HOLLANDE / SASSOU : DEMAIN A QUI LE TOUR ? Par Calixte Baniafouna

hollande-sassouFrançois Hollande vient de jeter l’éponge pour un deuxième mandat. Il rejoint ainsi la poubelle de l’Histoire dans laquelle Sassou Nguesso jette ses maîtres qui l’ont fait roi, chacun selon sa carrure, son tempérament, son caractère et sa personnalité.

De même qu’il n’a pas attendu la fin du quinquennat pour tirer sa révérence, de même, les Français n’ont pas attendu qu’il quitte l’Élysée pour faire le bilan. Les Africains feront le leur. Mais, on peut dire, d’ores et déjà que, de même qu’il n’est jamais parvenu à faire comprendre aux Français ce qu’il voulait faire, de même, il prend place sur le strapontin de l’Histoire sans avoir réussi à imprimer dans l’esprit des Africains ce qu’aura été sa politique africaine de la France. Son quinquennat aura été marqué par les records battus à la tête du pays. Président le plus impopulaire sous la Ve République, il tient le flambeau de l’ambiguïté des choix, de l’incapacité à trancher, du goût immodéré de la guerre et du compromis, du rétropédalage des décisions et de la manière de soutenir certains autocrates africains.

Ses discours de style, prononcés ici et là dans certaines villes africaines, discours dans lesquels tout nouveau locataire de l’Élysée prend les Africains pour des élèves notés au mérite ou des enfants à qui l’on conditionne le cadeau de Noël par le comportement tenu toute l’année durant, n’ont pas résisté au respect de la parole donnée. Une parole lucide sur les grands principes du respect des libertés et des droits de l’homme, la dette et les crimes de la France en Afrique : François Hollande les dénonce sans jamais prononcer des excuses ou envisager des réparations. Quant au reste des discours, les Africains ne retiendront de François Hollande qu’une parole de continuité de cette politique de la Françafrique, axée notamment sur des considérations sécuritaires dans le pré carré français, couplée à une volonté d’étendre les relations économiques au-delà du périmètre des anciennes colonies. Pour tout résumer, la politique africaine de François Hollande, à l’instar de celle pratiquée par ses prédécesseurs, s’accommode mal de la défense des grands principes proclamés dans sa campagne électorale.

En tout cas les Congolais, en ce qui les concerne, garderont de François Hollande le souvenir amer et douloureux de l’homme qui, par le soutien public, indéfectible et arrogant apporté à Sassou Nguesso dans sa soif du pouvoir à vie, aura prolongé l’agonie qui les assomme depuis les 32 ans que Sassou Nguesso a confisqué le pouvoir au Congo Brazzaville.

Soyons clairs : tout le monde comprend ici que François Hollande n’est ni tributaire à part entière du bilan criminel de Sassou Nguesso ni bouc émissaire du peuple congolais, mais sa gestion de la politique congolaise donne une assez bonne idée de son décalage avec la réalité. Cela permet au passage de mesurer l’ampleur de la catastrophe supplémentaire que ce peuple aurait dû éviter si François Hollande n’avait pas appuyé sur le bouton qui a ouvert à Sassou Nguesso le boulevard de la poursuite des crimes contre son peuple et, de fait, contre l’humanité. Cela permet de mesurer la catastrophe supplémentaire que sa politique aurait infligée aux Congolais si François Hollande avait persisté à se présenter et si, horresco referens, il était parvenu à se faire réélire (j’en frémis à nouveau !).

J’ai souligné, dans mon dernier article sur « L’état de la nation congolaise 2016 », l’antipathie et la haine qu’inspire François Hollande dans les cœurs des Congolais, à tous les niveaux, depuis le jour où il a remis Sassou Nguesso sur le piédestal du pouvoir alors que, vomi par les Congolais, son règne ne tenait plus qu’à un fil. J’ai souligné par ailleurs que les Congolais en veulent plus à François Hollande qu’ils n’en veulent à Sassou Nguesso car son soutien a été accueilli par l’intéressé comme un couronnement de l’Élysée et un « permis » de continuer à massacrer son peuple. La guerre qu’il mène aujourd’hui dans le département du Pool en est l’une des conséquences du soutien de François Hollande et consiste à terroriser pour calmer un peuple qu’il estime hostile à son règne.

