La non-ingérence, notion juridique aléatoire! Par Omer Malonga

BMALes droits de l’homme ont une valeur universelle et doivent être appliqués en tout lieu, et ce indépendamment de la volonté des dirigeants locaux semble-t-il. Compte tenu de cette croyance universelle, la neutralité et la non-ingérence sont des concepts relatifs et devenus superfétatoires mais surtout quasi inopérants en droit international à partir de l’année 1970. De nos jours  certaines situations politiques et sanitaires exceptionnelles peuvent justifier à titre extraordinaire la remise en cause de la souveraineté des États. On peut donc légitimer une  ingérence lorsqu’elle est motivée par une violation massive des droits de l’homme. Ainsi, il n’est plus surprenant et incongru aujourd’hui de voir un Etat violer la souveraineté nationale d’un autre État, dans le cadre d’une situation humanitaire.  Il faut noter que tous les Etats du monde jouissent du devoir d’ingérence. Autrement dit, les Etats ont une obligation de veiller à faire respecter le droit humanitaire international. Cette  une obligation de vigilance et d’alerte à l’encontre de telle ou telle exaction qu’un gouvernement serait amené à connaitre. De ce fait, priver un peuple d’avoir des moyens de ses ambitions pour assumer et assurer la plénitude de son existence c’est bafouer ses droits fondamentaux et suscite donc un enjeu humanitaire. Ce geste immoral peut pousser d’autres Etats à agir unilatéralement pour secourir un peuple en danger. C’est le cas des peuples sans défense éreintés, maltraités par leurs propres dirigeants aux appétences iniques. C’est dans cette optique que le cas du Congo, concernant les biens mal acquis, ne fait pas exception aux yeux de la justice française, qui estime détenir la compétence universelle, suffisante et nécessaire pour s’immiscer dans des affaires intérieures et commis sur le territoire congolais et ailleurs. En l’espèce, l’intervention judiciaire de la justice française se fait dans un cadre humanitaire et se trouve être moral. Par conséquent, étant en quête du bonheur et aspirant à vivre dans un état durable de plénitude et de satisfaction,  il est notable que le peuple congolais exige par devers d’autres Etats que le président Sassou lui rende une dignité existentielle en droit. Avec toutes les richesses que le Congo possède, le président Sassou devrait faire de sorte que  la souffrance, l’inquiétude et le trouble soient absents de l’univers congolais. Le président a l’obligation de la satisfaction du devoir, c’est-à-dire faire et accomplir le bien pour son peuple. Aimer ses concitoyens c’est penser à leur bonheur vital et matériel dans son cas vu qu’il n’est pas Evêque pour s’occuper de leur âme. Bien au contraire ce peuple manque de tout et le chef s’en soucie peu ou presque pas. Alors, son premier souci ne devrait être que cela et non chercher à s’extirper de la justice française. S’il ne se reproche d’aucun crime économique, il n’a pas à s’agiter et quasiment exiger de  Hollande d’arrêter l’ardeur de la justice française concernant le dossier des biens mal acquis. « Qui se sent morveux se mouche et qui s’excuse s’accuse» dit-on.

 

Omer Malonga

Avocat & Notaire

Diffusé le 11 avril 2013, par www.congo-liberty.org

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