Congo-Brazzaville : 12% de croissance économique en 2010 et des caisses vides.

La croissance économique n’est pas le seul indicateur d’une économie. Il faut ajouter l’inflation, le chômage, la consommation des ménages, la production industrielle et le climat des affaires.

Pour aller au plus simple, la croissance économique désigne l’évolution annuelle, exprimée en pourcentage du PIB, qui mesure les richesses créées dans un pays.

Dans les pays développés comme la France et les USA où la croissance en 2010 a atteint respectivement un taux de 0.5% et 2.9%, elle est synonyme de reprise économique et potentiellement créatrice d’emploi.

Elle se traduit par une augmentation des quantités de facteurs de production, de gain de productivité « culture de nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines… ». Elle est un baromètre de l’activité économique.

La résorption du chômage dépend en partie de la croissance économique. C’est en ceci que les choix et stratégies économiques, libérale et conservatrice ou sociale démocrate, s’affrontent et dépendent des politiques publiques des gouvernements. Il est donc normal, qu’un gouvernement revendique la paternité du retour de la croissance économique ou son accroissement.

En revanche, le calcul de la croissance économique, tel que définit par les institutions financières internationales, comme indicateur du dynamisme et de performance d’une économie , n’est pas compatible, ni adapter à la Comptabilité Nationale de la majorité des pays Africains et ne reflète en rien la bonne santé de leur économie. Il ne peut pas être non plus un baromètre du niveau de vie des Africains.

Le calcul de la croissance économique dans les pays de l’OCDE ne prend pas en compte les soins de santé, la sécurité alimentaire et le niveau d’éducation qui sont des acquis. Ce qui n’est pas le cas en Afrique.

En effet, la notion de croissance économique telle qu’ énoncée dans les précis d’économie donnerait le tournis, à n’importe quel étudiant en économie qui ferait une étude comparée entre les 12% de croissance de l’économie Chinoise, dynamique et conquérante dont les effets positifs pour les Chinois sont palpables et les 12% de l’économie Congolaise de type rentière et passive, dont se glosent SASSOU NGUESSO et son ministre des Finances Gilbert Ondongo qui n’a d’égale que la misère, le chômage, la paupérisation, la famine… des populations Congolaises.

Le Congo est l’exemple type d’une économie rentière. Le pétrole et l’exportation du bois représente plus de 85% des exportations congolaises et l’essentiel des rentrées fiscales de l’État.

Le pays vit au gré des fluctuations du cours du pétrole et la croissance économique en dépend indéniablement.

L’augmentation de la production pétrolière, son exportation et un cours du baril à 80 dollars en moyenne en 2010 ont mécaniquement entrainé une croissance à 2 chiffres.

Nous constatons donc que les 12% de croissance que le FMI et la Banque mondiale attribuent au Congo ne consacrent pas une bonne gestion des comptes publics, ni celle d’une stratégie économique, mais qu’elle est la conséquence d’une conjoncture mondiale favorable aux pays exportateurs de pétrole.

Je ne conteste pas les 12% de croissance du Congo-Brazzaville et pour une fois, je suis d’accord avec le FMI et le gouvernement Congolais sur la réalité de ce chiffre.

L’ Algérie avec ses 36 millions d’habitants et 3.5% de croissance en 2010, pour ne parler que de ce pays pétrolier,dont l’économie est de type rentière comme le Congo-Brazzaville, a remboursé par anticipation sa dette extérieure qui s’élevait à près de 40 milliards de dollars, en raison de l’envolée du prix du pétrole de ces dernières années, ce qui lui a permis aussi d’engranger des devises fortes.

Bien qu’ayant payé sa dette, le Trésor public Algérien revendique une réserve de 150 milliards de dollars dans ses caisses.

A défaut de créer des emplois, la croissance économique in fine est un facteur de création de richesse.

Comment se fait-il que le barrage hydroélectrique d’Imboulou et la Route nationale Pointe-Noire / Brazzaville en construction ne sont pas réalisés sur fond propre du Congo, mais plutôt par des financements de nos amis les Chinois à plus de 85%

N’est- on pas en droit de se poser la question de savoir, ce que le gouvernement de SASSOU NGUESSO a fait de la richesse générée par les 12% de croissance économique en 2010 dans un pays de 3 millions d’habitants ayant une dette de 4 milliards de dollars environ ?

Je terminerai mon propos en m’adressant à Ondongo Gilbert ministre des finances du gouvernement de Brazzaville que je considère plus prestidigitateur et falsificateur de la réalité des finances publiques, qu’ économiste.

Pouvez-vous s’il vous plaît, nous présenter votre politique économique pour soutenir la croissance économique Congolaise, hors production pétrolière en 2011 ?

Ne nous faisons pas d’illusions car tant que les professeurs des sciences économiques de l’université Marien Ngouabi passeront leur temps à courir derrière leurs étudiantes, n’importe qui s’improvisera économiste et avancera des énormités économiques avec l’assurance de ne jamais être contredit et parlera de chose dont il ne comprenne rien comme SASSOU NGUESSO qui dans ses vœux de 2011, a parlé de 12% de croissance économique pour justifier sa bonne gestion des finances publiques.

 

Mingua mia Biango

Président du Cercle de réflexion pour des idées nouvelles

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