Livre : Alain Mabanckou, une histoire intime du Congo

Commandant Marien Ngouabi, le 23 novembre 1971. AFP PHOTO / AFP PHOTO

Par Séverine Kodjo-Grandvaux

Entre récit d’apprentissage et drame familial, « Les cigognes sont immortelles » revient sur l’assassinat de Marien Ngouabi, président de 1968 à 1977.

Comment pleurer quand vous n’y arrivez pas ? Deux possibilités. « Utiliser du piment comme les veuves de Pointe-Noire pour avoir des larmes »,explique Michel du haut de ses 11 ans. Ou, si vous avez été élève à Pointe-Noire dans les années 1970, vous rappeler vos cours d’instruction civique pendant lesquels, chaque semaine, « après avoir dit du bien du camarade président Marien Ngouabi », vous entonniez le chant soviétique Quand passent les cigognes […]

Purge « tribaliste »

Récit d’apprentissage, Les cigognes sont immortelles se double d’une dimension historique et revient sur l’assassinat, le 18 mars 1977 à 14 h 30, de Marien Ngouabi, président qui a pris le pouvoir en 1968 et a instauré un régime marxiste-léniniste. Les jours suivants se met en place une dictature militaire qui, prédit Tonton René, « éliminera systématiquement ceux qui sont susceptibles de parler parce qu’ils savent quelque chose de cet assassinat dont beaucoup disent qu’il ne faut pas aller chercher très loin puisque les comploteurs et les assassins sont parmi ces onze membres du Comité militaire du parti »… parmi lesquels figure un certain Denis Sassou-Nguesso.

Première victime d’une purge « tribaliste » au détriment des « Sudistes » : le capitaine Luc Kimbouala-Nkaya, saint-cyrien, cofondateur du Parti congolais du travail et frère de Pauline Kengué, la mère de Michel… et d’Alain Mabanckou. Le récit historique se mue en drame familial où l’amour filial offre à la narration une chaleureuse poésie. Lire l’intégralité de l’article sur Lemonde.fr

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5 réponses à Livre : Alain Mabanckou, une histoire intime du Congo

  1. Anonyme 21 dit :

    oh mon pays mon pauvre et malheureux petit pays

  2. SAMBA DIA MOUMPATA dit :

    Le moins l’on puisse dire est que notre célébrissime Alain Mabanckou fait une analyse lucide des événements de Mars 1977, il parle d’une purge tribaliste. Donc nous voyons bien que sassou n’a pas besoin de Ntoumi pour perpétrer un génocide dans le pool . Moi je m’insurge plutôt aux collaborateurs natifs du pool ,qui par exemple en 1968 c’était le colonel Mouzabakani qui s’allie a l’ennemi Marien Ngouabi , après ce coup de force ,ce dernier est nommé éphémère ministre de l’intérieur , ce malheureux vit encore dans sa petite maison du quartier Ouenzé sans pension de retraite , en 1994 le père kolélas qui fait alliance au criminel sassou URD et PCT pour contrer LISSOUBA fraîchement élu président , 2009 le fils kolélas Parfait vient au secours de sassou comme directeur compagne et 2016 cet idiot de Parfait kolélas récidive en reconnaissant solennellement la victoire de sassou sur la radio mondiale RFI puis s’est suivi du génocide dans le pool .

  3. Mutu Nkombo dit :

    Tiens tiens!

    On demeure et on persévère dans la faute: dédouaner le fou de Ntumi en accablant les autres. Deux poids, deux mesures. Pauvre Congo!

  4. Anonyme dit :

    MUTU Nkombo vous le dites bien que Ntoumi est fou ,je le pense aussi ,mais saches que en matière de droit un fou est irresponsable pénalement de ses actes ! Donc il faut s’en prendre aux principaux collaborateurs de sassou natifs du pool , qui légitime la barbarie Mbochi ,le cas de parfait kolélas qui siège encore jusqu’aujourd’hui à l’assemblée comme député de sassou , Landry Kolélas reste ministre de Sassou . Or tous les fils et filles du pool devraient désavoué cette barbarie .Mutu Nkombo Arrêtons de vernir divertir les congolais sur ce site ,car ton petit jeu est connu de tous .

