L’urgence de passer de la rhétorique à l’action contre le Tyran. Par David Londi

« Ainsi donc, Catilina, poursuis tes desseins ; sors enfin de Rome ; les portes sont ouvertes, pars : il y a trop longtemps que le camp de Mallius, que ton année attend son général. Emmène avec toi tous tes complices, ou du moins le plus grand nombre ; que la ville en soit purgée ; tu me délivreras de grandes alarmes, dès qu’un mur me séparera de toi. Tu ne peux demeurer plus longtemps avec nous ; je ne veux pas le souffrir, je ne le tolérerai, je ne le permettrai pas » (Cicéron).

C’est par l’argument de la Première Catilinaire de Cicéron parmi les quatre qu’il a prononcées devant le Sénat romain contre le conspirateur Lucius Sergius Catilina du 8 novembre au 5 décembre 63 av. JC et qui constitue l’un des sommets de l’art oratoire de la Rome antique, que j’ouvre ma plaidoirie pour chasser le Tyran et son clan hors des murs du Congo. Tous les Congolais devraient s’en approprier, au-moins dans l’esprit. Le Tyran doit dégager et sa dictature désintégrée, jusques à quand abusera-t-il de notre patience ? En effet, nous sommes à un peu plus de deux ans d’un rendez-vous crucial : 2021 est l’année de la fin du mandat usurpé du Tyran. Comme l’écrit Sun Tzu dans l’Art de la guerre : « Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre ». Allons-nous donner raison à ce brillant stratège de la guerre de la Chine antique dans le combat qui nous oppose au Dictateur ? Allons-nous continuer à attendre l’homme providentiel, comme le disent certains, qui viendra sauver le Congo ou espérer un coup d’état opportun pour tout dénouer ? La libération de ce pays ne viendra pas des actions posées depuis l’étranger, même si elles y contribuent, ni d’un « deus ex machina » ni d’un militaire, mais du peuple. C’est la seule façon pour le citoyen de s’approprier son espace politique et d’en devenir le maître. C’est effectivement dans la lutte que se forgent l’idée nationale et la solidarité. Nous avons une excellente compréhension des multiples aspects de la dictature, des facteurs physiques, historiques, gouvernementaux, militaires, culturels, sociaux, politiques, psychologiques, économiques et internationaux. Toutes nos publications sur ce site ou ailleurs en témoignent.

Nous avons donc les bons diagnostics qui appellent des plans d’action. Malgré cela nous continuons à nous enfermer dans la rhétorique et le référentiel politique créé par le Tyran en ne livrant que des analyses situationnelles dont certaines vont jusqu’à demander la démission d’un ministre alors que nous savons très bien que nous sommes dans une Dictature. Dans ce système politique, le pouvoir n’est ni partagé (pas de séparation des pouvoirs) ni contrôlé (absence d’élections libres ou de constitution émanant du peuple). Il est donc temps de passer de la rhétorique à l’action. Dans ce référentiel toutes ses institutions ne sont que des points décentralisés des décisions du Tyran : concentration des trois pouvoirs (juridique, législatif et exécutif). Toutes celles et tous ceux qui y participent sont, de ce fait, des traîtres. Ils sont passés du côté obscur de la force où les émotions vives telles la haine et la peur les ont éloignés définitivement du Peuple.

Le salut ne peut donc plus venir ni des partis éthniques et criminels – ils ont levé des milices pour tuer d’autres Congolais – ni des syndicalistes qui, jadis dans ce pays, ont pourtant toujours joué un rôle d’avant-garde et impulsé des mutations importantes. Sur cette opposition nous ne pouvons donc plus compter. Le mandat du Tyran arrive donc à terme, que va-t-il encore inventer cette fois-ci après avoir bloqué l’internet et les réseaux sociaux pendant 4 jours ; proclamé les résultats de l’élection présidentielle à une heure indue ; corrompu la pseudo-opposition qui s’est empressée de reconnaître sa victoire ; trafiqué grossièrement les résultats sortis des urnes qui n’ont jamais été publiés bureau de vote par bureau de vote ; déclenché un génocide dans le Pool pour continuer à exercer une violence permanente, stratégie de conquête et de conservation du pouvoir (projet Mouebara : Opinion internationale), dans une région qu’il sait lui être hostile et vendu à la communauté internationale une victoire à la Pyrrhus, obtenue au prix de terribles pertes humaines ? Face à cela quelles stratégies proposons-nous pour le contrer ? Les stratégies ne peuvent se développer sans tenir compte du contexte particulier de la dictature. « Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation » (Sun Tzu).

De ce contexte nous connaissons les forces et les faiblesses puisque cela fait vingt ans que nous l’autopsions. Il est donc temps de passer au recensement des objectifs pour élaborer des stratégies de lutte. L’évaluation des objectifs et de l’importance de l’enjeu est fondamentale pour établir des stratégies réalistes. La détermination, aussi, de l’objectif réel est cruciale. L’objectif réel doit être de réunir toutes les conditions pour une insurrection populaire comme en Tunisie ou au Burkina Faso. Si nous ne mobilisons pas le peuple pour qu’il s’approprie le contexte politique en se détournant des opposants politiques et des syndicats corrompus, véritable digue de protection du Tyran, nous risquons de tomber dans la même situation qu’en 2016. Si ce n’est le père, ça sera le fils. Si nous ignorons l’étape de la construction d’une stratégie et d’une planification des actions réalistes avant, pendant et après nous risquons de nous retrouver dans la situation d’après la Conférence nationale, ce rendez-vous manqué. Si par bonheur, une force quelconque venait à désintégrer cette dictature, son renversement n’est pas suffisant, il faut viser à l’établissement d’une société libre dans un système de gouvernement démocratique, en l’occurrence pour nous, le fédéralisme, pour ne pas revivre les lendemains qui déchantent de la Conférence nationale. La clarification de ce point aura des répercussions sur la stratégie globale et sur les stratégies spécifiques qui en découleront. Il est donc plus que temps de songer à construire des stratégies pour donner au peuple la capacité et les moyens de s’approprier la lutte.

