La corruption, le ver et le fruit à Brazzaville

Le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso enfile des perles. Ce ne sont pas des « perles de la matinale » de « Ziana TV » de Cyr Makosso et Landry Decaux dont il s’agit. C’est une règle intangible depuis le 5 février 1979, comme une loi de gravitation. Tout ce que Denis Sassou Nguesso lance ou initie lui revient en boomerang.

Lui qui a théorisé sur la lutte contre les malversations financières, compose avec les voleurs du PCT. (Christel Sassou, Bruno Jean Richard Itoua, Florent Ntsiba, Pierre Moussa, Rodolphe Adada, Gilbert Ondongo, Lucien Ebata, Willy Etoka, Rigobert Maboundou, Henri Djombo, Edgar Nguesso, Albert Ngondo, Denis Ngokana, Isidore Mvouba, Claude Alphonse Nsilou, Claudia Sassou, Jean-Jacques Bouya, Maixent Ominga, Gildas Ambéndé, Jean-Dominique Okemba…)

Il est question ici de la dernière sortie médiatique du fils de « Mama Mouébara : « Le ver est dans le fruit », à la suite de « Il n’y aura ni gros poisson ni menu fretin », pour indexer la corruption qui a gangréné toutes les sphères du Congo-Brazzaville. Aucun secteur n’est épargné. La morgue de Brazzaville, le CHU et l’Université de Brazzaville ne font pas exception.

PAROLES, PAROLES

Le nombre de congolais parmi la population du Congo-Brazzaville qui se mordent les doigts d’avoir cru que Denis Sassou Nguesso pouvait s’attaquer efficacement aux délits financiers et enrayer la corruption, les malversations financières et le vol des deniers publics s’est encore accru après la dernière divagation (le touba touba, que chantait Luambo Franco) du natif d’Edou-Penda. Le phénomène de la corruption, des malversations financières et du vol des deniers publics que Denis Sassou Nguesso a laissé filer par clanisme, régionalisme, clientélisme et par népotisme, a pris tellement de l’ampleur que les institutions financières internationales ont conditionné leurs aides et leurs crédits au Congo-Brazzaville à la lutte contre ces dernières pratiques. Il a fallu que le FMI force la main et torde le bras de Brazzaville pour que la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) voit le jour et soit installé aux côtés du ministre Jean Rosaire Ibara, de l’Inspection générale des Finances et de la Cour des Comptes dirigée par Charles Emile Apesse, ci-devant président du procès des disparus du Beach. Exerceront-elles pleinement leur fonction ?

Les populations du Congo-Brazzaville qui assistent au dépouillement de l’Etat dans divers domaines en toute impunité sont dubitatives. « A yiba, a tala té ». Le détournement des fonds publics au Congo-Brazzaville est une coquetterie, presque une banalité instituée en sport national. Il suffit de se baisser pour ramasser. Chef de clan, Denis Sassou Nguesso, se découvre sur le tard une vocation de pourfendeur et contempteur de la corruption.


SASSOU « MOUNCHOBO »

Qui est le promoteur des « antivaleurs » au Congo-Brazzaville ? Pourquoi les Conseils de discipline dans les entreprises publiques et les administrations ne se tiennent-ils plus ? Qui a institué l’impunité en mode de gouvernement ? Denis Sassou Nguesso est ce ver dans le fruit. Pour sauver le fruit, il faut détruire le ver. A qui sait comprendre, peu de mots suffisent. Denis Sassou Nguesso a montré le « chemin d’avenir ». Selon les « Pandora Papers », Denis Sassou Nguesso, a détenu, pendant près de vingt ans, une société offshore aux BVI. Dénommée Inter African Investment Ltd, elle a été enregistrée le 28 août 1998, moins d’un an après le début de sa mandature. Elle était propriétaire d’un compte bancaire dans la branche londonienne de la banque portugaise Espirito Santo.

Aidé par le gérant de fortune suisse FidElite, le Président de la République du Congo a d’abord utilisé les services du cabinet panaméen Mossack Fonseca pour structurer son montage offshore, lui permettant de détenir dans le plus grand secret une seconde société, Ecoplan Finance Ltd. Le Président a installé sa fille Julienne parmi les directeurs et administrateurs d’Ecoplan. Cette société détenait la majorité des parts de la société congolaise Escom Congo, une entreprise de construction immobilière ayant pignon sur rue, détentrice des droits dans des mines diamantaires. Selon le consortium de journalistes africains Ancir, le chiffre d’affaires annuel de la société serait de 150 millions d’euros. Contacté, le Président congolais n’a pas donné suite (Le Monde.fr, 3 octobre 2021).

