Je plaide pour une refonte du système éducatif congolais. Par RAVEL THOMBET

Collège à Brazzaville

Collège à Brazzaville

Chers lecteurs, les résultats du BAC 2015 au Congo ont été particulièrement dramatiques pour notre pays, et ils mettent en lumière l’ampleur de la situation, ils sont catastrophiques, et il faut une thérapie de choc de la part des institutions de la république, l’heure est grave.

On ne peut plus continuer comme ça, voila pourquoi nous plaidons pour une refonte du système éducatif national.
Vous savez mes amis, d’aucuns me diront, Ravel, la période n’est pas l’endroit idoine, mais je répondrai simplement que le devoir m’interpelle, en tant que père, en tant que citoyen, en tant que militant politique.
Le Congo, cette belle terre est un pays dont le capital humain est la ressource essentielle et la force motrice du développement, les jeunes constituent plus de 60% de la population active, et ce sont eux l’avenir de ce pays. Et la valorisation de ce capital est tributaire de l’éducation et de la formation, la formation qualifiante, la formation professionnalisante, à travers un système éducatif qui doit parfaitement s’adapter aux réalités économiques et sociales actuelles pour être à même d’en assurer le développement.
Et Pour Atteindre les objectifs d’une éducation tournée vers le développement, vers l’émergence, cela exige de repenser le système éducatif congolais tout entier, ce que j’appelle la Nouvelle école, croyez moi, le diagnostic dressé est catastrophique, le bilan est criard.

Ecole primaire dans le Pool

Ecole primaire dans le Pool

Les résultats du Bac 2015 ont été une hécatombe, 10,08% d’admis sur près de 67 000 candidats, les pires depuis plus trois décennies au Congo Brazzaville. Ils démontrent aujourd’hui l’urgence d’une refonte de grande envergure, car la quantité stagne, la qualité recule.
Le baccalauréat en chute totale, la qualité en recul, même si les chiffres du nombre d’établissements et du nombre d’enseignants sont en hausse, on note, en sens inverse, un taux de réussite au bac en chute vertigineuse. Ainsi en 2010 le taux de réussite était autour de 30%, 52,% en 2011 pour chuter lourdement à 10,08% aujourd’hui.
Les programmes scolaires, l’une des raisons majeures de la refonte du système scolaire, datent de l’époque coloniale, sinon de 3 décennies dans certains cas, il faut les renouveler.
Dans combien d’écoles publiques trouvons nous des bibliothèques, des conseillers d’orientation, des laboratoires, le numérique accessible pour tous ?
Des infrastructures qui datent, des technopoles, temples de l’élitisme qui n’existent presque pas.
Pointe-Noire, poumon économique du pays, plus d’1 million d’habitants, n’a même pas une grande école publique de formation, pire encore pas d’université, les choses ont changé, les mœurs avec, notre système éducatif est en lambeaux, il reste figé, alors que ceux des autres évoluent, il n’y a qu’avoir le nombre d’étudiants congolais à l’étranger.
En France par exemple, Depuis 1959 avec la réforme Berthoin vous avez eu la réforme Haby, la loi Savary, la loi Jospin en 1989, et aujourd’hui avec Vincent Peillon : la loi de refondation de l’École de la République, c’est tout l’enjeu.
Et eu regard de tout, la revalorisation de la profession enseignante, la sempiternelle problématique de leur rémunération et de l’amélioration de leurs conditions de travail.
Oui, chers amis, comme je l’ai dit ce matin sur RFI, je plaide pleinement pour la refondation de l’école au Congo, les carences constatées sont troublantes, il faut repenser notre système éducatif intégralement.
J’appelle le gouvernement congolais à initier des concertations à ce sujet avec les parlementaires, les organisations syndicales, les parents d’élèves, la société civile, et les enseignants.
Je listerai quelques propositions nouvelles à prendre en compte :
-Il faut revoir les programmes, inclure de nouvelles pratiques d’enseignement, une nouvelle organisation pédagogique,
Une école qui tient compte des spécificités de chaque élève pour permettre la réussite de tous.
Des compétences adaptées au monde actuel pour tous,
-les projets pratiques et collectifs qui permettront aux élèves de mieux s’exprimer notamment à l’oral.
-Développer les compétences numériques.
– Des enseignements pratiques interdisciplinaires…
– la formation des enseignants….
Nous devons réinventer notre éducation, et permettre aux enfants de bénéficier d’un cadre éducatif dont ils seront fiers, et qu’ils transmettront à leur tour aux générations futures.
-Renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux en combinant des apprentissages théoriques et pratiques.
-Tenir compte des spécificités de chaque élève pour permettre la réussite de tous
-Donner aux élèves de nouvelles compétences adaptées au monde actuel…
-Refaire de l’école un lieu d’épanouissement et de construction de la citoyenneté, une communauté où l’expérience individuelle et l’activité collective sont privilégiées….
-Revaloriser le salaire des enseignants…
-Les nouveaux programmes, les nouveaux thèmes de travail, l’évolution des pratiques d’enseignement qui en résulteront permettront aux élèves de développer des compétences devenues essentielles aujourd’hui dans ce contexte de mondialisation et d’hyper compétitivité…
-Améliorer le travail en équipe, l’expression orale et développer l’esprit créatif, l’esprit d’innovation….
Posons nous les vraies questions, et trouvons les bonnes réponses pour les cadres de demain, ces résultats émeuvent et révulsent, Il faut repenser l’école.
Je prône pour une refonte urgente du système éducatif, les questions d’éducation et de santé publique sont des priorités, le ministère de l’éducation nationale devait être un ministère régalien au Congo avec un budget important.
Face à cette urgence nous ne pouvons rester inerte, impassible, j’en appelle les congolais de partout, au gouvernement congolais, aux institutions de la république de mesurer l’ampleur de cette question vitale et cruciale pour notre pays le Congo.
Je le dis sans ambages et avec conviction, sans langue de bois, sans détour, l’Alternance démocratique est nécessaire au CONGO Brazzaville en 2016 et la Refonte du système éducatif une urgence.
Par RAVEL THOMBET
Diffusé le 4 septembre 2015, par www.congo-liberty.org
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6 réponses à Je plaide pour une refonte du système éducatif congolais. Par RAVEL THOMBET

