Congo-Brazzaville: RESEAUX… ET CONFLITS D’INTERETS

Paris ne s’est pas fait en un jour..

Les réseaux construits par Sassou Nguesso non plus..

Depuis son parrain, André Tarallo, avec lequel il aimait s’afficher en photo sur d’immenses panneaux publicitaires à Brazzaville, Sassou a compris qu’il fallait de la discrétion pour conserver ses bonnes et utiles relations.

L’opacité de la gestion du pétrole congolais a permis d’entretenir grassement les réseaux de Sassou NGuesso. L’ objectif premier a toujours été de faire oublier l’image d’un chef d’Etat deux fois putschiste et chef de guerres civiles. Le second de péréniser un pouvoir impopulaire.  Denis Sassou NGuesso a été le premier a bombarder allègrement, à l’arme lourde, ses populations civiles. 40.000, 50.000 victimes, nul ne sait le nombre exact. Les réseaux ont permis de dissimuler, autant que possible, en temps réel, les crimes odieux qui se déroulaient au Congo. Par la suite d’en effacer les traces et de lisser son image en celle d’un président démocratiquement élu à78%. Quand aux dettes de ce pays, massacré par la dictature, les vols, les détournements, la corruption, elles ont été effacées par le Club de Paris sur de faux rapports du FMI…!

Pour tenter de comprendre ce que sont  le Congo et l’Afrique d’aujourd’hui voici quelques pistes :

(*) Gauche « Beluga » : copyright non déposé. A utiliser pour la différencier de la très modeste « gauche caviar ». Le Beluga comme tout le monde le sait,  est une qualité de caviar très recherchée et bien entendu hors de portée du commun des mortels…

1) Roland Dumas, rabatteur pour Paribas Genève ?

1987 Août ou Septembre. Je suis installé à l’avant d’un avion de Swissair, en première classe, qui, de Paris, m’emmène encore une fois à Genève (peu après le détournement de la vol Air Afrique 55). Assis à côté de Jacques de La Rosière, alors Directeur Général du FMI, je me retourne : derrière nous se trouve Roland Dumas, redevenu Avocat.

Pour mémoire, ses fonctions gouvernementales ont été, jusqu’alors, les suivantes :

Porte-parole du Gouvernement : Juin-Décembre 1984

Ministre des Affaires européennes: 1983-1984.

Ministre des Affaires étrangères : décembre 1984 – 20 mars 1986

Il sera de nouveau Ministre des Affaires étrangères (12 mai 1988 – 29 mars 1993).

Beaucoup de monde dans cet avion, il y a une manifestation importante de la Croix Rouge et des tas de Chefs d’Etat y ont été conviés. Sassou Nguesso aussi. Dès mon arrivée à Genève, je passe par l’Hôtel Intercontinental où logeait sa délégation, puis je me rends chez Paribas (pas encore BNP), 2 place de Hollande. Je résidais alors au Congo et toutes mes opérations de crédit étaient assurées par cette banque. Le savoir-faire bancaire de cette banque était unanimement reconnu. Un des directeurs, X. Xxxx, me reçoit et nous démarrons une conversation amicale (1). Mon voyage me revient à l’esprit et je lui raconte la présence de Roland Dumas à bord de l’appareil. Aussitôt, il me lâcha : “Oui, je sais, il doit nous amener Sassou Nguesso comme client à la banque…” . Nous n’avions pas parlé du président africain, de celui-là ni d’aucun autre. Spontanément, il s’était laissé à cette confidence, rare, pour un banquier suisse. A l’époque elle n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd !

 

Les banques rémunéraient à hauteur de 2% les « rabateurs de grosses fortunes ». A cette époque, la Suisse n’était pas trop regardante..

Roland Dumas était, alors, redevenu Avocat. Il avait été celui de Mitterrand. L’anecdote célébrissime disait, qu’avant qu’il ne devienne président, ce dernier avait, pour Avocats, Robert Badinter pour le « droit » et Roland Dumas pour le « tordu ». Le lecteur appréciera dans quelle catégorie cataloguer la démarche, en faveur de la Banque Paribas à Genève, d’un ex-Ministre (et d’un futur Ministre) des Affaires étrangères de la France.

