Récit d’un meurtre collectif au bout d’une trentaine d’années de torture : un camarade de classe de Serge Loemba apporte son témoignage
Dans un récent article publié par Congo-Liberty « Le crépuscule de Sassou Nguesso… » deux personnes sont mentionnées : Serge Loemba, récemment disparu et le Professeur Claude Maylin. L’un a été beaucoup plus mal maltraité que l’autre, et il en est mort ! L’autre, le Professeur, a été pardonné, pourtant l’un et l’autre avaient également courroucé le Chef suprême, Denis Sassou Nguesso !
Tout d’abord, Serge n’était pas le « frère » de Madame Antoinette Sassou Nguesso, mais son neveu. Il était le fils de l’un de ses frères cousins, Jean Claude Loemba, disparu il y a quelques années.
Serge avait été élevé en grande partie par Madame Antoinette Sassou-Nguesso, en compagnie d’autres enfants, dont Denis Sassou-Nguesso (Ambandet dit « Denidé ») et Cendrine Sassou-Nguesso. A l’époque Kiki le Zaîrois n’existait pas ! Pendant quelques années à l’Ecole de la Fraternité, à Brazzaville, derrière l’Ambassade de Cuba, nous partagions les mêmes classes, jusqu’à la 4ème du collège.
C’était au début des années 80, sous « Sassou I ». Epoque tranquille durant laquelle les « Nguesso » étaient des enfants comme les autres qui ne bénéficiaient pas de passe-droit et ne commettaient pas d’abus apparents. Ils arrivaient le matin dans un même véhicule et se fondaient parmi les autres élèves. Cendrine était timide et modeste ; Denidé réservé mais aussi très souriant envers les filles et Serge Loemba toujours enclin à la rigolade, à la légèreté. Il savait très bien faire rire ses amis et très souvent toute la classe. Il avait bien deux ans de plus que moi et c’était mon ami ! Après la 4ème, Denidé et Serge disparurent pratiquement de l’Ecole et nous nous sommes perdus de vue.
A l’âge adulte, après un parcours d’exil que beaucoup d’entre nous ont connu, je parvenais à m’installer aux Etats-Unis et au début des années 2000, je pouvais revenir au pays pour quelques semaines de vacances. Le hasard avait voulu que Serge, et moi-même, empruntions le même vol de Paris à Brazzaville et il m’invita à lui rendre visite à son domicile de l’OCH de Moungali III ; ce que je fis. Il me reçut alors dans une maison coquette, mais sans grand confort en vérité. Dehors, stationnait un véhicule Jeep Cherokee qui comptait quelques années. Il me dit alors travailler dans le domaine forestier et je compris qu’il ne faisait pas de miracle, alors que sa « maman », Antoinette, était toute puissante depuis que son époux avait retrouvé le pouvoir en écrasant dans le sang des milliers de Congolais.
Il me raconta alors la cause de sa déchéance, une erreur de jeunesse : à la fin des années 80, il avait chapardé une des montres du président. Ce dernier s’en était vite rendu compte et après une rapide enquête, sérieusement interrogé, il était passé aux aveux : la montre vendue à un Libanais a été récupérée ainsi que le produit de la vente, quelques milliers de FCFA. Au prétexte que la montre était un précieux Talisman dont la disparition avait mis son pouvoir en danger, l’époux de sa tantine, dans une rage folle, ordonna la mise à l’écart définitive de Serge, en interdisant à tous les membres des familles, Loemba et Nguesso, tout contact et assistance envers lui. Serge était devenu un vrai paria, un ennemi de l’Etat, devant lequel toutes les portes se refermaient : celles de la famille comme celles des administrations et des ministères auprès desquels il pouvait espérer trouver un moyen de gagner sa vie. Le retour au pouvoir par les armes en 1997, près d’une dizaine d’années après les faits reprochés, n’allégea pas sa condamnation, elle devint encore plus sévère et c’est alors qu’il m’avoua, totalement accablé : « tu sais, les Nguesso sont très mauvais ! »
De retour aux USA, je parvenais épisodiquement à obtenir quelques nouvelles. Lors du boom pétrolier et des périodes fastes du baril de pétrole à plus de 100 dollars, j’espérais pour lui que les sanctions à son encontre avaient été levées. Il n’en fut rien bien au contraire ! Ses sœurs, cousines et tantes Loemba étaient devenues dans le meilleur des cas des compagnes des Nguesso, qui les arboraient comme des trophées, et elles ne pouvaient ou ne voulaient obtenir la levée de la « fatwah présidentielle » à son encontre. Il écumait de rage, envers elles ! Il m’avoua qu’Alexandre Barro Chambrier, son beau-frère, époux d’Helena Loemba, un temps n° 2 ou 3 du FMI, avait été un relais essentiel à l’effacement de la dette du Congo dans les années 2000 à 2010. Malgré cela, ses sœurs Loemba n’étaient pas parvenues à mettre un terme à sa condamnation ; avaient-elles seulement essayé ? Tous les enfants Nguesso et Sassou Nguesso volaient et pillaient l’autocrate, la présidence, le Trésor Public et l’industrie pétrolière toute entière et lui Serge Loemba était le seul condamné à vie pour le vol d’un objet que la « victime » avait récupéré.