Seule, réellement, la lutte libère et conscientise. Pour cela, l’apport des avant-gardes de chaque région va consister à initier et à gérer les cellules-relais au sein du réseau national parce que la corruption des leaders politiques doit les pousser à inciter les populations à se lancer dans l’action collective de défiance politique. Il faut sortir du langage « politiquement correct » de l’unité nationale quand la réalité en est toute autre pour poser des actes réalistes : un ressortissant du Pool mobilisera plus à Kindamba qu’à Souanké et vice-versa. C’est un fait.

Choix des moyens

Au niveau de la stratégie globale, nous devons choisir les principaux moyens de lutte à employer dans le conflit à venir. En effet, 2021 est crucial pour les Démocrates : la fin du mandat usurpé du Dictateur, donc une période prévisible de troubles. Va-t-il user des mêmes stratèges avec la même complicité de cette classe politique qui l’accompagne depuis plus de 30 ans ? Nous devons évaluer les mérites et les limites des différentes techniques de combat comme la lutte armée, la guérilla urbaine, la défiance politique, etc. Pour ma part, je suis pour la défiance politique. Pour faire ces choix, nous aurons à considérer des questions telles que celles-ci :

  • Est-ce que le type de lutte choisi est-il dans les capacités des militants dans un état aussi répressif ?

  • Est-ce que la technique de combat choisie utilise les points forts de la résistance locale ?

  • Est-ce que cette technique vise les points faibles de la dictature ou ses points les plus forts ?

  • Est-ce que les moyens utilisés aident les militants à devenir plus autonomes ou vont-ils dépendre de tierces parties ou de fournisseurs externes ?

  • Quelle a été, par le passé, l’efficacité de la technique choisie pour abattre des Dictateurs ?

  • Les moyens utilisés risquent-ils d’augmenter ou de limiter le nombre des victimes et les destructions au cours du conflit à venir ?

  • En supposant la victoire sur la dictature, quel effet les moyens retenus auront-ils sur le type de gouvernement qui pourrait émerger de la lutte ?

Les types d’action qui se révéleraient contre-productifs devront être exclus de la stratégie globale. Il est établi que la défiance politique offre des avantages significatifs sur les autres techniques de lutte (Martin Luther King, Gandhi …). Nous devons examiner notre propre situation de conflit et voir si la défiance politique apporte des réponses positives aux questions posées ci-dessus.

Planifier pour la démocratie

Il faut se souvenir que l’objectif de la stratégie globale contre une dictature n’est pas simplement d’anéantir le Dictateur mais d’installer un système démocratique et de rendre impossible l’émergence d’une nouvelle dictature. C’est dans ce contexte que les réflexions sur le fédéralisme ont une résonance spécifique. Elles font partie intégrante de la lutte contre le Tyran. Cela n’est donc pas de la diversion ni de l’inconscience ni de la divagation dans des sphères mystiques d’un autre temps mais un réalisme qui s’inscrit dans une réalité historique : 1963 ; 1970 ; 1972 ;1977 ;1992 et 2016. Nous voulons que l’après 2021 ne s’inscrive pas dans la même logique avec les mêmes impacts tant humains qu’économiques.

Afin d’atteindre ces objectifs, il faudra choisir les moyens de lutte susceptibles de contribuer à un changement de la répartition du pouvoir effectif dans la société, modifier le rapport de force en faveur du peuple. Actuellement le gouvernement est fort alors que la résistance du peuple est faible et les institutions civiles et politiques corrompues. Sans évolution de ce déséquilibre, un nouveau groupe de dirigeants peut, s’il le souhaite, être tout aussi dictatorial que l’ancien : une révolution de palais ou un coup d’État ne seront donc pas les bienvenus.

La défiance politique facilite une redistribution du pouvoir effectif plus équitable grâce à la mobilisation de la société contre la dictature. Ce processus se manifeste de différentes manières. Le développement de la capacité de lutte non-violente induit une réduction de la capacité de répression violente de la dictature. Celle-ci ne parvient plus aussi aisément à intimider et à soumettre la population qui dispose de puissants moyens de contrer et même parfois de bloquer l’exercice du pouvoir dictatorial. De plus, la mobilisation du pouvoir populaire par la défiance politique renforcera les institutions comme les syndicats à virer les leaders corrompus qui étouffent les grèves et marginalisera une opposition vermoulue. L’expérience de l’exercice d’un pouvoir efficace ne s’oublie pas facilement.

Le savoir-faire et l’habileté acquis dans la lutte rendent la population moins sujette à des tentatives de nouvelle dictature. C’est pour cela que la stratégie d’installation et de développement d’un réseau de cellules-relais dans tout le pays est incontournable parce que la dynamique dégagée par ce climat de lutte permet de conscientiser le peuple et de développer l’esprit de solidarité. Le peuple prend conscience de sa force et finit par inverser le rapport de force, que cette force soit physique, psychique, économique ou politique, en sa faveur. Ce réajustement des relations de pouvoir rend alors plus probable l’installation d’une société démocratique durable.