Je n’ai jamais su si cette intervention a été décisive, c’est-à-dire si effectivement Sassou Nguesso avait accepté d’ouvrir un compte et d’y placer ses économies, sûrement énormes, chez Paribas. Ce que je suis en mesure d’affirmer :

1) de tout temps Paribas, et maintenant BNP Paribas 2, Place de Hollande à Genève, a été et est l’établissement bancaire quasiment incontournable pour toute transaction pétrolière. (50% à 70% des transactions pétrolières négociées chaque jour dans le monde y sont traitées.)

2) BNP Paribas a toujours été proche de Sassou NGuesso a tel point que la banque a été poursuivie à New York dans une procédure criminelle (RICO) pour ses proximités congolaises… (procédure abandonnée après paiement par le Congo d’un pseudo montant de 939 millions de dollars -on ne plaisante pas!) . Elle fait l’objet actuellement d’une plainte qui a été déposée par un collectif congolais représenté par Maître Brice Nzamba. Plainte que je compte rejoindre également…

3) au début des années 2000, le compte dont disposait Sassou NGuesso à Monaco chez BNP Paribas avait quitté le Rocher pour trouver des cieux plus cléments en Asie.

On ne peut reprocher à un Avocat de défendre même le pire des  criminels.

Mais, pour un ancien ministre de la France, aider ou tenter d’aider un président putschiste africain à planquer l’argent détourné ou le fruit d’une corruption…cela est tout à fait différent !  Quelques mois plus tard, il retrouvait sa place de  ministre. Aurait-il été alors l’obligé de Sassou NGuesso ? Cela aurait impliqué, normalement automatiquement, un « conflit d’intérêt » ?  Mais qui s’en serait soucié….

Le Ministre des Affaires étrangères de la France a-t-il eu à donner des ordres pour la réunion du 23 septembre 1989 avec le Juge Bruguière ? (Voir http://sergeberrebi.over-blog.com/article-le-dc-10-d-uta-ne-devait-pas-exploser-51136730.html ). Pour toute réponse lire aussi l’article ci-dessous…

1) » Un des directeurs, X. Xxxx, me reçoit…. »  Le secret bancaire, en Suisse, est très strictement protégé. Il convient de ne pas dévoiler son identité…

Maryvonne Raveneau, la femme que Kaddafi n’achètera pas

01/03/2004 à 00h:00 Par Christophe Boisbouvier

La veuve du commandant de bord ne veut pas de l’argent du Guide. Motif : le mot « attentat » ne figure pas dans l’accord d’indemnisation. (ndlr : Sassou NGuesso, obligeant également ses ministres à en faire de même, ne parle jamais que de »l’accident du DC10 d’UTA)

