Enfin, il a avoué !
Tout le monde a entendu, médusé, les déclarations de Sassou Denis sur les opérations de massacre menées par sa garde présidentielle. Aucun juge d’instruction, aucun enquêteur ne pouvait imaginer, ni même espérer voir le criminel Sassou Denis venir avouer ses crimes à visage découvert devant le monde entier !
Au début on n’y croit pas, tellement cela est inédit dans les annales criminelles. Voir un criminel en série revendiquer ses crimes sans qu’aucune autorité de justice ne l’oblige à le faire est quelque chose d’inespérée. Ces aveux viennent confirmer ce que tous les congolais savent depuis longtemps sur les massacres du Pool et sur les crimes des Kuluna. Plus personne ne pourra désormais falsifier l’histoire de ces tueries de masse. Mais, surtout, ces aveux viennent booster un dossier judiciaire qui attendait d’être consolidé avant d’être finalisé. Le film des aveux de Sassou restera une pièce maîtresse dans le procès à venir du Nuremberg congolais.
Mais, pourquoi donc Sassou fait-il ces aveux ? Et quels sont les faits qu’il reconnait ?
La première raison de ces aveux est à rechercher dans l’idée que se fait Sassou de son pouvoir. Il reste convaincu que rien ne peut lui arriver. Comme l’a dit son Amiral d’eau douce, Okemba Dominique, le ciel ne lui tombera jamais sur la tête. Il sait que la justice au Congo c’est lui. Avouer des crimes de masse face à sa propre justice ne peut rien lui en coûter. D’ailleurs, l’article 96 de sa pseudo constitution lui garantirait une immunité pénale universelle et pour l’éternité ! Il contrôle parfaitement ses marionnettes placées à la tête des prétendues institutions judiciaires. Ce faisant, il oublie maladroitement que de nombreux tyrans et criminels de masse ont croisé la justice loin des lieux de leurs forfaits.
Deuxièmement, il pense adresser un message qui, pense-t-il, devrait avoir pour effet de dissuader ces jeunes qui commettent des actes de délinquance et de criminalité de commettre de nouveaux méfaits. Pour cela, il se délecte avec un sourire macabre au coin de la bouche du soutien supposé de l’opinion congolaise qui serait favorable à ces opérations. Or, ce que les congolais expriment c’est leur exaspération face à un Etat en délitement et criminogène qui ne parvient pas à éradiquer un phénomène criminel dont il est le vecteur. C’est encore une imposture que de clamer que les congolais soutiendraient les assassinats et les destructions des biens d’autrui commis sans aucune validation judiciaire. Car, quelle est l’autorité qui désigne les personnes qui sont assassinées et les bien détruits ? Qui est en capacité de décrire de façon objective les faits reprochés à chaque personne assassinée lors de ces opérations ? Et, qui peut imputer à telle personne assassinée tel fait criminel survenu ? Des escadrons de la mort sont envoyés pour opérer, parfois nuitamment, et commettre des forfaits sous le contrôle d’aucune autorité habilitée. Les congolais qui pensent ou disent soutenir ces opérations espèrent sans doute que cela réglera le problème réel des violences et de l’insécurité quotidiennes qui les accablent. Ils n’ont pas le choix car on leur explique que c’est ainsi qu’un pays moderne et émergeant règle en 2025 les problèmes de criminalité. Personne ne leur explique qu’en banalisant une telle violence d’Etat cela provoque des traumatismes surtout auprès des jeunes exposés à ces scènes insupportables. Ces images sordides légitiment un modèle mortifère dans lequel la vie humaine n’a aucune valeur. Demain, se sont ces mêmes jeunes qui seront pour certains enrôlés dans d’autres phénomènes criminels. En légitimant la barbarie et en banalisant le crime commis avec des apparats d’Etat, Sassou inculque à cette jeunesse misérable, sans instruction et sans repères moraux l’idée que la force brute, la violence sont des vertus du succès.
« LE CONGO EST UN ETAT DE DROIT », bien sûr Monsieur Moungala, ça se voit !
A supposer que toutes les personnes assassinées lors de ces opérations soient réellement des délinquants ou des criminels – ce qui reste à démontrer -, quel est l’intérêt d’un Etat de droit de les assassiner sans les juger après enquête pour connaitre qui sont les commanditaires de leurs actes, quels sont leurs modes de recrutement et d’organisation ! De quel droit vient-on assassiner chez elles ou dans la rue des personnes identifiées et soupçonnées d’être des auteurs d’actes criminels ou de délinquance ? C’est écrit dans quel code, dans quelle loi, dans quelle convention internationale signée par le Congo qu’une personne soupçonnée d’appartenir à une bande criminelle identifiée et localisée doit être assassinée devant sa famille ? Et au nom de quel droit détruit-on l’habitation de la famille d’un supplicié déjà mort ? Et, en vertu de quelle règle juridique, morale, religieuse ou philosophique interdit-on aux proches d’un défunt assassiné par des auteurs obéissant à des ordres déguisés en missions d’Etat de célébrer leur deuil ?
En réalité, Sassou Denis fait ce qu’il sait faire et qu’il a toujours fait : créer de la terreur en commettant des assassinats sordides, en exhibant en public les corps mutilés de ses victimes, en détruisant les habitations des proches de ses victimes et enfin en interdisant aux familles des victimes terrorisées et meurtris de manifester leur douleur et leur deuil. C’est ce qu’il a déjà fait en assassinant DIAWARA et ses frères d’arme et en exposant leurs corps au stade de la révolution.
