12 FÉVRIER 2024
Aujourd’hui, le Global Engagement Center du Département d’État américain dénonce les services de renseignement russes pour avoir fourni un soutien matériel et des conseils à « l’Initiative africaine », une nouvelle agence d’information axée sur les relations entre l’Afrique et la Russie et qui a répandu de la désinformation sur les États-Unis et les pays européens.
La campagne de désinformation du Kremlin en Afrique :
- En plus de son propre personnel, African Initiative recrute des journalistes, des blogueurs et des membres du public local africains pour soutenir et amplifier le travail de l’organisation visant à renforcer l’image de la Russie et à dénigrer celle des autres pays.
- L’une des premières campagnes majeures d’African Initiative consiste à cibler les initiatives sanitaires américaines et occidentales en Afrique avec une dangereuse désinformation liée à la santé. La campagne vise à saper les projets de santé publique financés par les États-Unis dans toute l’Afrique, en commençant par la désinformation concernant une épidémie de maladie virale transmise par les moustiques.
- À partir de là, des complots se répandront concernant les sociétés pharmaceutiques occidentales, les efforts philanthropiques axés sur la santé et la propagation des maladies en Afrique de l’Ouest et de l’Est.
Les acteurs impliqués :
- Le rédacteur en chef de l’Initiative africaine est Artem Sergeyevich Kureyev, qui est également le directeur général d’Initsiativa-23, enregistré publiquement dans un bureau à Moscou.
- Certains membres de l’Initiative africaine ont été recrutés dans les entreprises en désintégration de feu Eugène Prigojine.
- L’organisation possède déjà des bureaux locaux à Ouagadougou, au Burkina Faso et à Bamako, au Mali et organise des événements sur le terrain.
Blanchir la désinformation du Kremlin pour la faire paraître organique :
- African Initiative diffuse principalement sa désinformation et sa propagande via de nombreux comptes de médias sociaux, qu’ils soient de marque ou non. Deux de ses principaux comptes sont « African Initiative » et « African Kalachnikov ».
- L’organisation est très active sur son site Internet, afrinz.ru, et VKontakte, et utilise ces plateformes ainsi que d’autres, amplifiées par d’autres comptes pro-russes.
- La chaîne Telegram populaire « Smile and Wave » est un amplificateur fréquent du contenu de l’Initiative africaine.
La manipulation de l’information étrangère reste une menace majeure dans le monde entier, car des acteurs autoritaires comme le gouvernement russe l’utilisent pour exacerber les divisions sociales, fausser le discours national et perturber fondamentalement la capacité des citoyens à prendre des décisions éclairées pour eux-mêmes et leurs communautés. En soutenant ce réseau de désinformation, le gouvernement russe nuit activement aux pays qu’il cible et au continent africain dans son ensemble.
Récemment, le Centre d’engagement mondial du Département d’État américain a dénoncé les tentatives du Kremlin de saper le soutien mondial à l’Ukraine en diffusant secrètement de la désinformation en Amérique latine. La tactique principale de cette campagne consistait à blanchir le contenu produit à Moscou par l’intermédiaire d’individus et de groupes locaux afin de donner l’impression que la désinformation et la propagande pro-Kremlin étaient organiques aux yeux des communautés dans lesquelles elles se propageaient. Suite à l’interruption de cette opération, le gouvernement russe essaie désormais la même tactique en Afrique avec un nouvel ensemble d’acteurs et d’entités.
La manipulation d’informations étrangères est une tactique dangereuse et déstabilisante, mais elle est particulièrement dommageable lorsqu’elle cible des informations sur la santé. Cette campagne de désinformation du Kremlin doit prendre fin immédiatement avant qu’elle ne présente un risque encore plus grand pour la sécurité sanitaire en Afrique.
Source US Department of state
Diffusé le 12 février 2024, par www.congo-liberty.org
Dans le domaine de la manipulation de l’opinion, les USA ne sont pas à plaindre, cela fait partie de leur stratégie de puissance. Depuis la nuit des temps, ils
utilisent les mêmes procédés que les pays qu’ils dénoncent, à travers divers services connus et secrets. Tout y passe : la déstabilisation des pays, les assassinats des leaders politiques « indélicats », le positionnement économique, géostratégique ou géopolitique, la recherche scientifique, la filature, l’interception des communications, etc.
Des ouvrages sur ces sujets, à leur égard, foisonnent.
Les puissances qui ont dominé le monde depuis le 15 è siècle sont en crise. Mais déniant la logique du mouvement dans l’Histoire, au lieu de changer de paradigme quant à leurs relations avec le reste du monde pour l’éclosion d’un monde multipolaire et apaisé, ils s’emploient désespérément à maintenir leur domination génératrice de déchirures partout dans le monde.
Plus que jamais l’Afrique, avec ses richesses minières et humaines, est dans une posture lui permettant de retrouver sa réelle souveraineté. Elle ne doit plus accepter d’être à la remorque des quelconques puissances dont l’objectif demeure la volonté de puissance et la domination des autres.
Qu’ont fait pour nous, depuis nos « indépendances », ces pays qui jouent à la victimisation face aux Russes ? Nous ont-ils aidé pour nous industrialiser ? Bien au contraire, ils ont soutenu les régimes les plus violents et totalitaires garants du statu quo, et contribué aux assassinats de nos dirigeants les plus conscients des souffrances de leurs populations et animés des vélléités de changement. Pourquoi leurs populations peuvent aller à l’école, se soigner dans de bonnes conditions mais pas les nôtres ? Pourquoi peuvent-ils bénéficier de l’eau potable, de l’électricité, etc., mais pas nous. Leurs rapports sur quoi que ce soit, ne nous concernent pas. Nous devrions aussi produire les nôtres sur des thématiques concernant l’état de nos pays et du monde. En d’autres termes, il nous faut une pensée stratégique de puissance.
La naïveté n’a plus d’espace en Afrique, et on ne peut continuer à jouer aux répiteurs des discours et pensées aux antipodes de nos préoccupations.
Le temps pour l’Afrique d’écrire, elle-même, son Histoire est arrivée, comme l’avait prophétisé Lumumba.
Aucun peuple n’est à l’abri d’une quelconque débâcle, mais aucun non plus n’est soumis à une débâcle à perpétuité…