Un mot… Il manque un seul mot dans l’accord franco-libyen du 9 janvier dernier sur l’indemnisation des familles des victimes de l’attentat contre le DC-10 d’UTA. Le mot
« attentat » justement. C’est le mot clé, mais il est interdit ! Prix de cet énorme mensonge : 170 millions de dollars (135,3 millions d’euros). En substance, la Libye a dit aux familles : « Si l’attentat n’est pas mentionné, vous aurez 170 millions de dollars. »
Presque toutes ont accepté le marché. Mais une femme a dit non. Elle s’appelle Maryvonne Raveneau. C’est la veuve du commandant de bord du DC-10.
Maryvonne Raveneau, c’est une silhouette élancée et une montagne de volonté. Pas du tout la veuve éplorée portant un masque de douleur. Non. Elégante, souriante, elle dégage de la sérénité. La voix est ferme et le regard bleu acier. Jusqu’en 1989, la vie lui avait ouvert les bras. Une enfance à la Martinique, un mariage d’amour avec Georges, descendant d’une famille békée comme elle, la naissance de deux fils, puis le départ pour Paris. Georges Raveneau était pilote de ligne, promis à une belle carrière. Le 19 septembre 1989, tout s’est arrêté.
Ce jour-là, une mallette piégée est introduite dans le vol UTA 772 Brazzaville-Paris. Georges Raveneau est aux commandes. Qui a posé la bombe ? Après une enquête de plusieurs années, le juge français Jean-Louis Bruguière affirmera que ce sont sans aucun doute les services secrets libyens. Pour quel motif ? Punir la France d’avoir aidé les Tchadiens à chasser l’armée libyenne de leur territoire. Trente minutes après l’escale de N’Djamena, la bombe explose en plein vol. Cent soixante-dix morts. Le même jour, à 20 heures, Maryvonne Raveneau regarde le Journal télévisé. Patrick Poivre d’Arvor annonce qu’un avion d’UTA a disparu entre N’Djamena et Paris. Elle ne comprend pas tout de suite. Elle va chercher la feuille de route de son mari… En un instant, sa vie bascule.
La douleur, la souffrance… Au début, Maryvonne Raveneau est hébétée, sans réaction. De toute façon, elle est persuadée que son pays, la France, la défendra. Et que justice sera rendue. Mais le jour où le ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas déclare qu’« il faut tourner la page », elle commence à douter.Le 10 mars 1999, six Libyens sont condamnés par une cour d’assises française. Par contumace. « Pas facile de voir un box vide », se souvient-elle. Et quand la Libye verse une indemnité de 35 millions de dollars aux plaignants, elle comprend. Paris et Tripoli se sont réconciliés au prix d’une contumace. Les coupables peuvent dormir tranquilles.
C’est alors que vient la colère. Jusque-là, elle était femme au foyer, trop timide pour se mettre en avant. Maintenant, elle va se battre. Elle sera « la veuve du commandant Raveneau ». Le 25 octobre 1999, elle se lâche. Elle écrit à Jacques Chirac : « Monsieur le Président, vous souvenez-vous de ce jeune pilote martiniquais, Georges Raveneau ? Militant RPR, il vous avait piloté le 12 mars 1981 lors d’une de vos visites dans les départements d’outre-mer. Il croyait en vous. […] 19 septembre 1989, cette date vous évoque-t-elle le moindre souvenir ? À lire vos propos, à entendre Kaddafi parler de « son ami Chirac » et d’une « affaire révolue », j’en doute fort. Dix ans après cet assassinat, je ressens votre attitude comme une trahison, une lâcheté de votre part. […] Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes salutations attristées parce que hélas ! non respectueuses. » La lettre n’aura jamais de réponse…

Article repris sur :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/le-dc-10-duta-ne-devait-pas-exploser/

 

2)   Franc – Maçonnerie, « les dictateurs qui l’ont piégée »

Extraits : « Les occidentaux ont imposé leurs croyances et visons du monde, annihilant les cultures africaines. Il en va de même pour la maçonnerie importée selon le modèle européen qui a ignoré le poids des traditions encore fortes comme l’animisme, le vaudouisme. …

…… Il  appartient aux directions d’obédiences françaises et européennes de condamner des institutions dites « obédiences maçonniques » dirigées par des dictateurs africains. Ce principe de reconnaissance qui a prévalu par le passé, doit aujourd’hui être remis en question. »

Cela est écrit avec beaucoup de tact et de sous-entendus particulièrement dans le premier passage. Je me garderai bien de mettre les points sur les « i » car cela n’est vraiment pas joli-joli…

Le combat chez eux n’est pas terminé, mais ils en viendront à bout. C’est tellement énorme ce qui s’y passe actuellement !

Félicitations à mon ancien voisin d’Antibes et néanmoins pas ami, François Stifani, Grand Maître de la GNLF. Des amis communs, des points communs, les enfants se connaissent et il ne bougerait pas un petit doigt pour vous, bien au contraire….. Pour son ami Sassou, pardon, pour son Frère Sassou Nguesso.

(Cet article avait été rédigé en mai 2010. Depuis nous avons connu l’épisode monégasque du 19 février 2011. Sassou Nguesso, ayant eu vent de mes proximités sur le Rocher, avait préféré ne pas assister à l’intronisation de la nouvelle Grande Loge de Monaco)

3)  Albin Chalandon, très vieille histoire

Très vieille histoire mais cependant caractéristique du recrutement, de la construction et du  mode de fonctionnement du lobby  pro-Sassou Nguesso.  Ce système prévaut en France mais également aux Etats-Unis où le Congrès, vigilant, s’est étonné des sommes énormes dépensées « officiellement » par le Congo pour ses lobbyistes. http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/08/25/AR2010082505238.html

