HOMMAGE A MON TRES CHER FRERE AINE, MAITRE MARCEL GNALI-GOMES.

Parler d’un être cher qui nous a quittés, c’est à la fois un moment douloureux en pensant à ce qui ne sera plus, et un moment d’émotion en pensant à tout ce qui a été entre nous.

Du 1er octobre 1964 au lundi 30 janvier 2023, soit 68 ans et 3 mois, Maître Roger Marcel Gnali-Gomes, ses enfants dont Maître Alexis Vincent Gomes et ma famille, avons partagé nos joies et nos peines ; nous avons célébré ensemble des moments clés de nos vies respectives, nous avons philosophé et refait le monde ensemble, mais surtout nous avons entretenu une formidable, permanente et saine fraternité voire une permanente parenté. En m’adoptant comme son fils et son frère, Maître Roger Marcel Gnali-Gomes, a appliqué ce que l’on appelle le principe de l’hirondelle qui construit son nid, brindille par brindille. Moi je suis et j’ai été dans sa famille, cette brindille du Pool que lui-même, le tchibamba, est venu choisir pour faire son nid, sa famille.

Parler d’un être cher qui nous a quittés, c’est exprimer ce qu’il nous a inspiré.

Pour papa, le patriarche, le chef, l’aîné Roger Marcel Gnali-Gomes, le premier mot qui me revient à l’esprit, est le mot amour. Cet amour qu’il avait pour les gens, cet amour qu’il avait pour nous les jeunes greffiers, sortis fraichement en juin 1964, de l’Ecole Supérieure d’Administration du Centre d’Enseignement Supérieur de Brazzaville de la Fondation de l’Enseignement Supérieur en Afrique Centrale (FESAC). Cet amour qu’il a su nous transmettre et cultiver autour de nous tous, cet amour que nous avions pour lui. Cet amour qui lui permettait de créer et d’entretenir le lien, en dépit de la distance ou des années qui passent.

Le deuxième mot est la Fidélité en amitié. Pour Maître Roger Marcel Gnali-Gomes, Pour papa et patriarche Roger Marcel Gnali-Gomes, j’étais de et dans sa famille. Il était toujours à mes côtés, dans mes joies et dans mes peines. Son amitié pour nous tous était une vraie fidélité et non une brume du matin, une rosée d’aurore qui s’en va. J’étais pour lui et pour sa famille, un cadeau dont la valeur ne pouvait être mesurée sauf par le cœur.  

Le troisième mot est l’humilité, cette vertu qui aujourd’hui ne jouit pas d’une grande estime que Papa Gomes possédait en lui. Cette humilité dont il a fait montre dans ses fonctions tant de greffier en chef que de notaire.  J’affirmerai sincèrement et honnêtement, qu’il appliquait à la règle cette pensée de Charles de Foucauld : « que ceux qui sont les premiers se tiennent toujours pour l’humilité et la disposition d’esprit à la dernière place, en sentiment de descente et de service. »

Parler d’un être cher qui nous a quittés, c’est aussi entretenir son souvenir :

Le souvenir de son humanité et de sa bienveillance ; le souvenir de son attention aux autres et de son intérêt sincère pour les autres ; le souvenir de sa générosité, de son intégrité, de son intelligence et de sa capacité à se réinventer ; le souvenir de son talent à créer le lien et à le maintenir ; le souvenir de son rire, de ses blagues, de son sourire à la fois tendre, doux et sincère.

Enfin, parler d’un être cher qui nous a quittés, c’est surtout en dépit de notre chagrin, de notre tristesse, de notre douleur, la plus belle manière de lui exprimer notre amour et de lui dire qu’à travers nous, il continuera d’exister.

Papa et patriarche Maître Roger Marcel Gnali Gomes,

Merci pour l’encadrement fraternel et professionnel que tu as toujours offert à nous greffiers, au greffe des tribunaux et de la cour d’appel de Brazzaville, afin de nous aider à contourner les nombreux obstacles qui se dressent régulièrement sur le cours tumultueux et imprévisible de la vie.

Tu nous quittes tel que tu as vécu, dans la dignité, la rigueur, la justice, l’honneur et la simplicité. Partout dans ta vie professionnelle, dans ta vie sociale, dans ta vie familiale, tu as été un symbole vivant des valeurs humaines les plus nobles, un représentant particulièrement brillant de cette catégorie d’êtres humains, de plus en plus rares, qui considèrent que quand la dignité et l’honneur sont en cause, il n’y a pas de compromis possible ; cette catégorie d’êtres humains qui « respectent et considèrent l’homme pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a ou pour ce qu’il possède. »

Ta mort constitue, cela va sans dire, une grande perte pour notre pays, le Congo, pour la famille judiciaire, tes nombreux camarades, pour tes amis et pour nous tes parents, ta famille dans laquelle tu m’avais introduit et admis. Merci pour ta vie exceptionnellement riche, pour ton motivant exemple, lourd héritage que tu nous lègues. Saurons-nous le fructifier ?

L’on dit que les gens qu’on aime sont éternels. Pour nous qui t’aimons, qui t’avons aimé et qui t’aimerons toujours, tu seras éternel. Avec Charles Péguy, je dis que « tu n’es pas loin ; tu es seulement de l’autre côté. Je continuerai toujours à t’appeler par tes nom et prénoms. » Au revoir et repose en paix.

Dieudonné ANTOINE-GANGA

Diffusé le 16 février 2023, par www.congo-liberty.org

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