« Du 13 au 15 aout 1963, l’abbé Youlou, fantasque ecclésiaste à la tête d’un gouvernement corrompu, est renversé à la suite d’une grève générale initiée par des syndicalistes qui appartiennent tant à la CGAT de tendance communiste, qu’à la CATC croyante, majoritaire. Ces journées seront appelées « les Trois Glorieuses ». Bien qu’opposés au cumul des fonctions syndicales et politiques, les travailleurs croyants pensent à une possible présidence de Gilbert Pongault, pour finalement se contenter d’un ministère dirigé par Pascal Okyémba » [lu dans « Syndicalistes croyants et panafricains, réseaux des années 1960 » ; article de Françoise Blum dans Vingtième Siècle. Revue d’histoire 2013/3 (n°119), page 99 à 112].
Malgré une apparente unité d’action des syndicats toutes tendances confondues, la révolution congolaise d’aout 1963 n’avait pas échappé aux pesanteurs de la guerre froide, et s’est aussi faite dans une certaine rivalité entre syndicats réformistes fidèles au modèle capitaliste et syndicats dits « révolutionnaires » tentés, quant à eux, par l’organisation socialiste des pays de l’Est et de la Chine populaire. Quand on sait qu’avant aout 1963 jamais les syndicats croyants (CATC) n’avaient accepté de s’associer aux syndicats « révolutionnaires » (CGAT) pour quelque action que ce soit, et que là, c’était plutôt eux qui étaient à l’initiative de l’unité syndicale face au projet de parti unique de l’abbé Youlou, comment imaginer que la « chose » fut dénuée d’arrière-pensées et de calcul politique ?
La « solution » Pongault ?
L’histoire a été rapportée par les syndicalistes de la CGAT Boukambou Julien et Thauley Ganga Abel (dans leurs mémoires à paraitre) avant d’être reprise par l’historien français Jean Pierre Bat dans son livre la fabrique des barbouzes : le 15 aout 1963, alors que ces deux dirigeants désignés du soulèvement étaient en pourparlers avec l’Armée congolaise ralliée quelques heures plus tôt au mouvement, le « patron » des syndicats chrétiens (Gilbert Pongault) se trouvait, lui, au palais en train de négocier une sorte de paix séparée avec le président Youlou. La question est : au profit de qui ? Du vice-président Opangault, comme le laissait entendre une rumeur persistante, ou du sien propre ? Impossible de répondre à cette question sans revenir au déroulé des évènements de la veille 14 aout 1963.
Ce jour-là en effet, pendant que le gouvernement réuni au palais peinait à se déterminer sur la meilleure attitude à adopter pour juguler la crise, le général Kergaravat, commandant des troupes françaises, prend l’initiative d’une négociation avec les syndicats. A ce moment-là du processus où rien n’était encore compromis pour l’abbé Youlou (et ses protecteurs français), que pouvait bien avoir à négocier l’armée française avec les insurgés ? Que pouvait-elle mettre sur la table de négociation si ce n’est sa neutralité contre l’engagement de ceux-ci à préserver les intérêts vitaux de la France dans le pays ?
A la tête du petit groupe qui se rend à l’invitation du général se retrouve curieusement Gilbert Pongault, qui n’était cependant membre d’aucun des deux comités d’action mis en place par les syndicats. Face à lui, et constitués en cellule de crise, le général Kergaravat assisté de Messieurs Garnier de Garets, chargé d’affaires remplaçant l’ambassadeur de France en congé, et Jean Mauricheau-Beaupré allias « Monsieur Jean », le « très influent » représentant personnel de Jacques Foccart auprès du président Youlou.
Le résultat concret de cette réunion n’est pas connu, mais on sait (par recoupement) que le principe d’une négociation séparée entre le président Youlou et les syndicats chrétiens y fut retenu pour le lendemain 15 aout. Une manière comme une autre de briser le mouvement en le divisant. Classique. Gilbert Pongault ne rapportera jamais le teneur de cette réunion aux autres dirigeants syndicaux, et disparaitra des radars du mouvement pour ne réapparaitre que le 15 aout au matin au palais où il est allé tenter d’obtenir la démission du président Youlou.
Mais l’initiative n’aura pas le temps de prospérer. Car une autre initiative de « Monsieur Jean » va tout compromettre. En effet, ce même 14 aôut 1963, dans la foulée du remaniement ministériel qu’il opère à 20 heures, l’abbé Youlou, pensant bien faire, annonce la levée immédiate de l’état de siège décrété vingt-quatre heures plus tôt. Un « conseil » de Mauricheau-Beaupré pour faire retomber la tension, et permettre à l’abbé de regagner l’estime de la population. Mais à ce jeu, ce sont les radicaux du mouvement (la CGAT et sa branche jeunesse UJC) qui se montrent plus entreprenants. Et qui profitent de cette trêve inespérée pour intensifier leur propagande, et aller dans les quartiers appeler à une plus grande mobilisation pour le lendemain, jour anniversaire de l’indépendance, devant le palais. Tant et si bien qu’aux premières heures de la matinée du 15 aout, la jeune armée congolaise se range du côté de l’insurrection ; et que, peu de temps après, les organisations de jeunesse et des femmes du parti présidentiel sont les premières arrivées devant les grilles du palais au cri de « Youlou démission ! ». Un slogan qu’on n’avait pas entendu jusque-là. Ou si peu, et pas de façon aussi péremptoire.