Lorsqu’il quitta ses fonctions de PDG d’Elf, Albin Chalandon devint Conseiller-consultant aux hydrocarbures de Sassou Nguesso. C’était courant 1983. Albin Chalandon prenait l’avion, une fois par mois pour Brazzaville. Vol UTA 305, départ à minuit de Roissy, le jeudi, arrivée à Maya Maya à 6h30. Il se rendait à l’hôtel Méridien où la suite présidentielle, toute moquettée de bleu, lui était réservée. Durant cette période, je résidais à l’année dans cet hôtel, face à cette suite. Albin Chalandon ne quittait cet appartement que pour un déjeuner ou pour un café, avec le Président congolais, dans l’après-midi. Puis, départ de Brazzaville par le vol UTA 306 pour Paris, le même jour à minuit..

A l’époque, certaines sources rapportaient que ses honoraires étaient de 500.000 FF l’équivalent de 75.000 euros. Il y a presque 30 ans c’était une somme colossale… A ce niveau de qualité de la consultance, et dans ce domaine précis, cela était possible mais excessivement bien payé. Ce montant pouvait être perçu à la Paierie du Congo, 57 bis rue Scheffer Paris 16ème, auprès du Payeur, Monsieur Mokoko, un excellent homme. Ceux qui le souhaitaient, pouvaient être payés en espèces et, bien entendu, chacun ne manquait pas de déclarer, au Trésor Public, les sommes perçues.

Il faut se rappeler peu de temps après sa prise de fonction au ministère de la Justice, en tant que Garde des Sceaux, il y eut l’affaire Chaumet et l’enquête révéla que Monsieur Chalandon avait placé, chez le Joaillier, pour « environ 6 millions de francs, en espèces, fruits d’une vente de bijoux de son épouse d’alors, une princesse Napoléon ». Chaumet faisait du Madoff avant l’heure, mais à 20% d’intérêts par an…

Information alors publiée par le Canard Enchainé. » Honni soi qui mal y pense » le dernier paragraphe n’a strictement rien à voir avec le précédent !

En 2010, je fus poursuivi par l’Etat du Congo et l’Ambassade afin que ma dernière saisie sur le compte de cette dernière, chez BNP Paribas, soit annulée. Finalement la procédure a été radiée. Les opérations de « relations publiques » seraient tellement plus aisées lorsque la Paierie du Congo pourra reprendre ses bonnes vieilles habitudes…

En 1986 démarra la première cohabitation et Albin Chalandon devint Garde des Sceaux. Il était à ce poste lors du détournement du vol RK 55 et de la mort du pauvre Xavier Beaulieu. Hariri n’a jamais fait l’objet d’une procédure d’extradition pour le meurtre du jeune Français. Il n’y a jamais eu d’enquête officielle, ni d’instruction déclenchées sur ce détournement. Je peux l’affirmer d’autant plus que jamais, encore une fois, la Police Française ne m’a jamais appelé ni convoqué pour que j’apporte mon témoignage.  Il y a-t-il eu ce que l’on appelle maintenant, pudiquement, un   » conflit d’intérêt » ?

4)  Jacques Attali, Conseiller de Denis Sassou Nguesso .

Le 8 mai 1998, j’accompagnai Jacques Attali à Brazzaville après lui avoir acheté son billet d’avion. Dans la matinée de notre arrivée nous avions été reçus par Sassou Nguesso pour qu’il devienne son Conseiller. L’audience s’était parfaitement déroulée et les détails furent réglés entre Sassou et Attali, seuls..

Il rentra à Paris le soir même. Je croyais à cette époque ce monde plein de bonnes intentions et qu’Attali pouvait contribuer à relever le Congo, que j’aimais, des ruines de la guerre civile. Doué d’une intelligence très moyenne, je n’avais compris que tardivement les véritables responsabilités de chacun, en particulier, dans le déclenchement de la guerre civile… ( http://sergeberrebi.over-blog.com/article-chapitre-vi-la-fumisterie-du-declenchement-de-la-guerre-du-5-juin-1997-58408551.html )

