LES RUINES DE MA PATRIE . Par Dina Mahoungou

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Tout le monde le sait, le Congo BRAZZAVILLE est en pertes et fracas.

C’est un saccage atroce, les jeux sont faits. Plus de trente ans à la barre, c’est maintenant que les capricieux, les gratte-culs se rendent compte qu’ils sont tombés sur un fameux. Ils étaient pas du tout prévenus, disent certains Congolais, des mics-macs de S le sanguinaire, cet apologiste ordurier de la noirceur infinie.

Depuis ses débuts, il y a longtemps déjà, il a occupé les fonctions de tortionnaire en chef : Directeur de la sécurité d’Etat, il pouffe, il fait les exubérants. Invisible, il se rebiffe de plus belle, il poursuit ses boniments, pratique une politique de gribouille qui a accouché d’une démonstration tragique : la guerre civile.

Un peuple servile et miteux, bloqué comme les poissons devant l’écluse avec une surveillance garantie. Les zélés, les persifleurs locaux, ceux qui déjeunent dans sa main, dans le creux sont au garde à vous.

Un gouvernement corrompu et les milices privées qui sortent les dagues du fourreau, au moment de l’hallali sont toujours présents.

Partout, c’est l’immobilisme social. Ne sommes-nous pas en plein dans un fascisme nationaliste ?

Ceux qui ne sont pas de son P.C.T. et qui se comptent en millions de partisans sont près de la cloche, la panique de demeurer toujours pauvres. De dévergondages inouis ils deviennent, dit-on, l’excellence des bavards, des indicateurs. Une famille faut que ça mange. Hé oui, c’est l’angoisse de la croûte. Ils sont dans l’aliénation, le fétichisme, la servitude volontaire. C’est votre gisement de croissance, vous avez créé des besoins, on n’arrête pas le progrès, c’est votre business modèle.

C’est trop indignant, vous restez parfois très calme, baba comme un séminariste à observer toute une patrie en ruine, c’est vraiment du vice.

Passés maîtres dans l’art du camouflage et de la désinformation, vos camelots veillent sur tout, sur un peuple soumis, en hébétude.

Mon propos n’est pas de rappeler ici votre histoire, plusieurs raisons évidentes doivent nous interdire de négocier avec ce malfaiteur.

C’est un fantasque et ça promet des perspectives. Macbeth c’est rien à côté de lui, il a tout fait, il peut tout faire, c’est un fantaisiste qui s’articule. C’est un illuminé, un converti.

Depuis ces années-là, Monsieur S, encadré de ses serviteurs de parade, et parmi tant d’expéditions à travers tout le territoire du Congo BRAZZAVILLE cherche sa case. C’est son seul but qui vaut tous les sacrifices. Dit-on qu’il a perdu une case, c’est une attraction tout en délire. Il ne lésine en rien, tous ces contestataires aigris, dégorgés en silence, en catimini. Il s’est bien marré quelquefois, en jetant vivants dans la marre au crocodile, comme des gibiers de bagne, des misérables, les opposants politiques.

Et cette inclination innée à se foutre de la gueule des autres, c’est un nuisible. Il fait le clown, il se fascine et bombe le torse.

Maniganceur, queutard, canaille, enchanteur, charivari et compagnie, à lui tout seul il représente le tribunal suprême, il s’aime et ne peut pas se refuser. Personne ne peut le secouer, lui foutre un peu les grelots. Tous les Congolais se compromettent dans ce décombre, mais pourquoi sont-ils si inoffensifs, ça me sonne les tempes, c’est atroce, c’est effrayant.

Ah ! J’en veux plus ! qu’il sussure, il suffoque dans sa détermination. S’il le faut, il deviendra peut-être calotin, envoûteur, fakir … Enfin ! Tout ça à la fois. Et puisque nous sommes dans les devinettes, il pourra aussi être unijambiste, bête de cirque, cyclope pour le music-hall ou bien Mamamouchi, puisque tout est dans l’étourderie. Un tour de passe-passe, le voilà qui virevolte, il fait le fiérot, s’éparpille, sautille, gambade, sourit allègrement, l’exhibition morbide. Tous ses massacreurs qui crient victoire, qui s’étreignent et gueulent leurs succès à la face du monde. C’est vraiment pas juste. Tous ces collabos n’ont pas de problème de conscience.

Tous les quartiers du Sud sont transformés en dominions, les fanatiques, les détectives de la police criminelle dotés de pouvoirs sans limites, sevrés aux excitants et aux stimulants y pratiquent l’intoxication et la provocation.

Le peuple d’en bas a perdu sa rectitude morale, il faut survivre sans le sous, il pratique cependant toute la variabilité des infractions.

La police politique des maraudeurs, des déchainés dans l’intensité qui triturent tout le pays, c’est du pelotage enragé, elle s’accapare tout, c’est du fiel. Une clique qui souille la patrie effroyablement.

