CRASH DU CARGO: Quel bouc-émissaire, Monsieur le Tyran, qui allez-vous maintenant jeter en prison… ? Par Sergeï ONDAYE

Les débris de l’Ilyushin 76 étaient encore fumants que la dictature brazzavilloise, bien plus experte en désinformation qu’en aviation civile, déclarait que l’accident relevait d’un problème de freinage à l’atterrissage.

Depuis, les versions de la catastrophe, de plus en plus nombreuses et divergentes, nous éloignent de la vérité et du ou des véritables responsables. Mais le plus intéressant a été cette déclaration officielle, dans le non moins officiel Congo-Site :

Le Président Denis Sassou N’Guesso a indiqué, le 1er décembre à Brazzaville, que le gouvernement devrait prendre toutes ses responsabilités pour soutenir les familles éprouvées suite au crash de l’avion-cargo qui s’est produit hier vendredi dans l’après-midi dans le 7ème arrondissement de la capitale. 

Les victimes de l’explosion du 04 mars apprécieront et rassureront ces nouveaux compagnons d’infortune que sont ces nouvelles victimes : « Sassou N’Guesso n’a qu’une parole et ils peuvent compter dessus ! »

Très respectueusement, il faut rappeler au Tyran en chef que le Congo est un Etat, qu’il ne s’agit pas d’une chefferie et encore moins une petite épicerie familiale ! L’Etat doit être responsable lorsqu’il est vraiment responsable ! Mais dans le monde moderne dans lequel nous vivons, les choses ne doivent pas se passer ainsi.

L’appareil, un Ilyushin 76 qui s’est écrasé sur des populations civiles, appartenait et était opéré par des sociétés privées. En l’occurrence, l’avion EK-76300 était détenu et opéré par Air Highnesses (Armenie) et l’affréteur en était Aéro-Service. Dans un pays qui se veut « émergent » comme nous en rabat les oreilles les bonimenteurs officiels, nationaux ou mercenaires plumitifs importés de la pire espèce, l’ANAC devait exiger d’eux que l’appareil en question ait des certificats de navigation conformes, qu’il soit à jour de toute révision et couvert par toutes les assurances nécessaires avant d’avoir l’autorisation de voler dans l’espace aérien congolais.

Le défaut de l’une de ces trois conditions entraîne la responsabilité de chacune des structures concernées, c’est-à-dire : le propriétaire, l’affréteur et l’ANAC !

Alors, pourquoi le « gouvernement devrait prendre toutes ses responsabilités » ? Certes, il peut avancer les premiers secours, les soins, les aides comme il sait si bien le faire, ce ne sont pas les habitants de Talangaï qui le contrediront, mais ce sont des privés qui opéraient ce vol sous l’autorité de l’ANAC. Ce sont des compagnies d’assurances et de réassurances qui, in fine, devront tout payer pour les dégâts matériels et humains qui ont été causés.

Alors pourquoi cette déclaration ? Parce que, malgré le précédent de la catastrophe de Pointe Noire, le gouvernement, d’incompétents, de corrompus et de prédateurs qui le composent, n’ont pas retenu la leçon. Le Tyran en chef aurait dû, en bon dictateur éclairé qu’il prétend être, interdire formellement le vol d’appareil démuni des certifications nécessaires et des assurances obligatoires.

Encore une fois, il faut se demander pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Parce que tout le secteur aérien est entre les mains d’oligarques congolais, directement à leur nom ou à celui du prête-nom habituel. Quel est le véritable propriétaire d’Aéro Service ? Les Griesbaum ont vendu mais à qui ?

Le Colonel Ntourou et bien d’autres ont été jetés en prison après l’explosion du 4 mars 2012. Qui a été poursuivi pour la catastrophe aérienne de Pointe Noire ?

Qui, pour les besoins de l’enquête a été mis en garde à vue par le très consciencieux et très honnête Général Denguet ? Quel expatrié a fuit le Congo parce qu’il aurait enfreint les lois élémentaires de l’aviation civile internationale ?

Ne cherchez pas ! La déclaration « gouvernement devrait prendre toutes ses responsabilités » prouve bien, encore une fois, que le gang qui gouverne ce pays ne cherche qu’a protéger les véritables responsables : la famille présidentielle !

Pour la tragédie du 4 mars, il a été impossible de compter les morts. Pour celle-ci, leur nombre tournerait autour de 70. Pour les responsables de ce dernier drame, quelque soit la cause réelle de l’accident, ils sont au nombre de 4 :

– le propriétaire – opérateur de l’appareil

            – l’affréteur

            – l’ANAC

            – Denis Sassou N’Guesso

A la condition toutefois qu’au moins une des conditions administratives de vol citées plus haut manque à l’appel. Au cas où les trois seraient absentes dans tout pays civilisé, et pas même émergent, ce serait la Cour d’Assises pour tous… !!!!

 

Par Sergeï  ONDAYE

Diffusé le 3 décembre 2012 par www.congo-liberty.org

Congo: Le cargo Illouchine a explosé en vol et non sur la piste d’atterrissage.

 

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