Election présidentielle 2023 au Gabon : le parasite Dénis Sassou Nguesso n’a pas dit son dernier mot !

Le 17 septembre dernier, l’ancien président de l’Assemblée nationale du Gabon, Nzouba Ndama, potentiel challenger d’Ali Bongo lors de la prochaine présidentielle 2023, était arrêté avec des valises pleines de billets de banque, à la frontière entre le Congo-Brazzaville et le Gabon. Etait-il la seule marionnette gabonaise dans la poche de Denis Sassou Nguesso ? Il faut rappeler l’importance de cette élection pour ce dernier : il s’agit, avant tout, de préparer l’arrivée au pouvoir, à Libreville, de son petit-fils, Omar-Denis Bongo Odimba.

Dénis Omar Bongo et son grand père Sassou Dénis

Alors, avec le recul absolument nécessaire pour bien évaluer cette situation, il semble bien que l’ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise ait été sacrifié, au prix fort de 1,2 milliard de FCFA rappelons-le, afin de favoriser une autre candidature. A qui donc « profiterait immédiatement le crime » ?

Indiscutablement, c’est Alexandre Barro Chambrier (ABC) qui va bénéficier de l’élimination du cupide Nzouba Ndama ! D’ailleurs, se sentant renforcé, le Président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité, a aussitôt haussé le ton : « En cas de fraude lors de la prochaine élection présidentielle de 2023, nous allons faire ce qui n’a jamais été fait au Gabon ».

 Belle assurance sûrement insufflée par son éminent Parrain et Parent qui n’est autre que Denis Sassou Nguesso.

En effet, l’épouse d’ABC, Helena Louemba est une nièce directe de Madame Antoinette Sassou Nguesso. Les époux Barro Chambrier, Helena et Alexandre, sont également apparentés au tout puissant Edgar Nguesso ; la propre sœur d’Helena, Chantal Louemba, est depuis une bonne décennie très proche du neveu de l’autocrate, et Directeur de son Domaine présidentiel.

Mais la proximité d’Alexandre Barro Chambrier avec Sassou Nguesso ne s’est pas arrêtée aux relations familiales. A la démission d’Alassane Ouattara de son poste de General Manager-adjoint du Fonds Monétaire International, le 31 juillet 1999, ABC a quasiment pris sa relève jusqu’en 2002 en représentant alors 24 pays d’Afrique sub-saharienne y compris la Côte d’Ivoire, le Gabon et la République du Congo (de Monsieur Sassou Nguesso). Il y apparait alors comme Administrateur et Directeur Exécutif. Une fonction aussi élevée au Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International , qu’il a assurée durant huit années, était-elle compatible avec un lien de parenté avec le pays qui a été un des plus grands bénéficiaires de la générosité de ladite institution ? Sûrement pas !

Il faut se souvenir que l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) a démarré en 1996, une action conjointe de la Banque Mondiale et du FMI, et Monsieur Alexandre Barro Chambrier, depuis 1994, comptait parmi les administrateurs de ce dernier. 

Ainsi, avant même que Dominique Strauss Kahn parvienne à la Direction Générale du FMI, en septembre 2007, et Moussa Yaya, Représentant Résident novembre 2005/ juillet 2009, c’est bien Alexandre Barro Chambrier qui était le véritable architecte-lobbyiste de l’accès de la République du Congo au programme PPTE (19 décembre 2005) ; un pays riche de pétrole et de matières premières qui ne le méritait évidemment pas. Ce n’était pas un hasard si Moussa Yaya avait été nommé Représentant Résident à Brazzaville : jusqu’en 2002 il avait été l’Assistant d’Alexandre Barro Chambrier ! Incroyable mais vrai !

 En 2008-2009, les ONG, les Fonds Vautours et certaines forces de l’opposition congolaises dénonçaient l’attribution du PPTE sans avancée démocratique et dans l’opacité des finances publiques. Durant ces périodes difficiles et intenses, Alexandre Barro Chambrier était de toutes les réunions essentielles qui, parfois, étaient étalées sur des semaines.  ABC, alors, arrivait le matin de Libreville en jet privé et y retournait, la nuit tombée, pour dormir dans son lit. Ce manège se reproduisant plusieurs fois par semaine… Alexandre Barro Chambrier, incontournable, n’était sûrement pas dans la charité avec la République du Congo, ni avec son parent Sassou Nguesso qui avait bénéficié d’un scandaleux effacement de  5 milliards de dollars de dettes.

Depuis quelques jours, une mission d’experts du FMI est présente à Brazzaville pour préparer la 2ème revue de l’accord triennal de janvier 2022. Il est évident que ce dernier accord n’aurait jamais pu être conclu si la bonne entente familiale ne régnait pas entre les Nguesso et les Chambrier.

Lorsque l’on voit la tournure que prend l’élection présidentielle de 2023 au Gabon, et le ton emprunté par Alexandre Barro Chambrier, on ne pourrait qu’être rassurés ! Cependant, une ombre et pas des moindres, vient d’être jetée à la veille de la revue : LE DEPART DE RIGOBERT ANDELY DU MINISTERE DES FINANCES ! Pour quelles raisons ?

Sûrement le « jeu » dont a été victime le Gabonais Nzouma Ndama avec la fortune qu’il transportait entre le Congo et le Gabon ? Le Grand Argentier n’aurait pas apprécié du tout ! L’argent, qui coule à flots à Oyo, n’atteint pas les Congolais qui en ont vraiment besoin.  Le FMI, toujours cornaqué de loin ou de près par Barro Chambrier, fermera-t-il encore les yeux ?