Troisièmement, il fait ces aveux parce qu’il croit protéger ses sbires. Il pense que sa parole est magique et qu’elle va effacer les crimes commis à sa demande par ses préposés. Paré de son immunité perpétuelle conférée par l’article 96 de sa divine constitution, il croit pouvoir sauver pour l’éternité les artisans de ses exploits macabres. Il se trompe, ils n’échapperont pas tous à la responsabilité de leurs actes qui ruinent la moindre espérance des peuples du Congo.
Mais, le plus accablant dans ces aveux c’est leur contenu.
D’abord, Sassou Denis reconnait qu’il est l’ordonnateur de ses exactions. Il les justifie en expliquant qu’elles ont pour objectif de rétablir l’ordre public. Mais l’ordre public ne se rétablit pas en allant assassiner des membres supposés d’organisations criminelles à qui on reprocherait la commission d’infractions. On rétablit l’ordre public lorsque celui-ci est troublé par une situation concrète, de désordres, de manifestations ou d’événements qui se produisent à l’instant où on décide et en un lieu déterminé, en mobilisant des moyens proportionnés. Des prétendus juristes, parfois diplômés des facultés de droit, qui ont volontairement ou pas oublié les fondamentaux qu’ils ont appris, tentent de convaincre que le maintien de l’ordre permet de s’affranchir des règles minimales de respect de la vie humaine. Ils embrouillent les gens avec des rudiments de la théorie juridique distinguant la police administrative de la police judiciaire. On ergote sur la légalité de l’intervention de la fameuse garde présidentielle comme si au Congo le pouvoir s’embarrassait de considérations juridiques. Que ladite garde présidentielle soit une unité de l’armée, de la police ou de la gendarmerie, je ne suis pas sûr que Sassou lui-même, tout comme sa bande, sachent exactement ce qu’elle est. Sassou l’a dit : se sont des éléments qui ont reçu « une formation sévère » – entendre par là formation de tueurs. Lorsqu’il s’agit d’aller traquer un à un des auteurs supposés d’actes de délinquance ou de criminalité, il s’agit d’opérations de police judiciaire menées sous la direction de l’autorité judiciaire. Un soi-disant président d’une prétendue république n’a pas compétence pour ordonner des opérations de nature judiciaire. Sassou Denis valide donc les meurtres prémédités, organisés, scénarisés et commis sans aucune forme de procès. C’est cela la signature criminelle de Sassou. En criminologie on sait que chaque criminel en série appose toujours sa signature sur chacun de ses forfaits. Sassou Denis l’a déjà fait à la suite de l’assassinat de Marien Ngouabi en exécutant les personnes soupçonnées et détenues dans ses geôles.
Ensuite, après avoir avoué la paternité des exactions commises par des éléments de sa milice qui lui tient lieu de garde présidentielle dans ces opérations anti kuluna, il a décrit et livré aux peuples du Congo et du monde, par référence aux épisodes en cours, le mode opératoire des massacres des populations du Pool. En effet, il a indiqué qu’il avait ordonné à la même unité de sa garde présidentielle de procéder de la même manière dans le Pool. Autrement dit, il a confirmé tout ce que le peuple martyr du Pool a toujours expliqué. Les miliciens de Sassou sont venus dans leurs villages. Ils ont appréhendé les hommes y compris les adolescents et les vieillards. Ils les ont assassinés devant leurs familles. Ils ont brûlé leurs habitations. Ils ont violé les femmes et les fillettes. Ils ont détruit les vergers et les arbres fruitiers pour les affamer. Bref, ils les ont humiliés !
Sassou affirme encore que le Congo n’a jamais été en paix depuis la « proclamation de la République ». Ah bon ! Mais qu’a – t- il fait lui qui est au pouvoir depuis les années 1970 ? Lui qui exerce le pouvoir suprême depuis près de 50 ans cumulés, comment explique – t il que ces phénomènes des « bébés noirs » et des « kuluna » émergent et explosent sous son règne alors qu’il détient les leviers du pouvoir sans aucun contrôle ni contre-poids politique ?
Dans les quartiers de Brazzaville, les miliciens de Sassou tuent et détruisent sans gêne. Ils filment leurs crimes et les diffusent sur les réseaux sociaux. Ils humilient des familles livrées à la vindicte populaire. Ces familles sont pointées du doigt sans preuve formelle pour avoir hébergé un enfant, un neveu, un petit-enfant soupçonné d’avoir appartenu à un groupe de kuluna.
Aussi pathétiques qu’ils soient, ces aveux sont une bénédiction tombée du ciel. Le moment venu, on nous expliquera peut-être qu’il s’agit des propos d’un homme malade et sénile qui ne sait plus ce qu’il dit. Mais, ce qu’il a dit c’est ce qu’ont vécu et vivent les victimes de ses forfaits.
Ce n’est que le début !
Serge William TONGA
Diffusé le 01 novembre 2025, par www.congo-liberty.org

Cher frère Tonga , c’est un jeune frère qui me disait que le pouvoir rend fou et le fou ne rend pas le pouvoir. C’est visiblement le cas de Sassou Denis qui vient assumer complètement sa folie au grand jour. Le pire c’est sont les juristes qui cèdent aux propositions financières qui deviennent les mercenaires du droit avec l’adoubement de Sassou Denis à commettre des actes barbares , pour encore apeurer la population congolaise , car la peur c’est l’arme du tyran ! L’argent est le résultat d’un travail, or sassou avait ordonné l’effort de guerre dans les quartiers sud de Brazzaville à ses miliciens cobra qui aujourd’hui portent la tenue militaire par décret signé à Oyo. Comme le dit maître Nganga que c’est l’arrestation de Sassou Denis qui mettra fin au phénomène kuluna et Bébé noir.