L’assistance extérieure

Lors de la préparation de la stratégie globale, il faut évaluer les rôles respectifs de la résistance interne et des pressions externes pour désintégrer la dictature. Il faut noter que les pressions externes n’interviennent que si et seulement si un mouvement de résistance interne puissant se met en place. Les réseaux des cellules-relais et de la diaspora doivent converger dans la conceptualisation de la lutte, sa planification et son déploiement sur tout le territoire national. Mais les forces essentielles de la lutte doivent provenir de l’intérieur même du pays. De modestes gains pourront être obtenus en mobilisant les opinions publiques mondiales contre la dictature, avec des arguments humanitaires, moraux et religieux. D’autres actions peuvent être menées pour obtenir des gouvernements ou des organisations internationales la mise en place de sanctions diplomatiques, politiques et économiques contre la dictature. Ici se trouve le rôle essentiel de la diaspora. Les sanctions peuvent prendre la forme d’embargos économiques ou militaires sur les armes, de réduction du niveau de reconnaissance diplomatique, de rupture des relations diplomatiques, de cessation d’assistance économique, d’interdiction d’investissement dans le pays dictatorial, d’expulsion du gouvernement dictatorial de diverses organisations internationales et des organes des Nations Unies. Mais, pour cela la diaspora doit améliorer sa stratégie de communication. De plus, une assistance internationale, financière ou prenant la forme d’aide dans le domaine de la communication peut être fournie directement aux forces qui luttent sur le terrain. Des sites existent pour ce genre d’action. Le Tyran s’est lancé dans la corruption à grande échelle des organisations internationales pour s’acheter une immunité mais nous, nous avons une arme puissante : l’internet qui nous permet de sortir tous les dossiers compromettants de ces pseudo-experts internationaux qui servent de paratonnerre au Tyran. Il faut aussi ajouter, sur ce point de la libération de l’information, qu’il existe beaucoup de sites associatifs (ONG) et ceux relatifs au soutien contre les Dictatures dans le monde que nous n’exploitons pas assez pour l’extension de notre combat contre la Dictature aux opinions publiques des différents pays occidentaux. Le Tyran se paie une blancheur sur notre incapacité à communiquer efficacement. Des outils existent, utilisons-les d’une façon efficiente. Sortons des créneaux classiques pour intégrer toute la panoplie des outils de communication que les nouvelles technologies mettent à notre disposition. Nous ne le faisons pas assez.

La formulation d’une stratégie globale

Après évaluation de la situation et des moyens choisis, l’état-major doit esquisser, dans les grandes lignes, la meilleure manière de conduire les opérations. Ce large plan doit partir du présent et aller jusqu’à la libération future et la mise en place d’un système démocratique. Nous devons nous poser de nombreuses questions. Les questions suivantes ont trait (de manière plus précise que nous ne l’avons vu précédemment) aux considérations requises pour définir une stratégie globale pour une lutte de défiance politique : Comment pourrait commencer au mieux ce long combat ? A cette question, la réponse est l’installation du réseau de cellules-relais infranational en relation avec celui de la diaspora. La diaspora ne prend pas suffisamment en considération les problématiques des combattants qui luttent sur place. Divisée et parfois animée de l’ambition opportuniste et égoïste d’être Khalife à la place du Khalife, comportement constitutif de l’Etat-nation, la diaspora se manifeste par des communiqués ou des condamnations vaines quand l’un des combattants est embastillé ou torturé sans apporter une véritable assistance dans l’organisation ou le financement de leur combat. L’objectif principal ne doit pas être celui de conquérir le peuple mais de lutter avec lui pour transformer la culture du silence en une culture de l’espoir.

A ce propos nous devons nous interroger sur notre capacité à mettre sur pied une stratégie de communication efficace pouvant toucher les opinions occidentales et non leurs dirigeants seulement qui, eux, obéissent à des contraintes diplomatiques derrière lesquelles ils s’abritent pour préserver leurs intérêts et équilibres macro-économiques. Là où la photo d’un petit garçon syrien, échoué sur une plage de la Méditerranée, avait ému toute la communauté mondiale ou cette petite fille brûlée au napalm courant, nue, dans les rues de Saïgon avait contribué à changer le sort de la guerre du Vietnam, nous sommes incapables d’attirer l’attention des grandes démocraties sur la situation du Pool, par exemple, avec des milliers de morts. Nous continuons à nous battre avec les moyens et méthodes du début du 20ème siècle. La question suivante, comment donner à la population opprimée une confiance en soi et une force suffisantes pour dépasser leur peur et affronter la dictature ? Le réseau de cellules permet de créer, au sein des combattants, une dynamique de groupe avec le principe selon lequel cette stratégie apparaît clairement solidaire d’une méthode de construction d’une conscience commune. La dynamique de groupe est par définition centrée sur le changement de comportement et de motivation pour construire une conscience de la lutte dans l’unité et la solidarité. Cette conscience permet de transcender les divisions éthniques qui bloquent toute dynamique de lutte. Elle permet aussi de cibler les vraies contradictions et les vrais responsables du désastre actuel. Elle permet d’identifier l’ennemi commun qui met le pays en coupes réglées pour un clan. Elle constitue de ce fait une modalité privilégiée de la science de l’action, ciblée sur l’action formative des personnes sur les personnes et sur le réseaux interpersonnels se façonnant au sein des groupes.

C’est à ce moment-là que les questions se bousculent dans nos têtes. Comment pourrait-on augmenter progressivement avec le temps (2 ans) et l’expérience, la capacité de la population à appliquer la défiance politique et la non-coopération ? L’action combinée des réseaux des cellules-relais et de la diaspora doit permettre de mettre sur pied des stratégies de sensibilisation, d’infiltration des associations civiles et religieuses, Morris et McAdam (chercheurs américains sur les mouvements civiques) ont montré le rôle des institutions locales noires comme les églises ou les universités dans l’émergence du mouvement des droits civiques, pour mobiliser les populations autour des mots d’ordre précis. L’action non violente, contrairement à celle de la violence, rassemble plus autour d’elle des sympathisants plus nombreux à cause de la minimisation du facteur de risque relatif à la répression.

La violence est l’option que le pouvoir prépare depuis plus de 20 ans. Elle n’est donc pas la solution. Les cellules-relais sont des structures de mobilisation qui sont les moyens collectifs formels, par le biais desquelles les gens se mobilisent et s’engagent dans l’action collective. Alors que les cellules-relais tendent à se concentrer sur l’exécution du plan d’action défini par l’état-major, le réseau de la diaspora s’intéresse à l’ensemble plus large de contraintes et d’opportunités politiques caractéristiques du contexte dans lequel s’insère la mobilisation et qui contribuent à façonner cette dernière. [Le concept d’opportunités politiques est, dans la sociologie des mouvements sociaux, le principal outil théorique permettant de faire le lien entre mouvements sociaux et système politique]1.

