Quelque 94% d’enfants de rue de sexe masculin dont l’âge varie entre 0 et 18 ans et vivant dans les périphéries de Pointe-Noire, avec une proportion faible de 6% des filles, ont été dénombrés entre 2008 et 2009.
Ces chiffres ressortent d’une étude sociodémographique menée sur les enfants de rue par l’ONG Samusocial (SSPN-Service d’aide mobile d’urgence sociale) Pointe-Noire, présentée vendredi à Brazzaville, capitale politique du Congo, au cours d’une séance de restitution faite lors du séminaire organisé par Samusocial Pointe-Noire, en collaboration avec Samusocial International, l’Union Européenne et la mairie de Pointe-Noire.
Les recherches sur la problématique des enfants en situation de rue ont permis d’éclairer les participants sur leur origine, leur vécu, leur histoire et leurs difficultés. Cette étude fait également ressortir que sur 338 enfants pris en charge par le SSPN, 77% sont de la République du Congo, 20% viennent de la République démocratique du Congo et 3% d’autres horizons.
Selon l’étude, 33% d’enfants de rue sont de Brazzaville, suivie d’autres départements, et Pointe-Noire arrivant en 3ème position. 57 % s’expriment en munukutuba et 37% utilisent le Lingala (langues locales) pour communiquer. Le profil sociodémographique des enfants de rue montre que 16% ont l’âge inférieur à 11ans, 58% ont entre 12 et 15 ans et 26% ont plus de 15 ans. Ces données sont comparables à celles de l’UNICEF et de l’IRC publiées en 2003.
Sur la situation scolaire des enfants rencontrés, l’étude révèle que 77% des enfants ont arrêté leurs études au cours éléméntaire 2ème année (CE2) ou au cours moyen 2ème année (CM2), 16% au collège, 1% ayant appris un métier et 5% ne sont pas scolarisés.
S’agissant du mode de vie de l’enfant, l’ONG a fait savoir que 86% des enfants identifiés ont été rencontrés en groupe et 14% seuls.
Leur source principale de revenus demeure la mendicité avec 60%, 12% font le travail d’entretien, 11% vivent des petits travaux, la vente et le » pistage » pour des prostituées.
En outre, l’étude montre que les enfants des rues consomment systématiquement la drogue, les boissons alcoolisées, ainsi que les médicaments sans prescription médicale.
La recomposition familiale est la première cause du phénomène des enfants de rue au Congo.
(Xinhua)