Lettre de Yakamambu sur la misère galopante au Congo-Brazzaville

Mon très cher ami Mbulunkwé, mboté !

La misère bat progresse dans notre pays : le nombre de jeunes confrontés au chômage est sans cesse en hausse ; des travailleurs qui accumulent des arriérés de salaires ; des retraités qui touchent difficilement leurs pensions ; des commerçants dont les affaires périclitent ; des entrepreneurs qui font faillite ; des hauts-cadres qui touchent difficilement leurs indemnités… Bref, tout le monde tire le diable par la queue pour survivre. Il n’y a que les hauts-cadres qui ont puisé dans les caisses publiques et qui ont thésaurisé, qui tirent leur épingle du jeu. Ceux qui travaillent dans les sociétés internationales, dans les structures étrangères ou dont les entreprises qui continuent de tenir le coup ont de la chance. Il est vrai que la misère ne frappe pas à toutes les portes. A en croire nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu, les Congolais n’ont plus la sérénité d’antan. Ils vivent mal, ils sont dans la résilience, ils ne sont plus sensibles aux souffrances des autres, chacun est dans la survie, face à la misère qui ne cesse d’avancer au sein de la société congolaise.

A propos de la misère qui va crescendo, Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu nous rappellent encore ces propos d’un prêtre français d’origine polonaise, le Père Joseph Wresinski (1917-1988), fondateur du mouvement des droits de l’homme A.T.D Quart monde et initiateur de la lutte contre l’illettrisme : « La misère commence là où sévit le non-respect des droits de l’homme. La misère n’est plus une fatalité. C’est une maladie du corps social condamnée à disparaître. La misère est l’œuvre des hommes et seuls les hommes peuvent la détruire. La misère est une violation des droits de l’homme et une atteinte à la dignité humaine. La lutte contre la misère est un devoir sacré fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains. Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, il faut s’unir pour la combattre, la refuser et résister à l’inacceptable ». Mais toujours selon Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu, certains de nos compatriotes laudateurs ne voient pas cette misère. Pour eux, tout va bien, comme dit le slogan des militants d’un parti politique : «Ebonga, ebonga te, toujours meilleur ». Ceux-ci pensent que les délestages d’électricité, les pénuries d’eau courante, les difficultés d’accès aux soins médicaux, le chômage des jeunes, le calvaire des retraités qui courent après leurs arriérés de pension, la galère des fonctionnaires qui perçoivent par à-coup leurs salaires, l’inflation des prix des denrées alimentaires, la chute du pouvoir d’achat des citoyens, l’insécurité créée par les bébés noirs dans les quartiers, etc, ne sont que des affabulations des aigris ou des assoiffés de pouvoir (sic). Ils ne cessent de répéter que tout ira bien et d’ailleurs tout va bien, le pays est en paix. Bref, les défenseurs des bilans globalement positifs !

A tous ces laudateurs, Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu, voudraient rappeler ces affirmations du sociologue, homme politique et altermondialiste suisse, Jean Ziegler : « Aucun homme n’est une île. Tout homme ne se construit que par le regard, la tendresse d’autrui. La vie ne naît que de la complémentarité, de la réciprocité. Je suis l’autre, l’autre est moi. Pour chaque martyre, il existe un assassin. Je ne peux être libre ni manger en paix si, au même moment, à quelques centaines de kilomètres de moi, un enfant sous-alimenté entre en agonie ». Comprenne qui pourra. A bientôt !

Diag-Lemba

Diffusé le 21 mai 2025, par www.congo-liberty.org

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Une réponse à Lettre de Yakamambu sur la misère galopante au Congo-Brazzaville

  1. Samba dia Moupata dit :

    Cher Ya Diag Lemba , s’appelle un faux pays où seuls les Mbochi sont en plein emploi et les autres congolais subissent la crise la plus affreuse sans précédent ! Sauf quelques fantoches kongo à la solde de Sassou Denis comme les Collinet Makosso, Mabiala, Moutou , Tsaty Mabiala…Cher ya Diag maintenant que les paroles et actes aillent ensemble, exemple conscientiser les populations du sud kongo à ne plus participer aux simulacres d’élections organisées par les Mbochi.

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