Quels pourraient être les objectifs d’une série de campagnes limitées visant à rétablir un contrôle démocratique sur la société et à limiter l’emprise de la dictature ? Existe-t-il des institutions indépendantes qui ont survécu à la dictature et qui pourraient être utilisées dans le combat pour la liberté ? Comment développer les capacités organisationnelles de la résistance ? Comment former des participants ? Quels moyens (financiers, logistiques, etc.) seront nécessaires tout au long de la lutte ? Quelle symbolique sera la plus à même de mobiliser la population ? Par quelles sortes d’actions et suivant quelles étapes pourra-t-on graduellement affaiblir puis tarir les sources du pouvoir du Dictateur ? Comment la population résistante pourra-t-elle à la fois persister dans sa défiance et maintenir la discipline non-violente indispensable ? Comment la société pourra-t-elle continuer à faire face à ses besoins élémentaires durant la période de lutte ? Comment maintenir l’ordre social durant cette période ? Pendant cette période l’Etat-major, constitué des membres de la diaspora et des cellules-relais, doit travailler sur la recherche des parades relatives aux situations identifiées comme facteurs de risques comme celles portées par les questions, ci-dessus.

Les combattants ne doivent, en aucun cas, céder aux provocations des forces répressives du Tyran. Ce point est capital pour continuer à entretenir la dynamique du mouvement et le maintenir sur les rails. Aucun d’eux ne doit tomber entre les mains de la dictature. Lorsqu’on approchera de la victoire, comment la résistance pourra-t-elle construire les bases institutionnelles de la nouvelle société afin que la transition soit aussi douce que possible. L’état-major, en charge de la stratégie globale pour une lutte de défiance politique, aura besoin d’une profonde compréhension, non seulement de la situation particulière créée par la dictature mais aussi des moyens de combat choisis. Une fois la stratégie globale bien planifiée, il est judicieux de la faire largement connaître. Les personnes appelées à participer en grand nombre seront d’autant plus motivées et capables d’agir qu’elles auront compris les idées générales et les instructions spécifiques. Cette connaissance peut avoir un effet très positif sur le moral, la volonté de participer et d’agir de manière appropriée.

Dans tous les cas, le schéma général de la stratégie globale sera connu du Dictateur et cela peut la conduire à réduire la brutalité de sa répression, sachant que celle-ci peut se retourner politiquement contre lui parce que toutes les caméras du monde sont pointées sur lui ou intensifier la répression auquel cas les images ainsi recueillies feront l’objet des campagnes sur internet, fini le temps où il avait le monopole de l’information et des images. La connaissance des caractéristiques particulières de la stratégie globale peut aussi contribuer à susciter des dissensions et des défections dans le propre camp du Dictateur ou des pseudo-experts internationaux qui se pressent à son chevet. Une fois que le plan de stratégie globale pour abattre la dictature et établir un système démocratique est adopté, il est important de persister dans sa mise en œuvre. S’il devient flagrant que la stratégie globale choisie est erronée, ou que les circonstances de la lutte ont changé fondamentalement, l’état-major peut être conduit à la modifier. Même alors, ceci ne doit être fait qu’après une réévaluation de la situation et la mise au point et l’adoption d’une nouvelle stratégie globale.

Planification des campagnes stratégiques

La stratégie globale mise au point pour abattre la dictature et instaurer la démocratie, si sage et prometteuse soit-elle, ne va pas s’engager toute seule. Des stratégies particulières doivent être développées pour encadrer des campagnes importantes qui visent à saper les fondements du pouvoir du Dictateur. Ces stratégies vont elles-mêmes incorporer et définir un choix d’engagements tactiques qui viseront à frapper le régime de coups décisifs. Les tactiques et les méthodes d’action doivent être choisies avec soin afin qu’elles contribuent à réaliser les objectifs de chaque stratégie particulière. Ici, la discussion se situe uniquement au niveau de la stratégie. L’état-major qui planifie les campagnes a besoin d’une compréhension profonde de la nature et des modes opératoires de la technique choisie pour la lutte. De même que les officiers de l’armée doivent comprendre les structures des forces, la tactique, la logistique, les problèmes liés aux munitions, les effets de la géographie, etc. afin d’élaborer la stratégie militaire, l’état-major doit comprendre la nature et les principes stratégiques de la lutte non-violente. Celles-ci requièrent encore une créativité informée. En planifiant les stratégies pour les campagnes spécifiques et sélectives de résistance, et toujours dans l’esprit d’un combat de libération à moyen terme, l’état-major doit considérer différents enjeux et problèmes. En voici certains, parmi d’autres :

Déterminer les objectifs spécifiques de la campagne et leur contribution au développement de la stratégie globale. Réfléchir aux méthodes et aux armes politiques qui peuvent être utilisées pour appliquer au mieux les stratégies retenues. À l’intérieur de chaque grand plan pour une campagne stratégique particulière, il faudra déterminer quels plans tactiques moins importants, impliquant l’emploi de méthodes d’actions spécifiques, pourraient être utilisés pour faire pression sur les sources du pouvoir de la dictature et ainsi les réduire. Il faut garder à l’esprit que le fait d’atteindre des objectifs majeurs n’est que le résultat de petits pas distincts, soigneusement choisis et effectués. Déterminer si, ou bien comment, les questions économiques doivent être rattachées à une lutte essentiellement politique. Si elles sont prépondérantes, il faudra veiller à ce que les griefs économiques trouvent une issue à la fin de la dictature. Sinon, la désillusion et le mécontentement s’installeront si des solutions rapides ne sont pas trouvées durant la période de transition démocratique. Une telle désillusion faciliterait le retour de forces dictatoriales promettant la fin des problèmes économiques. D’où le débat sur des concepts comme le fédéralisme pour prévenir ce genre de risque. C’est maintenant que nous devons préparer l’après-dictature.

