Corona virus en 2020: L’Afrique mieux protégée que l’Occident ?

Au moment où la pandémie du Covid-19 fait rage en Europe, où les USA sont en passe de devenir l’épicentre de la maladie, où la Chine semble connaître une deuxième vague d’infection, est-il permis d’émettre un signal d’espoir et d’optimisme prudent sur le sort du continent africain ?

Il ne s’agit naturellement pas de pousser les Africains à la légèreté ou à l’irresponsabilité face à un danger réel, encore moins de cautionner les thèses les plus farfelues selon lesquelles les Africains seraient moins sensibles au Covid-19, une maladie des riches, puisqu’en dehors des cas importés, elle ne toucherait essentiellement que ceux qui ont les moyens de se rendre en Occident. Le but de cette réflexion est en revanche d’essayer de remettre les choses dans un contexte plus rationnel en lieu et place de la sur-réaction observée à l’échelle planétaire et surtout au suivisme épatent et parfois aveugle dont font montre de nombreux dirigeants en Afrique.

Une psychose planétaire

Tout observateur averti aura vite remarqué que dès le déclenchement de l’épidémie en Chine, une sorte de panique générale a touché les décideurs internationaux. Pour venir à bout de l’épidémie naissante, la Chine a vite réagi en isolant la région touchée du Hubei ( ?) et surtout la ville de Wuhan, supposée être le point de départ de l’épidémie. Souvent critiqué pour sa gestion musclée des crises depuis Tienanmen en 1989, le gouvernement chinois a, malgré cela, pris le risque de confiner des pans entiers de sa population, déclenchant au passage une chute brutale de l’activité économique avec des conséquences catastrophiques sur l’économie mondiale.

L’attitude ambiguë de l’Europe

Tandis que l’épidémie se développait en Chine, l’Europe semblait s’amuser et même se moquer de la Chine, obligée de construire en une dizaine de jours, deux hôpitaux entiers destinés à faire face à l’afflux massif de personnes touchées par le virus. Tout en s’émerveillant de la prouesse chinoise (sans oublier d’y mettre la malice indispensable à l’égard de ce rival de plus en plus dérangeant), l’Europe ne manquait pas la moindre occasion de souligner les insuffisances du système de santé du pays des mangeurs de chauves-souris, de pangolins et d’autres bestioles. Une façon à peine voilée de vanter la suprématie occidentale en la matière. Le mal semblait être insolite et lointain. Malheureusement, l’espoir qu’il pouvait vite être contenu à l’instar du SARS en 2002-2003, allait s’écrouler. Si le SARS avait fait 774 victimes à travers la planète, la Chine comptait déjà plus de 3000 victimes en février.

L’Europe surprise et sonnée par l’ampleur de l’épidémie

Très vite, le mal a touché l’Italie, puis l’Espagne, avant de déferler plus ou moins sur le reste de l’Europe. D’abord hésitants, les dirigeants européens ont fini par décider le confinement des populations, seul moyen ( ?) d’enrayer la progression fulgurante de l’épidémie. C’est que le virus, sévissant pour la première fois, avançait en terrain conquis face à des victimes sans résistance immunitaire.  Les experts, confrontés au choix entre la piste de l’immunité collective avec risque de saturation des hôpitaux et le confinement des populations, ont privilégié ce dernier. En réalité, vu le débordement observé dans les hôpitaux chinois au plus fort de la crise, avaient-ils vraiment le choix ?

L’Afrique, vaincue avant même d’avoir livré bataille ?

Après la Chine, deuxième puissance économique mondiale qui vacille, après la toute-puissante Europe à genoux, au vu de l’Amérique alarmée par l’ampleur du choc, des prophètes de malheur se sont levés partout dans le monde pour annoncer l’effondrement programmé de l’Afrique. Plus grave encore, nos Cassandre semblent se réjouir du chaos qui s’installera inévitablement dans une Afrique en proie à l’instabilité socio-politique. Ils semblent découvrir avec une hypocrisie assumée, l’incurie des régimes autoritaires (surtout en Afrique Centrale, majoritairement francophone) qu’ils ont pourtant portés à bouts de bras pendant des décennies, quand ils ne les ont pas tout simplement imposés au mépris du bons sens élémentaire et du droit des peuples à l’autodétermination.

L’Afrique face à l’hécatombe ?

En proie aux conflits interminables, à la mauvaise gouvernance endémique, à une corruption hallucinante, une grande partie de l’Afrique végète dans l’insalubrité et la promiscuité d’immenses bidonvilles, la faim, la violence, le manque de structures élémentaires de santé et d’éducation etc. Autant de facteurs aggravants qui ont préparé par le passé le terreau des grandes catastrophes sanitaires. Le VIH sida ayant fait plus de 30 millions de morts depuis son déclenchement en 1980, Ebola qui défraie régulièrement la chronique africaine par sa fulgurance, la dengue, etc. autant de maux dont l’Afrique semble avoir la macabre exclusivité. Quoi d’étonnant alors d’entendre la presse internationale sonner le tocsin d’un continent condamné à la misère et à la mendicité ?