  5. Lucien Pambou dit :

    A tous et surtout à mes compatriotes congolais de la diaspora et de l’intérieur du Congo,

    Je connais personnellement Alain Mabanckou pour avoir lu la plupart de ses romans mais aussi pendant une semaine pour l’avoir rencontré au Congo Brazzaville en 2013 au cours du voyage organisé par l’association bretonne Les Etonnants Voyageurs. Nous avons été les hôtes du Congo, moi en tant qu’éditorialiste et lui en tant qu’écrivain. Pour nous remercier et ensemble avec d’autres écrivains dont la fille de Maître Moudileno-Massengo ancien Ministre et actuel opposant à Sassou, nous avons été reçus au plateau au bord du fleuve à la résidence présidentielle du chef de l’Etat. Mabanckou, écrivain de renom, ne montrait pas à ce moment là des signes d’agacement vis à vis du régime de Sassou. La lecture de son livre « Les cigognes sont immortelles » montre la blessure de l’écrivain et de l’homme vis à vis du Président Sassou car son oncle, Luc Kimbouala-Nkaya, a été assassiné à la suite d’un complot ourdi par le comité militaire du parti, dont Sassou était membre comme le rapporte Séverine Kodjo-Grandvaux. On peut donc comprendre cette blessure et cette envie d’en découdre de Mabanckou avec Sassou.

    Je n’ai pas à juger sa décision, son comportement, ses prises de position. En tant qu’analyste, je constate que des motifs personnels ajoutés à des considérations patriotiques obligent Mabanckou à déclarer la guerre contre Sassou et ce qu’il qualifie de régime dictatorial. Mabanckou est une grande plume du Congo Brazzaville et à l’image d’écrivains politiques comme Zola en France qui a défendu le Capitaine Dreyfus, on attend de Mabanckou que sa lutte contre la dictature au Congo, comme il le dit, fasse l’objet d’un travail d’influence et de rassemblement d’un plus grand nombre de Congolais car certains estiment que, si le travail de Mabanckou est honorable, il demeure personnel. Je n’ai pas à juger de l’attitude de Mabanckou mais en revanche, en tant qu’analyste de la vie politique congolaise, il est utile de poser une série de questions qui permettront d’orienter la plupart des Congolais qui considèrent que Mabanckou est un leader intellectuel incontesté pour porter la lutte épistolaire contre la dictature au Congo Brazzaville.

    1. Mabanckou doit, de façon très claire et sans quitter son métier d’écrivain, dire qu’il est une des références dans la lutte contre Sassou. Il l’avait déjà fait dans deux papiers retentissants après avoir été reçu par Hollande. Il avait fait une adresse brutale contre Sassou qui écrasait la jeunesse par sa dictature éhontée.

    2. Le courage de Mabanckou n’est plus à démontrer, il pose des actes très concrets par ses discours et ses prises de position. Il va plus loin en dénonçant la francophonie et en estimant que celle-ci accepte que les écrivains africains utilisent la langue française pour promouvoir les intérêts de la France qui, dans le même temps, accepte les dictatures dont celle du Congo Brazzaville. Si Mabanckou veut poursuivre son oeuvre contestataire, il doit sortir de l’antichambre de la dénonciation et réussir à former des lobbies au sein de la francophonie et ailleurs pour apparaître comme un leader visible et incontesté de la lutte contre la dictature de Sassou qu’il qualifie de nuisible et de mortifère pour le Congo Brazzaville.

    3. On attend de Mabanckou qu’il soit un fer de lance pour conduire de façon articulée et intelligente les revendications contre le régime de Brazzaville contre lequel il se bat depuis fort longtemps pour des raisons personnelles et intellectuelles.

    4. Sur ce site de Congoliberty je reste incompris et j’assume une mission difficile. Incompris parce que je me situe dans une posture d’analyste et certains souhaitent que je prenne position, soit pour Sassou, soit pour l’opposition. Intellectuellement j’introduis une méthode de sociologie politique d’observation participante qui n’est pas toujours comprise par mes compatriotes, surtout quand j’articule ma façon de faire sur une axiologie neutre dans la prise de parole. Une mission difficile parce que certains me reprochent de ne pas dénoncer le régime de Sassou et d’autres disent que je critique l’opposition. Dans les deux cas je laisse les uns et les autres à leur croyance qui ne me concerne pas et je souhaite analyser les faits au Congo en ayant une attitude savante, c’est à dire dénuée d’émotion, d’humidité et de pleurs voire de condescendance tribale.

    Je n’ai pas toujours raison, je l’avoue, mais je suis au moins conscient d’un fait: je dis les choses qui dérangent. J’avais introduit la notion de réseau pour expliquer la situation particulière au plan politique au Congo Brazzaville, certains sur ce site l’ont combattue et ont fini par admettre que cette notion de réseau expliquait une partie de la situation de la vie politique congolaise de l’indépendance à nos jours. Je n’ai ni la prétention intellectuelle d’être le meilleur, ni celle de détenir la vérité, mais je suis sûr d’une chose, et je n’en démords pas, comme ma formation à Sciences Po Paris m’y conduit: partir des faits et expliquer la réalité contextuelle des espaces, qu’ils soient politiques, économiques et socio-culturels. C’est ce que je fais modestement sur ce site et sur d’autres pour décrire le comportement des acteurs politiques congolais et leurs stratégies depuis d’indépendance.

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