En soutenant Sassou Nguesso, François Hollande a oublié que lui a été élu par un peuple qui, seul, est juge de son action : il a renoncé à un deuxième mandat par respect de ce peuple qui a été mécontent de son action. Tel n’est pas le cas de Sassou Nguesso, qui n’a jamais été élu autrement que par des mascarades d’élections, ne respecte pas son peuple, n’en a cure de son avis ou de ses souffrances, et ça François Hollande le sait très bien. Il a continué à le soutenir malgré les trucages, les inversions des résultats et les échecs au référendum et aux élections qu’il lui conseilla d’organiser, malgré la modification de la Constitution pour se maintenir au pouvoir qu’il condamnait dans ses discours. Il continue à le soutenir malgré les bombes qu’il largue – en ce moment même et ce depuis de longs mois -, sur son peuple dans le département du Pool, les mêmes bombes que lui, François Hollande, condamne avec la dernière énergie du Syrien Bachar el-Assad contre son peuple.

La politique congolaise de François Hollande a ainsi mis Sassou Nguesso sous un bouclier de protection qui permet à ce dernier de continuer à mener une guerre silencieuse contre son peuple, une guerre qu’il met sur la tête d’un certain pasteur Ntoumi, le même Ntoumi qu’il vante d’avoir été son ministre mais volatilisé un jour, comme par hasard, dans la nature sans que lui, Sassou Nguesso, ne sache comment et où, et qu’il demande aux victimes de le lui ramener au palais… vif ou mort ! François Hollande aime les guerres, lui aussi et il les assume. Mais il n’a pas attendu de terminer les guerres qu’il a déclenchées ici et là pour renoncer à un deuxième mandat, cependant qu’il soutient les yeux fermés Sassou Nguesso qui donne le prétexte d’œuvrer pour la paix et de se scotcher au pouvoir (depuis 32 ans !) tant qu’il n’aura pas éradiqué toutes les guerres ouvertes par tous… jamais par lui. C’est toute la différence que François Hollande n’intègre pas dans son incroyable soutien à l’ami Sassou Nguesso.

Maintenant que François Hollande, en brave chef des armées et redoutable chef de guerre, vient de renoncer à livrer bataille pour sa réélection, saura-t-il utiliser ses derniers mois à l’Élysée pour se montrer plus audible sur son soutien à son ami Sassou Nguesso dont les records n’ont rien de commun avec les siens ? Maintenant que François Hollande, en fervent briseur de tabous de la mémoire française, a reconnu de la France avoir endetté et maltraité l’Afrique, saura-t-il utiliser ses derniers mois à l’Élysée pour aider le Congo Brazzaville à se débarrasser de celui-là même qui contribue à l’alourdissement de la dette et à la maltraitance de son peuple ? Maintenant que François Hollande, en bon conseiller d’amis « dirigeants » sur la manière de prendre ou de conserver le flambeau du pouvoir, vient d’abandonner en cours de course, conseillera-t-il à son ami Sassou Nguesso sur la bonne manière de quitter la piste avant que le pouvoir ne le quitte ? Autant de questions auxquelles les Congolais attendent les réponses de François Hollande dont, par son renoncement à poursuivre les batailles destructrices et inhumaines, la sagesse est aussi l’autre sacré coup de poignard qu’il est capable de mettre dans le dos de ceux-là mêmes qu’il a eu à soutenir… à tort.

J’ai bien compris de son discours prononcé depuis Abu Dhabi (Émirats arabes unis) où il est allé savourer les premiers jours de son renoncement à briguer un second mandat, qu’il consacrera le reste de son temps à l’Élysée à l’action de protection : « Il faut protéger ceux et celles qui sont les plus fragiles, menacés par les conflits… ». Eh ! ben, il a de quoi faire au Congo Brazzaville.

Ceci étant, les Congolais sont maîtres de leur destin. Il n’appartient donc ni aux présidents français (qui passent comme des météores) ni à une quelconque force extérieure, armée ou institutionnelle soit-elle, de les libérer du mal qui mine leur pays plus de trois décennies durant. Les jérémiades, les larmes, les prières… tout ça c’est bien ! Ce qui est encore mieux dans un pays où l’opposition semble s’éloigner de son rôle et de l’efficacité, c’est l’impératif d’un mouvement populaire de révolte pacifique mais radical et… à mains nues pour chasser le mal et rétablir la démocratie goûtée entre fin 1991 et début 1997.

Par Calixte Baniafouna

Diffusé le 04 décembre 2016, par www.congo-liberty.org

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Mon billet d’humeur : L’empire français décline.

Par Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Adieu les grands esprits, ces grands Hommes qui ont fait la grandeur de la France. Le Panthéon ferme ses portes. Place aux usurpateurs qui dilapident et gâchent l’héritage de ce pays. La France rentre dans une période d’instabilité politique car les rapports entre le peuple et ses gouvernants ont changé. La démocratie ne s’accommode plus du parjure, du non respect de ses engagements comme sous d’autres cieux. Le peuple français capable de régicide vient de s’illustrer en congédiant avant la fin de son règne un monarque en l’occurrence François Hollande. Nul doute que dans une démocratie seul le peuple est souverain. S’il se lève aucun dictateur ne peut lui résister.

