! à la corruption, à la compromission et aux influences de la françafrique (je me refère aux visites de l’ambassadeur de France à Brazzaville, et de Jean Yves Olivier, sans oublier le passage de Batchily, représentant de l’O.N.U); tous, envoyés par Sassou pour demander à Jean Marie Michel Mokoko de reconnaître son hold up électoral.

Hélas! ces derniers avaient simplement oublié que Jean Marie Michel Mokoko, avait retenu l’une des leçons de son maître, l’Abbé Gregoire qui disait :

« Je suis comme le granit, on peut me briser, mais on ne me plie pas. »

Mesdames, Messieurs,

Au regard de toutes ces péripéties, je me réjouis que le peuple congolais ne soit plus dupe. Pour la première fois, depuis son imposture de 1997, Sassou Nguesso est aux abois.

Le peuple contient ses ardeurs pour la liberté et la justice. Il attend avec une furie refoulée que le pouvoir de Brazzaville achève sa manigance contre les promotteurs de la refondation d’un Congo rassemblé et prospère que sont, le général Mokoko, André Okombi Salissa, Anatole Limbongo Ngoka, Paulin Makaya, Jean Ngouabi, Ghislain Fortuné Ndombe et tous les autres compatriotes, compagnons d’infortune.

C’est pourquoi, le peuple congolais adhère à l’idée d’un procès. Le peuple exige un procès car, plus que l’homme, c’est la cause du peuple qui est en prison.

Ne nous méprenons pas. Le peuple congolais exige un procès, un vrai pas la parodie en cours

Le pouvoir de Brazzaville organise à sa guise “l’accusation à charge”, c’est l’inquisition. Il croyait surprendre le monde en improvisant, contre tout bon sens, l’ouverture du procès de Mokoko vraisemblablement dans les prochains jours.

Plus que jamais, Sassou Nguesso emprunte aux méthodes les plus abjects, son stratagème qui musèle l’expression du droit et des esprits justes.

Mesdames, Messieurs,

Nos avocats ici présents, vous démontreront les inepties des procédures judiciaires orchestrées par des analphabètes des droits humains.

Le moment est venu de retrouver l’appel profond de notre hymne national, il est temps que le soleil se lève et que notre Congo resplendisse.

C’est encore pourquoi au nom du peuple congolais, Jean michel Mokoko veut un procès populaire et radio-télévisé pour que triomphe la vérité.

Mesdames, Messieurs,

Nous nous associons à cette volonté courageuse car il s’agira non pas seulement du procès d’un homme.

Ce procès, comme naguère celui de André Grenard Matsoua qui s’insurgea dignement contre l’oppression coloniale, sera le procès d’un régime despotique qui bafoue sans limites les règles de la liberté, de l’humaine condition et de la démocratie, vous avez compris.

Nous y croyons. Le peuple sera au rendez-vous pour que se tienne le véritable procès.

Ce sera le procès de l’odieuse manipulation ethno-regionale qui gouverne le Congo depuis tant d’année.

Oui ! ce sera le procès de la violence politique pratiquée par un régime aux abois qui a tant fait de victimes dans notre pays.

Ce sera inévitablement celui de Sassou Nguesso et des barbares qui l’entourent.

Oui! ce sera le procès du peuple contre Mr Sassou Nguesso et ses bourreaux. Ceux là même qui ont fait disparaître 350 congolais au Beach, qui ont torturé Kalakala, empoisonné Ntsourou Marcel, assassinés Souamy, Régis Batola, Roland Gambou…Ces lâches et assasins qui n’ont toujours rien dit des disparitions odieuses de Marien Ngouabi, du Cardinal Emile Biayenda, de Xavier Katali, d’Auxence Ickonga, de Pierre Anga, de Bruno Ossebi, de Adoua, d’Avoukou, j’en passe.

Oui ! ce sera le procès des victimes du Pool contre le régime de Brazzaville qui a massacré tant et tant d’hommes et enfants.