Déterminer à l’avance le type de structure de commandement et de système de communication qui sera le plus à même d’initier la lutte. Quels processus de prise de décision et de communication seront mis en place au cours du combat afin de guider constamment les résistants et la population en général ?

Prévoir les formes des médias d’information de la résistance en direction de la population, des forces du Dictateur et de la presse internationale. Les déclarations et les reportages doivent être strictement basés sur des faits. Les exagérations et les déclarations sans fondement mineraient la crédibilité de la résistance.

Planifier, afin de donner au peuple confiance en lui-même, des activités constructives de nature sociale, éducative, économique et politique, qui satisfont les besoins du peuple pendant la durée du conflit. De tels projets peuvent être menés par des personnes qui ne sont pas engagées directement dans les activités de résistance.

Déterminer à l’avance le genre d’assistance extérieure qui serait souhaitable pour soutenir telle ou telle campagne particulière ou la lutte générale de libération. Comment mobiliser et utiliser au mieux l’aide extérieure sans dépendre de facteurs externes instables ? Il faut prêter attention à des groupes extérieurs qui peuvent être susceptibles d’aider le mouvement et de mener une action appropriée, comme les organisations non gouvernementales (mouvements sociaux, groupes religieux ou politiques, syndicats ouvriers, etc.), les gouvernements et/ou les Nations Unies et ses différents corps. De plus, l’état-major doit prendre des mesures pour maintenir l’ordre et faire face par ses propres moyens à des besoins sociaux durant la phase de résistance de masse contre les contrôles dictatoriaux. Cela contribuera non seulement à créer des structures alternatives démocratiques et indépendantes et à satisfaire des besoins réels, mais réduira du même coup la crédibilité des prétentions à la répression brutale pour mettre fin au désordre et à l’anarchie.

Propager l’idée de non-coopération

Pour assurer le succès de la défiance politique, il est essentiel que la population saisisse la notion de non-coopération. L’idée de base est simple : si un nombre suffisant de subordonnés refusent de coopérer pendant suffisamment longtemps malgré la répression, le système oppressif s’affaiblit et, finalement, s’effondre. Les réseaux des cellules-relais et de la diaspora doivent délibérément propager et populariser le concept de non-coopération. Quadriller le pays, tel doit être l’objectif.

Une fois saisi le concept général de non-coopération, les gens seront à même de comprendre la pertinence des futurs appels à la non-coopération avec la dictature. Ils seront aussi en mesure d’improviser une myriade de formes spécifiques de non-coopération dans des situations nouvelles. Malgré les difficultés et dangers inhérents à la communication d’idées, de nouvelles et d’instructions pour la résistance en période de dictature, cela a été possible ailleurs pourquoi pas au Congo ? Même sous les régimes nazis et communistes, des généraux d’Amérique latine, de Salazar au Portugal et plus récemment en Tunisie, il fut possible pour les résistants de communiquer, non seulement avec d’autres individus mais avec le grand public par la production de journaux illégaux, de pamphlets, de livres, cassettes audio et vidéo et, plus récemment, des réseaux sociaux. Grâce au plan stratégique préalable développé dans une collaboration entre les forces infra et internationales, les instructions générales pour la résistance peuvent être préparées et propagées. Elles peuvent indiquer les cas dans lesquels la population doit protester et refuser de coopérer, et comment cela pourrait se faire. Ainsi, même si les communications en provenance des cellules-relais sont rompues et si des instructions spécifiques n’ont pas été données ou reçues, la population saura comment agir sur certains points importants. Pour ne pas se retrouver dans la situation du mot d’ordre avorté de « villes mortes », toutes les avant-gardes doivent s’investir dans leur quartier, village ou région. Nous n’allons plus assister au phénomène d’un quartier qui bouge pendant qu’un autre continue à ignorer le mot d’ordre. Bacongo et Talangaï doivent être à l’unisson dans l’action. L’esprit critique évolue dans une remise en cause permanente pour échapper aux prisons qui l’enferment dans des certitudes souvent mortifères.

Répressions et contre-mesures

Les forces combattantes, infra et internationales, doivent évaluer les réponses et répressions probables, en particulier les seuils au-delà desquels se déchaîne la violence de la dictature. Il sera nécessaire de savoir comment supporter, neutraliser ou éviter cette possible répression sans se soumettre. Dans certains cas particuliers, l’état-major doit prévenir la population et les résistants de la possibilité de la répression afin qu’ils connaissent les risques de leur participation. L’état-major doit anticiper la répression en envisageant des tactiques et méthodes qui permettront d’atteindre les buts spécifiques de la campagne, ou de la désintégration de la dictature, tout en réduisant la probabilité ou la possibilité pratique d’une répression brutale. Des manifestations et parades de rue contre une dictature extrême peuvent être dramatiques, elles mettent en jeu la vie de milliers de manifestants. Le prix élevé payé par les manifestants peut parfois avoir moins d’impact sur la dictature que si les participants avaient choisi de rester chez eux, de faire une grève ou de participer à un mouvement de non-coopération de fonctionnaires. Les grandes manifestations de rue ne peuvent pas être d’actualité dans une dictature aussi répressive que celle que nous connaissons au Congo.

Si, pour des raisons stratégiques, on en vient à proposer une action de résistance provocatrice susceptible d’occasionner de lourdes pertes, il s’agira de peser le prix des propositions et les gains possibles. Les populations et les résistants seront-ils capables de maintenir leur attitude non-violente et disciplinée lors du déroulement de la lutte ? Pourront-ils résister aux provocations visant à les faire basculer dans l’action violente ? L’état-major doit réfléchir aux mesures à prendre pour assurer la discipline non-violente et maintenir la résistance en dépit des brutalités. A l’heure des Smartphones, ces comportements répressifs doivent faire l’objet des campagnes sur internet pour alerter la communauté internationale dont le Dictateur a si peur. Est-ce que des gestes tels que des promesses, des déclarations de politique, la diffusion de tracts appelant à la discipline, la mise en place de services d’ordre lors de manifestations, de boycotts de personnes et de groupes favorables à la violence seront possibles et efficaces ? L’état-major doit toujours être à l’affût des agents provocateurs ayant pour mission d’inciter les manifestants à la violence.

