LE POKER MENTEUR DE LA SOLIDARITE DU GOUVERNEMENT DE BRAZZAVILLE , par Alexis BOUZIMBOU

Aimant la langue française, Sony Labu Tansi doit se retourner dans sa tombe. A entendre le régime autocratique du Congo-Brazzaville galvauder en chœur le vocable « Solidarité », il aurait prononcé cette boutade qu’il affectionnait tant: « Si ce qu’on doit dire n’est pas plus beau que le silence, il faut se taire ».

Pendant et au lendemain des explosions du 4 mars dernier au régiment militaire de Mpila, le régime faussaire du Congo-Brazzaville n’a cessé de marteler à tort et à travers le vocable de « solidarité « . Avec un aplomb qui le caractérise, ce régime vaque à ses « occupations », comme s’il n’était pas à l’origine d’un drame national à la fois incommensurable et innommable.

Fabriquer de faux concepts: voilà encore une nouvelle trahison de ce régime. Au lieu d’aider le peuple meurtri, ce régime simplifie à l’extrême, en fournissant à l’opinion un vocable intellectuellement frelaté et toxique, en fabriquant des leurres idéologiques. A moins de faire preuve de vacuité, la Solidarité a été étudiée par Charles Gide à la fin du XXème siècle, puis par Emile Durkheim en 1893.

Pour eux, « la Solidarité est le sentiment de responsabilité et de dépendance réciproques au sein d’un groupe de personnes qui sont moralement obligées les unes par rapport aux autres. » Ainsi les problèmes rencontrés par l’un ou plusieurs de ses membres concernent l’ensemble du groupe. La Solidarité conduit l’homme à se comporter comme s’il était directement confronté au problème des autres, sans quoi, c’est l’avenir du groupe (qui pourrait être compromis).

Voir comment le Congo-Brazzaville est pillé depuis plus de trente ans, et l’amateurisme du régime du Congo-Brazzaville dans la gestion des explosions de Mpila, prouvent à suffisance de l’incapacité des acteurs de la guerre du 5 juin 1997, d’être à la hauteur des enjeux du pays. Leur pseudo « solidarité » est aux antipodes des valeurs prônées par le régime de facto du Congo. Ayant un cynisme  sans limites, ce régime a fait du divertissement une « Vérité », et de la technique du brouillard sa « Vérité ».

Pour mémoire, Le Congo-Brazzaville est le pays le plus endetté au monde per capita, c’est-à-dire par tête d’habitant. La pauvreté atteint 70% de la population qui croupit dans la misère, et la précarité, malgré l’augmentation annuelle du budget de l’Etat et les énormes potentialités naturelles et financières dont dispose le pays, profitent au premier cercle, si non à la famille présidentielle. En privatisant tous les secteurs macro-économiques du pays, en faisant voler en éclats le système éducatif, en condamnant les congolais à la mendicité, et par voie de conséquence en reléguant au second plan les préoccupations du peuple congolais, ce régime est mal placé pour parler de « solidarité ».

En politique, l’Etat pratique une redistribution coercitive des revenus et des richesses que les hommes politiques élus justifient, par un « devoir de solidarité » entre membres d’une même société. Au lieu de solidarité, c’est-à-dire, ce lien d’engagement et de dépendances réciproques entre des personnes ainsi tenues à l’endroit des autres, les Congolais ont eu droit au mensonge d’Etat sur le nombre de morts, et aux trémolos réchauffés de Florent Ntsiba.

S’il n’est jamais trop tard pour bien faire, le régime autocratique du Congo-Brazzaville qui ne cesse de se « gaver » au détriment de son peuple congolais, peut faire « l’effort » de se racheter. Afin de prouver sa « solidarité » taillée sur mesure, il doit commencer par rapatrier l’argent volé et tous les biens mal acquis, disséminés en France et ailleurs. Mieux encore, faire rapatrier au pays les intérêts générés par les multiples comptes bancaires ouverts dans les quatre coins du monde pour aider cette population tant meurtrie. Soufflés par les conseillers en communication grassement rémunérés avec l’argent du pétrole, cette suggestion de bon sens est loin d’effleurer leur altruisme.

Or, l’impact des recettes pétrolières n’est pas perceptible du fait de nombreux problèmes dont les plus importants sont la mauvaise utilisation et gestion des ressources nationales, la corruption, l’impunité et pour tout dire, la mauvaise gouvernance. Ces recettes ne servent pas à réaliser les objectifs de la lutte contre les problèmes auxquels sont confrontées les populations.

L’impunité et l’irresponsabilité étant l’alpha et l’oméga du fonctionnement du régime de facto du Congo-Brazzaville, les Congolais ont intérêt à se mobiliser pour que ce drame ne tombe pas en désuétude. Les fausses « arrestations » d’il y a quelques jours ne devraient pas calmer la colère populaire. Au contraire. Tout le commandement militaire doit impérativement démissionner, à commencer par le minable ministre de la Défense, qui a minimisé l’ampleur du drame et des dégâts tant humains, que matériels. Dans un pays ayant des « dirigeants » normalement constitués, la question ne se poserait pas. Mais, nous sommes au Congo, où la falsification est la règle.

En visionnant les images de cette catastrophe de Mpila, force est de rendre hommage à la bravoure du peuple congolais, qui, avec les moyens de bord, a porté aide et assistance, en faisant preuve d’une naturelle Solidarité. Là où le gouvernement pensait avant tout à ses intérêts égoïstes avant de réagir(en pensant à un éventuel coup de force), le peuple congolais s’est mobilisé comme un seul Homme dans cette détresse. Les congolais n’ont pas à payer des rivalités internes de l’actuel pouvoir.

L’actuel régime qui récuse toute concertation avec les  forces vives, doit comprendre qu’il va droit dans le mur. Les explosions de Mpila sont extérieures au soi-disant court-circuit que prétendait mettre en avant le pouvoir de Brazzaville. Les sanctions sont attendues, et doivent être à la hauteur du drame. A force de mettre « la poussière sous le tapis », ce régime se disqualifie, en remettant les sanctions du « diable vauvert ».

 

Alexis BOUZIMBOU

Cercle de réflexion pour des idées nouvelles

Diffusé le 4 avril 2012, par www.congo-liberty.org

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à LE POKER MENTEUR DE LA SOLIDARITE DU GOUVERNEMENT DE BRAZZAVILLE , par Alexis BOUZIMBOU

  1. natty-congo dit :

    no comment petit mais costeaud pauvre florent ntsiba qui à perdu la verve du cmp

Laisser un commentaire