Ce procès, on le veut ! Parce qu’il est temps que ceux qui accusent toujours les autres soient enfin montrés du doigt.

Le peuple jugera. Le peuple congolais meurtri sera le dernier décideur.

Enfin ! Vous qui avez ruiné le pays. Ce sera votre procès. Vous qui avez pillé le Congo sans scrupules, en hypothéquant l’avenir d’une nation toute entière; et en empêchant ainsi le rêve des nouvelles générations.

Point n’est besoin de vous relire ici les tristes et humiliantes constatations de ruine économique, financière et sociale qu’ont livré au monde les dernières missions du F.M.I dans notre pays.

Face à tous ces enjeux, Jean Marie Michel Mokoko est déterminé à répondre courageusement à son destin pour le Congo. J’en suis certain, avec lui, un autre avenir reste possible car en définitive, il vous dira comme Shakespeare “la vérité a le coeur tranquille”.

Merci infiniment à tous. Maîtres je vous laisse la parole pour le plaidoyer d’un Congo rassemblé et reconcilié après la longue nuit que ce régime nous impose.

Marc Mapingou.

Diffusé le 02 mai 2018, par www.congo-liberty.org

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6 réponses à Message de Marc MAPINGOU au déjeuner de presse des avocats du général Mokoko, ce 2 mai 2018 à Paris

  1. Dilon Matthew dit :

    Vu la détermination et la parfaite maitrise de leur sujet, je ne serais étonné que ces trois avocats parisiens ( FINELLE, ARNAUD, TRICAUD) du général MOKOKO, n’obtiennent pas leur visas d’entrée au Congo des autorités de Brazzaville, visiblement en panique. Une parodie de justice est donc déjà ficelée par la dictature qui en refusera à coup sûr, la transmission audio-visuelle, dans le souci de ne pas se couvrir de ridicule.

  2. ku Ibiti dit :

    ça m’étonnerait que DSN laisse entrer tranquillement ces 3 avocats à Brazzaville…

  3. Delbar dit :

    Lors de la défense du Colonel Ntsourou, le visa m’avait été refusé. Il a fallu l’intervention du regretté
    Bâtonnier Stasi auprès du secrétaire général de l’OIF et ancien Président du Sénégal afin que je puisse l’ obtenir.
    Cependant, à époque, la chape de plomb était moins lourde qu’aujourd’hui.
    Je crains donc que mes confrères aient beaucoup de difficulté à se rendre au Congo.
    De toute manière la décision est déjà rendue …

  4. Je salue la combativité du frère Marc Mapingou et bien sûr les efforts des frères Alexis Miayoukou , Amédée Nganga qui ont travaillés dur, pour la réussite de ce petit déjeuner de presse à l’échelle internationale, puisque toute la presse mondiale était représenter en effet . Malgré les interventions malveillantes d’agents double de la barbarie d’oyo Zadio et ngolo ngolo , ce déjeuner a été un grand succès . Notre silence fait de nous des complices de la barbarie des Mbochis. Pensons au Général Mokoko qui vivait comme un petit prince à Bangui ,qui a tout laissé pour sacrifier sa vie aux congolais .

  5. le fils du pays dit :

    Mr Mapingou et d’autres politiciens Congolais vous êtes tous opposants de salons de reunions.Vous faites perdre un temps fou a tous ceux qui vous suivent pensant que vous menez le combat comme il se doit alors que vous tournez au tour du pot.Il n’a pas tort Mr Sassou quand il vous qualifie d’agitateurs de Paris.Mr Mapingou et d’autres vous savez et vous connaissez très bien la racine du problème Congolais.Tant que le taure ne sera pas pris par ses cornes rien ne changera au Congo.Et il y a des méthodes et des manières par lesquelles on prend le taure par ses cornes.Le pire,c’est que les double couteaux qui ont désoriente ou trompe Mr Lissouba pour que le Pct et son chef reviennent au trône par le bain de sang des Congolais font partie de cette galaxie dite opposition.

  6. test dit :

    ok

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