Les mauvaises nouvelles s’amoncellent. Après l’élection à la primaire des républicains de François Fillon qui refuse le multiculturalisme en France, c’est François Hollande qui s’illustre dans la tragédie socialiste en se tirant une balle dans l’artère fémorale. Avait-il d’autres choix ? Ce dernier vient de renoncer à se présenter à la prochaine élection présidentielle française. La lucidité d’un échec patent l’exigeait tant tous les espoirs placés en lui ont été déçus.

Toujours est-il, cela montre bien que dans une démocratie seul le peuple a le dernier mot. Ainsi, quand l’on est honni par ce dernier, il est toujours temps de partir. A défaut d’avoir été un grand président de la cinquième république, François Hollande a au moins réussi sa sortie puisque c’est une première dans l’histoire de la république française qu’un président en exercice renonce à se présenter. Lui qui en 2012 jurait et promettait de se frotter aux primaires de son camp en tant président n’a pas eu la force ni le courage d’aller au bout de sa logique.

Mais, là n’est pas le propos de mon billet d’humeur. Celui qui hier disait Sur le Congo: « Le président Sassou peut consulter son peuple; cela fait partie de son droit, et le people doit répondre. Une fois que le peuple aura été consulté, et cela vaut pour tous les chefs d’états de la planète, il faut veiller à rassembler, à respecter et à apaiser », n’a pas osé consulter son propre peuple tant le désamour était évident. Il a préféré s’en aller la queue entre les jambes pour éviter les affres de l’humiliation. Comment alors ce qui vaut pour tous les chefs d’états de la planète n’a pas été possible pour François Hollande ? Nous devrions toujours, nous Africains, avoir à l’idée la phrase du Général de Gaulle « Les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».

La cohérence de la pensée et de l’action doit être un élément essentiel du discours politique. Je rajouterai que la nature d’une promesse, d’un serment c’est de demeurer intacte peu importe les circonstances. Dans le monde qui est le nôtre, la trempe des grands Hommes d’état a tendance à disparaître. Les populistes, les nationalistes gouvernent dorénavant en Occident comme les dictateurs en Afrique. En tout état de cause le peuple reste le dernier rempart de toute dérive autocratique et cela est rassurant.

A la lueur de ce qui vient de se passer, il est temps pour ceux qui ne veulent pas voir d’accepter que la France n’est plus un modèle pour nous les Africains tant le spectacle qu’offre les Hommes politiques français donnent la nausée et le dégoût de ce qui est un métier noble au service de ses concitoyens. Maintenant que l’empire français se délite à l’instar de l’ex URSS, il est temps que les pays africains puissent retrouver leur liberté afin de mettre un terme au cancer de la Françafrique.

Il est vrai que le nationalisme gagne la vieille Europe qui se replie sur elle-même après avoir perdu son lustre d’autant. Les pays d’Amérique du Nord qui ont fait le choix de la diversité, du multiculturalisme, du respect de la religion de l’autre se portent bien tant du point de vue économique que des rapports entre citoyens. Se tourner vers le passé de ses ancêtres colonisateurs, esclavagistes, pétainistes, ternira le peu de crédit qui reste à cette France dans laquelle certains politiques pour des raisons électoralistes agitent la peur, le racisme et évoque un ordre ancien plus que jamais révolu.

Tout ceci n’est pas pour nous réjouir. Le sursaut républicain s’impose pour ne pas voir disparaître les idéaux de la révolution française qui ont un moment donné éclairé la conscience du monde civilisé.

C’est Victor Hugo qui écrivait : « La chute des grands hommes rend les médiocres et les petits importants ; Quand le soleil décline à l’horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose ».

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

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8 réponses à HOLLANDE / SASSOU : DEMAIN A QUI LE TOUR ? Par Calixte Baniafouna

  1. Anonyme dit :

    Il y en a marre des jérémiades envers la France et autres.

    Congolais DEBOUT et chassons le tyran, ce n’est pas aux autres à faire le travail.

