LETTRE POUR L’AU-DELA A NELSON MANDELA : VOS 27 ANS DE PRISON N’ONT SERVI A RIEN !

Sassou Dénis et Nelson Mandela 11 février 1991

Par Christian BIANGO

Monsieur le Président Nelson MANDELA,

Un aîné très cher habitant une ville hanséatique en Flandre belge, me parle avec insistance de la révolution par l’esprit. Très instructif de savoir comment l’esprit se comporte dans les différentes dimensions du corps, mais qu’il y a une continuité identique lorsqu’il le quitte pour l’au-delà. Je me permets de vous écrire parce que je sais que vous me lirez.

Monsieur le Président Nelson MANDELA

Dans la deuxième moitié des années quatre-vingt (80), les autorités du régime de la République Populaire du Congo avec le Parti Congolais du Travail (PCT) son Parti-Etat, avaient lancé une première mondiale, l’organisation d’une cagnotte pour aider votre mouvement politique, l’African National Congress (ANC) à se libérer du système criminel de l’apartheid, au nom de Fonds Africa.

Toutes les couches de la population congolaise y compris les étrangers, furent mises à contribution, de l’école primaire au sommet du pouvoir, sans moyen d’y échapper sous peine de poursuites judiciaires. Je me souviens avoir donné dans les limites de la date butoir, craignant la visite de la Sécurité d’Etat ou de la Milice populaire sous l’œil bienveillant du chef du quartier , ce qui aurait déclenché la colère des parents parce qu’ils n’auraient pas compris alors qu’ils m’avaient remis la somme à verser.

L’Afrique du Sud pouvait nous paraître bien lointaine, mais tous les discours contre l’impérialisme et ses valets locaux, le colonialisme, la ligne droitière et liquidationniste assénés à longueur de journée finirent par nous convaincre à faire preuve de compassion pour des semblables enfermés dans des bantoustans, oui, des parents bantous éloignés.

Dans un contexte de protestation impossible, personne n’osa demander des comptes, comme tous ces compatriotes agriculteurs producteurs de café et cacao qui donnèrent leur production à l’office du café et du cacao (OCC) dans la même période du plan quinquennal de 1982-1986, ne se doutèrent pas un seul instant que c’était la dernière tournée sans préavis, alors les donateurs que nous fûmes, nous contentâmes d’écouter les slogans de la réussite de cette opération.

Le 11 février 1990, le moment de gloire arriva pour vous avec votre libération regardée en mondovision, je reconnais avoir versé des larmes tellement l’émotion était forte. Mais alors, pourquoi je vous écris ce jour Monsieur le Président Nelson MANDELA ? Tout simplement parce que je déteste cette Afrique du sud que vous nous avez léguée et du mépris dont vous avez fait preuve vis à vis du peuple congolais.

Oui Monsieur le Président Nelson MANDELA, pour le Fonds Africa (montant toujours inconnu) chaque région de la République Populaire du Congo puis du Congo-Brazzaville aurait mérité le privilège d’une visite pour des remerciements fraternels , à défaut si vous ne pouviez pas le faire vous-même ,parce que vous étiez devenu un citoyen du Monde, vous l’auriez imposé à vos successeurs pour le respect du fruit de la sueur du front d’autrui. Sauf à nous dire que les archives financières de l’ANC ne mentionnent aucune trace du Fonds Africa congolais, je vous présenterais alors mes excuses sincères.

Monsieur le Président Nelson MANDELA,

Je disais détester votre Afrique du sud, et je rajouterai que je n’y mettrai sans doute jamais les pieds parce que j’ai fini par me poser la question : « devons-nous regretter d’avoir aidé l’ANC? Je préfère ne pas répondre pour garder un peu de dignité face à l’Histoire.

