L’Abbé Yanguissa revient sur la palabre nationale pour la paix intégrale

Auteur d’une lettre ouverte adressée au président de la République, publiée dans  le journal l’observatoire n° 491du 22 mars 2012, l’Abbé Yanguissa président du mouvement ‘’La devise’’ revient à la charge en la relançant. Cette fois ci, il la fait accompagner de son idée d’une palabre nationale pour la paix intégrale. Cette paix, ce sont les autorités congolaises qui doivent l’organiser. Pour l’abbé Yanguissa c’est la seule planche de salut pour le Congo et les congolais.

Dans une lettre qui se voulait « OUVERTE » en raison de sa gravité, et de sa portée, il s’imposait à moi d’écrire au premier d’entre nous pour l’organisation d’une « PALABRE NATIONALE POUR LA PAIX INTEGRALE ». C’était en fait la seconde fois que j’attirais l’attention de la communauté nationale sur la nécessité de FONDER LA PAIX sur la confiance et la foi. La première c’était la veille des élections présidentielles de 2009 dans un quotidien de la place. La seconde aurait pu se produire avec le même journal en février 2012, mais ce fut avec l’Observateur du 22 mars 2012, m’adressant avec la même foi en Dieu et au meilleur de l’homme, au président de la république. Le malheureux drame du 04 mars 2012 n’a fait que renforcer l’urgence du message de ladite lettre. Aussi, je me permets – de la relancer (voir la lettre ci-dessous).

S’il appartient au peuple de prier pour les gouvernants, il devient un devoir permanent quand ce peuple a été confié à Dieu par le premier de ces gouvernants. C’est qu’il incombe à tous de lui permettre de gouverner selon le cœur de Dieu, le vrai souverain de la foi qui fonde notre culture comme dans celle qui nous est venue de l’altérité. Encourager le premier gouvernant à fonder la paix en ce « dieu » auquel il confié notre peuple, est l’expression d’une prière vécue et sincère, surtout que cette paix à laquelle aspire toute l’humanité et donc tous les congolais sort aussi de la bouche de celui qui a dit « je vous laisse a paix, je vous donne ma paix ». La paix dans son unicité est divine et humaine, psychologique et physique, spirituelle et sociale. Elle n’est le bien propre d’aucun mortel qui l’accorderait à sa guise. Le 04 mars nous rappelle que l’humain ne  maitrise pas son destin dans l’absolu, fût – il un maître en quelque matière que ce soit, militaire ou policière. Notre destin est indéniablement collectif, aucun humain ne peut se permettre d’abdiquer à cette dignité et de se défaire de cette responsabilité qui fait sa spécificité. C’est de droit divin ou de droit naturel. Etre homme c’est être digne de son intrinsèque responsabilité et c’est être responsable de son inaliénable dignité, tel que le souligne la doctrine intégra liste. La paix comme la politique c’est l’affaire de tous et ici, de tous, c’est chacun de nous, c’est le peuple des sujets des droits et des devoirs. J’interpelle donc, au-delà du premier citoyen congolais, chaque fils et fille que ce  dernier a confiée à dieu et qui est acteur indispensable de notre destin commun et collectif. La paix, disons-nous, EST UNE CHOSE TROP IMPORTANTE POUR LA LAISSER À UN SEUL HOMME OU AUX MILITAIRES. La sécurité de tous  est à sa base l’affaire de tous. La paix est intégrale, c’est « un tout dans tout l’homme et tout homme ». C’est la paix dans sa profondeur et sa vérité. Quoi donc d’étonnant que de l’accueillir et de la fonder aussi en dieu au cours d’une palabre nationale, « Concordiale » qui rassemble LE PEUPLE dans son INTEGRALITE. C’est ainsi que nous devons tous célébrer notre unité réaffirmer la quête de celle-ci car, l’occasion d’une élection au suffrage direct, c’est aussi la démonstration de son unité. C’est en tant qu’un que le peuple souverain est consulté. Il est clair que le moment chez nous, n’est pas à la communion, il ne témoigne pas de la conscience d’être une communauté de destin : lorsque ce peuple est dans un deuil qui se veut national ; lorsque par ses répercussions psychologiques, certains acteurs sont arrêtés sur des faits sur lesquels le peuple à consulter veut des éclaircissements pour voter à bon escient ; lorsque d’autres sont dans la détresse sur des faits dont la responsabilité incombe à l’état : lorsque d’autres se disent exclus des conclusions d’Ewo…Quiconque peut oser affirmer que le peuple va célébrer son unité et son unicité par ces législatives ? Ce spectacle de fuite en avant, n’est – elle pas un scandale et une folie  l’état psychologique, moral, social, matériel de notre peuple ?