L’adhésion au plan stratégique

Lorsqu’un solide plan stratégique est en place, les forces démocratiques ne doivent pas se laisser distraire par des actes mineurs du Dictateur, qui tentera de les éloigner de la stratégie globale ou d’une stratégie particulière en les poussant à se concentrer sur des questions sans importance. De même, les forces démocratiques ne doivent pas s’attarder sur des émotions passagères qui pourraient être causées par de nouvelles atrocités de la dictature, et qui risqueraient de les distraire de la poursuite de leurs stratégies. Ces brutalités peuvent avoir été perpétrées précisément pour inciter les démocrates à abandonner leur plan bien conçu et à commettre des actes violents afin que les Dictateurs puissent plus facilement les vaincre. Tant que les analyses de base sont jugées pertinentes, la tâche des forces démocratiques est de faire monter la pression étape par étape. Bien sûr, des changements de tactiques et d’objectifs intermédiaires adviendront, et les bons dirigeants sauront toujours exploiter les opportunités. Cependant, ces réajustements ne doivent pas être confondus avec les objectifs de la stratégie globale ou les objectifs d’une campagne spécifique : pour ces derniers, la poursuite soigneuse de leur mise en œuvre contribuera grandement au succès.

Informations complémentaires

Equipement d’une cellule-relais

Chaque cellule-relais doit être équipée, au minimum, d’un téléphone satellite (1 cellule par département)

Coût : 1400 € et 599 € environ d’abonnement annuel

En savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9phonie_par_satellite

Un ordinateur portable et une imprimante : 650 €

Un compte internet au nom de la cellule avec un site internet pour la défiance politique dont certaines rubriques seront accessibles par mot de passe. La sécurité est le facteur de risque principal qui appelle des parades efficaces.

Webradio

Une Webradio pour la cellule centrale localisée dans l’une des 2 grandes villes

En savoir plus : http://www.creer-sa-webradio.com/qu-est-ce-qu-une-webradio/

Comment envoyer votre contribution au Monde ?

En savoir plus : https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/06/08/comment-envoyer-votre-contribution-au-monde_1367958_3232.html

Liens utiles pour la lutte : s’investir dans la recherche des sites pour élargir notre audience

http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/afrique-c25887044

http://www.lebalaicitoyen.com/m-383-non-a-un-soutien-des-parlementaires-africains-a-la-dictature-au-burundi.html

https://mars-infos.org/ephemeride-des-luttes-15-juin-1283

https://www.atolia.com/?utm_source=Google&utm_medium=Ads&utm_campaign=COLLBORATION_COLLABORATION&utm_term=site_collaboratif&utm_content=&gclid=Cj0KCQjwk_TbBRDsARIsAALJSOYrEusJmvkG20ntJmArKYYSki1kdk50z-dDOynbnR4EejtwyT6mgxcaAnbvEALw_wcB

Précautions d’utilisation des réseaux sociaux : utiliser les réseaux sociaux avec prudence pour la sécurité de la lutte

Toutes les données échangées doivent être cryptées. Des outils existent pour cela. Le réseau doit utiliser des pseudos qui changent toutes les semaines. La défiance politique reste un outil de lutte important à condition d’en évaluer tous les risques. L’état-major doit sérieusement se pencher sur le plan de gestion de risques.

http://www.slate.fr/story/129086/reseaux-sociaux-dictateurs

Webconférence ou Visioconférence

Toutes les réunions doivent être faites par visioconférence infra et internationale pour le management des réseaux.

David LONDI

Source consultée

Gen Sharp : DE LA DICTATURE À LA DÉMOCRATIE (Un cadre conceptuel pour la libération)

1 McAdam, Tarrow, Tilly&&

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12 réponses à L’urgence de passer de la rhétorique à l’action contre le Tyran. Par David Londi

  1. Lucien Pambou dit :

    A DAVID LONDI et A TOUS

    David Londi propose une maquette/ matrice /systeme/reseau d’actions pour le congo articulée autour autour de quelque points centraux: defiance politique , cellules relais internes , etat major, reseau de la diaspora, stratégies de mobilisation interne marquée par la non cooperation, strategies externes dominées par la mobilisation et conscientisation de la communauté internationale sur le bien fondé de la lutte contre la dictature au congo et le regime de SASSOU et surtout passage à un modele de gouvernance féderaliste afin de tourner le dos à l Etat Nation

    Ces élements de langage tout en posant la problematique des financements et de la coordination des moyens internes et externes doit approfondir les modalités du choix des leaders car le peuple ne se conduit pas tout seul et ses capacités de moblisation ne viennent pas du ciel.Sur quels critères se feront le choix des leaders? Quelle place reservée aux opposants politiques à SASSOU refugies en FRANCE et qui ont assume des responsabilites gouvernementales ?

    Sans remettre en cause la maquette mobilisatrice de Londi il n’est pas inutile de s’interroger sur les équipements organisationnels et humains de ce processus pro actif et pro ,terrain que Londi appelle de ses voeux

    Il faut passer de la rhetorique à l ‘action pratique dit LONDI? encore il faut etre capable de definir des trajectoires , un calendrier, des hommes et femmes surs, des moyens financiers solides et durables et surtout etre capables d ecarter ceux dont les etats d ames ressortent de l « émotion qui finit par affadir l ‘action politique

    Voici quelques observations qui n ‘ont pas la pretention d’etre la verité aboutie , mais qui s appuient sur la sociologie politique qui dessine une trajectoire analytique qui peut etre contredite

    bonne nuit et bonjour à tous et à toutes

  2. Iwarangot dit :

    Adorable David, je te cite:
    “Il faut noter que les pressions externes n’interviennent que si et seulement si un mouvement de résistance interne puissant se met en place. Les réseaux des cellules-relais et de la diaspora doivent converger dans la conceptualisation de la lutte, sa planification et son déploiement sur tout le territoire national. Mais les forces essentielles de la lutte doivent provenir de l’intérieur même du pays“.