Monsieur le Président Nelson MANDELA,

Je vous accuse d’avoir trafiqué la Démocratie et les libertés fondamentales sud-africaines avec la complicité de Fredérik de Klerk, le pouvoir économique aux blancs et aux indiens, et le pouvoir politique aux noirs, mais aux seuls noirs de l’ANC. Une anecdote, dans mon quartier Bacongo à Brazzaville, nous adorions faire des blagues potaches, et une concernait un de vos adversaires le leader zoulou Gatsha Butélézi dont le parti avait pour nom INKATA( nous faisions tout pour ne pas traduire), vous avez juste fait pour l’éliminer politiquement, le nommer puissant Ministre de l’intérieur parce que vous saviez qu’il ne représentait que lui-même, et qu’à sa disparition, les Noirs n’auraient plus d’autres choix que de voter ANC jusqu’à saturation débouchant sur une guerre civile des plus sanglantes. Mais ce que vous n’aviez pas prévu, c’est que votre bébé devenu monstre vous échappe et fasse des Noirs africains les boucs-émissaires de la déferlante de xénophobie. Voir des noirs africains se faire découper à la machette ou bruler vif dans les rues sud-africaines sans que Mbéki, Zuma et Ramaphosa n’aient rien à dire remet en cause votre héritage. A ce jour, aucune condamnation pénale individuelle ni collective, aucune réparation matérielle ni financière, ce sont bien les principes d’un Etat voyou aux méthodes mafieuses. J’espère que le camerounais Um Nyobé et le congolais Eméry Patrice Lumumba vous évitent, eux au moins, ont été dignes au moment d’affronter la mort.

Une Démocratie libérale sans alternance classique Gauche – Droite, est une dictature. C’est vous, et vous seul qui avez fait que le congrès de l’ANC soit le tremplin de la présidence de l’Afrique du Sud, je vous accuse donc de la plus grande forfaiture intellectuelle !

A tous mes frères noirs africains assassinés en Afrique du Sud victimes de l’intolérance xénophobe, je me battrai toujours pour honorer votre mémoire

Christian BIANGO

Militant associatif

Diffusé le 23 septembre 2022, par www.congo-liberty.org

Si Mandela avait été Congolais, Sassou Nguesso l’aurait assassiné . Par RIGOBERT OSSEBI

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4 réponses à LETTRE POUR L’AU-DELA A NELSON MANDELA : VOS 27 ANS DE PRISON N’ONT SERVI A RIEN !

  1. Val de Nantes dit :

    Oui , l’erreur de politique de Mandela est d’avoir institué une forme de la tyrannie de la majorité théorisée par Tocqueville ,sous l’emprise d’un parti ANC envahissant et devenu corrompu ,au fil des temps..
    Un parti ne saurait être la bien pensante de la vie politique d’une nation,car il promeut une police de la pensée et donc une dictature.

  2. Mbewo dit :

    Sanssou Nguesso, assassin, criminel, génocidaire,continue sciement à enfermer peuple congolais dans la misère en dépensant futilement l‘argent que les Congolais ont besoin pour vivre, pour developper le pays. Le gaspillage de l’argent public par Sassou Nguesso et sa clique est depuis des annees une véritable action criminelle, impardonable. Il n‘y a pas longtemps, Sassou Nguesso et sa clique ont fait distouné les 14 000 000 milliards de francs CFA des générations futures. Et voici maintenant encore, rien qu‘en ce mois de septembre, Sassou Nguesso a dépensé au su des gens des sommes colossales sans aucun intéret pour le congo et son peuple qui souffre enormement par manque d’argent.
    Guy Nzouba Ndama s’est vu offrir par le président autoproclamé congolais Sassou Nguesso pactole de 1Milliard 500 millions de FCFA.«Cet argent est un don du président congolais, Denis Sassou Nguesso a précisè le média d’état officiel gabonais.“ Cela n‘ est pas la première fois que le fou Sassou Nguesso offre de l’argent de cette nanière aux opposants, politiciens des pays étrangers. Outre cela, Sassou Nguesso s’est offert des voyages de loisir et sans intérêts pour le Congo, en Turquie, par la suite au Kenya où il a assisté à l’investiture du nouveau président élu,Toujours en en quête de notoriété, il s’est rendu sans invitation officielle aux obsèques de la Reine Elisabeth II à Londres aux mépris des règles les élémentaires de politesses, de protocol. Heureusement qu‘ il a été bien humilié au cours de ce séjours à Londres.
    Voici ici l’exemple incroyable de la politique sauvage qui est loin d’améliorer le bien-être de la population, du peuple. En tout cas , il est temps que le peuple congolais s’organise, se mobilise par tous les moyens pour mettre hors d’etat de nuire, le cinglé Sassou Nguesso et sa clique ayant acquis le pouvoir au prix d’une guerre civile sanglante du 5 juin 1997,qui a suivie.les Massacre des disparus du Beach, des Genocides dans la région du Pool.

  3. Val de Nantes dit :

    Lire ,,l’erreur politique
    .devenu corrupteur.

  4. Samba dia Moupata dit :

    Je te le concède cher Christian, Nelson Mandela à fait trop de concessions pour plaire à ses oppresseurs qui continuent à garder 85% de l’économie du pays, au point où les populations noires sud africains pensent que le problème c’est leurs frères africains immigrés .

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