HOREMHEB, LE NOIR AFRICAIN OU L’EXCEPTIONNEL SCRIBE ROYAL ET GÉNÉRAL EN CHEF DES ARMÉES DEVENU PHARAON D’EGYPTE

Pour certains égyptologues HOREMHEB serait le dernier pharaon de la XVIIIieme dynastie et qu’il serait aussi le fondateur de la XIXe. Il régna de 1321 à 1293. Christian JACQ dans  » Les Grands Sages de l’Égypte Ancienne les Éditions Perrin 2007. P.154.

A la mort d’AKHENATON, HOREMHEB, scribe royal et, sans pouvoir particulier réussit à éviter une guerre civile entre partisans d’ATON, le dieu unique, et les tenants du retour aux pratiques de la tradition.

Sous le règne du jeune TOUTANKHAMON fils d’AKHENATON, HOREMHEB, sera nommé général en chef d’une armée presque inexistante. Cependant, de par son génie et son charisme en matière diplomatique et militaire, il parvint à éviter une invasion des Hittites, les ancêtres des Turcs. Christian JACQ dans  » HOREMHEB LE RETOUR DE LA LUMIÈRE  » Éditions XO 2019.

Bien qu’il ne fut pas d’origine royale, HOREMHEB devint un pharaon succédant à TOUTANKHAMON et plus précisément à la mort du vieux AYI ( ou AYA ), le tout premier haut dignitaire de la cour royale.

HOREMHEB est, sans prétention, un des illustres et fins réformateurs que l’Égypte pharaonique ait connu.

Considéré comme HORUS triomphant de Seth et démiurge sortant l’Égypte du chaos pour le ramener dans l’ordre de Maat, HOREMHEB ne se consacra pas seulement au développement de l’armée, écrit Christian JACQ, mais aussi à d’importantes tâches législatives. Pendant vingt-huit années d’un règne serein, HOREMHEB entreprit, observe-t-il, de profondes réformes administratives et juridiques en commençant par celle du riche clergé thébain. Il rappela, conclut-il, à la hiérarchie sacerdotale qu’elle était au service du pharaon, et non l’inverse, et modifia le mode de recrutement des prêtres afin d’éviter la formation de clans. Christian JACQ dans  » Les Grands Sages de l’Égypte Ancienne  » Éditions Perrin 2007. P. 153 et s.

D’après plusieurs égyptologues, et non des moindres, à l’instar de Christian JACQ, auteur de nombreux ouvrages sur l’Égypte pharaonique, le nom d’HOREMHEB signifie  » Horus en fête  » étant entendu que, HORUS est, avant tout, dans l’univers d’Égypte pharaonique l’un des héros de la célèbre légende d’ISIS et d’OSIRIS, ses parents.

HOREMHEB signifierait aussi  » l’Aimé d’Amon « ,  » l’Elu de Ra « 

A dire vrai, HOREMHEB, semble être un nom à consonnance BANTOUE qui, par son étude, tant phonétique que sémantique, n’est pas si éloigné du nom de [ O ]-LEMBE

Un nom qui est d’une importance capitale, de sorte qu’en le dissociant de la lettre O, il nous renvoie à l’appellation de LEMBE qui, dans l’univers des valeurs spirituelles bantoues, en l’occurrence Koongo désigne un adepte de l’ordre initiatique de KOONGO DIA LEEMBA.

En effet, le nom, le comportement, c’est-à-dire, la manière d’être et de faire, la perception de la gestion de la chose publique d’HOREMHEB lui confèrent non seulement cette appartenance à la civilisation BANTOUE mais également et surtout la qualité d’un Muuntu ayant, de surcroît, la qualité d’un véritable Leembe.

D’où le nom d’HOREMHEB qui, phonétiquement, semble être une transcription gréco-romaine plus exactement occidentale du nom bantu LEEMBE qui, sémantiquement, spécifie, la nature d’un être profondément humaniste ou muntuiste ayant, à ce titre, fait de la cause humaine et de son épanouissement, la raison même de son combat et donc de sa vie.

Alors que peut-on dire ou que sait-on de l’ordre initiatique de KOONGO DIA LEEMBA ?

Le LEEMBA est, écrit A. FU-KIAU KIA BUNSEKI-LUMANISA, la plus importante des vieilles écoles d’initiation que fréquentaient les BaKongo. Elle a formé beaucoup de personnes ayant rempli des fonctions importantes dans l’administration, la justice, la santé, la religion, etc. C’est une école d’endurance, de vigilance, de droit, de savoir médical, de travail, de gouvernement, etc.

Il s’agit là, d’une définition de l’institution de LEEMBA dont le contenu des enseignements est parfaitement en harmonie avec les qualités d’HOREMHEB qui est défini, comme une personne jouissant d’une certaine endurance mise au service de son ÉTAT, ayant le sens de la fermeté, de la justice de l’impartialité et de l’autorité. HOREMHEB a su redonner, comme l’écrit si bien l’égyptologue Christian JACQ  » à la fonction pharaonique toutes ses dimensions, depuis la plus haute perception de la vie en esprit jusqu’à la saine gestion de l’existence matérielle. De cette harmonie dépendent la grandeur d’une civilisation et le bonheur d’un peuple. Christian JACQ Op cit P.160.