Lors de ces heures passées à MPila avec l’ancien conseiller de Mitterrand nous eûmes droit à un spectacle, pour ma part, complètement hallucinant : nous étions conviés à un déjeuner qui devait être servi, dans le jardin de la résidence présidentielle, sous une tonnelle, à une trentaine de mètres du Salon dans lequel nous nous trouvions. Sassou NGuesso nous laissa, Jacques Attali, Ingrid Van Galen et moi-même, avancer bien entendu à pied. Je fus complètement effaré de voir arriver alors le général congolais dans une berline Mercedes blindée entourée d’une quinzaine de jeunes miliciens cobras armés jusqu’aux dents pour sa protection rapprochée… Mise en scène douteuse ou crainte d’un « snipper » ? Toujours est-il que le déjeuner se déroula sans la présence de ces jeunes sûrement affamés ! Allassane Ouattara, alors Directeur Adjoint du FMI, nous avait rejoints.

Pour avoir introduit Jacques Attali et Ingrid Van Galen auprès de Sassou Nguesso, je n’ai perçu strictement aucune rémunération et juste après cette intervention (un tout petit peu plus tard avec Van Galen) tout contact a été coupé avec l’ancien Sherpa de Mitterrand. Pour être valable, un « gentlemen agreement » doit s’établir entre de véritables gentlemen..

A ce moment, mon nom sortit de l’ombre dans laquelle je me trouvais et, peu de temps après, je reçus des menaces de mort et je ne remis plus les pieds à Brazzaville (heureusement bien avant le déclenchement des massacres, par les Cobras de Sassou Nguesso, des populations des quartiers sud de Brazzaville). Etait-ce à ce moment-là, que les amis de Sassou Nguesso, des membres de Services français, lui auraient soufflé mon rôle dans l’affaire du DC10 d’UTA (voir plus haut J.- L. Bruguière “forte odeur de billets verts”)? Je le crois !

5) Dominique de Villepin « Maintenant, je le tiens ! »

08 décembre 1997 Brazzaville. Jean Francois Probst est en compagnie du Général Sassou Nguesso, vainqueur de la sanglante guerre civile déclenchée le 05 juin 1997 et terminée le 15 octobre 1997. Il recueille des informations qu’il consignera dans son livre « Chirac, mon ami de trente ans. »

La milice de Sassouavait récupéré un petit cahier à spirale étaient consignées les sommes qui avaient été remises à Dominique de Villepin à Paris, au Plaza Athénée ou au Bristol, par Claudine Munari, directrice de cabinet du Président Lissouba, juste renversé. Sassou, qui avait eu, de Jacques Chirac, la confirmation qu’il n’avait rien reçu de ces sommes, s’adressant à Jean-François Probst déclara : « Villepin, il faut qu’il s’arrête de m’ennuyer,…, avec un sourire de serpent énigmatique. Maintenant, je le tiens. ».

Excellent livre de Jean-François Probst.

Le journal Libération reprend, dans un « Portrait » de sa dernière page du 17/05/2007, une  version « quasiment désamorcée » auto-censurée :

«Galouzeau a ramené Sarko dans le giron, un comble !» Il lui réserve sa petite anecdote vipérine. En son palais présidentiel de Brazzaville, le président congolais Denis Sassou Nguesso exhibe un petit cahier à spirale. «Jean-François, il faut que je vous montre quelque chose» : le listing des espèces censées avoir été remises à Villepin dans des hôtels parisiens. Sassou : «Maintenant, il faut qu’il arrête de m’ennuyer.»

Les quatres mots fatidiques (« Maintenant, je le tiens ») ont disparu….

Très curieuse situation :

Le 26 janvier 2004, j’appelle le greffe du JEX à Paris pour connaître le délibéré de deux affaires. L’une contre Banque Populaire et l’autre contre la SNPC. Je crois comprendre, avec mes Avocats, que nous avions été déboutés. J’en suis retourné et je suis vite hors de moi. Je rédige cette lettre sous le coup de la colère (perceptible à la lecture) et la dépose le lendemain à Paris. Quelques jours plus tard les décisions parviennent à mes Avocats, bizarrement nous avions eu gain de cause contre la SNPC (Société Nationale des Pétroles du Congo).

Avais-je mal compris, lors de mon appel téléphonique ? Ou bien, mon coup de gueule avait-il porté auprès de Monsieur de Villepin ????? Dans la seconde hypothèse, Merci Monsieur de Villepin !

