Egypte: Moubarak, souffrant, et ses fils en détention pour 15 jours


L’ex-président égyptien Hosni Moubarak et ses deux fils Alaa et Gamal ont été placés en détention pour 15 jours par la justice, deux mois après la chute du raïs face à une révolte populaire, alors que la pression monte pour qu’il soient jugés.

Les deux fils de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, Alaa et Gamal, sont arrivés dans la matinée à la prison de Tora, dans le sud du Caire, a-t-on appris auprès des services de sécurité.

Les deux hommes sont arrivés de Charm el-Cheikh, où ils résidaient depuis la chute de leur père le 11 février.

Le président déchu, âgé de 82 ans, également mis en détention pour deux semaines par la justice, est placé en état d’arrestation dans l’hôpital de cette station balnéaire du Sinaï (est), sur la mer Rouge, où il a été admis mardi.

Les trois hommes sont interrogés dans le cadre d’une enquête sur l’usage de la violence contre les manifestations anti-régime de janvier et février, durant lesquelles quelque 800 personnes ont été tuées.

La prison de Tora héberge déjà plusieurs autres hauts responsables du régime de M. Moubarak placés en détention préventive, notamment l’ancien Premier ministre Ahmad Nazif, l’ancien président du Sénat et secrétaire général de l’ex-parti au pouvoir Safouat el-Chérif et l’ancien chef de cabinet du président, Zakaria Azmi.

Avant la révolte, Gamal Moubarak, l’un des principaux cadres dirigeants du parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND), était considéré comme le successeur désigné de son père. Son frère aîné Alaa, beaucoup moins présent sur la scène politique et médiatique, a fait carrière dans les affaires.

Dimanche, le président déchu était sorti de son silence pour la première fois en deux mois pour défendre son « intégrité » et récuser les accusations de malversations, se disant victime d’une « campagne de diffamation », dans une allocution sonore diffusé par la chaîne Al-Arabiya.

Son interrogatoire ne préjuge pas d’un procès, mais constitue un premier pas qui pourrait y conduire.

Le procès de M. Moubarak, qui a régné sans partage sur l’Egypte pendant trois décennies, est réclamé avec de plus en plus d’insistance par les mouvements qui ont mené la révolte anti-régime au début de l’année, sur fond de soupçons contre l’armée, qui dirige le pays depuis sa chute, de chercher à ménager l’ancien chef d’Etat issu de ses rangs.

Une manifestation réclamant sa traduction en justice a rassemblé vendredi plusieurs dizaines de milliers de personnes au Caire sur la place Tahrir, épicentre des rassemblements qui ont fait chuter M. Moubarak

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