Le rapport des forces étant ainsi inversé au profit de l’aile gauche du mouvement, Pongault comprend que tout se jouera sur la vitesse. Il décide donc de jouer son va-tout en reconsidérant l’offre de négociation séparée faite la veille par l’abbé Youlou à la CATC. Offre rejetée par Morlendé-Okémba, président du comité de fusion des organisations syndicales, au nom de la nécessaire unité syndicale, mais que le leader de l’union panafricaine des travailleurs croyants (UPTC) était parfaitement en droit d’accepter, permettant ainsi à la centrale chrétienne de jouer sur les deux tableaux, et de se hisser finalement à la tête du pays … presqu’à la loyale. Mais c’était sans compter avec l’entêtement proverbial de l’abbé Youlou.
Le grain de sable militaire
La longueur de ces tractations a été telle qu’elles ont fini par être éventées, et rapportées par un gendarme en faction au palais aux chefs militaires en pourparlers avec les syndicalistes (Julien Boukambou, Thauley Ganga Abel et Léon Angor) au camp Tchad pour la mise au point d’un plan de sortie de crise concerté.
Craignant de se faire déborder alors qu’ils avaient déjà pris parti, le capitaine Mountsaka, le sous-lieutenant Mouzabakani, et les autres officiers présents de l’Armée et de la gendarmerie ont donc décidé de se transporter, toutes affaires cessantes, au palais présidentiel pour y poursuivre la discussion, et mettre un terme au soulèvement populaire. C’est dans ces conditions que, tous les protagonistes se retrouvant réunis en un seul lieu, il a été possible de convaincre l’abbé Youlou de démissionner (à 13h05).
Vu sous cet angle, ce sont donc les tergiversations de l’abbé et le retour inopiné des leaders syndicaux au Palais en compagnie des chefs de l’armée qui ont permis à la frange révolutionnaire des syndicats de faire pencher la balance de leur côté, et à la révolution congolaise naissante de se positionner finalement à gauche de l’éventail politique.
Voilà autant de raisons de penser que la « négociation » que Pongault avait engagé ce matin-là du 15 aout avec l’abbé Youlou bénéficiait du soutien tacite des autorités françaises effrayées par la perspective d’une prise de pouvoir par les éléments « communistes » du mouvement. Comment alors a-t-il échoué dans son entreprise ? Essentiellement parce que, tout comme Youlou, il s’était laissé enfermer dans la négociation avec l’armée française, et oublié d’inclure la jeune armée congolaise dans sa lecture des rapports de forces en présence. Or, ce sont précisément les officiers congolais qui vont créer l’évènement ce jour-là en trahissant leur serment de fidélité au président Youlou fait quelques semaines auparavant, et en se portant garants des institutions républicaines en lieu et place du chef de l’Etat. De sorte que c’est à eux que celui-ci remettra le texte de sa démission, et non pas à Gilbert Pongault qui la demandait en vain depuis des heures.
Quant à l’armée de conseillers français qui avait favorisé (et accompagné) l’ascension politique de l’abbé Youlou, elle était devenue avec le temps un poids mort pour lui. Ils ont sous-estimé l’ampleur des mécontentements accumulés dans le pays, et n’ont pas vu arriver l’orage. Victimes malgré eux du clientélisme à outrance pratiqué par l’ecclésiaste, ils en étaient arrivés, eux-aussi, à se diviser en « anciens » (de 1956) et « modernes » (de 1960), locaux et « parachutés », ou encore barbouzes et « diplomates », qui se disputaient l’oreille … et les faveurs du président. Avec à la clé, et fatalement, des rivalités qui ne pouvaient produire que de l’opacité. Une opacité qui n’était pas pour déplaire à tout le monde, et que les mouvances nationalistes congolaises ont su mettre à profit pour faire dérailler les plans de Paris.
Voilà comment la toute première tentative de « déstabilisation préventive » d’un président africain par la Puissance néocoloniale française contribua à installer plutôt un régime hostile à Brazzaville.
Dieudonné DIABATANTOU
Diffusé le 24 novembre 2024, par www.congo-liberty.org
L’ennemi de Youlou n’est autre que Youlou lui même, il a été désavoué par Monseigneur Bernard, qui était les yeux du général De Gaule au Congo Brazzaville, sa décision de se mettre en ménage avec une femme la prénommée Jeannette et enfants au palais du peuple, ajouter à cela ses nombreuses conquêtes féminines dans Brazzaville ! Finalement la décision à été prise à l’Élysée de le dégager du pouvoir ! Ce président incompétent et insouciant du groupe téké va œuvrer pour fragiliser le pouvoir de Massamba Débat sur qui il avouait une haine viscérale depuis son exil Madrilène ! J’avoue qu’a l’époque mon père m’avait interdit de parler avec les bakongo de mon quartier. Ce climat délétère à favoriser le coup d’état d’Opangault qui va installer son poulain Marien Ngouabi en juillet 1968 .
Savoure donc Takou Ngouosso, ivrogne, pauvre con et eternel ignorant. Farfelu_
samba vous etes qui vous pour continuer a salir youlou vous etes un saint?qu avez vous fait pour le congo depuis que youlou et les francais ont ete chasses du congo?le congo vit grace au chemin de fer que les francais ont laisses pratiquement tout c est les francais les ecoles les hopitaux le reseau electrique celui de l eau ect..vous etes des diables qui souhaitent la souffrance des populations pour bien les voler mais dieu est grand vous les revolutionnaires ou corbeaux ne l emporterez pas au paradis youlou lui est au paradis comme massambat debat et mon pere