Le FMI recycle ses vieilles casseroles à Brazzaville

Le chef de mission du FMI, Alex Segura et Calixte Ganongo, en novembre à Brazzaville

Kontinent llc créée à Washington, devenue en un rien de temps incontournable à tout renouvellement d’exploitation de champ pétrolier au Congo Brazzaville, presque à égalité avec la société nationale, la SNPC, a déjà fait réapparaître le Camerounais Yaya Moussa, ex-Représentant-résident à Brazzaville dont tout le monde aujourd’hui connait l’incontournable rôle dans l’accession du très riche Congo au programme PPTE. 

Brazzaville est également devenue un centre d’intérêt privilégié de l’ex-Directeur Général du FMI qui s’est consacré, depuis le début de la crise financière congolaise, à soutenir un plan de sauvetage du Congo par l’institution de Washington, puis à trouver des sources extérieures de financement pour l’Etat mafieux congolais afin de contourner les revendications de bonne gouvernance de cette dernière. 

En effet, depuis quelques mois, l’opposition congolaise et leurs lanceurs d’alerte habituels se réjouissaient de la position stricte du FMI, à l’égard de Brazzaville, sous la haute direction de Madame Christine Lagarde. La ligne de crédit auprès de la HSBC, envisagée par les équipes de Dominique Strauss Kahn pour secourir la dictature congolaise, aurait été contrainte à terminer sur une voie de garage. Puis à N’Djamena, au Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEMAC le 25 octobre dernier, toute la responsabilité d’une éventuelle dévaluation avait été mise sur le dos du Congo, en obligeant Denis Sassou Nguesso à faire des énièmes promesses qu’il ne tiendra pas.  

D’ailleurs, le « fiston Kiki » de ce dernier, œuvrait avec le nouveau patron de la SNPC, Raoul « PSG » Ominga, à un méga-prêt de 2 milliards de dollars avec un Trader de la Rue du Rhône à Genève (déjà créancier du Congo), basé sur une garantie accordée sur un gisement pétrolier. Il ne fait aucun doute que cette idée de contourner le FMI a déjà été sabordée par les fuites détaillées qui ont immédiatement inondé la direction Afrique du Fonds à Washington ! 

Alors, il est effrayant plus qu’étonnant que l’Institution délègue dans la capitale incontestée de la fraude, de la concussion, du détournement massif, du vol en réunion et de la corruption, un Chef de mission qui avait fait les choux gras de la presse internationale en s’étant fait pincer (ce que l’intéressé et « le FMI de DSK » avaient démenti) à son arrivée à Paris avec une mallette remplie d’argent en provenance de Dakar.

 Voici le récit qu’en a fait le FMI en 2009 : « Dans la soirée du 25 septembre, Alex Segura avait un vol prévu pour Paris à la fin de son séjour de 3 ans au Sénégal comme Représentant-résident. Il a été invité à dîner avec le Président Wade du Sénégal avant son départ. Après le dîner, un cadeau lui a été remis que le Président a décrit comme un cadeau d’adieu. A la suite du dîner et en route vers l’aéroport, M. Segura a fait un bref arrêt à la résidence officielle du Représentant-résident pour prendre ses bagages. C’est seulement à la résidence qu’il a découvert que le cadeau consistait en une forte somme d’argent (ndlr : pas très curieux le Représentant-résident..). Pendant qu’il était à la résidence, M. Segura a informé la nouvelle Représentante-résidente qu’il avait reçu une somme d’argent. Ils se sont accordé (sic) sur la nécessité d’en informer le Bureau d’éthique du FMI (ndlr : le même qui a toujours exonéré Yaya Moussa). Etant donné que la somme paraissait importante, ils ont décidé que pour des raisons de sécurité, l’argent ne devait pas rester dans la résidence (ndlr : l’argent était-il plus important que la réputation du Représentant-résident ?). Ayant peur de rater son vol et craignant qu’il n’y ait pas d’endroit sûr où laisser l’argent au Sénégal, M. Segura décida de monter à bord de l’avion avec l’argent (ndlr : no comment !). M. Segura est parti pour Barcelone, sa destination finale, en transitant par Paris. Contrairement aux informations publiées par la presse. Il n’a pas été arrêté ou détenu, ni par les autorités françaises ni par les autorités espagnoles (ndlr : le personnel du FMI, bénéficie de l’immunité liée au statut des fonctionnaires internationaux dont n’avait pas pu jouir DSK à New-York).  A son arrivée à sa destination à Barcelone, le 26 septembre, M. Segura a compté l’argent, et a déterminé que le montant était de 100.000 euros et de 50.000 dollars américains. M. Segura a appelé le siège du FMI ce même jour pour rendre compte de l’incident. Des discussions ont immédiatement commencé sur la manière de rendre l’argent, conformément aux règles du FMI. »