  1. D'ALEXIS dit :

    Cher compatriote!

    Toutes tes remarques,toutes tes propositions sont bonnes et connues de nous tous. Pour l’heure, il faut bouter le chef des cancres du pouvoir. Ce n’est qu’après la chute du Mal et l’installation de nouvelles institutions, que des annonces telles que les tiennes seront lues, débattues et amendées.

    Tu nous fais donc perdre du temps et nous distrais avec ces portes ouvertes. Qui ignore que tout doit être refait au Congo?

    Congo Liberty! Que l’on remette ce texte à l’ordre du jour dans un an.

  2. Sabrina Oka dit :

    D’ALEXIS, c’est ça l’erreur, vouloir remettre à demain ce qu’il faut faire maintenant, très bel article de Ravel Thombet qui nous rappelle combien il est urgent de réforme notre système éducatif entièrement, je loue l’initiative. Sassou Nguesso n’est pas propriétaire de ce pays, cet article peut être le commencement d’un véritable changement, d’ une réforme de grande envergure. Merci encore

  3. Anonyme dit :

    Pour approfondir la question, lire
    /Users/jean-roger/Desktop/=?UTF-8?b?RMOpcGxpYW50LVppa2EucGRm?=-1.pdf

  4. Bakala Telema dit :

    @ Louis Bakabadio,

    Doyen, est-ce encore la faute de Lissouba si vous avez obtenu 10,08% comme taux de réussite au bac 2015? Sous celui-ci, rappelons-le, le taux de réussite aux examens d’état était toujours supérieur à 40%.

    Voilà 18 ans passés que vous êtes revenus au pouvoir, qu’avez-vous fait à l’école pour que l’on en arrive à une telle catastrophe? Pourtant le Congo n’a jamais été aussi riche depuis votre retour au pouvoir avec plus de 50,000 milliards de francs CFA, soit 500 milliards de dollars américains de revenus. Malgré cette manne tombant du ciel, comment expliquez-vous que nous nous retrouvons avec des écoles sans enseignants, des enseignants sans écoles avec des élèves qui se retrouvent à plus de 150 par classe dont plus de la moitié assis à même le sol?

    Quant à l’université, n’en parlons pas. Il faut se lever à 3:00 du matin pour espérer trouver une place par terre à l’amphithéâtre. Aucune bibliothèque construite; le ratio livre / nombre d’étudiants frise l’indécence pour ne pas dire l’indigence tant la plupart des livres datent de la période coloniale. Le résultat de ce sous-investissement est que plus de 99% d’étudiants n’ont jamais eu un livre digne de ce nom entre leurs mains et se contentent des notes de cours de profs.
    Avoir la diarrhée en plein cours est le plus grand cauchemar de tous les étudiants tant il n’y a pas de wc. Les plus chanceux, notamment ceux qui prennent des cours au rectorat et à l’IDR, vont directement dans l’herbe avoisinante.

    Pour ce qui est de la qualité de l’enseignement, n’en parlons pas. On retrouve des classes où les élèves sont plus instruits que leurs enseignants, lesquels, faute de moyens, ne mettent jamais à jour leurs connaissances.

    Doyen, pourquoi toute cette misère de l’école? Lissouba ou petit satan, qui a squatté la maison depuis 18 ans?

    En terminant, où est votre université de Kintélé? Vous avez pu construire votre stade, mais où est l’université?

  5. Tsoua dit :

    Cher Bakala telema ,
    Votre cher Bakabadio s’en fout éperdument du Kongo et surtout du Pool, lui c’est un zarois , il profite de son nom Kongo pour se faire une place au soleil, surtout profiter de sa position actuelle pour s’enrichir sur le dos de notre région .

  6. Anonyme dit :

    Je t’encourage pour cette initiative à vouloir un Congo meilleur, force et courage à toi qui sait dire haut été fort ce qui est bon pour le peuple congolais.

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