Olivier MOUEBARA

Diffusé le 27 septembre 2022, par www.congo-liberty.org

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10 réponses à Election présidentielle 2023 au Gabon : le parasite Dénis Sassou Nguesso n’a pas dit son dernier mot !

  1. Anonyme dit :

    j ai du mal a croire que si famillier des gabonnais qu il pourrait avoir un conflit armee avec le gabon.que le tout puisant nous en preserve

  2. Prince Albert dit :

    Barro Chambrier est un familier des résidences présidentielles de Brazzaville et d’Oyo. Le 12 décembre 2020, Sassou Nguesso s’est rendu à Libreville aux obsèques de Marcel Eloi Rahandi Chambrier, ancien président de l’Assemblée nationale et père d’Alexandre Barro Chambrier. La famille s’est sacrée pour DSN surtout pour un ex administrateur du FMI

  3. Val de Nantes dit :

    Que Bongo porte une ultime estocade à ces extravagances Sassouiste ,et le Congo lui en saurait bien gré …
    L’homme titube déjà .Il suffit de lui enlever la canne d’appui et c’est l’agape dans toute l’Afrique centrale.Ce sera un bonheur vespéral infini dans les foyers conjugaux…

  4. Yambo dit :

    Ce texte est le résultat d’un travail de fouille presque « académique ».
    L’article mérite Le Prix Pulitzer Tropical (certaines mauvaises langues diraient des Republiques bananières.)
    Quant à sieur Ouattara Allasane, qui mange aux sauces Bongo, Nguesso et Chambrier, il aura du pain non béni sur la planquette pour faire son choix final entre les camps. A moins que les eternels maitres à nous lui montrenbt, comme d’habitude, a faire le choix deja presque connu a Paris.
    Bonne chance messieurs !!!!

  5. Samba dia Moupata dit :

    Rigobert Andely , la bible dit les mauvaises compagnies, corrompent les bonnes mœurs. Sassou Denis dans ses rares moments de lucidité reconnaît n’avoir pas fait d’études notamment dans son bouquin le fleuve le manguier . Mais ces sont nos diplômés véreux comme Andely , Obenga, Okiemy qui font perdurer la barbarie et le désastre économique dans le pays.

  6. Sami dit :

    Il est où Okiemi?

  7. Ossélé Mongo Justin dit :

    @ Sami
    Okiémi est ici à Brazzaville, dans mon quartier. Sans bureau au centre ville. Avec un vehicule reçu de Mpila. Il gère Les petites, faute de mieux. Je le vois tous les jours passer et venir. Parfois ave une face décousue, souvent en veste, lui qui voulait être ministre à vie de notre bien-aimé empereur son demi-dieu.

  8. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    Qu’est ce qui n’a  » jamais encore été fait au Gabon »?
    Réponse. Sans doute une prise du pouvoir politique d’Etat par la violence, par le sang et les larmes des autres, du peuple gabonais. Une douloureuse et tragique hypothèse. Un sacrifice sans nom. Un génocide. Un de plus. Un de trop.
    Ne jamais y songer. Ne jamais y penser pour le bonheur espéré de ce peuple fang et bantou, si paisible. Assurément.
    Et pourtant. En la matière, comme en « égocratie », la raison est fondatrice de la ruse. Le service du soupçon. Dès lors, on peut s’attendre à tout. Y compris au pire.

  9. Val de Nantes dit :

    Oui ,mon frangin ,JP.,Ott.
    Vous avez dit « : la raison fondatrice de la ruse « .
    Je vais y ajouter en paraphrasant le grand Hegel : » l’histoire humaine procède de la ruse de la raison ». Napoléon en fut son héros empirique et donc objectif.
    D’où l’idée d’une révolution Bonapartiste pour mettre fin à cette théologie Sassouiste , qui ne nous promet que des arrières mondes ..

  10. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    @Val de Nantes
    Vous souhaitez et appelez à « une révolution Bonapartiste ». J’apprécie votre côté Robespierre. Côté qu’on retrouve aussi chez Bonaparte.
    Dans cette limite où l’alliance avec la bourgeoisie ne donne pas lieu à l’écrasement idéologique et politique du peuple et du prolétariat. Catégorie de pensée introuvable au Congo. Je vous l’accorde.
    En replaçant Bonaparte dans le contexte du « 18 Brumaire », on s’aperçoit que son alliance avec la bourgeoisie montante a donné lieu ce que Karl Marx appelle le « centrisme ». Pour lui, le bonapartisme est un centrisme, i.e. un horizon politique fait de dictature étatique et de présentation idéologique des intérêts de la bourgeoisie et de l’aristocratie comme constitutifs de l’intérêt général. Ce qui fait du bonapartisme une forme historique de centrisme et de ruse de la raison.
    En appliquant cette grille de lecture à la situation congolaise, on s’aperçoit que depuis 1979, le PCT n’est pas un parti social-démocrate, mais un parti bonapartiste.
    Le non-paiement des salaires et autres revenus de transfert au nom d’une crise auto-construite ou au nom du remboursement d’une dette aux contours flous, la vente éhontée de nos terres aux rwandais, aux chinois, etc. et la transformation du Niari en « port sec » livré toujours aux rwandais est faite au nom de l’intérêt général congolais, alors que tout ceci témoigne d’une ruse marquée du sceau de la « défense et illustration » des intérêts privés, familiaux, claniques des groupes sociaux dominants.
    Nous devons au Karl Marx du « 18 brumaire » cette lecture d’une des formes de ruse de la raison. Chez Bonaparte notamment. Nous en trouverons une autre chez Robespierre, chez Danton.
    Dans votre souhait d’une révolution et sans vouloir sonder votre inconscient, vous pensiez sans doute plus à Robespierre qu’à Bonaparte.
    Merci Frangin.

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