Plus que jamais, l’ancien ministre Dieudonné Antoine-Ganga se confi rme comme un talentueux homme de plume au regard très critique sur l’évolution de sa société. Depuis quelques mois, il anime dans l’hebdomadaire «L’Horizon Africain», une chronique de faits de société, intitulée «Lettre de Yakamambu». Eh oui, c’est bien lui qui se cache derrière le truculent Yakamambu. Avec la publication, sous forme de livre, aux Editions L.m.i basées à Pointe-Noire, de la première série de ces chroniques qu’il a intitulée « Les lettres de Yakamambu», il donne aux lecteurs un aperçu des sujets variés abordés dans cette chronique.
Dieudonné Antoine-Ganga a compilé 40 lettres de Yakamambu, afin de donner la possibilité aux lecteurs et amoureux du livre, de découvrir le rôle de son correspondant Mbulunkwé, très attachant et obligeant à servir les quatre amis de Yakamambu A travers ces chroniques, l’ancien ministre porte un regard critique sur la société, le comportement des hommes et femmes dans les quartiers. Le célèbre journaliste en langue de Radio-Congo, feu Georges Embana, parlait de «Nga na yo na quartier» (Toi et moi dans le quartier). Un regard de sociologue et de pédagogue averti, pour relever les travers et les anti-valeurs qui minent la société congolaise, afi n d’éduquer ses concitoyens.
121 pages, c’est le volume de la première série des chroniques « Lettre de Yakamambu».
A première vue, le lecteur est attiré par deux mains qui l’invitent à découvrir le contenu. En effet, au début de cette aventure vieille de plus de trois décennies, Yakamambu s’appelait Le petit rapporteur », billet qu’il publiait dans le journal «Mweti», se souvient l’auteur.
Comme son aîné Guy Menga, auteur des aventures de Moni Mambu, il a revu sa démarche intellectuelle pour l’appeler « Lettre de Yakamambu», plus originale et proche des lecteurs, à ses yeux, parce que son personnage principal, Mbulunkwé, est vivant, dénicheur avisé des faits de société. En tout cas, rien ne lui échappe qui mérite blâme.
Il faut noter que Yakamambu qui écrit ses lettres à Mbulunkwé, fait partie d’un groupe d’amis que l’on peut appeler affectueusement «Mutuelle» ou «Muziki». Et, dans ce groupe de jouissance, il y a ses trois autres amis, Itoua, Mboungou et Tati. Parmi les cinq amis « inséparables ». Yakamambu est le plus curieux et s’occupe même des choses qui ne le concernent pas ne le concernent pas.
Dans le déroulé de ses activités au quotidien, il se fait assister par son ami de tous les jours, Mbulunkwé, un personnage atypique qui fait le lien entre eux. Il est le « commissionnaire », l’homme à tout faire.
Ainsi, d’après l’auteur, les cinq noms représentent les départements de notre pays. C’est pourquoi, Mboungou symbolise les Départements de la Bouenza, du Niari et de la Lékoumou, voire aussi du Pool. Tati représente les Départements du Kouilou et de Pointe-Noire. Mbu-lunkwé, celui des Plateaux et de la Cuvette-Ouest, tandis qu’Itoua incarne le Département de la Cuvette et Yaka-mambu, celui du Pool. Et l’on peut poursuivre ainsi dans la Sangha et la Likouala.
Selon l’auteur, c’est à dessein que ces noms sont cités dans sa chronique. Chacun d’eux peut être, d’une manière ou d’une autre, impliqué dans une affaire. D’où l’interpellation de l’auteur à prendre conscience des maux qui minent notre société, afi n de les bannir et construire une Nation où l’on doit vivre ensemble dans la paix, la tolérance, la liberté et la fraternité, valeurs de toute République digne de ce nom.
Chrysostome FOUCK ZONZEKA
Source : L’Horizon Africain N°103 du 17 mai 2021