Finalement l’argent avait été rendu au Sénégal et Alex Segura blanchi par le Bureau d’éthique. Le FMI était alors, rappelons-le, dirigé par Dominique Strauss Kahn et c’était à cette même période que le Congo Brazzaville était dans les dernières longueurs pour bénéficier indûment du bénéfice du Programme PPTE ; entre faux rapports et corruption tous azimuts !

Le 7 novembre dernier à Brazzaville, l’emblématique Chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), Alex Segura déclarait que la signature d’un accord financier entre le Congo et son institution nécessitait une réactualisation des termes macroéconomiques, en tenant compte de la hausse des prix du baril du pétrole qui devrait augmenter les recettes publiques.

Reçus par le ministre des Finances et du budget, Calixte Ganongo, les experts du FMI ont exprimé leur volonté de voir le Congo et leur institution financière conclure un accord économique sur des nouvelles bases.

« Aujourd’hui la dette publique du Congo est devenue insoutenable, donc il faut finaliser un accord avec les créanciers en réduisant le poids de cette dette. D’abord en traitant la dette extérieure mais aussi la dette intérieure qui a un poids sur le dynamisme de l’économie », a expliqué Alex Segura.

« Le plus important est d’actualiser le cadrage macroéconomique en tenant compte d’une situation qui a changé dans le marché pétrolier, avec une hausse des prix du baril du pétrole. Avec plus de ressources financières, le besoin de financement du Congo pourra être révisé et l’effort qui sera demandé aux créanciers extérieurs dans le cadre de la restructuration de la dette pourra être modifié par rapport à ce nouveau paramètre », a ajouté Alex Segura.

Et de conclure : «Pendant cette mission, nous souhaiterions voir l’état d’avancement des réformes structurelles actuelles enclenchées par le gouvernement congolais ; ce qui sera un gage pour le Congo à s’inscrire dans une restructuration de ses finances et la garantie d’une transparence de ses recette. Il sera aussi question d’examiner les assurances de financement ».

Le plus inquiétant est qu’une réponse sur un accord financier définitif entre le Congo et le FMI est attendue le 14 novembre, au terme de cette énième mission du FMI à Brazzaville. Tout le monde sait que rien changé dans le mode de fonctionnement hautement corrompu de l’administration des finances congolaises. La prédation, le vol, le détournement est l’essence du pouvoir de Sassou Nguesso et rien ni personne l’empêchera de conserver ses pratiques criminelles envers une population privée de tout.

Tout accord conclu, hâtivement, par Monsieur Alex Segura, ne fera qu’amplifier les soupçons et les doutes sur les conditions qui l’auront permis.

Le FMI a déjà une immense responsabilité dans le renforcement du pouvoir de Denis Sassou Nguesso en lui accordant, en 2010, le bénéfice du programme PPTE sans aucun effort de transparence ni d’avancée démocratique. Un accord maintenant, nous le répétons, avec une administration congolaise dirigée par les mêmes prédateurs responsables de l’actuel naufrage,  serait criminel !

Rigobert OSSEBI

Diffusé le 08 novembre 2018, par www.congo-liberty.org

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9 réponses à Le FMI recycle ses vieilles casseroles à Brazzaville

  1. louamba georges dit :

    Dieu de nos ancêtres, faites en sorte que le FMI n’accorde plus rien à ce gouvernement des prédateurs car les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets !Tout ce que le FMI peut faire pour le moment c’est prendre en charge ( prendre en mains ) les salaires et retraites des fonctionnaires ( dont il faudra revérifier le nombre exact ) et exiger du gouvernement le remboursement des sommes dues en échange du pétrole au profit du FMI. Quant au prêt pour investissements, il ne faut rien donner à ce gouvernement super-corrompu sauf sous surveillance du FMI. Pourquoi ne pas mettre le Congo sous tutelle du FMI jusqqu’à ce que les nouvelles institutions se mettent en place ?

  2. Uppercut! dit :

    Et des sommes colossales évaluées en milliards de dollars américains, planquées dans des paradis fiscaux par SASSOU-NGUESSO, sa famille et ses amis Mbochis, qu’en pense le FMI pour leur rapatriement au Congo ?

