Lettre de soutien de Bienvenu Mabilemono à Robert Bourgi sur la France à fric

Paris, le 12 Septembre 2011

 

 

A vous, mon très cher Robert Bourgi

 

Très cher Robert, comme vous le savez, je vous soutiens et je ne doute pas que le président Nicolas Sarkozy vous soutient également. Naturellement, je vous félicite pour avoir finalement décidé de soulager votre conscience et de vous libérez enfin de ce poids trop pesant de la FrançAfrique. Et à 66 ans, je pense que vous avez eu raison de le faire maintenant. Après tout, ne dit-on pas qu’il vaut mieux tard que jamais, ou que seuls les imbéciles ne changent pas ?

Très cher Robert, je n’ai pas beaucoup de commentaires à faire à propos de vos révélations qui au fond ne peuvent surprendre que celles et ceux, en France comme en Afrique, jouant à l’hypocrisie, croient encore qu’en plein 21è siècle, ils peuvent continuer à prendre les peuples français et africains pour des imbéciles.

Tout ce que je peux vous dire, c’est que si vous avez vraiment besoin de preuves, eh bien, c’est très simple, vous pouvez vous inspirer de l’Excellent livre « Chirac, mon ami de trente ans » de Jean-François Probst (lequel semble aujourd’hui s’offusquer et qui désapprouve cette démarche de vérité que vous avez courageusement entreprise).

Voici un petit extrait de ce que rapporte Jean-François Probst lui-même dans son livre en parlant du cas du Congo.

Extrait pages 157-159

Denis Sassou Nguesso :  » Dominique de Villepin, Maintenant, je le tiens »

08 décembre 1997 Brazzaville. Jean François Probst est en compagnie du Général Cobra Sassou Nguesso, vainqueur de la sanglante guerre civile déclenchée le 05 juin 1997 et terminée le 15 octobre 1997. Il recueille des informations qu’il consignera dans son livre « Chirac, mon ami de trente ans » :

« La guerre s’est terminée début décembre 1997, et je me suis rendu au Congo une semaine plus tard. Je suis parti de Pointe Noire le 6 décembre 1997. Denis Sassou-NGuesso m’a accueilli au palais M’Pila et j’y suis resté du 7 au 10 décembre. Le lendemain de mon arrivée, j’ai passé toute la matinée avec lui, j’ai déjeuné à sa table et nous avons passé un long moment à converser. Dans l’après-midi, il est allé dans une pièce à côté. Il est réapparu avec un cahier à spirale entre les mains. « Jean-François, il faut que je te montre quelque chose. » Ce cahier avait été saisi dans le coffre de Claudine Munari, la directrice de cabinet du président Lissouba. Dans l’atmosphère de coup d’Etat, le bureau du président Lissouba et les appartements attenants avaient été un peu mis sens dessus dessous. La foule était entrée dans le palais présidentiel et avait tout cassé : lavabos, bidets, ordinateurs, téléviseurs. Très vite la milice, les cobras de Denis Sassou -Nguesso, était arrivée pour mettre la main sur ce qu’il restait des meubles et surtout des papiers de Pascal Lissouba. Le coffre de Claudine Munari avait été récupéré par Isidore M’Vouba, directeur de cabinet du nouveau président autoproclamé.

Dans ce précieux cahier, Claudine Munari avait fait la liste des sommes remises à Dominique de Villepin à Paris, au Plazza Athénée, ou au Bristol. Précisant les lieux, les jours et les heures. Il s’agissait de la participation du président Lissouba aux bonnes œuvres et au combat politique de Chirac entre 1992 et 1995. Avant la présidentielle de 1995, Dominique de Villepin était directeur du cabinet d’Alain Juppé au ministère des Affaires étrangères, il était ensuite devenu secrétaire général de l’Elysée. La conclusion de Denis Sassou-NGuesso était sans appel : « Villepin, il faut qu’il arrête de m’ennuyer, m’a-t-il dit, avec un sourire de serpent énigmatique. Maintenant, je le tiens. »

Plus tard, j’ai retrouvé des témoins de ces rencontres secrètes entre Dominique de Villepin et Claudine Munari au Plazza Athénée. Denis Sassou-Nguesso est venu à Paris le 19 décembre 1997. Il est descendu au Crillon avec sa délégation pour voir Chirac. Il m’a confié que Dominique de Villepin lui semblait mal à l’aise. Sassou avait un doute. Il se demandait si Chirac, redevenu son grand ami, avait bien touché l’argent de Pascal Lissouba, parce que le président français lui avait très naturellement certifié n’avoir rien reçu de son ennemi…

Mon grand ami Edgard Kpatindé, franco-béninois, actuel conseiller spécial du président Yayi Boni, gaulliste et soldat de Chirac, peut confirmer toutes ces étonnantes aventures. »

Et je tiens à souligner que ni Jacques Chirac ni Dominique de Villepin ni Denis Sassou Nguesso ni Pascal Lissouba ni Madame Claudine Munari, n’ont jamais démenti ces propos ni même intenté un procès en diffamation contre Jean-François Probst. Il y a donc lieu de s’interroger sur l’attitude de certains aujourd’hui face à vos révélations.

Voilà donc, très cher Robert, ma modeste contribution pout te témoigner de mon soutien et de mon amitié.

 

Bien amicalement

 

Bienvenu MABILEMONO

Secrétaire Général du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo (M.U.D.C.)

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