Culture, religion, économie et développement : pourquoi les Africains n’y arrivent pas !

L’Afrique n’a plus sa propre spiritualité, ni sa propre identité

LUCIEN PAMBOU MKAYA MVOKA

Les relations entre culture, développement et économie ont été étudiées et analysées en Occident par des philosophes économistes comme Max Weber qui privilégiaient une réussite d’une partie de l’Europe grâce aux liens féconds entre capitalisme et développement de la culture protestante dans une grande partie de l’Europe du nord. Le travail et l’épargne sont des éléments fondamentaux pour l’économiste Max Weber quand il valorise la réussite du capitalisme dans le Monde et surtout dans l’Europe protestante. A la différence du protestantisme, le catholicisme n’a jamais valorisé le développement économique, préférant mettre l’accent sur le développement spirituel et la croyance en Dieu.

Les révolutions récentes en Afrique, au Burkina Faso, au Mali et au Niger, peuvent être le point de départ pour le renouveau pour le développement en Afrique de l’ouest au moment où certains pays se retirent ou vont se retirer de la communauté des Etats d’Afrique de l’ouest. Les Etats africains de l’ouest comme du centre doivent sortir de leur état de supplétifs de la France et réfléchir en créant de nouvelles alliances avec d’autres pays. Ces nouvelles alliances doivent favoriser la croissance économique et le développement dans les pays africains du centre et de l’Ouest. Bien entendu, il ne s’agit pas d’exclure l’Afrique et les pays africains de l’est car tous les pays africains sont traités comme des Etats dans l’enfance, pour ne pas dire dans la naissance. Il ne s’agit pas d’exclure l’Islam, le Christianisme ou le Judaïsme comme valeurs cultuelles en Afrique, mais il s’agit, à l’image de Max Weber, de prendre dans ces différentes religions les éléments de force et de conviction pour la croissance et le développement économique. Les pays africains doivent sortir des lamentos traditionnels et des dénonciations victimaires qui les caractérisent quand ils parlent de leur incapacité à organiser les conditions de croissance et de développement économiques en faveur de leurs populations.

Nous savons tous que l’esclavage, la colonisation et la post colonisation constituent des entraves importantes pour le développement des pays africains. On peut ajouter à ces difficultés la corruption, le détournement des deniers publics par les élites dirigeantes africaines, ainsi que leurs allégeances aux principaux pays développés du monde pour continuer à exister et à se maintenir au pouvoir grâce à des fausses élections démocratiques, souvent truquées grâce à la digitalisation des résultats qui sont souvent publiées en faveur du président en place. En effet, en Afrique, quand un président organise des élections, c’est souvent pour se succéder à lui-même et pour ne pas perdre les élections qu’il organise. Que faire ?

Sur le plan des institutions, il faut repenser les modèles actuels de démocratie dominés par la triche. Il ne s’agit pas de rejeter le modèle démocratique mais de mieux l’encadrer. Sur le plan économique, les Etats africains doivent être plus exigeants avec les compagnies étrangères qui possèdent les permis d’exploitation du pétrole et des minerais en les obligeant à recruter et à former le personnel national. La question du partage des ressources exploitées par les compagnies étrangères est cruciale. Les Etats africains doivent s’entourer d’avocats expérimentés et au fait des questions économiques et financières pour défendre leurs intérêts dans le cadre du partage de la production. Que les chefs d’État africains affiliés à la France et qui défendent les intérêts français dans leurs propres pays, fassent un effort pour que leurs peuples respectifs les remercient un tout petit peu pour leur gouvernance déséquilibrée. C’est à ces conditions que les populations africaines vont sortir des églises de réveil et autres et se mettre à travailler concrètement pour le Congo. Encore faut-il que le signal pour un changement de mentalité et de méthode vienne d’en haut, c’est à dire la présidence de la République.

LUCIEN PAMBOU MKAYA MVOKA

Diffusé le 11 janvier 2024, par www.congo-liberty.org

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