CORRUPTION A TOUS LES ETAGES

Une étude menée au Congo-Brazzaville en 2003 par Transparency International avec l’appui du PNU, avait révélé les secteurs vulnérables à la corruption parmi lesquels les douanes, les impôts, le trésor, la justice, l’éducation et l’économie forestière. (congositeportail.com, 5 octobre 2010).

Les détournements des fonds publics ont atteint des proportions telles qu’ils inquiètent désormais les initiateurs. Le pavé dans la marre de Lamire Nguélé n’était pas anodin. Le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, l’ancêtre de la HALC de Emmanuel Olita Ondongo, Lamyr Nguélé, avait accusé publiquement le Parquet de Brazzaville dirigé par André Oko Ngakala de ne jamais engager les poursuites judiciaires contre les tierces, pour lesquelles les faits de détournement des fonds publics étaient avérés, et dont les rapports d’enquêtes auraient été transmis et déposés en bonne et due forme au parquet de Brazzaville. André Oko Ngakala, Procureur de la République du Tribunal de Brazzaville est passé entre les mailles du filet du Conseil supérieur de la magistrature présidé par Denis Sassou Nguesso alors que Michel Oniangué et Christian Oba ont été éjecté de leur fauteuil. « Merci ba pessa na mboua » a chanté Mabilu Système sur un texte de Lutumba Simaro.

Pendant que Denis Sassou Nguesso parle de « ver dans le fruit  », les scandales financiers continuent. Le cas de Jacqueline Lydia Mikolo et le FIGA en est la preuve. Lucien Ebata a été épinglé par le journal « Libération » dans une enquête bien fouillée. La justice du Congo-Brazzaville a détourné le regard. Alors que les signaux d’alerte continuent de se multiplier sur le front de la gabegie financière et de la kleptomanie, lancés par le Fonds monétaire international (FMI) et le ONG qui luttent contre la corruption, il est temps d’en finir avec les illusions de lutte contre les malversations financières et les illusions d’une gestion financière vertueuse dans un mode d’administration inchangé. Attendu pour des actes forts en tapant du poing sur la table, le constat de Denis Sassou Nguesso fait du buzz sur la toile.

« Le ver est dans le fruit ! ». Il faut l’en extraire. Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit…

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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4 réponses à La corruption, le ver et le fruit à Brazzaville

  1. le fils du pays dit :

    Ce ver c’est bien Sassou lui meme.
    Il faut aller le chercher a edou,oyo ou a mpila

  2. Loubaki dit :

    Le ver dans le fruit : c’est ce que les agriculteurs appellent catastrophe écologique. Pour les agronomes, il s’agit d’une aubaine. Les recherches sur les pesticides avancent grâce aux attaques des bestioles sur les plantes. C’est ça la science. Quand la pomme est à moitié pourrie, on ampute la partie abîmée, ensuite on croque la bonne. C’es ça le bon sens. Le laboureur dit à ses enfants : « creusez, sarclez, binez, retournez la terre…un trésor est caché dedans « . Vous l’avez compris : il est temps de chasser le maraudeur d’Oyo pendant que la terre est arable et le verger florissant.

  3. Samba dia Moupata dit :

    Comme par hasard un Ibara qui va contrôler son cousin germain Bruno Itoua ou son neveu Lucien Ebata le porteur des valises d’argent ! Tous ces voleurs sont à 80% originaires d’ollombo et Oyo très souvent parents au Mwené Sassou Dénis. Ça s’appelle la république très corrompue Mbochi ! Landry et Cyr jouent un sale jeu souvent légitimons le régime barbare autoproclamé Mbochi , ce n’est un secret ces malheureux reçoivent des clopinettes de la part de Jean Dominique Okemba du conseil Mbochi de sécurité.

  4. val de NANTES . dit :

    Il est encore le dernier à croire à un fruit appelé CONGO .J’en appelle au ver , SASSOU de n’y point pénétrer tant la victime fruit ,appelée CONGO , n’en peut plus de saigner ..

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