La paix à » consolider » avec des mots résonne comme la paix que l’on fout, que l’on fiche, la paix des cadavres et des cimetières et non celle des vivants, des acteurs de la vie nationale ou de la vie tout court. Le spectacle de dirigeants esquissant des pas de danse en cette heure de division du peuple est d’une irresponsabilité notoire. Non  l’heure n’est pas à la danse, aux élections…mais à la cohésion et la communion. Pleurons avec ceux qui pleurent encore, écoutons ceux qui, dans les prisons clameraient encore leur innocence sur des faits qui nous concernent autant, sinon plus, que ceux qui nous gouvernent. S’il y a eu le 4 Mars, c’est que la paix nous échappe encore, qu’elle échappe à tous, qu’elle n’est pas maîtrisable même par les militaires. Elle n’est pas même réductible à une affaire d’armement, de surarmement, de technicité ou de violence d’État. SI LA PAIX C’EST L’AFFAIRE DE TOUT HOMME, C’EST QU’IL FAUT LA PAIX PAR TOUS ET POUR TOUS, PARTOUT ET UN TOUT. La paix est intégrale tout suit ici et maintenant et non la paix en consolidation depuis une décennie. Une démarche de paix se reconnaît à ses fruits. Elle ne peut produire la peur, la terreur, la résignation. Il n’y a qu’un seul mot et qu’une seul urgence, LA PAIX INTEGRALE.

Notre mémoire et notre histoire nous imposent cette volonté de survie et cette preuve du vouloir-vivre – ensemble. Soyons un peuple de prophètes, tous prophétiques et non diplomatiques et pour une fois au Congo, donne ç la politique une dose de don total de soi pour le salut national plutôt que de se ruer ainsi vers un partage juteux de la manne noire ou verte. Le Congo est dans une faute morale et un pêché grave avec ce matérialisme et cet égoïsme mortels. Sans sursaut national et sans sens de l’intérêt général et national, la communauté de destin ne sera qu’une chimère, et la malédiction s’abattra sur les générations futures.

Ce n’est pas seulement le territoire qui est indivisible, le peuple l’est aussi. Il faut célébrer son unité dans LA PALABRE NATIONALE POUR LA PAIX INTEGRALE. C’est la seule chose qui vaut une danse. Ce sera la victoire du peuple tout entier. Il n’y a que les diviseurs qui peuvent foncer tête baissée, cornes en avant vers un ennemi inimaginable qui menacerait leurs intérêts avec la paix ainsi fondée en Dieu.

Il faut prier pour le Président et prier le Président d’entendre ce cri d’un citoyen immergé dans le peuple.

 

L’Abbé Yanguissa écrit une lettre ouverte au Président de la République

A son Excellence, Monsieur le Président de la République du Congo,

Monsieur le président,

Comme tous les chefs d’état au monde, selon la coutume universellement établie, vous avez souhaité une bonne année au peuple dont vous répondez et devant lequel vous êtes responsable. Immergée, une certaine voix s’élève par ses mots pour vous souhaiter d’être vous-même. Le chef d’Etat heureux de voir son peuple tout aussi heureux en cette année 2012 marquée par une consultation démocratique du Souverain premier.

La tâche qui incombe à tout chef d’Etat est, certes exaltante et alléchante mais bien plus, elle s’avère délicate et redoutable à tous égards. L’on comprendra donc pourquoi, une certaine littérature, un certain monument scripturaire souvent visité, de divine sagesse, recommande aux gouvernés, depuis deux milles ans, de prier pour les gouvernants. Il se trouve, dans notre cas congolais, que ces gouvernés qui constituent le peuple souverain, ont été voués à Dieu par le premier responsable que la paix est une chose si vitale et si importante que ce Dieu de notre culture et de notre foi, ne l’a pas abandonnée à quelques seuls décideurs : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Elle est humaine et divine, psychique. Elle est vraie ou fausse. Elle ne peut être vraie, véridique quand on la « fiche », cette paix que l’on « fout », la paix des fous, la paix des cimetières. La vraie paix est intégrale, relative à tout l’homme et à tout homme et synonyme d’un développement tout aussi vrai et intégral. C’est à elle que nous aspirons tous, c’est ce « climat de paix que nous souhaitons tous » au Congo depuis toujours et qui reste vain du faite d’une mauvaise volonté politique manifeste, du faite donc d’une classe politique défaillante.

Mais, dans l’actuel contexte historique et moral, les conditions sont idéalement réunies pour convoquer solennellement, avec fois et confiance, le peuple intégral, donc uni, pour une PALABRE NATIONALE POUR LA PAIX INTEGRALE. Il faut tout simplement des hommes « bonae volunatis », des hommes de bonne volonté qui acceptent de DESARMER LEURS CŒURS. Mais, en tant que premier Congolais, tout à tous. C’est ainsi que cet appel s’adresse publiquement à vous-mêmes temps qu’il invite le peuple des gouvernés à prier pour vous. Ce doit être une occasion pour expurger tous les poissons et toutes les amertumes mortifères.

Pour les gens de ce peuple, trop souvent victimes de la fatalité et livrés au bon vouloir d’une classe politique de mauvais élèves de l’école de la démocratie, une bonne année 2012 sera celle où la paix ne dépendra plus d’un seul homme, d’une seule classe ou d’un groupe d’hommes, mais de tous et de tous les sujets de droits et de devoirs, sous l’arbre de la PALABRE NATIONALE POUR LA PAIX INTEGRALE. Tendons la main les uns aux autres, des mains nues, ouvertes pacifiques et tout le reste viendra en surcroît.

Très haute et respectueuse considération.

 

ABBE JOSEPH YANGUISSA, citoyen congolais du mouvement « La Devise »

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