    Cette affirmation est très EXACTE.

    Cher David, en tant que initiateur de ce nouveau départ que je qualifie de salutaire, tu devrais dès à présent commencer à identifier des personnes congolaises ou non congolaises aptes à mener notre lutte. Les grands congolais comme les Gombe de Sassouffit et autres devront faire partie de l’ETAT MAJOR” à mettre rapidement en place.
    Sur le terrain, nous attendons le Go Ahead. Je puis vous dire que 90% de nos compatriotes n’attendent que le signal.
    Merci encore cher David LONDI et que le Dieu Tout Puissant, le Dieu Sauveur de David, te bénisse abondamment.

  3. Anonyme dit :

    Pour faire suite au paragraphe de David LONDI:
    « A ce propos nous devons nous interroger sur notre capacité à mettre sur pied une stratégie de communication efficace pouvant toucher les opinions occidentales et non leurs dirigeants seulement qui, eux, obéissent à des contraintes diplomatiques derrière lesquelles ils s’abritent pour préserver leurs intérêts et équilibres macro-économiques….etc …. »

    La médiatisation est une arme, jusqu’à présent rien n’a été fait en ce sens pour faire connaitre au plus grand nombre des opinions internationales l’infamie de cette dictature mafieuse. Nous sommes resté confiné dans nos querelles stériles Congo/congolaises alors qu’en face tous les moyens sont déployés pour que la chape de plomb médiatique et politique qui pèse sur le pays soit la plus hermétique possible.
    Il faut harceler les médias internationaux ainsi que les grands reporters ,les intéressés à la cause Congolaise mais pour cela il faut être crédible dans notre démarche mais il faut constaté hélas que ce n’est pas encore le cas..
    Faites le test en France, descendez dans les rues et interrogez le citoyen Français lambda sur le Congo et vous constaterez à quel point ce petit pays le Congo Brazza est pratiquement inexistant et inconnu de la plus part. Ceci c’est la réalité il faut arrêter de se regarder le nombril comme si nous étions le centre du monde et qu’à la moindre turpitude le monde entier volerait à notre secours sans que nous bougions le moindre petit doigt.

    Relisez les citations de Thomas SANKARA

    « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère . »

    « La Révolution démocratique et populaire a besoin d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de vaincus, d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de soumis qui subissent leur destin »

  4. Lucien Pambou dit :

    A i warangot et à anonyme
    Londi a installé la maquette théorique comment passer au réseau pratique pour faire vivre la maquette
    Londi installé les congolais braillards que nous sommes t dont je suis au pied du mur.comment réfléchir pratiquement sur les equipementsdela mobilisation concrète
    Comment organiser officiellement et officieusement la moblisation
    Quels acteurs en première ligne?et quelles stratégies de terrain
    Bonne journée
    Lp

  5. David Londi dit :

    @Lucien Pambou ,

    cher Lucien,

    « Quelle place reservée aux opposants politiques à SASSOU refugies en FRANCE et qui ont assume des responsabilites gouvernementales ? »

    Ceci ne s’adresse pas spécifiquement à toi, cher Lucien, mais à l’ensemble de mes compatriotes !

    Pourquoi ne disons-nous pas les choses telles qu’elles se présentent dans la réalité politique congolaise ?

    Pourquoi cherchons-nous toujours à dissimuler la vérité pour faire triompher des intérêts personnels ou claniques ?

    Tous les observateurs avertis, dont font partie toutes celles et tous ceux qui ont collaboré avec le Tyran, savent depuis 1970, année de son arrivée au PCT, qu’il est la contradiction principale et l’acteur principal de tous les conflits qui ont émaillé l’Histoire postcoloniale de ce pays. Ces esprits éclairés savent qu’il est un dictateur et l’a toujours été. Sachant cela quelles convictions politiques pouvaient les motiver pour collaborer avec un peronnage comme celui-ci si ça n’est l’appât du gain ou les affinités « éthnorégionales » ? Ceci reste valable pour tous les collaborateurs de Lissouba ou de Kolélas.

    Tout ce beau monde ne s’est jamais, en général, déterminé par rapport à l’idéologie autre que le tribalisme pour occuper des responsabilités au sein des différents gouvernements. Qui pourrait venir me décrire la différence idéologique entre le PCT, MCDDI, l’UPADS ou le RPDS qui se revendiquent tous de la sociale démocratie ?

    Qui pourrait venir m’expliquer la différence des programmes économiques des uns et des autres ?

    Il ne faut pas se leurrer ou tromper éternellement le peuple pour satisfaire ses ambitions personnelles « L’objectif principal ne doit pas être celui de conquérir le peuple mais de lutter avec lui pour transformer la culture du silence en une culture de l’espoir. « . Tout mon combat, à travers le fédéralisme consiste à éliminer les potentats locaux pour une gouvernance collégiale ou en réseau.

    De toutes les organisations possibles (hiérarchiques, réseau ou le mélange des deux), celle qui me convient le plus, c’est l’organisation en réseau. Comment peut-on faire confiance à des compatriotes qui ont trempé dans la mare politique congolaise, cimetière de tous les espoirs du peuple congolais. J’affirme, ici, que tous ces partis éthniques peuvent être accusés de crimes contre l’Humanité quand ils ont contribué, via leurs milices respectives, à la mort des milliers de Congolais. Rien ne doit justifier ce genre de comportement : donner l’ordre d’assassiner des compatriotes, en masse, pour un objectif politique.

    Tu l’as compris, cher Lucien, je ne suis pas pour faire jouer un rôle important dans l’organisation à ces compatriotes qui ont été des collaborateurs proches de tous les dirigeants politiques.