L’Afrique sauvée par son climat chaud et ses pratiques ancestrales ?

Il est encore trop tôt de faire le bilan d’une pandémie en cours et dont l’acteur principal, s’il est bien identifié est encore assez mal connu. C’est d’ailleurs, en partie une des raisons expliquant la psychose planétaire évoquée ci-dessus. Force est cependant de constater que les décideurs et les savants  semblent curieusement et de commun accord ( ?), minimiser le facteur thermique dans la lutte contre le covid-19. Ignorance ou refus conscient au profit de la science triomphante ?

Une chose est sûre, le Covid-19 a toutes les caractéristiques d’une grippe saisonnière. Il n’a échappé à personne qu’il a sévi en Chine en plein hiver et a très peu touché les 14 pays voisins, du  Viêt-Nam à l’Afghanistan, en passant par le Laos, le Myanmar etc. Or, tous ces pays jouissent d’un climat chaud et humide pendant cette période de l’année. Les scientifiques sont unanimes sur le fait que le Covid-19 survit difficilement à des températures supérieures à 26-27 degrés. Sa transmission se ferait essentiellement par le biais des gouttelettes projetées lorsqu’une personne malade tousse ou éternue. Ces gouttelettes s’évaporeraient donc plus rapidement dans les pays où la température dépasse largement et quotidiennement les 30°C, exposant le virus à des conditions extrêmes.   

La chaleur est donc une barrière naturelle à la propagation du virus, d’où son caractère saisonnier. Si l’on ajoute à cela la panoplie des bonnes et vieilles méthodes des grands-mères, l’Afrique serait mieux parée que l’Europe à faire face à la grippe saisonnière en général et au Covid-19 en particulier. En effet, en Afrique Centrale, les populations totalement démunies, n’ont souvent d’autres recours que des pratiques ancestrales basées sur l’inhalation de vapeurs chaudes mélangées aux essences de certaines plantes, la prise de tisanes etc.

Il est très curieux de constater que la médecine moderne, de plus en plus orientée vers la sur-médicamentation de la chaine médicale accorde très peu ou pas du tout d’attention à toutes les méthodes efficaces mais trop simples et  bon marché, à commencer par la très banale inhalation de vapeurs chaudes à titre préventif et même curatif aux phases précoces de la maladie. Au plus fort de la pandémie, à Paris des témoignages vérifiables ont fait état de personnes guéries par simple inhalation de vapeurs chaudes dès l’apparition  des premiers symptômes du Covid-19.

Ce n’est pas un hasard car le virus a beaucoup de traits communs avec une grippe saisonnière. En effet, comme son cousin du groupe HN, le virus peut être présent dans la gorge ou les voies respiratoires sans pour autant déclencher d’infection. Le mécanisme de pénétration du virus est probablement lié à une modification de la membrane cellulaire déclenchée par un refroidissement, même temporaire, des voies respiratoires. Le caractère lipidique de la membrane virale avec ses spicules en glycoprotéines de type hémagglutinie (H) ainsi que la neuraminidase (N), doit être le facteur conditionnant la dépendance thermique de l’activité virale.

Sans entrer dans les détails biochimiques du mécanisme de la pénétration virale, on peut toutefois s’étonner du peu de cas fait par la science moderne de ce point faible du virus. Est-ce parce que les pistes y liées ne seraient pas assez rémunératrices pour l’industrie ? On peut aussi avancer l’hypothèse selon laquelle, les méthodes trop banales et bon marché, ne sont pas dignes d’une science arrogante qui court après la complexité pour justifier les dépenses faramineuses de la recherche.

Que dire de la levée de boucliers autour de la chloroquine en France ? Sans verser dans la polémique déclenchée par la démarche de l’iconoclaste médecin marseillais Didier Raoult, on peut présumer que, dans sa stratégie de lutte contre le Covid-19, l’Afrique n’a rien à perdre en utilisant la chloroquine et toutes les autres molécules proposées par des chercheurs africains et surtout en les associant aux bonnes vieilles pratiques locales dont l’efficacité a longtemps été  démontrée.

Argument supplémentaire en faveur du caractère hivernal du Covid-19

Les premières cartes de la propagation mondiale du coronavirus montre que la zone touchée correspond à celle en plein hiver septentrional. Il est difficile d’expliquer, autrement que par le facteur climatique, le fait que, à populations égales, la Thaïlande par exemple, ait été beaucoup moins touchée que la lointaine Italie. Destination prisée des touristes chinois qui sont près de 2 millions à le visiter annuellement, le pays du sourire aurait été la victime toute désignée. Or il n’en a pas été ainsi. La réponse logique à cette énigme est que la transmission locale n’a pas eu lieu ou alors n’a été qu’insignifiante.