6)  Sassou Nguesso et la Plâce Vendôme

Lettre ouverte du Conseil de la Magistrature à Mme Alliot-Marie et à M. Kouchner.

http://www.bakchich.info/Lettre-ouverte-a-Mme-Allio-Marie,09956.html

 

Extrait : « De passage dans la capitale française, J-F N’Dengue, chef de la police congolaise, est arrêté sur commission rogatoire. M. N’Dengue était en mai 1999 en charge de la sécurité au port fluvial du Beach de Brazzaville lorsque plusieurs centaines de réfugiés congolais de retour dans leur pays furent enlevés par des éléments de la garde présidentielle et exécutés dans l’enceinte même du palais présidentiel, comme l’a confirmé l’enquête française. Mis en examen le 2 avril 2004 par le juge d’instruction, J-F N’Dengue est placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention, tant au regard des risques évidents de fuite et de concertation qu’en raison de la gravité des faits. Dans la soirée, le procureur de Meaux ainsi que le conseil de J-F. N’Dengue font appel de la décision du JLD par un « référé-liberté ». Avec une diligence extraordinaire, le parquet général réussira à faire juger cet appel à deux heures du matin, dans la nuit du 2 au 3 avril 2004″

FIDH n°400

http://www.fidh.org/IMG/pdf/GAJRepCongoBeach400fr2007.pdf

Le 3 avril (vers 2 heures du matin).

La présidente de la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, réveillée en pleine nuit, annule la décision du JLD par une ordonnance lapidaire : “Considérant qu’il convient de joindre les appels ;

Considérant que l’avocat de la personne mise en examen n’a pas demandé à présenter d’observations orales ; Considérant que les conditions permettant de décerner un mandat de dépôt n’apparaissent pas remplies ; INFIRMONS l’ordonnance de placement en détention provisoire, Ordonnons la mise en liberté de Jean-François Ndengué […] « . M.Ndengue est alors libéré sur le champ, en pleine nuit, et s’envole vers le Congo.

Un vol spécial ramène, tôt le même matin, NDengue vers Brazzaville. Sassou Nguesso aurait été très actif téléphoniquement durant la nuit. Les insultes et les menaces auraient fusé dans tous les sens !

Cette libération est unique dans les annales judiciaires.

Etait-elle liée au cahier à spirale découvert à Brazzaville à la fin de la guerre civile ?

 

Honni soit qui mal y pense !

7)  Bernard Kouchner, la grippe aviaire et Denis Sassou Nguesso

Mars 2006. J’apprends que Sassou Nguesso s’apprête à confier à M. Bernard Kouchner une juteuse étude pour l’accrocher à son réseau. J’obtiens une adresse où le joindre et lui expédie une respectueuse et amicale mise en garde, alors que je ne le connais pas du tout.

Tout le monde connait la suite et personne ne peut prétendre que l’étude réalisée ait notablement contribué à l’amélioration du système de santé. (Il y a eu une récente épidémie de polio au Congo Brazzaville. Elle fera l’objet d’un prochain chapitre. Sassou NGuesso laisse le soin de la vaccination à des ONG et à des Institutions comme la Croix Rouge et le Croissant Rouge. Pas question que les vaccins soient achetés avec les deniers de l’Etat. Résultat : Plus de 250 morts et trois fois ce  nombre sont paralysés à vie… L’Angola qui avait sur son sol le foyer de départ de l’épidémie, averti en même temps que le Congo de Sassou NGuesso par l’OMS n’a connu que quelques décès… !!!!).

Le 24 mars 2006, je répondais à M. Bernard Kouchner (extrait) :.

« Pour ce qui est de la grippe aviaire, et de sa prévention, le président congolais, est un précurseur. De 1987 à 1989, j’opérais, à Pointe Noire un complexe avicole intégré qui avait été vendu, géré puis abandonné par J.B. Doumeng. J’y avais investi à l’époque l’équivalent de 4 millions d’euros. Le dictateur en herbe, en quelques minutes, me fit tout abandonner, et tout perdre. Je travaillais avec l’ISA du Groupe MERIEUX et les millions de poulets, que nous élevions, étaient bien mieux vaccinés, malheureusement, que ne l’ont jamais été les enfants congolais. »

Naïf (couillon « serait plus approprié »), j’ajoutais   : « Le respect et l’admiration, que je vous porte, m’ont poussé à vous prévenir de toute manipulation, j’espère que vous voudrez bien en tenir compte. »

Bernard Kouchner doit encore en rire !

