Congo-Brazzaville : élections législatives et municipales de juillet 2022. Ruse ou réalité ?

Gilbert GOMA

Gilbert GOMA

Une fois de plus, les Congolais sont appelés aux urnes pour les législatives et les municipales. Mais ces élections sont diversement interprétées : certains y voient une ruse supplémentaire du pouvoir en place pour maintenir le statu quo, d’autant plus qu’il a le contrôle de tous les leviers de l’organisation des élections. D’autres cependant estiment que, quels que soient les multiples obstacles dressés à dessein par le pouvoir en place pour assurer sa pérennité, il ne faut pas courber l’échine et faire acte de présence car la marche d’un peuple vers un véritable état de droit est un processus permanent qui exige un esprit de créativité et une endurance multiforme afin de déconstruire les rapports de force en place.

La grande déprime que traverse actuellement le Congo-Brazzaville est caractérisée par une inhibition sociale généralisée. Son éradication est un impératif pour espérer gravir les marches du développement. Mais cela suppose un sursaut patriotique, une éclosion de grands esprits et une réconciliation de ce pays avec les principes fondamentaux d’humanisme qu’il porte en substance à travers son histoire séculaire voire millénaire. Ce sursaut patriotique, auquel aspirent les Congolais dans leur majorité, est plus qu’un impératif, c’est une nécessité pour la survie collective au risque de couler sur la pente du chaos dans les années futures.

La modernité d’une société ne s’élabore pas sous le mode du simulacre, mais résulte d’un processus de critique objective impliquant le rejet du dogmatisme, du repli sur soi, de la division ou de la volonté obsessionnelle d’une partie de la population de dominer les Autres. La modernité sublime l’idée de mouvement dans les rapports sociaux et son corollaire la mobilisation transversale des intelligences. Il appartient au gouvernement congolais d’être à l’écoute des Congolais, de les laisser choisir librement leurs représentants au parlement. La qualité du prochain parlement dépendra de la qualité des élus, et la qualité de ceux-ci dépendra elle-même de la manière dont ils seront consacrés. Autrement dit, seront-ils nommés ou élus véritablement ? De cette interrogation dépend l’avenir du Congo ? Soit ce pays pétrolier d’à peine 5 millions d’habitants continue à couler sur la pente du chaos avec des élus nommés qui incarnent l’immobilisme et la déchéance du pays, soit il se redresse progressivement avec des élus librement choisis par leurs compatriotes qui incarnent le dynamisme et l’état de droit véritable, quelles que soient leurs opinions ou leur appartenance politique.

Une société qui ne peut se remettre en question dans ses fondements, parce qu’une partie de ses composantes est engluée dans un dogmatisme de repli sur soi ou manifeste une rébellion permanente contre toute idée d’unité et refuse obstinément de féconder l’intérêt général, n’a pas d’autre issue que son dépérissement sous une forme ou une autre. L’Histoire abonde d’exemples des sociétés qui ont disparu ou qui ont perdu toute vitalité par déni de la réalité, par refus ou par incapacité à rendre intelligible leur complexité.

En somme, une élection est un moment d’affirmation de la volonté collective de construire un idéal commun, de tisser ou raffermir une conscience commune, dans la confiance réciproque, le respect du choix des électeurs et sous les lumières de l’éthique de responsabilité. Elle ne saurait être pour le pouvoir ou pour qui que ce soit une séance de feu d’artifices pour éblouir l’opinion, voire un rituel d’autosatisfaction sans impact positif sur l’avenir du pays.

Gilbert GOMA

Diffusé le 07 juillet 2022, par www.congo-liberty.org

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5 réponses à Congo-Brazzaville : élections législatives et municipales de juillet 2022. Ruse ou réalité ?

  1. Samba dia Moupata dit :

    cher Gilbert Goma ,arrêter de légitimer des fous ! Avec des mots comme élection législative ou encore le pouvoir en place . Cette barbarie Mbochi est à l’évidence un danger pour notre kongo éternel ! C’est Albert Einstein qui disait , quand on reprend toujours la même bêtise, on devient fou . C’est le cas Sassou Dénis . Gilbert nous devons tous désavoués cette barbarie Mbochi ,c’est un impératif .

