Congo-Brazzaville : l’un des sujets de l’épreuve de philosophie, aurait pour thème : quelles conséquences pour des parents qui permettent à leurs enfants de manger à leur faim ?

Nous sommes peu nombreux à pouvoir parler de nos arrières grands-parents, et je ne parle même pas de nos arrières arrières grands-parents. L’absence d’un état-civil ancestral, la tradition orale, le statut de bassoumba (banni vendu), sont-elles les causes principales de l’inaccessibilité à la généalogique ?

Une chose est sûre, la rupture générationnelle est un arrêt à la transmission de nos savoirs et traditions.

Dans l’évolution des sociétés, l’urbanisation a structuré les rituels autour d’une place de choix pour la cuisine. Dans l’environnement congolais, peu de choses connues avant le début effectif de la colonisation européenne (usage ustensiles de cuisine, mobilier table chaise).

Passionné d’histoire, je suis fasciné par une série documentaire au titre évocateur, c’était mieux avant.

L’incroyable paradoxe, fut la période pendant laquelle le Congo était une République dite populaire, les marxistes-léninistes ayant fait le choix de l’égalité pour tous sans autre précision.

Des années plus tard, il fallait bien consacrer une ou des réflexions sur l’état d’esprit des congolais.

Lors d’un échange avant une conférence à Paris, m’était venu le besoin de rappeler notre complexe collectif, en évoquant le fait qu’il suffisait que quelqu’un dise qu’il habitait une maison des ensembles de l’OCH, pour qu’il suscite l’intérêt d’une grâce amicale du nanti, d’autres arrivaient en disant qu’ils habitaient le quartier de la cathédrale, celui derrière la grande Poste de Brazzaville, où le quartier OMS, et malheur aux élèves qui avaient un camarade que l’on déposait en voiture.

C’est à se poser la question de savoir pourquoi ces gens le faisaient-ils, par pure insouciance ou véritable volonté d’exprimer le privilège d’un statut social différent ? Pour nombreux élèves, la garantie quotidienne d’avoir un demi pain beurré au pâté ou jambon pendant la récréation, finissait par faire d’eux des obligés sournoisement.

Si l’histoire est un éternel recommencement, le c’était mieux avant ne peut donc pas avoir sa raison d’être.

Nous oublions volontairement, avoir été confrontés à la misère lorsque des voisins venaient vous demander des pièces pour acheter du pain ou un fagot, demander du sel ou du sucre, acheter de l’eau à l’aide d’un seau ou d’un bidon, et faire des raccordements électriques lors de veillées mortuaires.

Nous n’inventerons rien, parce que l’obligé de la cour de récréation d’hier, est dans le même état d’esprit que la personne d’aujourd’hui, la bien nommée le simba sac (courtisan assumé) qu’il vienne de l’arrière-pays ou de bien loin ( Europe – Amérique). Les jeunes nantis d’hier, devenus parents et grands-parents aujourd’hui pensent leur destin abouti parce qu’ils ne manquent de rien. Il y a qu’une évidence dans la vie, on peut tout se permettre, sauf s’interdire de manger. L’élève qui répondra en parlant de l’agriculture et ses méthodes sous toutes leurs formes, aura un zéro pointé, par contre celui qui répondra en faisant la différence entre manger 3 fois par jour copieusement pas plus de 2.450 calories, et l’abondance sans rupture de stock (frigo, congélateur, armoire) remplis de victuailles nous dira le père qu’il pourra être dans ce Congo Brazzaville là ?

Christian BIANGO

Militant associatif

Diffusé le 04 mars 2024, par www.congo-liberty.org

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2 réponses à Congo-Brazzaville : l’un des sujets de l’épreuve de philosophie, aurait pour thème : quelles conséquences pour des parents qui permettent à leurs enfants de manger à leur faim ?

  1. val de NANTES . dit :

    Peut être questionner la sociologie congolaise pour en comprendre l’essence .Oui , je souviens des efforts déployés par mes deux parents et oncles pour m’offrir un avenir plus attrayant que le leur .
    De nos jours , SASSOU cette équation familiale , mutualiste ,empreinte de solidarité financière , n’a pas plus cours au CONGO BRAZZA tant les anti -valeurs , qui procèdent de la gouvernance criminelle de SASSOU ,ne favorisent en rien l’épanouissement du bonheur national .
    Vous aurez beau déverser des pétro dollars sur le sol congolais , il n’y aura à frétiller de croupion . La damnation congolaise temporaire est inscrite dans les gènes de SASSOU duquel dépend la vie des congolais .
    Mon cher@CHRISTIAN ,votre post me renvoie à mes années d’insouciance juvénile ,où je jouissais de peu ,d’éthique minimale . Car le curseur était pointé sur l’apologie des études desquelles résultait la réussite sociale sans s’appuyer sur des béquilles politiques ,comme sous SASSOU .
    Quand je regarde le rétroviseur de ma famille , je n’y vois que désolation et emmerdements en direction de l’oncle ,du grand frère ,etc que je suis devenu ,au gré des naissances multiples de ma famille ..
    L’on a l’impression que l’Etat congolais est une entité virtuelle et invisibilisée par une cohorte des vautours dont l’unique objectif est d’assécher le trésor public à ras bord .
    Si l’histoire est un éternel commencement , quand elle recommence à restituer la vraie période d’alors ,c’est à dire vide du Sassouisme .
    SASSOU, une tragédie congolaise , dont DURKHEIM et MARCEL MAUSS auraient beaucoup à dire . C’est un curieux fait social .
    Quand à la philosophie et notamment son principal viatique , c’est à dire la raison , au sens de KANT , Sassou échappe à l’expérience sensible tant les actes ,faits politiques qu’il pose ne relèvent pas de la connaissance …
    Exemple : Les nominations assumées à caractère tribal .
    Pourquoi ?
    La raison congolaise , sur le cas de SASSOU , spécule plus qu’elle ne raisonne .
    Alors SASSOU , objet métaphysique ?.
    Aux zététiques congolais d’y répondre .
    Et je rappelle à SASSOU que le métro ivoirien est en route .

  2. val de NANTES . dit :

    LIRE , je me souviens .
    NB, sérieux problème d’accès au site CONGOLIBERTY .

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