 

 

 

Le système « Sassou Nguesso » s’est retrouvé, alors, avec un 3ème ministre des Affaires étrangères avec lequel il pouvait s’enorguellir d’entretenir des « relations privilégiées ».

DUMAS, DE VILLEPIN, KOUCHNER.

VIVE LA FRANCE ! Et Sassou Nguesso….

.9) Frédéric Salat Baroux

Sassou fut sûrement, ou de peu s’en faut, le Chef d’Etat le plus fréquemment reçu à l’Elysée (sous Jacques Chirac).

Après la nomination de Dominique de Villepinà Matignon, c’est Frédéric Salat-Baroux qui le remplaça au poste de Secrétaire Général de l’Elysée. ( Frédéric Salat-Baroux est devenu depuis peu le Gendre de Jacques Chirac).

Alors là, Sassou était chez lui à l’Elysée….

Feu le Professeur Jacques Salat (Jacquot pour les intimes) était le père de Frédéric Salat Baroux et le médecin personnel du Président Sassou Nguesso.La propre mère de ce dernier décéda dans son service à l’hôpital Bichat, à Paris, au tout début des années 80.

 

Nous étions tous deux, le Professeur et moi-même, originaires de la même communauté d’une petite ville de Tunisie, Sousse. Son père, Hababou Salat et mon grand-père, Albert Nataf, travaillaient tous deux dans l’huile d’olive. Le premier était courtier, le second producteur-négociant. Les frères du Professeur, disparus eux aussi, étaient mes amis intimes et je conserve un souvenir ému pour André un personnage hors du commun. Si nous pouvions remonter un peu dans nos généalogies nous trouverions, sans aucun doute, des liens de parenté.

Dans les années 80, Sassou NGuesso confia, à Jacques Salat, la réhabilitation de l’Hopital Général à Brazzaville, payée par la France alors socialiste. Vaste chantier réalisé par Campenon-Bernard dont le Chef de projet était Monsieur Vercueil. Ce dernier se trimbalait constamment avec un cahier sur lequel était consigné une longue liste de personnalités françaises et congolaises à arroser. Un véritable Bottin mondain ! Un très célèbre acteur y figurait… Ces dernières années, la propre mère (disparue l’an passé) du Secrétaire Général de l’Elysée s’était vue confier des chantiers importants comme la modernisation de l’aéroport de Pointe Noire. Certains affirmaient qu’elle avait été payée d’avance….

Sassou Nguesso sait être un homme généreux, lorsqu’il le veut. Mais, il ne faut pas le dire à sa population, 70% des congolais « vivent » sous le seuil de pauvreté …

. 10) Patrick Maugein, Marine XI, Smith and Barney N.Y.

 

Canard Enchainé : article du 16 septembre 2006 (ci-dessus) ………………780 millions d’euros, une fois et demi le bouclier fiscal ! Sans que personne ne trouve rien à redire ! Silence de la Gauche Beluga. Pas même une association de contribuables pour dire : »Mais que faites-vous donc de notre pognon ! »

 

« Le 9 juillet 2005, au lendemain du sommet du G8 qui se tenait en Grande Bretagne, Chirac gommait unilatéralement … 780 millions d’euros de dettes de la République du Congo. Noble attitude d’un président français (quasi tiersmondiste) se battant pour alléger les finances d’un pays surendetté dont les deux tiers de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Or, quelques jours plus tard, le président Sassou suspendait la délivrance d’un permis à la société canadienne Energem pour l’exploitation du gisement « Marine XI » et l’attribuait à Soco International. Une société dont le pédégé n’est autre que Patrick Maugein, un milliardaire corrézien, grand pote de Chirac. Un hasard, sans doute… » (extrait du Canard. Article de Nicolas Beau)

 

 

Extraits, encore, de l’excellent « Chirac, un ami de trente ans » de Jean-François Probst :