    « Sur quels critères se feront le choix des leaders ? »

    cher Lucien, des cellules combattantes existent sur place. Des jeunes qui se battent quotidiennement mais qui ne s’affichent pas sur les réseaux sociaux, je peux te l’assurer et, ce, du nord au sud, de l’est à l’ouest. Elles luttent dans le dénuement total sur tous les plans organisationnels et financiers. C’est au milieu de ces combattants que naîtront les leaders.

    Je ne peux pas afficher une stratégie sans en avoir vérifié la faisabilité. Par contre, le réseau de la diaspora (Europe, Amérique et Asie) reste encore à structurer. Celui-ci a déjà quelques leaders qui émergent et qui pourraient valablement tenir ce poste. Nous les connaissons. La difficulté réside à unifier toutes ces chapelles et tous ces « egos ». Il faut y travailler.

    Ce projet a été évalué, il y a un an environ. Nous avons étudié l’opportunité ; la faisabilité en termes de ressources organisationnelles : humaines, matérielles (équipement des cellules-relais), sécuritaires (plan de gestion de risques) et financières (budget) ; les spécifications fonctionnelles (les modalités de fonctionnement et de gestion) et techniques ( environnement technique de mise en oeuvre : site internet, webradio, logiciels de cryptage …) ; la mise en oeuvre ; le déploiement et le contrôle. Tout ceci est confiné dans un dossier stratégique dont il ne serait opportun de dévoiler les détails : « Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité » (Sun Tzu).

    Merci pour ces points d’attention, cher Lucien !

  6. David Londi dit :

    @Iwarangot,

    cher frère, le travail est en cours. L’embryon existe. Je le sais.

  7. SAMBA DIA MOUMPATA dit :

    Cher David dépassons nos peurs et arrêtons notre complaisances vis à vis de ces enfants kolélas les principaux collaborateurs du génocidaire sassou dans le pool . Certes le cas Ntoumi reste encore un mystère . Accentuons l’action des indignés ,car cinq milles congolais et congolaises devant l’hôtel du boucher d’oyo en visite sur paris ou assiégé les villas des criminels MBOCHIs dans toute la France ,aura un effet très positif . Finis les discours nous avons notre célébrissime Alain Manbackou qui passe dans tous les grands médias internationaux et dernier le fait très bien ,il dénonce sans cesse les crimes de sang et économiques qui plonger notre pays dans désastre sans précédent. .

  8. David Londi dit :

    Cher Samba,

    rappelles-toi de ceci : pendant qu’Alain Mambanckou était reçu à l’Elysée par François Hollande, 2012, un ministre recevait un émissaire de Sassou. Tous les médias sont contrôlés par les investisseurs qui mettent le Congo en coupe réglée de Bolloré à Pigasse en passant par Ollivier dont la fille est journaliste à BFM TV.

    La France n’a pas de pays amis mais des intérets. Une autre vérité à prendre en considération : le changement ne vient pas d’un seul homme. Il le peut s’il est soutenu par tout un peuple qui se mobilise autour de lui. Je compléterai mon post en te disant : si le peuple se conscientise plus aucun fils Kolélas n’aura pignon sur rue. Tel est mon objectif.

  9. BIROU dit :

     » si le peuple se conscientise plus aucun fils Kolélas n’aura pignon sur rue. TEL EST MON OBJECTIF » !!!
    Bon Dieu, depuis que lui-là, qui n’est pourtant lu et commenté que par les mêmes, c’est-à-dire une dizaine, essentiellement les ex-fanatiques de Robert Poaty-Pangou et Boukadia, et qu’il croit que tout bouge autour de ses inepties, il est désormais jusqu’au cou trempé dans le messianisme, comme beaucoup des siens dans le passé…kié kié kié

  10. David Londi dit :

    @Birou,

    si parmi les 10 qui me lisent, je ne peux convaincre qu’un, cela me convient parfaitement. Vous, Mr Birou, combien vous lisent ? La critique est facile, la proposition difficile. Essayez de faire un effort, lisez-moi et revenez m’attaquer avec des arguments un peu plus nobles que ceux que vous employez.

    Vous employez, en plus des mots dont vous ne maîtrisez pas le sens : messianisme : « Mouvement politico-religieux d’inspiration charismatique, observé dans des pays d’Afrique et d’Amérique du Sud en réaction à la domination étrangère, dans lequel on constate l’élaboration de cultes syncrétiques, des aspirations nationalistes ou l’avènement d’un chef considéré comme investi d’une mission divine », n’est-ce pas le contraire du fédéralisme, concept dans lequel, la collégialité l’emporte sur l’individualisme ?

    Arrêtez le suivisme béat et prenez le temps de réfléchir parce qu’il finit par vous faire dire des inepties plus grosses que vous-mêmes. Dommage. En quoi, le texte que vous venez de lire et que vous commentez s’apparente-t-il au messianisme, Mr Birou ?

  11. Iwarangot dit :

    Cher David,
    A Birou, toujours le silence devant les propos imbéciles. Concentrons nous sur l’essentiel, pensons à notre état major. Les congolais républicains, il y en a et on peut les citer : Alain Mabankou, Mpele, Gombe de Sassouffit, les indignés du 242 (chapeau !), etc….
    Surtout, ne faites pas beaucoup de déclarations sur les stratégies.
    Faisons extrêmement attention aux internautes qui interviennent ici et qui sont friands des vocables
    “mbochi” et consorts, ce sont en réalité des loups de Sassou qui veulent discréditer ce site. Notre cible est Sassou le tyran et son clan, dans lequel il y’a aussi bien des mbochis que des Kongo ou des kouyous. Le tyran est d’ailleurs mieux aidé par les autres que par les mbochis, alors arrêtons de marteler ce vocable. Aller au CHU de Brazzaville, vous vous rendrez compte de la tragédie de tous les congolais, du nord au sud, de l’est à l’ouest.

  12. David Londi dit :

    @Iwarangot,

    continuons la lutte. Je valide tout ce que tu viens de dire !
    Merci, cher frère !

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