  2. Likez, partagez la vidéo et soutenez la résistance contre la dictature de Denis Sassou Nguesso. Par ailleurs, toute dictature a durée de vie limitée ; et le peuple gagne toujours et a le dernier mot et le dernier jugement. Ensemble, pour récupérer notre pays ses moyens de l’état ( la Présidence de la République, le gouvernement, la diplomatie, les services secrets, les administrations, les institutions, les armées, la justice, l’économie, la fonction publique, etc.) et vous verrez que la peur va changer de camps !!!! Ingueta.

    POURQUOI SASSOU NGUESSO EMBARQUE DÉSORMAIS DE FORCE JDO OKEMBA A SES GRANDES VADROUILLES? https://www.youtube.com/watch?v=8XhoghxeQcE

  3. Val de Nantes dit :

    La démocratie n’est pas en nous ,mais dans la volonté expresse du maître de l’horloge qu’est Sassou ..
    D’où l’inutilité d’organiser une telle mascarade visant à légitimer un régime arbitraire et donc tyrannique… Personne n’est dupe des résultats qui en résulteront car le propre de la dictature, c’est l’apologie du calme et non l’exaltation de la différence des opinions publiques …
    Le Congo vit en apnée politique ,tant le climat qui y règne est nocivement invivable…
    Ce sont des scènes politiques parodiques du pouvoir illégitime …
    Quand vous avez un opposant qui émarge au Trésor Public à hauteur de 15 millions de CFA par mois, c’est vous dire le caractère folklorique de cette curieuse démocratie.

  4. VAL DE NANTES . dit :

    La démocratie est à repenser au CONGO ,nous en avons loupé le train .Ainsi nous sommes toujours sur le quai de la dictature sauvage nous renvoyant à l’état de nature théorisé par HOBBES.
    C’est LOCKE ,le contemporain de HOBBES ,qui jeta les bases de la démocratie anglaise,pour remplacer l’absolutisme royal ,et donc l’inspirateur de la révolution de anglaise1688 .
    Au CONGO ,il nous en faudrait un pour libérer le CONGO de cet absolutisme mbochi .
    Nous assistons au folklore politique mêlant tribalisme et mal gouvernance publique .C’est le summum du nihilisme sinon du nullissime .
    Le sommet de BOTSWANA vient de fustiger les dirigeants qui tripatouillent les constitutions pour assouvir leur excès narcissisme politique .SASSOU en a pris pour son grade .
    Ce règne devient ridicule par sa longévité ,car il ne résout en rien les nombreuses problématiques que connaissent les congolais .
    C’est à la limite , un gaspillage des occasions de développement auquel se trouve soumis le CONGO par la volonté cynique d’un seul homme se croyant transcendant sur la vie de tout pays .
    Une conception diabolique d’une extrême inconscience de la gestion du pouvoir .
    Comment confondre l’intérêt général avec sa propre personne ?
    C’est FREUD qui pourrait y répondre .
    Et pourtant , une vie après le pouvoir politique .En témoigne OBASANJO ,qui s’est coltiné un doctorat à 80 balais .
    Il est étonnant que SASSOU ne s’en inspire pas .EFFROYABLE comportement !!!!.

  5. Samuel Noko dit :

    Parmis les differentes elections organiser par Denis Sassou Nguesso, les candidats Prèsidentielle ne se rencontrent jamais à un dèbat politique diffusè sur la tèlèvision nationale.

    Parmis les elections organiser par Denis Sassou Nguesso, nombreux des partis politique n`ont même pas un site d`internet qui permet aux peuples à lire ce que ces different partis politique offrent comme des solutions pour satisfaire le besoin du peuple.

    Ce sont des èvidences qui prouvent la mascarade des soi-disant èlèctions prèsidentielle et lègislative. C`est une farce.

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