« C’est un très proche de Chirac : Patrick Maugein. Un Corrézien, trader de pétrole, il voit souvent Chirac à l’Hôtel de Ville, tu ne le connais pas ? » J’avais répondu non. Je ne l’avais jamais rencotré. Le Corrézien, un petit homme sec, nous avait parlé d’opéra pendant tout le dîner. J’avais appris que Roland Dumas (ndlr : encore lui… !) qu’il fréquentait également, venait souvent à l’opéra de Madrid. Puis il m’avait pris à part. « Je sais que vous êtes très impliqué au RPR, m’avait-il dit. Moi je fais des choses invisibles. Je suis beaucoup au Gabon et au Congo pour Chirac. » Philippe Faure m’avait confié que Patrick Maugein prétendait amener beaucoup d’argent à Chirac…….Par la suite, très longtemps après, j’ai compris qu’il était très proche de Denis Sassou-Nguesso, d’Omar Bongo…. Il avait servi d’intermédiaire entre l’ancien PDG d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, son bras droit Alfred Sirven et Chirac. »

UN MYSTERIEUX CORREZIEN

à lire aussi : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/enquete-sur-un-encombrant-correzien_461700.html

Après mon départ forcé du Congo Brazzaville en Août 1989, j’occupais une maison que j’avais acquise, quelques années plus tôt, au Cap d’Antibes. A trois propriétés de la mienne dans la même rue, une splendide et immense villa contemporaine, la Villa Yumph, changeait de propriétaire en 1992. De magnifiques statues de Niki de Saint Phalle et des moutons de Lalanne ornaient le parc qui dominait la baie de la Garoupe. Durant les années que j’habitais ma maison avant d’être forcé à la vendre (merci Sassou, Société Générale etc….), je n’ai, à part une ou deux fois, jamais vu personne d’autre que les gardiens qui l’occupaient. Ce n’est qu’en lisant le livre de Jean Montaldo ‘Chirac et les 40 voleurs’ que j’apprenais que Patrick Maugein en était le propriétaire..

Un ami français de Miami m’accueillait quelques fois pour des vacances. Il pilotait  un petit avion et parmi ses amis pilotes amateurs il comptait M. X un gestionnaire de Smith et Barney à New York. C’était une filiale réputée de Citibank. Mon ami de Miami, vers septembre 2006 m’indiquait que M. X. était très embêté par le fait que le plus gros client de la banque, dont il s’occupait personnellement, serait bientôt remercié du fait d’une trop grande proximité avec Jacques Chirac.  Il me laissa entendre que c’était un compte à plusieurs centaines de millions de dollars.Je n’y prêtais pas d’attention..

En janvier 2007, le même ami de Miami, dans une conversation téléphonique, revient sur M. X en me disant qu’il n’avait pas eu à rencontrer son client pour lui annoncer qu’il ne pouvait plus le garder à la banque. Ce dernier venait de mourir d’une maladie extrêmement grave et subite. Immédiatement je compris qu’il s’agissait de Patrick Maugein et envoyai en Floride, en pièce jointe par E-mail, la copie de deux pages,extraites du livre de Jean François Probst « Chirac, mon ami de trente ans ». Mon ami transféra immédiatement l’E-mail à M. X, à New-York. Aussitôt, il fut appelé par ce dernier, hors de lui, qui le traîta de tous les noms. Tout ceci se déroula en moins de dix minutes. Je ne crois pas qu’ils volèrent (en avion) de nouveau ensemble….

Chez Total, j’ai un ami ancien cadre d’Elf et d’Elf Congo. Je le rencontre après la publication de l’article du Canard Enchainé, çi-dessus. Je lui dis que je ne connaissais pas Maugein. Il me répond instantanément et étonné de ma question : « Mais Maugein, c’est l’homme de Chirac chez Total ! ».

Après la mort de Patrick Maugein, des bruits circulaient sur le fait que son magot ne lui appartenait pas en totalité. Certaines personnes, dont la Juge Eva Joly avait, activement et en vain, cherché les comptes bancaires, en revendiquaient une partie.

Pied de nez à ses acolytes vivants et bien portants, il aurait quitté ce bas-monde sans laisser d’instruction à sa veuve…..! On ne peut que le comprendre sur ce dernier point !

Fort heureusement, pour Monsieur Sassou NGuesso, la liste de ses bons amis ne se limite pas à ces quelques personnalités….

A suivre….!

Par Serge berrebi

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