  2. VAL DE NANTES ,YA ANGE, on est perdu ,rien dans le placard de l'ETAT MAJOR CONGOLAIS ; dit :

    J ‘EN AI MARRE DE VOIR SASSOU ( SE LE VOYAGER DOUX; ) et rentrer au pays , comme si de rien n’était .c’est AHURISSANT …..
    PUIS je évoquer mon grand frère YA FARIMAKA ,,,,????
    C’est quoi ce pays , fait des poltrons ????
    N’y aurait il pas un militaire pour faire don de sa personne , pour y mettre fin .,????.
    J ‘aurais encore 20 ans , je me serai engagé à un exercice de kamikaze pour écourter les souffrances de mes compatriotes .;;;;
    YAYA FARIMAKA , YAYA IKOKO ,SASSOU NOUS TORTURE et au bout , aucun militaire n’ose lui répondre .YAYA ANGE FARIMAKA revient sur terre , Ton CONGO EST ORPHELIN .
    Nous sommes fatigués , les années coulent comme de l’eau sortant d’un bidon , toujours , pas de réaction .
    ON SE CONSOLE comme on peut , tantôt , en accusant YOLANDE le perdu , tantôt on s’accuse de manquer de courage ,en fait , on n’y est plus ;;;;;
    Si ce n’est ODONGO sur instructions de NTUMI ?,,,,,???? a fait ses affaires au portugal et s’est vu nommer ministre de l’économie SUR INSTRUCTIONS DE SASSOU .
    Vous aurez compris que , quand c’est noir , c’est NTUMI , et quand c’est beau , c’est le saint MBOCHI SASSOU ;

  3. David Londi dit :

    Chers compatriotes, comprenons que les Etats ne se sont mûs dans leur rapport aux autres que par la Raison et les Intérêts. Aucun Etat au monde n’a volé au secours d’un autre pour installer la démocratie ou pour les beaux yeux de son peuple. Cette aliénation culturelle et intellectuelle contribue à notre infantilisation par l’ancienne puissance coloniale qui nous a longtemps traités de « Y a bon banania » ou des simples d’esprit ! Ressaisissez-vous !

  4. LE PATRIOT dit :

    Hollande desiste pour les presidentiels
    UNE DES RAISONS FONDEMENTALES, LA FRANCE RESTE LE SEUL PAYS EUROPEEN QUI SOUTIEN LES DICTATEURS ET LE TERRORISTES EN AFRIQUE, HONTE A CE PAYS QUI NE SE SAIT SE DEBROUILLER SANS FAIRE COULER LE SANS DES AFRICAINS.
    L’ARMEE FRANCAISE VA DESORMAIS PORTER LE NOM « ARMEE DES TERRORITES AFRICAINS »
    SASSOU LE TERRORISTE FRANÇAIS LE PLUS AIMEE DE TOUTS LES AFRICAINS SUD SUIEN..

    UNE CHAPELLE SPECIALE SE TROUE A L’elysee OU HOLLANDE PRIE SON DIEU LE TERRORITE SASSOU QUI L’AIDE A NOURRIR LES FRANÇAIS.
    SASSOU LE TERRORISTE DOIT PARTIR

  5. mwangou dit :

    Arrêtons de divaguer, de chasser nos illusions; car le Congo d’aujourd’hui, c’est du concret: parmi les soutiens à la dictature, il y a tous ceux qui racontent du n’importe quoi pour distraire les naïfs; parmi ceux-là, il y a les internautes; il y a les militaires, qui racontent tout le temps ce qu’ils prétendent avoir vu au front, dans le genre  » l’approvisionnement de Ntoumi par le gouvernement », mais ne font rien pour arrêter cela; au contraire…
    Informons et laissons les commentaires.

  6. Le républicain. dit :

    Le chien aboie la caravane passe!
    Loba loba mingui, mossala rien!
    Les congolais, des écrivains en herbe ( makélélé ya mpamba)!
    Continuez, vous aurez bientôt le prix Goncourt!

  7. Ubuntu dit :

    Une opposition atone, peuple affamé, muet et pétrifié, une économie à terre, un pays divisé. Il nous reste quoi? Le désespoir. Ressaisissons-nous vite.

  8. Loathey dit :

    Mon cher Calixte; le jour ou nous cesserons a regarder la France comme source de nos malheurs, nous aurons fait un grand pas vers le developpement et la liberation de notre pays. si un president francais avait le pouvoir de prendre son telephone et appeler un dictateur africain pour le virer, je ne pense pas que Sassou serait encore au pouvoir aujourd’hui. les relations dictateurs africains-president francais sont plus complexes que vous et moi pouvons l’imaginer. je vous fait une confidence: Hollande n’est pas le copain de Sassou loin s’en faut. La France est une democratie et le president de la France ne peut pas a lui tout seul definir les contours de sa politique africaine. il y a des contraintes et des reseaux dont il doit forcement tenir compte en depit de sa bonne volonte. et Sassou connait bien ces contraintes et ces reseaux et y travaille a son avantage. lie Hollande aux massacres du Pool n’est pas juste.
    l’avenir nous le dira, mais croyez-moi ce n’est pas de gaiete de coeur que Hollande a mene la politique qu’il a du mettre en musique: entre le monde de la finance et l’union europeenne, il ne reste pas beaucoup de marge a un president francais d’aujourd’hui d’elaborer une politique autonome dans quelque domaine que ce soit.
    parlant des relations hollande-sassou j’ai tendance a penser: mia mona bwa mia sukina ku ntima.

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