Lettre de Yakamambu sur Brazza-la poubelle

Mon très cher Mbulunkwe, mboté!

Yakamambu est sidéré par la saleté dont regorge Brazzaville, anciennement Brazza-la-verte. Il n’y a qu’un pas que Brazza-la-verte, devienne Brazza-la-poubelle. En plus des épaves de voitures qui jonchent les rues, les poubelles, malgré les efforts de la société Averda, les bacs à ordures et les caniveaux débordent d’ordures et de matitis (herbes) au vu et au su de tout le monde: chefs de quartier, chefs de bloc et les habitants eux-mêmes. On dirait que les uns et les autres se complaisent de vivre dans cet environnement pollué d’où se dégagent des odeurs nauséabondes.

Yakamambu a promis aller voir le maire central, Didyme Nzambi Apessi, et les administrateurs-maires d’arrondissements, et leur suggérer de rappeler les citadins à l’ordre et d’infl iger, comme dans les années 60, des amendes à ceux qui ne maintiendraient pas la propreté dans leurs parcelles et alentours.

Car, ces poubelles et tous ces caniveaux, cela va sans dire, sont des nids de moustiques, vecteurs du paludisme, et des foyers d’autres maladies comme la fi èvre typhoïde. Nul n’est besoin de rappeler que le premier maire de la ville de Brazzaville, l’abbé Fulbert Youlou, affirmait, en 1961, que «le propre d’une ville est d’offrir à ses habitants, outre le logement et l’équipement social, une infrastructure technique sous forme de voirie et de réseau d’eau, d’électricité et d’égouts». Cette affirmation reste d’actualité.

D’autre part, il serait peut-être souhaitable que les administrateurs-maires d’arrondissements enjoignent les chefs de blocs et de quartiers de faire, tous les matins, comme leurs prédécesseurs, les chefs de quartiers Nkéoua Joseph, Samba Marius,Matiabou Sébastien, Kinouani Eugène, Nkouka Batéké et Kitengué, de passer dans les rues et dans les quartiers, pour voir, de leurs propres yeux, la propreté des lieux. Yakamambu pense que tout citadin, digne de ce nom, a le devoir, mais aussi l’obligation, avant d’aller vaquer à ses occupations, de balayer sa parcelle et alentour ; que celui qui, par mégarde, dérogerait à son devoir, écope une amende.

Enfin, il faut restituer la peur du gendarme et développer auprès des citadins, le sens aigu de leur civisme. Comprenne qui pourra ! Au revoir et à bientôt !

Diag-Lemba

Source : L’Horizon africain du 22 avril 2021

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2 réponses à Lettre de Yakamambu sur Brazza-la poubelle

  1. Tungu dit :

    Avec ce que l’on sait de l’abus du pouvoir des forces de l’ordre dans ce pays, recommender que soit restituée la peur du gendarme est un manque de perspicacité.

  2. Val de NANTES ,Congo ou l'idéal d'un enfer réussi . dit :

    Cette réalité existentielle est devenue le marqueur de la promotion du lumpen prolétariat au CONGO . L’existence se résume à cette néantisation de la vie sur terre ,seul l’au -delà compte ,car la vie terrestre loin d’être un enfer pour tous est voué à l’admiration des exploits financiers de ceux qui ont fait du CONGO la terre des « possibilisateurs « . A la seule condition d’être choisis .
    En mot cette possibilité conditionnée par plusieurs facteurs dont celui le plus effrayant : le sacrifice humain .
    Sortir de cette logique misérabiliste imposée par ces mécréants suppose un remplacement des valeurs humaines par des valeurs diaboliques et ésotériques ,qui régissent ce CONGO DE SASSOU ,qui présente l’image de l’image ,c’est à dire celle du chef telle qu’elle se donne à la conscience des congolais .
    « Toute conscience est conscience de quelque chose « . dixit HUSSERL . C’est à dire quand je regarde l’état du pays ,je n’en vois qu’une partie ,mais ma conscience la perçoit en sa totalité.( état intentionnel ) OU ENCORE « le moi se double « .
    La figure ratatinée de SASSOU ,telle qu’elle vous apparait à vos yeux dévoile la réalité objective de l’état du CONGO .

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