Certes des photos avantageuses et heureuses de Serge Loemba circulaient sur les réseaux sociaux mais nous étions nombreux à connaître la réelle souffrance et la détresse de notre ami. Il aurait pu hériter tranquillement des biens de son père et du capital-décès qu’il avait laissé ; mais même cela lui fut refusé et âprement disputé par ses sœurs fortunées… Ses derniers jours à l’Hôpital Adolphe Sicé, de Pointe Noire, s’écoulèrent dans le dénuement le plus total. Il était dans l’incapacité de payer les injections dont il avait besoin. Si nous ses amis, nous n’en avions pas été avertis, comment sa proche famille avait-elle pu l’ignorer ? Serge Loemba, du fait de la rancœur obstinée de Denis Sassou Nguesso, était devenu un pauvre citoyen congolais comme tous les autres ! Pire, la plus élémentaire solidarité familiale ou bantoue lui avait été interdite !
Si certains de nos amis évoquent une mort suspecte par empoisonnement, la non-assistance cruelle des Loemba-Nguesso a bien achevé Serge Loemba. L’Impératrice, totalement dévouée au pouvoir maléfique de son époux, aurait pu aisément obtenir les meilleurs soins au Congo pour « son fils adoptif, Serge Loemba » ou, au moins, une évacuation à moindre prix au Maroc.
Le 7 juillet dernier, Serge s’éteignit. Aussitôt, les flots de larmes de crocodile se mirent à couler. L’Impératrice Antoinette se para de son masque de douleur favori. Son époux la rejoignit à Pointe Noire, officiellement pour un « séjour de travail » et pour un hommage familial tout aussi officiel rendu au défunt Serge, dans un rassemblement des Loemba et des Nguesso. Ces derniers, c’est bien connu n’aiment vraiment les Congolais que lorsqu’ils ont quitté le royaume des vivants !
Quarante jours plus tard, à Paris aux Salons Hoche, une cérémonie fastueuse et indécente était organisée à la mémoire de Serge. Si le quart de ce qui avait été dépensé ce jour-là en réservation de salle et en traiteur, notre ami aurait été sauvé … Mais en réalité que célébrait cette curieuse famille ? La mémoire de Serge ou son décès ?
L’article de Congo-Liberty rappelait que le Professeur Maylin en 2014 avait dit publiquement et vertement ses quatre vérités à Denis Sassou Nguesso. Comment ce dernier a-t-il pu lui pardonner alors que dans la même période se mourrait, abandonné de tous, Serge Loemba !
Si le diabolique et sanguinaire Dénis Sassou-Nguesso a voué à son propre fils adoptif Serge Loemba, une haine sans limite que ne pouvait expliquer le fameux vol de la Montre-Talisman, il est clair que l’Empereur Dénis 1er ne pardonnera jamais les Congolais qui ne lui ont jamais accordé leur suffrage. A ce titre, nous sommes tous des Serge Loemba et le quotidien des Congolais en est la preuve !
A ce titre, nous sommes tous des Serge Loemba et le quotidien des Congolais en est la preuve !
Repose en Paix mon frère Serge Loemba !
A Monbouli
Diffusé le 07 septembre 2021, par www.congo-liberty.org
Souvenez-vous que les « talismans » et autres objets de symbole du pouvoir de ce clan sont plus valeureux – à leurs yeux – que la vie humaine.
Serge Loemba en a payé le prix, n’ayant obtenu aucun pardon de son erreur de jeunesse; tous les jeunes commettent des erreurs.
Le journaliste Edmond Phillipe Galli a payé le prix de sa vie pour avoir parlé des pratiques obscures du « maitre absolu ».
Tsourou a payé du prix de sa vie pour avoir voulu defié le roi.
La messe à Paris pour la mort de Serge Loemba avait été une celebration de la victoire: la victoire des ténèbres sur la vie.
C’est une filiation métaphysique ,car ANTOINETTE EST ONTOLOGIQUEMENT rdcéenne . Cette relation n’a rien de famille ,donc absence d’amour et d’émotion .Sauf pour ceux dont la raison est polluée par l’odeur de l’argent .Nous avons affaire à des étrangers contre des étrangers sur un terrain neutre qu’est le CONGO où les habitants autochtones n’ont plus droit au chapitre de la revendication .Seul le salut religieux qui reste la denrée gratuite , comme promesse divine , d’aller au paradis , après le trépas …C’est l’arrière monde NIETZSCHIEN auquel SASSOU et son clan invitent silencieusement le peuple congolais .
« PAUVRES CONGOLAIS , vous prendrez votre revanche au ciel « . aurait dit un apôtre d’OYO .