Le Congo est une fantastique canaillerie ? Les collabos jouissent de l’effet du pouvoir, l’exubérance des diablotins, c’est un sabbat chaque jour, chaque nuit ces furieux s’enfourchent les uns aux autres, ils sont dans tous les instincts libérés, ils s’ébrouent dans cet antre.

Dans cette manipulation des esprits Monsieur S est roi chez lui, il a les appâts, il ne lui manque que des crachoirs et des fours crématoires, pour lui la vie c’est rien.

Le pire est toujours sûr là-bas, on le vit au quotidien. La cité est en ruine, l’on conjure la peur, l’on expose ses propres justifications dans le découragement, la lassitude et le désenchantement.

La vendetta obligatoire a ouvert la voie des représailles sur les peuples Bakongos et ceux du Niboland. Les nôtres sont toujours livrés aux supplices jusqu’à ensanglanter et désoler l’histoire. Le crime-sacrilège violant les valeurs collectives, les mœurs et la chose publique, ainsi que la morale de la Nation.

Tous ces masochistes de toutes lubies, ces enfoirés du repentir participent à ce grand crime ouvert.

Des morts-vivants exultent en transe, c’est une révélation, ils croupissent en prison, du boucan perpétuel, des cris raides abominables, ça se fracasse là-dedans.

Rappelons que dans le pays, tout le monde paraît suspect. Quant à S le saloupiaud, ce farceur de foire, il biaise, la vergogne se promène dans les nuages. Il glousse, se tortille, étire son cou, il rote … un fini pervers.

Un sac à vices, il bée, se trouve cocasse, il jouit de la vie hilare, il est à la crise, il déménage.

Un avatar qui se marre, il garde tout pour lui, tant pis pour les autres. Il a trouvé son paradis sur terre, ce sont les prémisses. Au voleur ! Il va tout vider au passage. C’est de la griserie, de la vraie conviction.

Le portrait acéré, il a l’envergure du faux-derche. Pas de remords, il est joyeux comme ça tout seul, il s’est trouvé une contenance.

L’infect, le sagouin au tempérament de grand inquisiteur, cette tronche prétentieuse, qu’il régale, c’est tout ce qu’on attend. Nous l’allons décidément au trognon et ça va mal finir.

C’est le jardin des délices, au palais, le sieur Sassou N’Guésso a toujours marché dans un songe, il s’est abandonné l’exubérant en se rappelant de ce proverbe mandingue : « Lorsqu’un mensonge à trente ans, cela devient la vérité ».

C’est fini, il aura dorénavant de quoi frissonner, qu’il parte s’il entend la voix de la raison, ce chuchoteur, cette piètre gueule. Tous ces crevards qui n’en peuvent plus et marmonnent, ils en ont assez.

Ah ! La drôle histoire de ce fol Jean-foutre, S le satanique. Je me le demande, si nous sortions un beau jour de cette farce, que ferions-nous de cette liberté ? Mais moi, le poète, je vais me souvenir et croire, soulagé de voir la fin de cette agitation. Un jour l’anonyme viendra ! Retenons nos souffles, il viendra, ne flanchez pas ! L’anonyme viendra soutenir la majesté de nos cantiques.

Nous ne laisserons aucune part au ménagement, à la demi-mesure, les jeux sont faits. Notre peuple doit se mouvoir jusqu’au vertige.

Dina Mahoungou Le 4 novembre 2013

Ecrivain et journaliste médias

Auteur du roman : « Agonies en Françafrique » aux éditions l’Harmattan

Auteur du recueil de nouvelles : « Les parodies du bonheur » aux éditions Bénévent

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2 réponses à LES RUINES DE MA PATRIE . Par Dina Mahoungou

  1. Marché Moungali dit :

    La presse de caniveau, les congolais n’en veulent plus. Les réflexions qui consacrent la médiocrité des rédacteurs de Congo Liberty: Mabilembolo, TOUMANGANI, Dina mahoungou, Rigobert Ossebi c’est de la gesticulation médiatique des gens qui n’ont rien a faire. A la température chutée, il activent leurs minuscules doigts pour se réchauffer.
    Ils font du théâtre journalistique et servent des inepties au congolais. C’est du mépris pour cette population congolaise respectable.
    Pauvre Congo Liberty.

  2. william dit :

    Moi, par contre, au dela du son « Sassou » que l’ont entend resonner un peu trop, j’ai aime le cote poetique de l’auteur.

    Le theme lui, bien que devenu banal, est toujours d’actualite et ne devrait pas empecher la libre expression d’une opinion.

    Dans un theme, le lecteur attentif decelera des sous themes ( idees secondaires ) qu’il pourrait developper a son tour.

    L’auteur de l’article a simplement jete un pave dans la mare, un hamecon pour accrocher les poissons qui se contentent de la surface des eaux au lieu d’aller dans les profondeurs par l’examen attentif et minutieux de chaque mot, de chaque phrase, de la figure de style, de la ponctuation, du temps et du temperament.

    Ainsi, si du point de vue « politique », c’est une oeuvre mievre par le choix du theme et son traitement, il n’en est pas de meme du point de vue litteraire. Heureusement.

    Merci Dina.

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