Autrement dit, il porte bien son nom d’HOREMHEB et, du point de vue bantu ou koongo, celui d’un LEEMBE, c’est-à-dire, de cet initié de l’ordre initiatique de KOONGO DIA LEEMBA, de cette école qui aspire au développement de sa nation et du bien-être de son peuple. RUDY MBEMBA-DYA-BO-BENAZO-MBANZULU dans  » L’Ordre initiatique de KOONGO DIA LEEMBA  » Société des écrivains 2016.

Quant au pharaon auquel, HOREMHEB succède et, qui fut l’un des hauts dignitaires et proche collaborateur tant d’AKENATON, tout comme de son fils TOUTANKHAMON, portait le nom de AY ( ou AYI voire AYA ), ce qui veut dire le vieux, n’est pas si loin du nom bantu, en l’occurrence Koongo de YAYA lequel, dans les parlers bantu, renvoie, à la notion d’ancienneté, au sein d’une fratrie ou d’une communauté donnée.

Tous les deux, en leur qualité, peut-on dire, de LEEMBE jouèrent, un rôle majeur et fédérateur dans la reconstruction de la nation égyptienne en y installant le tout jeune enfant TOUTANKHAMON au trône. Ils l’adopterent, comme leur roi, en assurant son instruction, comme l’écrit si bien Ferdinand NGOMA à propos de l’initiation BaKongo « …sur les techniques traditionnelles, les mystères de la vie et les forces bienveillantes, sur l’éloquence et la langue secrète, le rituel, la sagesse, le formulaire protocolaire, la hiérarchie sociale. Elle enseigne l’amour ( dans tous les sens du terme ) et la solidarité clanique, les valeurs admises dans le groupe, les droits politiques et individuels. Ferdinand NGOMA dans  » L’initiation BaKongo et sa signification  » Thèse doctorat Sorbonne 1963. P.151.

TAATA NDUENGA ( MFUMU MU-TOMBO ) depuis la source ancestrale du Mont KABA de MBANZA KOONGO

Diffusé le 16 janvier 2024

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2 réponses à HOREMHEB, LE NOIR AFRICAIN OU L’EXCEPTIONNEL SCRIBE ROYAL ET GÉNÉRAL EN CHEF DES ARMÉES DEVENU PHARAON D’EGYPTE

  1. Anonyme dit :

    A travers ce texte, j’ai une pensée particulière au professeur NGOIE NGALA, un grand historien, un  » kongologue  » que j’aurais voulu connaître hélas malheureusement il n’est plus de ce monde ( paix à son âme ). Le professeur NGOIE NGALA donne une belle définition de l’Ordre initiatique de KOONGO DIA LEEMBA qui me paraît être l’une des meilleures et des plus exactes. Il définit le LEEMBA, comme une organisation ésotérique, institut supérieur des sciences morales et religieuses, des sciences tout court : biologie, médecine, histoire, géographie, droit, astrologie spécifiquement Kongo.

    Par ailleurs, l’égyptologue français Christian JACQ rapporte que le nom HOREMHEB signifie  » HORUS en fête « . Même dans cette hypothèse HOREMHEB reste un nom à consonnance bantoue dans la mesure où sur le terrain de la phonétique, ce nom semble, du point de vue bantu, comporter le vocable de [ Y ]-EMBA, un verbe qui, dans les parlers bantu, en l’occurrence Koongo signifie le fait de chanter, d’exprimer sa réjouissance à travers le chant. En tout état de cause, HOREMHEB, tout comme son prédécesseur le vieux AY portent des noms à consonnance BANTOUE.

  2. Val de Nantes. dit :

    Mon frangin @AYA Tonga Isidore est enfin honoré. Si l’on en croît cet auteur le patronyme de Ayi ou Aya est d’essence égyptienne .Dont acte !!.
    Et celui de Sassou ??.
    Certes, on le trouve dans l’Afrique de l’ouest,mais on aimerait en savoir davantage pour mieux cerner le personnage..
    Les problèmes du Congo Brazzaville procèdent des origines familiales douteuses par lesquelles arrivent nos difficultés existentielles.D’où il appartient aux « Hérodotes » congolais de mener des investigations historiques sur la provenance des patronymes pour juger et analyser les incompréhensions dues à la promesse de vivre ensemble, qui reste l’idéal républicain..
    C’est Platon qui disait que « : la vérité n’a pas de rides ». Autrement dit : L’idée précède la pensée,ou encore l’universel est intemporel…ou encore il faut connaître l’essence de la chose…
    Connaître AYa, c’est connaître la nature profonde de ce patronyme. S’il est ontologiquement lié à la chefferie, l’être Aya est un potentiel chef..
    Mais être chef ne suppose pas être président de la République. Il pourrait exercer sa chefferie dans un gouvernorat ou autres…
    Attention : tous les patronymes ne peuvent être associés à la chefferie…
    Lisez son fameux livre la  » République » vous y débusquerez matière à penser.
    Merci, Platon.

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