L’heure de vérité pour l’Afrique

L’activisme de l’Occident pour contrer le Covid-19 en Afrique prend parfois des tournures suspectes et à la limite caricaturales. L’acharnement de tests vaccinaux suscite tous les fantasmes possibles. La grande question que pose la majorité des Africains est simple : Pourquoi cet engouement à vouloir expérimenter des vaccins en Afrique pendant que l’épicentre se trouve en Europe et bientôt aux USA ? Malgré la noblesse de l’objectif initial, on serait tenté de croire que l’Occident a besoin de l’épouvante d’une hécatombe en Afrique pour sauver la face devant des opinions nationales qui ne comprennent pas par quel miracle l’Afrique, si démunie, échappe encore à l’apocalypse. Ce ‘’vaccinisme’’ compulsif serait la parade massue : Nous avons certes connu une catastrophe sanitaire, mais par altruisme, nous avons sauvé l’Afrique de l’hécatombe. Une façon indirecte de répondre à l’affront sino-russo-cubain d’avoir volé au secours de la très européenne Italie ?

Tout porte à croire que le Covid-19 est une infection respiratoire saisonnière. Les experts sont presque unanimes sur un fait : Il y aura bien une trêve estivale en Europe et aux USA et donc dans l’hémisphère septentrional. Cela correspondra à un basculement dans l’hémisphère-sud où le froid de la saison sèche en zone tropicale et l’hiver de l’Afrique australe constitueront des facteurs aggravants et accélérant la propagation du virus. L’Afrique du sud sera dans une situation plus critique car elle devra faire face au froid de l’hiver pendant plus de 3 mois.

La potentielle accélération du Covid-19 en Afrique n’aura éventuellement lieu que dans un mois et demi, à partir de fin mai et début juin. C’est à cette période que le confinement pourrait avoir un sens épidémiologique, et encore…Le confinement actuel est donc un énorme gâchis car, lorsqu’il sera indispensable, les populations exténuées et exaspérées ne s’y plieront pas ou très peu.

Suivisme aveugle

L’Afrique subsaharienne aura donc inutilement confiné sa population pendant 2 mois, précarisant au passage des pans entiers de cette population qui survit au jour le jour. Face à l’incurie de nombreux Etats africains, espérons que la société civile saura trouver les moyens d’organiser à temps des parades et des relais salutaires : distribution des masques, utilisation de la chloroquine et d’autres molécules disponibles sur place. Espérons surtout que le bon sens saura faire de la chaleur continentale un partenaire efficace dans la lutte contre la pandémie en cours.

Dr Pascal Malanda

LE CONGO ETERNEL

Diffusé le 10 avril 2020, par www.congo-liberty.org

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3 réponses à Corona virus en 2020: L’Afrique mieux protégée que l’Occident ?

  1. Val de Nantes dit :

    Cette chloroquine serait concevable pour les noirs avec ses effets secondaires ,mais incompatible aux européens …
    Voilà l’apologie du racisme médical ,qui n’ose pas dire son mot ….
    @Malanda soulève des arguments dont on peut dire qu’ils suscitent un débat intellectuel très important ,tant ils mettent en exergue l’homme africain dans les protocoles des essais de vaccins et médicamenteux…

  2. Val de Nantes. dit :

    L’accoutumance à l’ignorance est un mal pandémique autant que le petit coro chinois..
    L’intelligence s’épanouit dans un milieu favorable à l’éclosion de la raison humaine seule capable de défier les contraintes existentielles auxquelles l’homme fait face..
    L’absence du logos dans une sphère sociétale vous confine à la misère absolue avec toutes les carences techniques et sociales qui s’y rattachent ,tels que ,le désert médical , l’absence des laboratoires etc , pouvant éprouver nos aliments en termes des vitamines nécessaires au barrage des effets des virus dans nos organismes..
    Cette fameuse molécule de la chloroquine n’est elle pas issue des plantes africaines?
    Si vous chassez la raison ,elle vous revient sous la forme de la moquerie acariâtre.
    Une fois de plus ,rien n’advient sans cause .La navigation à vue est une des causes de l’impéritie congénitale de l’exercice erratique du pouvoir nihiliste de Sassou..
    Un exercice du pouvoir politique sans éthique est voué à la finitude ..
    Chaque jour,qui passe Sassou prépare le pays à sa disparition (finitude).

  3. Anonyme dit :

    je valide cette thèse sur le caractère saisonnier du covid 19. L’Afrique en sera peut etre menacé aux mois de juin, juillet et aout.
    On devrait s’y préparer

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