  3. Anonyme dit :

    La cuisine interne nauséeuse des IFI est l’affaire de la justice américaine et internationale, comme l’a si bien précisé l’auteur de l’article, avec le cas du délinquant noceur DSK. Bien qu’il a été victime d’un complot médiatique orchestré part les services US, cet incivique notoire n’aura jamais la sympathie d’un africain, vu l’image dégradante indélébile qu’il a laissé à sa victime Nafissatou Diallo. Toutefois l’intérêt du Congo est d’obtenir gain de cause, dans les négociations compliquées qu’a engagé le gouvernement, avec le FMI. C’est la chose la plus importante, on verra bien jusqu’où cela va mené. Mais il y a quand même des nouvelles positives pour le pays, en cette nouvelle année. A commencer par le mrix du baril de pétrole qui repart à la hausse.

  4. OYESSI dit :

    @ Uppercut mon frère,

    Le FMI ne pense rien du tout de l’argent planqué dans les paradis fiscaux par Sassou et son clan pour le simple fait que le FMI est lui même une affaire de business des Américains et autres Européens et si les noirs peuvent venir renflouer leurs économies avec l’argent même volé, ils n’en demandent pas mieux.
    Si ce FMI tout puissant roulait réellement pour nous, la chose la plus simple aurait été de demander aux pays où ce argent est entrain de dormir de le renvoyer au Congo. Le FMI a des moyens et des mécanismes de faire la pression sur ces pays pour qu’ils s’exécutent mais ne le fait pas.

  5. Val de Nantes dit :

    @oyessi,au panthéon de Belinda.C’est le scénario qui convient aux congolais désireux de faire mordre la poussière à ces criminels trop tranquilles.
    Le Fmi nous est cyniquement exaspérant .

  6. Anonyme dit :

    Le FMI aime les idiots de service. Les idiots de service aiment le FMI. À la tête du FMI, vous avez les enfants mal éduqués occidentaux. L’ONU n’a pas été conçue par nos pères. Elle a été mise en place par les individus mal éduqués. Malgré quelques bricolages, les enfants des individus mal éduqués, étant aussi mal éduqués continuent de divertir les idiots de service.
    L’économie mondiale, dans les conditions actuelles, reste un outil pour ses individus mal éduqués. Ni les populations des pays des individus mal éduqués, ni les populations des pays des idiots de service ne profitent de cette economie. Tout est une question de choix sur le type de société que l’on veut bâtir. Nos idiots de service et les individus mal éduqués de l’Occident savent ce qu’ils veulent . Le reste n’est que mensonge et habillage.
    Si une action salutaire est nécessaire au pays, au même titre que la chute du clan sassou, c’est de remettre en cause les bases de ses machins qui nous obligent à partager notre existence avec des individus mal éduqués.

  7. Iwarangot dit :

    Pourtant nous avons dit et redit sur ce site que le destin du Congo est dans les mains des Congolais, jamais dans celles des occidentaux, jamais et jamais, n’y pensez pas un seul instant.
    Faisons notre histoire parce que ce sont les masses qui font l’histoire.
    N’accusons pas les occidentaux, ils agissent naturellement pour l’intérêt de leurs états. C’est normal, c’est à nous de prendre notre destin en main s’il vous plaît. Plus on attend, difficile sera la victoire. Parce que le clan va s’enraciner aussi bien au pays qu’à l’étranger. C’est ce quil a déjà commencé à faire. Nous sommes menacés même à Paris (le cas Mbaou ou du groupe des indignés). A bon entendeur salut !

  8. Anonymat dit :

    FMI: DES AMIS ET AMIES QUI VOUS VEULENT DU MAL.

  9. mwangou dit :

    Le FMI est un « Etat », et ne traite qu’avec les Etats. Le FMI est un « Etat financier » qui ne lorgne que partout où il y a des finances. Le plus inquiétant est de se demander que « faire de toutes ces informations qui sont livrées ». Si rien, alors vous perdez votre temps, ou peut-être que vous n’avez rien d’autre à faire. Car à Brazza et dans tout le Congo, les jeunes rivalisent d’ardeur à consommer, et ils sont trop heureux à exhiber le nombre de bière qu’ils ont déjà sifflées à 2, en ne débarrassant pas la table; comme ça tout le monde voit qu’ils n’ont pas eu de mal à empocher quelques billets de CFA, en ayant rendu n’importe quoi comme service, y compris la délation…

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